Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole au nom des gens de ma circonscription, Chilliwack—Hope. Je partagerai mon temps de parole avec le député de Mégantic—L'Érable.
Alors que nous reprenons le débat après la période des questions, je tiens à lire de nouveau la motion dont nous débattons aujourd'hui:
Que la Chambre déclare qu’elle ne fait plus confiance au premier ministre et à son gouvernement qui coûte cher en augmentant de 23 % la taxe sur le carbone le 1er avril dans le cadre de son plan visant à multiplier cette taxe par quatre, alors que les Canadiens ont de la difficulté à se nourrir, à se chauffer et à se loger, et demande la dissolution de la Chambre pour que les Canadiens puissent voter aux élections sur la taxe sur le carbone.
Plusieurs de mes concitoyens demandent depuis longtemps un vote de défiance à la Chambre, je crois. De toute évidence, nous exprimons notre défiance chaque fois que nous votons contre le plan financier du gouvernement, mais c'est la première fois que nous disons explicitement qu'il est temps que les Canadiens puissent choisir, puissent se faire entendre et puissent dire s'ils croient que le gouvernement de la coûteuse coalition devrait continuer de faire grimper les prix qu'ils paient.
Nous savons que c'est exactement ce qui va se passer le 1er avril. La taxe sur le carbone va augmenter de 23 %, ce qui va se traduire par des coûts plus élevés pour tout le monde, car nous savons que la taxe sur le carbone est en fait une taxe sur tout. Elle a une incidence sur des dizaines de carburants et elle a certainement une incidence à la pompe et sur les Canadiens qui doivent prendre leur voiture pour se rendre au travail, à l'école ou pour amener leurs parents âgés à des rendez-vous à l'hôpital. Le coût de tout cela va augmenter le 1er avril parce que le gouvernement a refusé de dire non à la hausse de taxe. C'est ce qui a mené à la motion dont nous sommes saisis.
Plus tôt cette semaine, nous avons donné au gouvernement l'occasion de dire non à la hausse de 23 % prévue pour le 1er avril, car nous sommes à l'écoute de nos concitoyens et nous savons à quel point ils ont présentement de la misère à joindre les deux bouts, alors que, chaque mois, 200 000 Britanno‑Colombiens ont recours à une banque alimentaire. À mon avis, ces données sont probablement désuètes et n'ont pas connu de baisse. Nous savons qu'un million de Canadiens de plus visitent une banque alimentaire chaque mois. Il y a désormais deux millions de Canadiens qui y ont recours chaque mois.
Le gouvernement ne se rend pas compte ou ne se soucie pas du fait qu'en augmentant la taxe sur le carbone de 23 %, il augmente le coût des aliments. Quand on impose une taxe à l'agriculteur qui produit les aliments et au camionneur qui transporte les aliments de l'agriculteur au marché, on augmente le coût des produits dont nous avons besoin pour nourrir notre famille. Nous avons maintes fois soulevé cette question à la Chambre, et, à tout coup, le gouvernement est resté insensible.
Nous venons d'entendre le directeur parlementaire du budget à ce sujet. Il s'est présenté devant un comité parlementaire et il a été très clair lorsqu'il a affirmé que la taxe sur le carbone aurait une incidence négative sur la majorité des ménages. C'est sa déclaration la plus récente sur la question. On entend le gouvernement parler de 8 Canadiens sur 10, ou citer des statistiques qui ne sont plus d'actualité. Il devrait écouter ce qu'a dit le directeur parlementaire du budget.
Pour être clair, le directeur parlementaire du budget a été nommé par le premier ministre pour fournir une analyse impartiale et indépendante des annonces et des programmes du gouvernement, afin de garantir l'existence d'une voix indépendante. Le directeur parlementaire du budget est au service de l'ensemble du Parlement. Quand il parle, nous devrions l'écouter. Ce qu'il a dit, c'est que la majorité des Canadiens ressentiront des effets négatifs. Les Canadiens qui vivent dans ma province, la Colombie‑Britannique, en subiront certainement les conséquences.
