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SCSC Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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Emblème de la Chambre des communes

Sous-comité sur les commotions cérébrales liées aux sports au Canada du Comité permanent de la santé


NUMÉRO 011 
l
1re SESSION 
l
42e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le mercredi 1er mai 2019

[Enregistrement électronique]

(1600)

[Traduction]

    Le 4 octobre 2018, le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes a adopté une motion pour la création d'un sous-comité qui étudiait les commotions cérébrales liées aux sports au Canada. Depuis le 21 novembre 2018, le Sous-comité a entendu les différents points de vue d'une série de témoins, notamment des athlètes amateurs et professionnels, des parents, des chercheurs, des médecins, des fabricants d'équipement et des organisations sportives — toute la famille du sport —, car nous aimons et voulons encourager les sports.
    Aujourd'hui, dernier jour consacré au témoignage pour cette étude, le Comité entendra le témoignage de Gary Bettman, commissaire de la Ligue nationale de hockey.
    J'aimerais remercier le commissaire Bettman et le sous-commissaire Daly d'être venus comparaître aujourd'hui. Je sais que c'est une période occupée, pour la LNH, étant donné que la deuxième ronde des éliminatoires de la Coupe Stanley vient de commencer. Nous vous sommes reconnaissants d'avoir pris le temps de venir, aujourd'hui, malgré vos horaires chargés.
    Félicitations pour la durée de votre mandat de commissaire à la LNH. D'après ce que je comprends, vous avez été nommé commissaire en 1993. C'était la première fois que la Ligue nationale de hockey avait un commissaire. Depuis, la ligue a trouvé de nouveaux marchés et a renforcé ses marchés traditionnels au Canada et aux États-Unis.
    Notre vision est assez similaire: nous voulons encourager le sport en encourageant davantage la participation. La façon la plus responsable de le faire est de rendre les sports plus sûrs.
    Monsieur Bettman, vous avez la parole.
    Merci, monsieur le président.
    Mesdames et messieurs les députés, merci. Je vous remercie de nous avoir invités pour discuter ici de la question importante des commotions cérébrales liées au sport. Étant donné que j'ai un temps limité pour faire mes commentaires, la LNH remettra également au Sous-comité, aujourd'hui, un mémoire contenant plus de détails sur les questions que je vais aborder.
    Depuis plus de 26 ans, j'ai le privilège, à titre de commissaire, de servir la Ligue nationale de hockey. Le hockey, dans cette ligue, comme vous le savez tous, est joué dans un environnement clos à des vitesses élevées par des joueurs de différentes tailles, de différents poids et avec des habiletés variées. Par sa nature, le hockey professionnel est un sport de collision, et les contacts sont parfois inévitables. Dans certains cas, des blessures, notamment des commotions cérébrales, sont inévitables. Par conséquent, pendant mon mandat de commissaire, la santé et la sécurité des joueurs de la LNH ont été la grande priorité de la Ligue, de ses clubs membres et de l'Association des joueurs. En fait, la LNH a lancé plusieurs initiatives en matière de sécurité des joueurs qui ont servi de modèle pour d'autres entités sportives.
    Par exemple, depuis 1977, la LNH et l'Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey, l'AJLNH, soumettent les joueurs à des tests neuropsychologiques de pré-saison dans le cadre du programme des commotions cérébrales, le premier programme de ce type dans les sports professionnels. La LNH a également été la première ligue de sports professionnels, tous sports confondus, à adopter des systèmes de dossiers médicaux électroniques pour faire le suivi des blessures des joueurs, et la première à créer un département de la sécurité des joueurs, qui, entre autres, surveille les matchs et évalue la conformité des joueurs aux règles de la LNH. Au fil des années, nous avons tiré parti de ce travail; nous sommes demeurés au fait des avancées médicales et scientifiques relatives aux commotions cérébrales et nous avons favorisé une culture dans laquelle les joueurs, les équipes et leurs personnels médicaux respectifs travaillent de concert pour prendre en charge ces blessures.
    Aujourd'hui, je vais vous décrire la situation actuelle de la LNH en ce qui concerne la gestion des commotions cérébrales. Si vous voulez plus de détails, veuillez consulter notre mémoire. La LNH a échangé de l'information détaillée à ce sujet avec des représentants de tous les échelons de l'organisation du hockey. Nous avons organisé des sommets collaboratifs. La LNH les a organisés, commandités et accueillis en 2018 et 2019. De plus, la LNH a participé, avec d'autres ligues et organismes directeurs des sports dits de collision du monde entier, en 2017 et en 2018, à des conférences se présentant comme tribunes pour échanger des pratiques exemplaires touchant la prise en charge des commotions cérébrales et pour uniformiser la collecte des données et les recherches visant à soutenir cet effort.
