Madame la Présidente, après huit années de la coûteuse coalition néo-démocrate—libérale et sous la direction du premier ministre, le pouvoir d'achat des Téneliens s'est carrément effondré.
Aujourd’hui, la secte de la décarbonation entend augmenter la taxe sur le carbone de 23 % le 1er avril prochain. C’est un poisson d'avril de plus parmi la longue série de blagues cruelles qui nous attendent jusqu’en 2030, lorsque la tarification du carbone atteindra 61 ¢ le litre.
Samedi, la station de radio Voice of the Common Man, que la plupart des gens appellent VOCM, a réalisé un sondage. Selon ce sondage, 90 % des Terre-Neuviens et des Labradoriens sont opposés à l’augmentation de 23 %, le 1er avril, de la taxe sur le carbone. On peut se demander pourquoi les Téneliens sont si opposés à l’augmentation de la taxe sur le carbone de la coûteuse coalition. C’est tout simplement parce que Terre‑Neuve‑et-Labrador est une zone géographique très reculée. Pour que quoi que ce soit arrive à Terre‑Neuve, il faut du carburant. La nourriture, les matériaux de construction et même le carburant: tout n'arrive qu'au moyen de carburant.
L’industrie de la pêche est durement touchée, qu’il s’agisse des transformateurs qui utilisent du carburant pour faire cuire le crabe, des sociétés de camionnage qui le transportent ou des pêcheurs qui prennent le volant pour déplacer leur matériel. La taxe sur le carbone a des répercussions considérables. Elle influe sur le prix que touchent les pêcheurs pour leurs prises.
Elle a des conséquences dans l’industrie minière. Une mine de ma circonscription a fermé ses portes, en grande partie à cause du coût élevé du carburant.
Les conséquences sont graves dans les industries forestière et touristique. Les gens n'ont plus les moyens de se rendre à Terre‑Neuve-et-Labrador.
La Présidente sait très bien combien il en coûte pour se rendre à Terre‑Neuve‑et-Labrador, car je sais qu’elle a de la famille dans un village exceptionnel de ma circonscription, Belleoram. La Présidente est bien consciente de l’effet paralysant du prix élevé du carburant.
Lorsqu’il en coûte plus cher aux pêcheurs pour pêcher le poisson ou les fruits de mer ainsi qu'aux transformateurs pour les traiter, qu'il en coûte plus cher aux agriculteurs pour cultiver des légumes, du blé ou je ne sais quoi et qu'il en coûte plus cher aux camionneurs pour acheminer ces produits jusqu’aux épiceries, qui paient elles-mêmes leur électricité plus cher, en fin de compte, c’est le consommateur qui paie la note.
Soixante-dix pour cent des Canadiens sont opposés à l'augmentation de 23 % de la taxe sur le carbone, et sept premiers ministres canadiens se sont prononcés contre cette mesure. Parmi eux, ce grand partisan et ami d’enfance du premier ministre qu'est le premier ministre libéral de Terre‑Neuve, Andrew Furey, vient de lui envoyer une lettre pour l'implorer de suspendre cette augmentation. Il a écrit: « Je vous demande respectueusement d’envisager de suspendre l’augmentation de la taxe sur le carbone prévue pour le 1er avril. »
Nous verrons s’il écoutera. Le premier ministre Furey a appuyé la taxe sur le carbone, mais il voit maintenant la lumière. Son bon ami, le premier ministre du Canada, ne cesse pourtant de rompre la promesse qu’il a faite aux Canadiens de maintenir le prix du carbone à 50 $ la tonne. Le nouvel objectif est, bien entendu, 170 $ la tonne.
De plus, les libéraux ne cessent de se vanter en disant que la taxe sur le carbone est sans incidence sur les recettes. Ce n’est pas vrai. Les gens ne sont pas obligés de me croire sur parole, parce que le chien de garde qu'est le directeur parlementaire du budget nous dit que les Canadiens paieront plus cher en taxe sur le carbone que ce qu’ils recevront en remboursements. Parallèlement, la coalition libérale-néo-démocrate n’a pas atteint un seul objectif sur le front des changements climatiques et elle ne les atteindra pas.
