Monsieur le Président, j'ai un beau discours bien préparé, mais il ne porte pas vraiment sur ce sujet. Cela dit, j'aimerais commencer par dire que, si l'ironie était de l'eau, il y aurait bien une inondation à la Chambre. Je suis vraiment étonnée de la teneur des propos que tiennent nos collègues de l'opposition. La mémoire semble leur faire pas mal défaut. Enfin, je vais livrer mon discours, parce que c'est ce que j'ai devant moi.
Je voudrais saisir l'occasion ce soir pour parler de quelques-uns des Canadiens exceptionnels dont le nouveau processus de nomination au Sénat a permis la sélection.
Depuis son arrivée au pouvoir, en 2015, le gouvernement a nommé 27 Canadiens à la Chambre rouge. Ils proviennent de divers milieux: le droit, l'action communautaire, les arts, le journalisme, l'écologisme et la fonction publique. Ce soir, j'aimerais présenter une partie de ces personnes qui illustrent la diversité de points de vue rendue possible au Sénat grâce au processus de nomination du gouvernement.
Gwen Boniface, qui a été nommée au Sénat le 10 novembre 2016, est l'une des pionnières des services policiers du Canada. La sénatrice Boniface a décroché un baccalauréat ès arts de l'Université York en 1982, après quoi elle a obtenu un baccalauréat en droit de la Faculté de droit Osgoode Hall en 1988. Elle s'est jointe à la Police provinciale de l'Ontario à titre d'agente en 1977, puis elle y a travaillé comme surintendante-directrice responsable des Premières Nations et des services de police contractuelle. Elle a également occupé le poste de surintendante en chef et commandante régionale de l'Ouest de l'Ontario avant d'être nommée commissaire de la Police provinciale de l'Ontario, en 1998.
Mme Boniface a été la première femme à être nommée commissaire de la Police provinciale de l'Ontario, fonction qu'elle a occupée de 1998 à 2006. Après avoir quitté son poste, elle a travaillé avec la Garda Siochana d'Irlande, la Division policière des Nations unies et l'Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations unies.
La sénatrice Boniface a travaillé sans relâche à rétablir la relation auprès des communautés des Premières Nations en instaurant de nombreuses réformes en faveur des services de police autochtones. En tant que consultante sur des questions liées au maintien de l'ordre et à la justice, à l'échelle autant internationale que nationale, elle a offert des services à des universités, à des municipalités, au gouvernement et à des organismes sans but lucratif dans les domaines des droits de la personne, du maintien de l'ordre et de la justice. Enfin, la sénatrice Boniface a reçu l'Ordre de l'Ontario en 2001 en reconnaissance de son service auprès de la province et de son travail auprès des communautés des Premières Nations. Elle a également reçu la Médaille des Nations unies pour le maintien de la paix ainsi qu’un doctorat honorifique ès lettres de l’Université Nipissing, en 2006.
Le bilan professionnel de la sénatrice Boniface au chapitre de l'amélioration de la qualité des services de police des groupes marginalisés et le fait qu'elle soit la première femme à avoir été commissaire de la Police provinciale de l'Ontario ont assurément fait d'elle une candidate de choix à une nomination à la Chambre rouge, où elle aura le pouvoir de continuer à faire ce qu'elle a fait toute sa vie pour les Canadiens.
La sénatrice Wanda Bernard est une autre excellente nomination. Elle a un bagage très différent, mais le travail qu'elle a accompli au cours de sa vie n'en est pas moins impressionnant. Née à Halifax, en Nouvelle-Écosse, la sénatrice Bernard a voué sa vie au travail social et à l'action communautaire. Elle a été professeure à l’école de service social de l’Université Dalhousie, dont elle a également été directrice pendant une décennie. La sénatrice Bernard a d'ailleurs été la première personne afro-néo-écossaise à obtenir un poste de professeure titulaire.
Mme Wanda Thomas Bernard a collaboré avec des organisations provinciales en vue d’intégrer la diversité aux processus politiques de la Nouvelle-Écosse, d’enseigner aux communautés les processus législatifs canadiens et d'encourager la participation citoyenne. Elle est membre fondatrice de l’Association of Black Social Workers, dont le but est de répondre aux besoins des citoyens marginalisés, en particulier ceux d’ascendance africaine. Elle a agi à titre consultatif auprès de ministres, les aidant à élaborer des cadres visant à prévenir la violence sexiste et à favoriser l'équité en matière de santé. Elle a également été témoin experte dans des causes liées aux droits de la personne et a fait des présentations dans le cadre de nombreux forums locaux, nationaux et internationaux.