    Pour des raisons évidentes, les initiatives de la LNH ne sont pas toutes applicables aux autres niveaux de hockey ou appropriées pour d'autres sports. Néanmoins, je suis ravi de vous faire part de nos pratiques et de nos approches, de l'information qui, je l'espère, aidera le Sous-comité à remplir son mandat. Les politiques et les procédures de la LNH en matière de blessures à la tête sont énoncées dans un protocole des commotions cérébrales, un document exhaustif qui a été codifié en 2010 et qui est régulièrement mis à jour depuis. Le protocole sur les commotions cérébrales traite des services éducatifs offerts aux joueurs, aux officiels, aux thérapeutes sportifs, aux entraîneurs et au personnel médical du club. Le protocole impose des tests de référence à tous les joueurs, énonce les procédures de dépistage et d'évaluation des commotions cérébrales potentielles et établit le processus de diagnostic, de prise en charge et de retour au jeu à la suite d'une commotion cérébrale. Nos clubs sont déterminés à se conformer au protocole et à activement l'appuyer et le respecter.
    La première étape du protocole des commotions cérébrales est de s'assurer que des efforts adéquats sont faits pour identifier de potentielles commotions cérébrales. Pour ce faire, le protocole inclut une liste de, je cite, « signes visibles » de commotions cérébrales potentielles; il autorise et invite les diverses parties à retirer un joueur du jeu si un ou plusieurs de ces signes visibles sont détectés. Par exemple, deux personnes qui sont nommées par la Ligue regardent chaque match de la LNH avec pour seule tâche d'identifier les joueurs qui montrent des signes visibles d'une possible commotion cérébrale; ce sont un observateur du personnel centralisé de la ligue et un observateur dans l'aréna.
(1605)
    Le protocole confie à chaque club la responsabilité de repérer et de retirer les joueurs qui présentent des signes visibles d'une possible commotion cérébrale pour les soumettre à une évaluation intensive. Les officiels ont également reçu la consigne de retirer, en vue d'une évaluation, les joueurs chez qui ils observent des signes visibles d'une possible commotion cérébrale. Le résultat final de notre protocole, tel qu'il est conçu et exécuté, est un système à multiples composantes qui vise à assurer le retrait des joueurs du jeu pour qu'ils subissent une évaluation le plus tôt possible.
    Au bout du compte, tous les diagnostics de commotion cérébrale doivent être posés après une évaluation personnalisée, s'appuyant sur l'expérience clinique du personnel médical du club, menée avec un outil normalisé d'évaluation des commotions cérébrales qui reflète le plus récent consensus de la communauté internationale des experts en commotions cérébrales.
    Bien que la LNH ait le privilège de pouvoir compter sur des professionnels médicaux hautement qualifiés et sur l'usage d'un outil normalisé d'évaluation des commotions cérébrales, les commentaires des joueurs demeurent un facteur essentiel pour l'évaluation et le diagnostic d'une commotion cérébrale. Dans cette optique, la LNH et l'AJLNH offrent aux joueurs une formation complète sur l'identification des symptômes et l'importance d'informer immédiatement et clairement le personnel médical du club s'ils présentent des symptômes d'une possible commotion cérébrale.
    Une fois qu'un joueur a reçu un diagnostic de commotion cérébrale, le protocole établit les critères spécifiques qui doivent être remplis avant qu'un médecin du club puisse autoriser le retour au jeu.
    Premièrement, il faut que les symptômes liés à la commotion cérébrale aient complètement disparu au repos.
    Deuxièmement, il ne faut pas que les symptômes liés à la commotion cérébrale réapparaissent pendant l'effort requis pour un jeu compétitif, il faut aussi que le retour au jeu progressif ait été noté.
    Troisièmement, le médecin du club doit établir que le joueur est revenu à son état de référence neurologique, à la suite d'une évaluation, le neuropsychologue consultant du club doit établir qu'il est revenu à son état de référence neurocognitive.
    Le protocole ne permet pas à un joueur ayant reçu un diagnostic de commotion cérébrale de reprendre l'entraînement ou de prendre part à un match le jour où l'événement s'est produit, indépendamment de la vitesse à laquelle ses symptômes se résorbent. Cela reflète l'approche actuelle énoncée dans la « Déclaration de consensus sur les commotions cérébrales dans le sport », et annoncée à la dernière Conférence internationale sur les commotions dans les sports, qui s'est tenue à Berlin en 2016.
