Madame la Présidente, nous sommes ici, aujourd'hui, dans le haut lieu de la démocratie canadienne. Nous échangeons ici à la Chambre, en toute quiétude, libres et sereins, grâce à des hommes et à des femmes d'honneur qui ont su préserver la paix et la sécurité dans des temps agités. Les militaires canadiens, encore aujourd'hui, assurent notre protection partout au pays et même ailleurs dans le monde.
Au moment où je prononce ces mots, des membres des Forces armées canadiennes sont déployés loin de leur patrie, loin des leurs, loin de leur foyer, pour défendre les valeurs de liberté et de démocratie de notre pays. Certains se sont vu confier des missions périlleuses, d'autres fournissent l'aide précieuse dont ont besoin les plus démunis. Plusieurs maintiennent l'ordre et la paix pendant que leurs confrères et consoeurs poursuivent leur entraînement quelque part au pays.
Nous avons toutes les raisons d'être fiers de leur travail. Je peux dire sans me tromper que les Canadiens sont fiers de notre Force armée canadienne. Dans ma circonscription, Richmond—Arthabaska, la population témoigne un réel attachement aux membres de nos filiales de la Légion royale canadienne à Victoriaville, Richmond, Danville, pour ne nommer que ceux-là. Nous leur vouons énormément de respect et je peux dire qu'ils le rendent bien à la communauté.
Tout cela m'amène à poser la question suivante: pourquoi sommes-nous si fiers de nos militaires et de nos vétérans canadiens? La réponse est simple: c'est parce qu'ils veillent sur nous, en suivant leur rigoureux code d'honneur de façon dévouée et loyale en toutes circonstances, et ce, au péril de leur propre vie. Ils sont fiers d'arborer l'unifolié sur leur uniforme et partout dans le monde, car le Canada représente ce pays où les droits et les libertés font l'envie de tous.
Même si nous ne connaissons pas personnellement ces hommes et ces femmes en uniforme, nous savons que nous pouvons compter sur eux. Ce lien de confiance est fort et véritable. Comme juste retour du balancier, il est en notre devoir de reconnaître nos militaires et nos vétérans. Le gouvernement se doit de les traiter, eux et leurs familles, avec respect et dignité. Le gouvernement se doit de leur offrir son soutien, son aide, son appui, et ce, tant et aussi longtemps que ceux-ci agiront honorablement.
L'honneur est très important, particulièrement pour ceux et celles qui servent ou qui ont servi le Canada. Un acte déshonorant justifie à lui seul qu'un militaire, un vétéran ou un membre de sa famille perde ses privilèges. Alors, imaginons comment doivent se sentir nos militaires et anciens combattants, lorsqu'ils apprennent cette histoire effroyable.
Je me permets de la conter.
En septembre 2015, à Halifax, Christopher Garnier, un civil de 30 ans, a lâchement enlevé la vie à la policière Catherine Campbell, de Truro en Nouvelle-Écosse. Il a été reconnu coupable en 2017 de meurtre au deuxième degré et purge une peine de prison à perpétuité. Christopher Garnier n'a jamais servi dans les Forces armées canadiennes. Un expert au procès a dit que Garnier a développé le trouble du stress post-traumatique comme conséquence directe d'avoir étranglé Mme Campbell, d'avoir mis son corps dans un conteneur à compost et de le jeter sous un pont.
Fils de militaire, il a cependant eu droit au soutien du programme d'Anciens combattants Canada, qui assume encore aujourd'hui les coûts de ses traitements pour le trouble de stress post-traumatique causé par son meurtre. Derrière les barreaux, il reçoit les traitements d'un psychologue privé financés par les avantages accordés aux anciens combattants du Canada, même s'il n'a jamais servi notre pays. Il aurait pourtant droit à ce soutien par l'entremise du système pénal canadien qui existe.
Le gouvernement utilise donc des fonds dédiés à nos militaires et à nos vétérans pour soutenir un meurtrier. La famille est outrée et les anciens combattants sont scandalisés. Pendant que certains vétérans doivent se battre contre leur gouvernement pour obtenir les services auxquels ils ont droit, un criminel profite des largesses du système et le gouvernement ferme les yeux.
