Monsieur le Président, je remercie mon collègue, le député d'Oshawa, d'avoir présenté la motion à l'étude aujourd'hui. Je le remercie aussi de tout le travail qu'il accomplit pour les contribuables et l'ensemble des Canadiens.
La transparence est essentielle à la démocratie canadienne, particulièrement lorsqu'il est question de dépenser l'argent que les contribuables ont durement gagné et de prendre des décisions qui auraient des retombées considérables sur le budget des ménages canadiens et sur l'ensemble de l'économie, comme c'est le cas de la taxe sur le carbone.
La motion d'aujourd'hui demande aux libéraux de jouer cartes sur table, de tenir leur promesse, et de communiquer franchement aux travailleurs canadiens l'effet que la taxe sur le carbone aura sur leur vie. La taxe sur le carbone des libéraux nuira grandement aux familles et aux entreprises de Lakeland, de l'Alberta et de partout au pays.
Avant que les libéraux n'annoncent unilatéralement qu'ils forceraient l'adoption d'une taxe sur le carbone qui toucherait tous les Canadiens, le ministère des Finances a procédé à deux analyses. Il a analysé le coût de la taxe, ses conséquences économiques et son incidence sur les Canadiens. Nous avons pu obtenir ces deux documents grâce à une demande d'accès à l'information, mais tous les détails en avaient été caviardés.
Les contribuables canadiens devraient savoir ce que le gouvernement fait de leur argent durement gagné et ils devraient également connaître l'incidence qu'auront sur eux ses décisions fiscales. Cependant, les libéraux entourent tout cela de secret. Manifestement, ils cachent des informations aux Canadiens. Les documents en question prouvent peut-être que la taxe sur le carbone nuira aux Canadiens en entraînant une hausse généralisée des prix.
Même le professeur Nicholas Rivers, qui appuie la taxe sur le carbone, a reconnu que la taxe fera augmenter le prix de l'essence de 11 cents le litre, le prix de l'électricité de 10 % et le prix du gaz naturel de plus de 15 %. On ne devrait pas imposer un tel fardeau aux familles canadiennes. En fait, la Fédération canadienne des contribuables a calculé que la taxe nationale sur le carbone coûtera chaque année plus de 1 000 $ par personne, soit plus de 4 000 $ par famille de quatre.
Les documents caviardés montrent probablement que la taxe touchera le plus durement les Canadiens à faible revenu, qui sont les plus vulnérables. Au Canada, les familles à faible revenu dépensent la plus grande partie du revenu du ménage pour des choses essentielles, comme l'épicerie, le chauffage et l'essence. Cette taxe les frappera donc de manière disproportionnée, en augmentant le prix des biens et services de première nécessité.
Les libéraux ne cessent de déclarer que la transparence est pour eux un principe directeur. Ils ont créé l'illusion en publiant des lettres de mandat en ligne, en lançant d'interminables études et examens et en menant des consultations sur les consultations. Toutefois, lorsqu'il s'agit de communiquer à tous les Canadiens des informations internes, importantes et complètes, le gouvernement libéral se ferme comme une huître.
En 2016, le directeur parlementaire du budget a indiqué que le premier budget des libéraux était moins transparent que les budgets du gouvernement conservateur de Stephen Harper et qu'il surestimait le nombre d'emplois susceptibles d'être créés. Un an plus tard, le même directeur parlementaire du budget oeuvrant en toute indépendance reproche aux libéraux leur manque de transparence dans les dépenses.
Au cours de la campagne de 2015, le premier ministre a fait de la transparence l'un de ses chevaux de bataille. D'ailleurs, le site Web de campagne du Parti libéral comprend une section entière intitulée « Ouverture. Transparence. Équité. Un gouvernement au service des Canadiennes et des Canadiens. » La plateforme libérale dit ceci:
La base de notre plan: un gouvernement transparent est un bon gouvernement. Pour que les Canadiennes et Canadiens fassent confiance à leur gouvernement, il faut que le gouvernement leur fasse également confiance.
Cependant, les gestes des libéraux sont beaucoup plus éloquents que leurs paroles. En cachant ces rapports, les libéraux trahissent la promesse la plus fondamentale qu'ils ont faite aux Canadiens pendant 78 jours et qu'ils répètent régulièrement depuis. Nous en sommes aujourd'hui au 596e jour de leur mandat, un véritable festival libéral de paroles creuses et de promesses non tenues.
Les libéraux adorent parler de transparence. Lors des débats de la Chambre des communes et des réunions des comités, depuis qu'ils sont au pouvoir, ils ont employé ce mot ou un de ses dérivés un total de 1 358 fois. Le Parti libéral invoque sans cesse le principe de la transparence, mais il fait exactement le contraire.
Les libéraux doivent révéler en toute transparence les coûts associés à leur taxe sur le carbone imposée à l'échelle nationale. C'est particulièrement important étant donné que la plupart des renseignements qu'ils ont présentés sont illogiques ou ne concordent pas et que les gens qu'ils prétendent aider seront les plus touchés. En fait, il a été démontré que les principes fondamentaux qu'invoquent les libéraux pour justifier la taxe sur le carbone, soit le fait qu'elle serait sans incidence sur les recettes et qu'elle réduirait les émissions, sont faux.
Les libéraux ont assuré aux Canadiens que la taxe sur le carbone n'aurait pas d'incidence sur les recettes. D'abord, il n'y a absolument aucune garantie de cette absence d'incidence sur les recettes dans toutes les provinces. La Bibliothèque du Parlement a révélé dernièrement que les résidants de l'Alberta et de la Colombie-Britannique payeront 280 millions de dollars en TPS sur la taxe sur le carbone au cours des deux prochaines années. Les libéraux ne peuvent affirmer que la taxe sur le carbone n'a aucune incidence sur les recettes si le gouvernement fédéral perçoit des millions de dollars en TPS en taxant la taxe.