    Le programme de tests de référence de la LNH joue un rôle important dans les décisions relatives au retour au jeu, et il est utile de le rappeler ici. En vertu du protocole, chaque joueur est soumis à des tests neuropsychologiques, avant le début de la saison, pour établir un score de référence, qui sera comparé au score obtenu après une batterie de tests identiques effectués pendant le processus de rétablissement du joueur. Si un joueur n'est pas revenu à son état de référence cognitive, il ne sera pas autorisé à retourner au jeu, en vertu du protocole.
    Quant à la sensibilisation et à l'éducation, un élément central de notre protocole, tous les membres concernés de la communauté de la LNH doivent recevoir de la formation touchant l'identification, le diagnostic et la prise en charge des commotions cérébrales et mettant l'accent sur l'importance de prendre cette blessure au sérieux.
    Comme certains l'ont souligné, les joueurs de hockey sont très compétitifs et veulent souvent instinctivement retourner au jeu le plus tôt possible, qu'ils soient ou non remis complètement d'une blessure. Par conséquent, la LNH et l'AJLNH ont mis au point un certain nombre d'initiatives de sensibilisation pour informer les joueurs sur les signes et les symptômes communs d'une possible commotion cérébrale; sur l'importance de signaler les symptômes aux experts médicaux; sur les suites d'un diagnostic de commotion cérébrale; sur les choses à faire pour favoriser le rétablissement après une commotion cérébrale; et sur le débat scientifique concernant les conséquences potentielles à long terme des commotions cérébrales.
    Notre programme éducatif destiné aux joueurs est très complet. Il débute, chaque saison, le premier matin du camp d'entraînement. Les clubs sont tenus d'entamer la journée avec une rencontre où les joueurs et le personnel médical du club visionnent la vidéo éducative sur les commotions cérébrales pour ensuite en discuter. Le programme éducatif du protocole se poursuit à différents moments de la saison; l'information est fournie aux joueurs — et, dans certains cas, à leurs familles — sur plusieurs types de supports, comme des affiches, des vidéos, des exposés directs et des dépliants.
(1610)
    Nos efforts d'éducation ne se limitent pas aux joueurs. Nous transmettons un message commun sur notre protocole à tous les acteurs importants de chaque club et aux officiels en second de la LNH. La direction des clubs, les entraîneurs et les officiels de la LNH visionnent tous la même vidéo que les joueurs au début du camp d'entraînement. De plus, les officiels de la LNH reçoivent une formation en personne sur le protocole avant le début chaque saison, et la Ligue offre des mises à jour régulières et de la formation sur le programme de commotions cérébrales aux directeurs généraux, aux entraîneurs et aux membres du conseil des gouverneurs de la LNH.
    En ce qui concerne l'éducation de l'ensemble de la communauté du hockey, en dehors de la LNH, notre Ligue a joué un rôle de premier plan en organisant, commanditant et accueillant des sommets sur la sécurité au hockey, en 2018 et en 2019, avec une représentation et une participation des décideurs de tous les niveaux de hockey amateur, collégial et professionnel. Ces sommets ont facilité un important échange d'information touchant les pratiques exemplaires et des apprentissages clés de chaque groupe sur les initiatives liées à la sécurité, y compris les dossiers des commotions cérébrales. Comme il a déjà été mentionné, la LNH a également participé aux conférences internationales sur les sports de collision, en 2017 et 2018, et sera l'hôte de la conférence de 2019. La conférence de 2017 était axée sur la mise en œuvre par chaque ligue de la déclaration de consensus de Berlin.
    De plus, la LNH et l'AJLNH produisent actuellement une vidéo éducative sur les commotions cérébrales réalisée spécifiquement pour la grande communauté du hockey, que nous prévoyons distribuer plus tard cette année. Au cours des dernières années, la LNH et l'AJLNH ont contribué à plusieurs autres vidéos illustrant les dangers potentiels des commotions cérébrales et recommandant les meilleures manières de jouer au hockey en toute sécurité. Dans le cadre de ces efforts, nous avons travaillé avec deux personnes qui ont déjà témoigné devant votre Comité, à savoir le Dr Charles Tator et M. Éric Lindros.
    La LNH a également contribué à la documentation scientifique traitant des commotions cérébrales par l'entremise de nombreux articles publiés par des experts membres du Sous-comité sur les commotions cérébrales de la LNH et de l'AJLNH.
    J'aimerais également souligner certaines des mesures concrètes que la LNH et l'AJLNH ont adoptées pour rendre le hockey plus sûr pour nos joueurs. Elles ont adopté une approche collaborative et proactive pour atteindre cet objectif essentiel, et elles poursuivront toujours cet objectif.