Dans le dernier budget du gouvernement néo-démocrate de la Colombie‑Britannique, nous avons vu deux choses qui indiquent clairement qu'il n'avait pas le choix d'augmenter la taxe sur le carbone le 1er avril, comme l'exige le gouvernement libéral fédéral. S'il ne fait pas grimper la taxe sur le carbone, il sera puni par le gouvernement fédéral. Je dirais toutefois que, avec le gouvernement néo-démocrate de la Colombie‑Britannique, exiger l'augmentation de la taxe sur le carbone revient un peu à défoncer une porte ouverte. Cependant, il demeure que s'il n'avait pas obtempéré, le gouvernement fédéral serait intervenu et lui aurait imposé une taxe, comme il l'a fait dans de nombreuses provinces. La loi fédérale fait augmenter les prix dans ma province, la Colombie‑Britannique, même si le gouvernement provincial a son propre régime de taxe sur le carbone.
En quoi consiste ce régime? Le document budgétaire est clair: au cours des trois prochaines années, le gouvernement de la Colombie‑Britannique percevra 9 milliards de dollars des poches des gens de la province en taxe sur le carbone, et il leur remettra 3,5 milliards de dollars en remboursements. On entend des sornettes quant à la catastrophe que causerait l'élimination de ces remboursements, mais dans ma province, les recettes générales du gouvernement néo-démocrate sont gonflées de 5,5 milliards de dollars, des fonds qu'il peut dépenser à sa guise. C'est carrément une taxe.
Les émissions ont continué d'augmenter partout au pays, y compris dans ma province, la Colombie‑Britannique. La seule période où les émissions ont diminué, c'est pendant les confinements imposés par le gouvernement à cause de la COVID. Le gouvernement se vante de l'excellente diminution observée en 2022. Or, c'était à cause des confinements qu'il avait imposés. Le gouvernement est fier de la réduction des émissions entraînée par l'interdiction générale de voyager, d'aller travailler, etc.
Nous constatons que les coûts supportés par les Canadiens ne cessent d'augmenter, aussi bien pour l'essence et le chauffage domestique que pour les maisons elles-mêmes. Les Canadiens, y compris les Britanno-Colombiens, perdent espoir. Ils ont vu le coût des loyers doubler. Ils ont vu le coût des hypothèques doubler. Ils ont vu le montant des mises de fonds nécessaires à l'achat d'une maison plus que doubler. En fait, au pays, il faut maintenant presque autant de temps pour épargner en vue d'une mise de fonds qu'il en fallait naguère pour rembourser la totalité d'un emprunt hypothécaire. De nombreux Canadiens devraient épargner pendant plus de 20 ans pour constituer une mise de fonds en vue de l'achat d'une maison.
En ce qui concerne le coût des prêts hypothécaires sur les principaux marchés du pays, à Vancouver, par exemple, il faut un revenu de plus de 230 000 $ pour pouvoir faire les paiements hypothécaires minimaux pour acheter une maison. Les Canadiens n'ont pas les moyens d'assumer des coûts supplémentaires ajoutés par le gouvernement, et ajouter des coûts est précisément ce que fait le gouvernement.
Le gouvernement a manqué à sa parole à maintes reprises en ce qui concerne la taxe sur le carbone. Il a dit que la taxe ne dépasserait jamais 50 $ la tonne, mais elle devrait maintenant atteindre 170 $ la tonne. Le premier ministre a dit que la taxe sur le carbone n'aurait aucune incidence sur les recettes, mais le directeur parlementaire du budget confirme que les Canadiens paient plus pour la taxe que ce qu'ils reçoivent en remboursements. Nous savons qu'au cours des dernières années, le gouvernement a perçu 20 milliards de dollars en taxe sur le carbone et qu'il n'en a remboursé que 18 milliards. Le gouvernement a dit que la taxe contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais il n’a pas atteint un seul des objectifs environnementaux qu’il s’est fixés, et il ratera également sa cible de 2030.
Les habitants de Chilliwack—Hope ne font pas confiance au gouvernement, et les résidants de la Colombie‑Britannique perdent de plus en plus confiance dans le gouvernement et les 15 députés libéraux de la Colombie‑Britannique qui restent silencieux et qui refusent de prendre la parole pour dire non à la hausse de taxe. Il est temps de déclencher des élections. Si les libéraux et leurs partenaires du NPD sont si fiers de leur bilan, alors qu'ils déclenchent des élections. Qu'ils laissent aux Canadiens le dernier mot. Lorsque les Canadiens en auront l'occasion, ils voteront pour un parti qui a l'intention d'abolir la taxe, de construire des logements, de redresser le budget et de faire échec au crime. Voilà ce que les conservateurs ramèneront. Qu'ils organisent des élections. Nous leur donnons rendez-vous aux urnes.