Le député de Newmarket—Aurora a dit ceci: « Toutefois, appeler la tarification du carbone une taxe sur le carbone ne rend pas service à ces personnes. Nous savons tous que ce plan n'aura aucune incidence sur les recettes. Ce n'est pas parce qu'on s'obstine à appeler cela une taxe sur le carbone que c'en est une. »
C’est absurde. Il est évident que c’est une taxe et il est aussi évident que les consommateurs paieront la note. De fait, le député de Carleton s’est rendu compte récemment que des documents internes du gouvernement montrent que la taxe aura un effet domino sur l’économie canadienne. Étant donné que les libéraux imposent cette taxe aux citoyens, ceux-ci ont le droit de savoir précisément combien elle leur coûtera.
La députée de Vancouver Quadra a dit que les Britanno-Colombiens « sont fiers que cette taxe [sur le carbone] ait permis de réduire progressivement les émissions sur un certain nombre d'années ». En fait, chaque année depuis 2010, les émissions ont augmenté en Colombie-Britannique. Elles ont augmenté chaque année. Il n’y a pas eu de réduction importante de l’achat d’essence, ce qui devrait inquiéter les gens de l’autre côté de la Chambre, puisque le transport est le deuxième secteur producteur d’émissions.
Pire encore, les ressources ainsi que d’autres industries comme les cimenteries ont été frappées de plein fouet par la taxe. Le ciment qui était autrefois produit entièrement en Colombie-Britannique est désormais importé d’endroits où il n’y a pas de taxe sur le carbone. La croissance rurale est au point mort. Pourtant, la gauche fait circuler une tout autre version des faits.
Le premier ministre a dit ce mois-ci que la taxe sur le carbone était quelque chose que « chacun pouvait comprendre ». Ce n’est pas vrai. D’une certaine manière, cela tient au manque de transparence entourant ce qu’est foncièrement la taxe sur le carbone des libéraux. Le coût de cette taxe est caché dans le prix du panier d’épicerie, de l’essence, des repas au restaurant et du chauffage. Il est dissimulé dans les frais annuels du conseil scolaire qui a besoin de ressources supplémentaires pour le transport, dans les futures hausses de taxes municipales ou dans une réduction des services causée par une augmentation des dépenses dans le maigre budget des villes, dans les hausses des coûts des loisirs, dans l’augmentation des coûts de réfrigération et de chauffage, dans les suppressions d’emplois.
C’est pour tout cela que cette motion demande davantage de clarté sur les factures, les notes et les reçus afin que les Canadiens voient combien cette taxe va leur coûter exactement. Quoi qu’en disent les libéraux et la gauche, la taxe sur le carbone va pénaliser les Canadiens. Comme dans le cas de la TVH et de la TPS, chacun devrait être en mesure de savoir pourquoi ses factures grimpent soudainement.
On peut toujours gagner en transparence. Les demandes d’accès à l’information ont toujours été un outil précieux pour les députés de l’opposition, les journalistes et les Canadiens qui veulent se renseigner auprès des ministères sur diverses questions, et sur les dépenses du gouvernement fédéral en particulier. Bien sûr, les libéraux en ont fait la promesse dans leur plateforme électorale. Je cite: « Nous modifierons la Loi sur l’accès à l’information de sorte que tous les renseignements et les données du gouvernement soient accessibles par défaut en format numérique informatisé. » Je continue: « Nous veillerons également à ce que les nouvelles mesures relatives à l’accès à l’information s’appliquent aux bureaux du premier ministre et des ministres, ainsi qu’aux organismes administratifs qui appuient les travaux du Parlement et des tribunaux. »
Bien sûr, comme de nombreuses autres, cette promesse reste à honorer.
Le président du Conseil du Trésor, le ministre responsable, a même indiqué en mars dernier que la réforme de l’accès à l’information était reportée à une date indéterminée. Il a ensuite laissé tomber la conférence sur la Transparence pour le XXIe siècle organisée par la commissaire à l’information. Voilà un autre exemple d’un libéral qui dit une chose pour être élu et qui fait autre chose, n’importe quoi d’autre, une fois élu.
La taxe sur le carbone va faire disparaître des emplois, en particulier dans les régions éloignées ou rurales et dans les collectivités dont l’activité est basée sur l’agriculture ou les sources d’énergie. Des propriétaires d’entreprises de Lakeland m’ont prévenue qu’il y aurait des mises à pied parce qu’ils ont déjà de la difficulté à se maintenir à flot. Les propriétaires d’entreprises familiales ou de petites entreprises qui emploient peut-être une demi-douzaine ou une douzaine de travailleurs, mais dont l’entreprise compte dans leur milieu, seront forcés de prendre des décisions contraires à leur volonté, soit augmenter les coûts d’exploitation ou les prix, diminuer la production, réduire les salaires et avantages sociaux ou licencier leurs employés. Tous les Canadiens méritent de savoir ce que leur coûtera cette taxe à tous égards dans leur vie.
On commence à en avoir assez de la manie qu'ont les libéraux de rompre leurs promesses et de jeter le blâme sur autrui. Tous les Canadiens — travailleurs à faible revenu, personnes pauvres, membres de la classe moyenne, familles, chefs de famille monoparentale, personnes âgées, personnes ayant un revenu fixe, entreprises ou sociétés caritatives — méritent mieux.
J’appuie cette motion. Je remercie mon collègue. Je conseille vivement à tous les députés d’y être favorables. Les libéraux doivent passer de la parole aux actes, car, comme ils le disent eux-mêmes, tout repose sur la confiance.