    En ce qui concerne nos règles de jeu, la LNH et l'AJLNH ont travaillé avec diligence dans le but d'adopter des changements qui visent à réduire la fréquence des commotions cérébrales tout en préservant la nature physique essentielle du sport.
    Une de ces règles que la LNH et l'AJLNH ont adoptées est la règle 48, qui interdit tout coup à la tête d'un adversaire, quand la tête est le principal point de contact et qu'un tel contact peut être évité. Depuis la mise en œuvre de la règle 48, il y a eu une nette baisse du pourcentage de commotions cérébrales résultant de la mise en échec avec coup à la tête.
    Certaines personnes ont demandé l'adoption d'une règle générale interdisant tous les coups, intentionnels ou accidentels, entraînant un contact avec la tête, y compris certaines personnes qui ont témoigné devant votre sous-comité. Une telle règle est très facile à proposer, mais il est difficile, voire impossible, de la mettre en œuvre et de l'appliquer en pratique. L'opinion générale des acteurs associés à l'élaboration des règles de la LNH, y compris l'AJLNH, avec laquelle une telle règle devrait être négociée et convenue, est qu'il ne serait pas possible d'appliquer de façon équitable et uniforme une règle qui interdit tout contact avec la tête, de quelque nature qu'il soit, si la LNH doit continuer d'offrir un sport de contacts physiques.
    Cette opinion a dicté notre approche, et, même si nous continuons de surveiller et d'évaluer cette question importante, comme nous le faisons pour toutes les questions liées à la santé et à la sécurité des joueurs, nous pensons que la version actuelle de la règle 48 donne une juste mesure pour le hockey de la LNH.
(1615)
    Le respect des règles du jeu liées à des mesures disciplinaires supplémentaires favorise davantage la sécurité des joueurs et dissuade de façon importante les conduites contraires aux contacts physiques autorisés dans le hockey de la LNH. Le Département de la sécurité des joueurs de la LNH surveille chaque match et évalue chaque coup pour s'assurer du respect des normes de sécurité de la ligue. Lorsque ces normes sont enfreintes, le département prend des mesures disciplinaires supplémentaires, qui peuvent inclure de longues suspensions des joueurs et des amendes.
    Avant de conclure, j'aimerais aborder la question des bagarres, qui a été abordée devant le Sous-comité et qui fait l'objet de débats publics depuis des décennies, c'est-à-dire bien avant que je devienne commissaire.
    Les bagarres dans l'ère moderne sont plus rares que jamais. Quelque 85 % des matchs de saison régulière n'impliquent aucune bagarre, ce qui est le pourcentage le plus élevé de matchs sans bagarre depuis la saison 1964-1965.
    Cela dit, de nombreux intéressés à notre sport, y compris de nombreux joueurs et l'AJLNH, continuent de croire que les bagarres — ou plus précisément les menaces de représailles —, même si elles entraînent des pénalités, découragent et réduisent la fréquence d'autres types de jeux dangereux et susceptibles de causer des blessures. De plus, plusieurs anciens et actuels joueurs de la LNH ont affirmé que les menaces de représailles font que les joueurs les plus talentueux ne sont pas la cible de gestes dangereux.
    En ce qui concerne les préoccupations sur les bagarres et surtout les commotions cérébrales, il est important de noter que relativement peu de commotions cérébrales découlent d'une bagarre. Par exemple, selon l'analyse vidéo de nos matchs, au cours des cinq dernières années, 2,6 commotions cérébrales diagnostiquées par saison , en moyenne, auraient été causées par la participation d'un joueur à une bagarre avec un adversaire.
    Monsieur le président, je sais que votre sous-comité s'est penché sur la question des commotions cérébrales chez les jeunes athlètes dans le hockey mineur. Par l'entremise de nos recherches, de vidéos éducatives et de sommets du hockey, la LNH s'engage à communiquer les pratiques exemplaires à toutes les organisations de hockey, mais je comprends et j'admets que tout ce qui se fait à la LNH ne peut pas nécessairement être appliqué aux jeunes joueurs non professionnels.
    Nos joueurs aiment la façon dont le hockey de la LNH est joué et comprennent les implications d'un sport de contact physique au niveau professionnel le plus élevé au monde. Les organisations de hockey, à chaque niveau du sport, doivent prendre des décisions appropriées en matière de règles, pour elles-mêmes et pour leurs membres, et comme je l'ai déjà mentionné, nous croyons fermement que nos règles sont appropriées au niveau de la LNH.