La sénatrice Bernard a reçu plusieurs distinctions pour son service communautaire, notamment l’Ordre de la Nouvelle-Écosse et l’Ordre du Canada. Elle a été nommée au Sénat en novembre 2016 afin d'apporter une perspective nouvelle au Parlement et de donner une voix aux Canadiens marginalisés dans la plus haute institution du pays.
J'attire maintenant l'attention des députés sur la nomination à la Chambre rouge d'un autre Canadien unique, mais qui mérite tout autant son nouveau poste. Le sénateur René Cormier est un fier Acadien et leader communautaire du Nouveau-Brunswick. Il possède une solide formation artistique, ayant obtenu un diplôme de musique de l’Université du Québec à Montréal et un diplôme de théâtre à l’École internationale Jacques LeCoq de Paris.
M. Cormier a exercé diverses fonctions dans les 40 dernières années. Il a oeuvré à faire avancer les arts et la culture dans la société acadienne et canadienne. Il a travaillé à Radio-Canada. Il a été responsable de la direction artistique et générale de plusieurs théâtres. Il a travaillé à la direction du bureau des États généraux des arts et de la culture dans la société acadienne au Nouveau-Brunswick au sein de l'Association acadienne des artistes professionel.le.s du Nouveau-Brunswick.
De plus, le sénateur Cormier a fait partie d'un certain nombre de conseils d'administration, dont TV5 Québec-Canada, la Conférence canadienne des arts et le Festival des arts visuels en Atlantique. Au-delà de son intérêt pour les arts, le sénateur Cormier a fait progresser les intérêts des Acadiens grâce au travail qu'il a fait avec la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick au Canada et ailleurs dans le monde. Le sénateur Cormier a reçu de nombreuses marques de reconnaissances pour son travail dans les arts et son engagement communautaire. Sa nomination au Sénat va certainement apporter plus de caractère et de diversité au Sénat.
Le sénateur André Pratte est un autre Canadien remarquable qui a été l'un des premiers nommés à la Chambre rouge par le gouvernement en avril 2016. Journaliste distingué, auteur et fier Québécois, l'expérience du sénateur Pratte dans les médias et son amour du Québec apportent un point de vue distinct à la Chambre rouge.
Le sénateur Pratte a travaillé pendant 35 ans en tant que journaliste. De 2001 à 2015, il a été rédacteur en chef de La Presse, le journal qui a le plus fort tirage à Montréal. En 2007, 2008 et en 2010, il a remporté le Concours canadien de journalisme dans la catégorie « Éditorial ». Il a dit au Québec qu'il appuyait le fédéralisme en défendant la position de son journal.
Tout comme Lucien Bouchard et 10 autres Québécois, le sénateur Pratte est l'un des signataires du manifeste « Pour un Québec lucide », publié en 2005, qui fait état d'une vision du Québec au sein du Canada. En 2009, le sénateur Pratte a créé L'Idée fédérale, un réseau non partisan de réflexion sur le fédéralisme et la place du Québec au sein du Canada. Outre ses activités de défense de l'intérêt public et sa carrière comme journaliste, le sénateur Pratte a publié huit ouvrages. Son livre le plus récent est une biographie de Wilfrid Laurier, publiée en 2011.
Le sénateur Pratte est un Canadien accompli et un éminent Québécois qui a le fédéralisme à coeur. Il sera en mesure de contribuer à l'avenir aux activités du Sénat, un endroit où sont représentés diverses idées et divers points de vue.
La prochaine sénatrice dont j'aimerais parler, c'est la sénatrice Rosa Galvez, du Québec. Née dans l'autre hémisphère, au Pérou, la sénatrice Galvez est titulaire d'une maîtrise en sciences et d'un doctorat en génie géotechnique et géoenvironnemental de l'Université McGill.