Le gouvernement libéral, malgré ce geste immonde, continue de le soutenir financièrement. Une seule solution s'impose pourtant: il faut cesser sans délai d'assumer les frais de traitement de ce criminel dans le cadre du programme des anciens combattants.
Il faut cesser d'utiliser les fonds visant à soutenir les véritables hommes et femmes d'honneur de notre pays pour aider ce meurtrier. Le premier ministre et le ministre des Anciens Combattants ne veulent malheureusement pas parler de cette histoire. Ils clament que l'opposition ne devrait pas aborder ce sujet dans notre enceinte politique. Je leur dirai plutôt une chose: il est de notre devoir de parler de cette tragédie entre ces murs. C'est une question de respect, de principe et d'honneur.
En mémoire de la victime, pour sa famille, pour nos militaires et nos vétérans mis en colère par cette décision du gouvernement, nous nous devons de briser le silence. C'est le rôle de l'opposition. Nous nous devons de dénoncer cette autre politique insensée, cet échec lamentable du gouvernement libéral qui se rajoute à tous les autres échecs. Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que le premier ministre traite injustement nos militaires, nos vétérans et leurs familles. Pensons à cet engagement brisé qu'avait pris l'actuel gouvernement de ne plus aller en cour contre nos soldats et nos vétérans. Aujourd'hui, ce sont pourtant des millions de dollars en frais judiciaires que le gouvernement a engagés contre eux.
Pensons à ce vétérans de l'Alberta que le premier ministre a ridiculisé lors d'une assemblée publique lorsqu'il lui a dit que les vétérans demandent plus que ce que le gouvernement peut leur offrir. Pourtant, ce même gouvernement n'a pas hésité à verser des millions de dollars à Omar Khadr. Pensons à cette politique de l'actuel gouvernement visant à réintégrer les Canadiens qui ont renié notre pays pour rejoindre les rangs du groupe État islamique. Ces traîtres se sont battus contre nos propres soldats canadiens. C'était au nom de quoi? Que cherche le gouvernement libéral avec cette politique de réintégration? Mesure-t-il réellement les risques et les conséquences de ses actions?
Que dire de cette somme de 200 millions de dollars du budget du ministre des Anciens Combattants, prévue seulement pour l'an dernier, et qui est toujours dans les coffres du gouvernement, au lieu de soutenir nos vétérans? Tant de questions demeurent sans réponse.
De notre côté, chez les conservateurs, nous n'avons jamais hésité à agir promptement dans ces dossiers. En 2010, quand nous avons découvert que le tueur en série Clifford Olson recevait des paiements de la Sécurité de la vieillesse, nous avons immédiatement entrepris les démarches afin de mettre fin aux paiements. Lorsque nous avons demandé au premier ministre s'il croyait qu'un criminel reconnu coupable de meurtre sur une policière devrait recevoir des prestations du ministre des Anciens Combattants, nous n'avons eu aucune réponse de sa part. Le ministre des Anciens Combattants a l'autorité et le pouvoir de mettre fin aux paiements à ce meurtrier qui n'est pas un vétéran, mais il se cache derrière le fait qu'il doit protéger la vie privée. Il ne veut pas donner d'informations. Pour sa gouverne, l'opposition de demande pas d'informations. Nous demandons seulement de l'action.
Le premier ministre et son gouvernement auraient grandement intérêt à s'inspirer de nos militaires et de nos vétérans au lieu de les prendre à partie. Ils gagneraient à s'inspirer de leur loyauté, de leur respect, de leur rigueur, de leur dévouement et, par-dessus tout, de leur code d'honneur. Ceux qui servent le Canada de façon honorable méritent mieux. La famille Campbell mérite mieux. Les Canadiens et les Canadiennes méritent mieux. Ce gouvernement doit prendre en compte cet échec dès maintenant et prendre les mesures qui s'imposent. Il faut mettre fin à cette scandaleuse injustice.
Les conservateurs demandent au ministre des Anciens Combattants d'intervenir, de se tenir droit, debout, et de remédier à cet affront. S'il ne le fait pas, nous le ferons dès 2019 lorsque nous retournerons au pouvoir.