    En conclusion, la LNH et l'AJLNH ont travaillé de concert pour changer la culture du sport de façon positive. Chaque soir, nous voyons des joueurs qui redoublent d'efforts pour éviter les jeux dangereux et les contacts inutiles. Ce changement de culture dans le sport découle d'une sensibilisation accrue à la gravité des commotions cérébrales, à un diagnostic et à une prise en charge appropriés des commotions cérébrales et à la plus grande volonté des joueurs à signaler leurs symptômes et à demander des soins médicaux.
    La LNH et ses clubs membres, avec l'AJLNH, continueront à travailler ensemble pour assurer de tous les aspects de la sécurité du sport tout en restant déterminés à préserver les éléments essentiels de notre sport. Parallèlement, nous continuerons notre travail avec les organisations de hockey de tous les niveaux pour aider à mettre en œuvre leurs pratiques exemplaires et leurs campagnes de sensibilisation.
    Monsieur le président, merci à vous et aux députés de m'avoir consacré du temps. Je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos questions.
(1620)
    Merci de votre témoignage, monsieur Bettman.
     Nous allons maintenant passer aux questions. Nous allons commencer par les libéraux.
    Monsieur Fisher, je crois que vous êtes le premier; vous avez sept minutes.
    Merci beaucoup, monsieur le président.
    Merci à toutes et à tous. Je remercie le commissaire Bettman et le sous-commissaire Daly d'être venus. Merci beaucoup. Vous êtes nos derniers témoins.
    Monsieur Bettman, vous vous souvenez probablement de la lettre que vous a écrite le sénateur américain Richard Blumenthal au sujet du lien entre les commotions cérébrales et l'encéphalopathie traumatique chronique. Il y mentionne le décès des joueurs de la LNH Boogaard, Fleming, Probert, Martin et Montador, dont les cerveaux présentaient des preuves solides d'ETC.
    Dans votre réponse, vous disiez que les connaissances scientifiques sur les liens entre l'ETC et les commotions cérébrales, chez les joueurs que le sénateur Blumenthal a mentionnés, étaient encore rudimentaires, en particulier en ce qui concerne les causes de l'ETC et les symptômes cliniques spécifiques permettant de poser un diagnostic.
    Il semble que la preuve de l'existence d'un lien entre les commotions cérébrales et la pratique du hockey et d'autres sports est maintenant accablante. Quel est votre avis aujourd'hui, et quel est, en ce moment, le point de vue de la ligue sur l'existence d'un lien entre l'ETC et les commotions cérébrales?
    Je suis ravi que vous me posiez cette question, mais je ne suis pas certain que les communautés scientifique et médicale aient reconnu l'existence d'un lien évident. Je ne suis pas un médecin. Je ne suis pas un scientifique. Mes opinions sont fondées sur celles des experts dans le domaine. En fait, si vous consultez la déclaration de consensus de Berlin, vous verrez qu'un examen systémique de la littérature publiée en appui aboutit à cette explication:
Les causes des problèmes de santé mentale et cognitive chez les anciens athlètes, comme dans la population générale, sont nombreuses et variées, elles comprennent la génétique, les problèmes de santé plus généraux (p. ex. hypertension, diabète et maladies cardiaques), les douleurs corporelles chroniques, l'abus de substances, les maladies neurologiques (p. ex.maladie cérébrovasculaire) et les maladies neurodégénératives (p. ex.maladie d'Alzheimer, maladie de Parkinson et SLA).
    Par conséquent, l'examen systémique permet de conclure que la contribution des traumatismes neurologiques répétitifs à ces problèmes est mal comprise et exige une étude plus approfondie.
    De plus, la déclaration de consensus, à laquelle ont souscrit 36 praticiens du domaine, persiste à dire qu'il n'est pas encore possible de conclure que l'une conduira à l'autre.
    En fait, le Dr Cantu, je crois — il a cofondé la Concussion Legacy Foundation avec M. Nowinski, qui, je crois, était aussi présent — a dit sous serment que nous ne connaissons pas l'incidence ou la prévalence de l'ETC, actuellement; que nous ne connaissons pas l'incidence ou la prévalence de l'ETC chez les hockeyeurs de la LNH, que nous ne connaissons pas les niveaux d'exposition aux chocs à la tête chez les hockeyeurs, et qu'il ne dispose pas d'assez d'information pour dire que trois commotions cérébrales vous exposent à des risques substantiels au cours d'une carrière et qu'il n'a pas le savoir pour déterminer le risque après 15 ans de hockey.
    En résumé, d'après tout ce que l'on m'a dit — si quelqu'un a une information indiquant le contraire, je serais ravi de l'entendre —, en dehors de quelques preuves empiriques, je ne crois pas qu'il y ait de lien probant.
    Merci.