La sénatrice Galvez, une chercheuse canadienne de renom, étudie les effets de la pollution. Elle est spécialisée en décontamination des sols et des eaux, en gestion des déchets et des résidus et en évaluation des répercussions et des risques environnementaux. Elle a travaillé dans le secteur privé et dans le secteur public, offrant des conseils et des services de consultation à des entreprises et à des collectivités. Après la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic, la sénatrice Galvez a mené une étude sur les répercussions environnementales du déversement.
La sénatrice Galvez a également travaillé à l'étranger, notamment aux États-Unis, en Europe et en Asie. Elle est membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec, de la Société canadienne de génie civil et d’Ingénieurs sans frontières. Elle enseigne à l'Université Laval, à Québec.
La sénatrice Galvez fera profiter le Sénat de ses connaissances spécialisées en matière de protection environnementale. Ce sera de plus en plus important, puisque les parlementaires seront appelés à étudier des mesures pour lutter contre les changements climatiques.
Enfin, j'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur la nomination du sénateur Tony Dean, de l'Ontario. Le sénateur Dean a été nommé au Sénat en novembre 2016, en même temps que certains des autres sénateurs que je viens de mentionner.
M. Dean a fait carrière dans la fonction publique de l'Ontario, et, de 2002 à 2008, il a occupé le poste de secrétaire du Cabinet et directeur de la fonction publique de l'Ontario. Le sénateur Dean a aussi été sous-ministre pour deux ministères et il a travaillé avec les gouvernements néo-démocrate, progressistes-conservateurs et libéraux en Ontario.
Après son départ à la retraite, en 2008, le sénateur Dean est devenu professeur à l'école de politiques publiques et de gouvernance de l'Université de Toronto. Son excellent travail lui a valu une bourse de perfectionnement en recherche à la Kennedy School de l'Université Harvard et les éloges de l'ancien premier ministre de l'Ontario Dalton McGuinty, qui a qualifié M. Dean d'« exemple parfait du bon fonctionnaire ». En 2009, il a aussi reçu l'Ordre de l'Ontario. M. Dean a rédigé de nombreux articles sur le leadership dans le secteur public pour le Toronto Star et le journal The Guardian, et il a coécrit un rapport du centre Mowat sur la viabilité économique au Canada.
Le sénateur Dean possède des dizaines d'années de précieuse expérience de la fonction publique ainsi qu'un remarquable bilan de réussites en matière d'administration publique. Son expertise fait de lui un atout précieux pour le Sénat, où il aura l'occasion de poursuivre le travail de toute sa vie: améliorer la gouvernance pour les Canadiens. De plus, sa perspective à titre de fonctionnaire chevronné permettra au Parlement dans son ensemble d'élaborer de meilleures mesures législatives et de prendre de meilleures décisions lorsque celles-ci touchent la fonction publique.
Chacun des nouveaux sénateurs dont j'ai parlé aujourd'hui incarne ce que le Canada a de meilleur à offrir et, ensemble, ils forment un groupe représentant une grande diversité de points de vue et d'origines. Chefs de file dans leurs collectivités respectives, ils seront mieux en mesure de représenter la diversité des Canadiens et de contribuer à bâtir un Canada meilleur. Chacune de ces personnes a été choisie et nommée au moyen de la nouvelle approche du gouvernement concernant les nominations au Sénat, qui fait l'objet d'un débat ce soir. En choisissant des sénateurs au moyen d'un processus de nomination non partisan, indépendant et fondé sur le mérite, le gouvernement modifie la composition du Sénat.
Finie l'époque où l'on nommait des collecteurs de fonds partisans et des valets de parti, une pratique qui a entraîné la détérioration de la confiance des Canadiens à l'égard du Sénat. En faisant des nominations fondées sur le mérite et en tenant compte de la diversité des points de vue et des identités, le gouvernement fait en sorte que le Sénat devienne la Chambre de second examen objectif et non partisan qu'il devait être. C'est une institution qui nous donne l'occasion de faire entendre la voix de groupes qui pourraient ne pas être représentés au Parlement. Le Sénat du passé méritait d'être critiqué, mais il n'était pas représentatif du potentiel de cette institution.
Le gouvernement croit au potentiel d'un Sénat non partisan qui agit dans l'intérêt des Canadiens et qui est digne de leur confiance. Le nouveau processus de nomination qui a été mis en place par le gouvernement est un pas de plus vers l'atteinte de cet objectif et contribuera à remodeler le Sénat pour plusieurs décennies à venir.