Le député de St. John's Sud—Mount Pearl ne cesse de parler de l’argent sonnant que les Terre-Neuviens et les Labradoriens auront dans les poches. Des augmentations comme celle du 1er avril, qui est le prélude d'une augmentation totale de 61 cents le litre d’ici 2030, ne profiteront à personne. Permettez-moi de dire à la Chambre ce que les Terre-Neuviens et les Labradoriens auront dans les poches. Ce sera leurs mains qu'ils auront dans les poches parce qu'ils vont geler dans leurs maisons. Ils n’ont pas les moyens de se chauffer. Des maisons où il fait froid, c’est tout ce que nous aurons.
La semaine dernière, le premier ministre Furey a dit que le problème que pose cette taxe, c’est que Terre-Neuve-et-Labrador ne dispose que de possibilités limitées de changement. Alors s'il n'est pas possible de faire des changements, le premier ministre de ma province se demande ce que la taxe leur apportera vraiment.
Augmenter la taxe sur le carbone n’apportera rien de plus que le néant actuel. Le chef conservateur plein de gros bon sens et moi-même avons fait une tournée à Terre-Neuve-et-Labrador l’an dernier. Nous sommes allés dans Labrador. Nous sommes allés dans St. John's-Est et aussi dans St. John's-Sud—Mount Pearl. Nous sommes allés dans Avalon, dans Bonavista—Burin—Trinity, dans ma merveilleuse circonscription, Coast of Bays—Central—Notre Dame, ainsi que dans Long Range Mountains. Nous avons entendu les gens nous dire on ne peut plus clairement que le coût de la vie est tout simplement inabordable ces temps-ci.
Pas plus tard que la semaine dernière, lors d’une rencontre avec la Community Food Sharing Association de St. John's, nous avons fait un constat très troublant. La demande a bondi de plus de 40 % depuis trois ou quatre ans. L’Association essaie de sauver les banques alimentaires qui sont sur le point de fermer leurs portes parce qu’elles n’arrivent pas à trouver les ressources nécessaires pour répondre aux besoins de la population. Nous avons entendu parler de leurs luttes. Nous avons entendu les appels à l’aide, comme ceux qui ont été lancés par la banque alimentaire.
Si les six députés de la coalition néo-démocrate—libérale de Terre-Neuve-et-Labrador entendent les mêmes appels, ce qui est certainement le cas, nous espérons vraiment qu’ils écouteront les demandes des gens qui les ont élus, des gens qui les ont envoyés ici. Ils les ont élus pour exprimer leur voix à la Chambre. Ils font beaucoup de chemin chaque semaine. Je regarde mon collègue, le député de Bonavista—Burin—Trinity. Je voyage souvent en avion avec lui. L’endroit où il vit est loin d’ici. C’est tout un périple. Il fait part à la Chambre des préoccupations des gens de Bonavista—Burin—Trinity. Je suis certain que les gens de Clarenville, de New-Wes-Valley et d’autres endroits dans sa circonscription espèrent qu’il se souviendra des difficultés qu’engendreront pour eux la hausse de la taxe sur le carbone à compter du premier avril et les autres hausses jusqu’en 2030. J’espère que mon collègue et ses cinq collègues de la coalition néo-démocrate—libérale appuieront notre motion visant à mettre fin à la hausse de la taxe sur le carbone lorsque le vote aura lieu cette semaine.
Il y a de l’espoir, car si les six députés de la coalition qui représentent Terre-Neuve-et-Labrador continuent de négliger leurs électeurs, ils auront à payer le prix qui leur sera infligé par les gens qui les ont élus pour venir ici, pour les représenter et pour être leur voix à Ottawa. S’ils continuent de ne pas être leur porte-parole et de voter contre les motions des conservateurs, comme celle dont la Chambre est saisie et qui vise à dire non à la hausse, le prix à payer ne sera pas une tarification de la pollution. Il se traduira par une réduction du nombre de sièges néo-démocrates—libéraux à la Chambre. Nous les implorons, comme le font les électeurs de leur circonscription, de voter avec les conservateurs, de dire non à la hausse et d'entendre notre appel.
Très bientôt, les conservateurs guidés par le gros bon sens élimineront la taxe, construiront des maisons, mettront fin à la criminalité et équilibreront le budget.