    La Ligue nationale de football pense qu'il y a un lien. Je sais que vous avez dit que le football de la LNF n'est pas le hockey de la LNH, et je le comprends, mais ce sont deux sports qui se jouent très rapidement et qui demandent une grande énergie.
    Cette question comporte deux aspects. Le premier, c'est que je ne connais pas l'avis de la LNF. C'est un vice-président, qui n'est ni un médecin ni un scientifique, qui a fait ce commentaire, et je crois que, une semaine plus tard, peut-être, au moins un ou deux propriétaires de la LNF ont contesté cette déclaration; je ne connais donc pas l'avis de la LNF.
    La Dre Ann McKee, qui travaille également avec le groupe de l'Université de Boston, m'a dit dans mon bureau que le hockey et le football ne sont pas les mêmes sports. Il n'y a pas au hockey autant de contacts à la tête et de chocs répétitifs que dans d'autres sports. Nous comprenons qu'il s'agit d'un dossier à suivre de près, mais il n'y a pas eu de conclusions déterminantes.
(1625)
    Revenons une seconde sur votre protocole sur les commotions cérébrales. Vous avez parlé des signes visibles de détresse. Je ne suis pas sûr qu'il soit à jour, mais le protocole sur les commotions cérébrales n'exige pas le retrait d'un joueur qui est lent à se relever après s'être heurté la tête contre un poteau de but, la bande, la vitre ou même le coude d'un autre joueur. Cela a-t-il changé?
    Je ne crois pas que ce soit obligatoire, mais c'est une chose qui pourrait vous amener à dire, si vous cherchez d'autres signes visibles, que c'est ce qu'il faut faire. Cela ne signifie pas que vous pouvez automatiquement rester. L'entraîneur et le personnel médical pourraient conclure qu'il est approprié d'évaluer un joueur.
    Notre objectif est que les joueurs pouvant présenter des risques de commotion cérébrale quittent la glace aussi vite que possible et qu'ils soient évalués.
    Je vous remercie de cette précision.
    Oui, cela a également changé et a été mis à jour. Si un joueur est lent à se relever après avoir heurté sa tête contre la bande ou contre la vitre, son retrait est obligatoire.
    Je comprends. Merci.
     Nous pensons aux répercussions, à la LNH. Beaucoup d'enfants imitent les comportements qu'ils voient dans la LNH. Pensez-vous que la LNH a une responsabilité envers les garçons et les filles qui pratiquent ce sport?
    Je pense que nous pouvons profiter de notre visibilité et utiliser nos plateformes pour nous assurer que les jeunes sont bien informés, pendant nos matchs. Ce qui se fait et ce qui est approprié dans la LNH peut ne pas être approprié pour les jeunes, mais nous faisons des choses pendant les matchs, pour envoyer le bon message, par exemple, en ce qui concerne les coups dangereux; nous nous assurons que les joueurs de tous les niveaux les évitent, autant que possible.
    Pour ce qui est de reconnaître que vous ne vous sentez pas bien... Quand vous pensez que vous avez une blessure, en particulier une commotion cérébrale, il ne faut pas continuer à jouer pour faire le dur, mais il faut comprendre... La culture que nous offrons aux joueurs a changé au fil des années, avec l'éducation et le protocole sur les commotions cérébrales. Les joueurs et l'association des joueurs nous appuient, ils veulent que la culture de notre sport leur permette, quand ils ne se sentent pas bien, de le reconnaître et de demander de l'aide. C'est une culture omniprésente.
    Vous le voyez régulièrement dans nos matchs; des entraîneurs disent à leurs joueurs de quitter le banc pour aller se faire évaluer. Vous verrez des joueurs dire aux entraîneurs que d'autres joueurs doivent être examinés. Tout cela est maintenant intégré, on peut reconnaître que dans notre sport, quand on est blessé, il est normal de le reconnaître et de se faire aider. Ce n'est pas seulement normal, c'est important.
    Merci, monsieur le commissaire.
    Nous allons passer maintenant aux conservateurs.
    Monsieur Kitchen, vous avez la parole pour sept minutes.
    Messieurs, merci d'être venus. Nous vous en sommes reconnaissants.
    Comme vous l'avez indiqué, une grande partie des questions dont nous discutons ici ne concernent pas uniquement le hockey professionnel, elles concernent les sports en général. Je vous remercie de vos commentaires et de certaines informations que vous nous avez fournies.
    Nous avons beaucoup entendu parler de l'éducation. Il est bon de voir que vous avez cette base, pour ce qui est de l'éducation. Il est bon de voir que vous avez compilé des scores de référence et que vous faites ensuite des tests, selon les besoins. Le problème, pour certaines de ces procédures de test, c'est que, si vous faites toujours le même test, à force de le refaire, vous l'apprenez.
    Réfléchissez-vous à cette question, et en discutez-vous avec votre personnel médical?
    En ce qui concerne le message que nous envoyons aux jeunes, pour répondre aux deux questions, dans la vidéo sur les commotions cérébrales que nous sommes en train de faire, et qui sera largement diffusée, des joueurs vedettes de la LNH parleront aux jeunes joueurs de l'importance de l'honnêteté quand ils parlent aux entraîneurs et aux médecins de leur état de santé.
    Les tests que nous faisons ont été mis à jour. Ils sont régulièrement modifiés. Je crois que nous utilisons ce qu'on appelle le SCAT5.
    Nous connaissons le SCAT5.
    Une des choses que vous avez mentionnées dans votre exposé, c'est la collecte des données. Nous avons entendu un grand nombre d'organisations parler devant ce comité de l'absence de collecte de données. Je me réjouis d'entendre que vous avez ces données. Je me demandais si vous étiez en mesure de communiquer les données que vous avez recueillies sur les types de coups, et toutes les informations que vous avez, sans citer de noms, bien sûr. Pourriez-vous les communiquer au Comité, plus tard?
(1630)
    Oui, avec plaisir, si nous y sommes légalement autorisés. Il y a toutes sortes de règles que nous devons respecter, y compris la Health Insurance Portability and Accountability Act des États-Unis, la loi sur la responsabilité et la transférabilité de l'assurance-maladie. J'aimerais ajouter qu'il est particulièrement important de récolter des données sur les problèmes de santé chez les jeunes. Si on récoltait davantage de données aux échelons inférieurs — les ligues de hockey locales ainsi que toutes les ligues de hockey des autres échelons —, nous serions en mesure, tous ensemble, puisque nous nous rencontrons périodiquement, de réunir le plus d'information possible afin de véritablement comprendre quels éléments dans le sport causent ou ne causent pas de blessures. Nous avons entrepris la construction d'une plateforme où les ligues de hockey de tous les niveaux pourront communiquer ce genre d'information. La plateforme sera accessible dès qu'elle sera terminée.
    Merci.
    Vous avez parlé de rétroaction relativement à l'éducation. Est-ce que vous recueillez les commentaires des joueurs? Vous les sensibilisez à ce sujet, vous leur fournissez de l'information dès le début de la saison. Vous avez un protocole en matière d'éducation et vous le suivez, mais, selon la rétroaction des joueurs, est-ce qu'ils y attachent de l'importance? Les joueurs croient-ils que ce qu'ils apprennent est utile, ou disent-ils simplement « D'accord, merci » avant de passer à autre chose?
    Nous parlons régulièrement avec les joueurs. Je peux dire, même si c'est anecdotique, que les joueurs, d'après les conversations que nous avons eues avec eux, accordent de la valeur et de l'importance à ce qu'ils apprennent. Il arrive parfois qu'un joueur refuse de quitter le jeu, mais au bout du compte, il comprend que c'est important. Tous les joueurs sont d'accord avec le message, y compris l'association des joueurs. Comme je l'ai dit plus tôt, la culture est en train de changer; les joueurs comprennent qu'ils doivent être honnêtes et directs et qu'ils doivent accepter d'être évalués lorsqu'ils montrent des signes visibles de commotion cérébrale. Ils savent qu'ils doivent être traités correctement si cela arrive. De nos jours, la ligue se conforme au programme. C'est évident.
    Je m'investis dans le hockey mineur depuis que mes enfants sont petits; et, depuis mes années à l'université, j'observe des changements dans la façon dont les joueurs sont entraînés. Bien sûr, il y a des joueurs de quatre ans qui, même à cet âge, se disent qu'ils veulent devenir une vedette de la LNH, qu'ils veulent devenir un gardien comme Tuukka Rask ou peu importe, mais cela ne s'arrête pas là. Tous les joueurs, à mesure qu'ils passent d'un niveau à l'autre — pee-wee, midget et junior —, croient qu'ils vont faire partie de la LNH. Ils croient tous qu'ils vont devenir des vedettes.
    Beaucoup de choses ont changé, et pas seulement pour eux. On le voit bien sur la glace: le jeu est plus nerveux et plus rapide.
    Vous avez dit que vous travaillez pour la LNH depuis 26 ans. Quels changements avez-vous observés relativement aux blessures à la tête, en particulier, et que prévoyez-vous pour les 26 prochaines années?
    C'est une excellente question.
    J'ai vu toutes sortes de changements. Premièrement, les traitements et les connaissances médicales — en particulier en ce qui concerne les commotions cérébrales — ont énormément changé depuis l'époque où j'ai été nommé. Les gens n'avaient pas les mêmes connaissances, et on n'accordait pas la même attention aux commotions cérébrales.
    C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai décidé, en 1997, que la LNH serait la première ligue sportive à créer un groupe de travail constitué de joueurs, d'entraîneurs et de médecins qui exploreraient tous ensemble le sujet; je voulais adopter une approche unifiée afin de maximiser nos connaissances et ensuite de les diffuser à l'échelle de la LNH. Je voulais m'assurer que les traitements soient uniformes. Depuis, nous comprenons beaucoup mieux les commotions cérébrales et nous les traitons beaucoup plus efficacement. Ces connaissances ont aussi été transmises aux joueurs, comme je l'ai déjà dit, dans les séances d'éducation, Aussi, on met aujourd'hui beaucoup plus l'accent sur le talent, pendant les parties, et ce, pour toutes sortes de raisons. C'est pourquoi, de nos jours, rares sont les équipes qui comptent très peu de joueurs peu talentueux au hockey, mais possèdent du talent pour les bagarres.
    Au bout du compte, le jeu est devenu beaucoup plus sain. Les joueurs accordent plus d'importance à leur sécurité mutuelle, et les parties sont beaucoup plus enlevantes et serrées parce que les joueurs sont beaucoup plus habiles.
    Merci, monsieur Kitchen.
    La parole va maintenant à Mme Hardcastle, du NPD. Vous avez sept minutes.
    Merci, monsieur le président.
    Merci beaucoup, monsieur Bettman.
    Je vais poursuivre sur le même thème. Vous travaillez pour la LNH depuis 26 ans et vous avez été témoin de l'évolution de certains aspects du jeu. Vous avez dit que vous attendiez d'avoir réuni plus de données probantes qui établiraient un lien déterminant entre les commotions cérébrales et les autres symptômes de l'ETC. Donc, les choses avancent.
    Vous avez aussi parlé de l'adoption de la règle 48. Cela m'amène donc à croire que l'on a cru bon, pour une raison ou pour une autre, de s'engager, à la lumière des connaissances existantes, à réduire le taux de commotions cérébrales. Cette initiative a donné des résultats, n'est-ce pas?
(1635)
    Oui.
    Peut-être pourriez-vous nous dire brièvement comment vous en êtes arrivé à cette décision? Selon vous, est-ce que cette approche permettra progressivement de réduire les commotions cérébrales? Il y a bien évidemment d'autres choses que vous pourriez faire.
    Je vais situer le contexte, puis je vais vous laisser le reste de mon temps.
    Parlons un peu des commotions cérébrales. Avec l'adoption de la règle 48, il est évident que nous comprenons maintenant le risque des jeux dangereux. Quel est le rôle des officiels dans tout cela? On veut changer le jeu, mais en garder les éléments essentiels. Vous avez dit que vous voulez conserver les éléments essentiels du hockey. Cela m'a intriguée, parce que nous savons que le hockey a changé. Les joueurs qui ont du talent sont maintenant plus importants que les bagarreurs.
    Puisque le travail de notre sous-comité consiste à trouver des pistes de solution, j'aimerais savoir ce que vous comptez faire. Devrions-nous avoir des règles qui, simplement, imposent automatiquement des pénalités maximales lorsque les joueurs font certains gestes? Comment envisagez-vous la suite des choses?
    Vous posez une question complexe, mais excellente. Donc...
    Oui, je vous laisse le reste de mon temps. Le président vous avertira quand il sera écoulé.
    Je vous écoute.
    Vous avez cinq minutes.
    J'ai cinq minutes? D'accord. Pourriez-vous me faire signe un peu avant la fin?
    Pour répondre à votre question à propos des officiels, comme je l'ai dit dans ma déclaration, nous les sensibilisons afin qu'ils soient à l'affût des signes visibles de commotion cérébrale. Les arbitres peuvent retirer un joueur du jeu s'ils ont des doutes. Je crois qu'il est important d'avoir le soutien des arbitres. Ils sont sur la glace, alors ils voient probablement mieux ce qui se passe.
    Puisque le rôle des officiels est de faire appliquer les règles, on leur donne régulièrement des instructions à cette fin. On leur montre régulièrement des vidéos éducatives afin qu'ils puissent prendre des décisions éclairées pendant les parties et déterminer ce qui est permis et ce qui ne l'est pas.
    À propos des éléments essentiels du jeu, les mises en échec — avec contact physique — font partie du jeu depuis toujours. C'est un des éléments qui rend le jeu excitant, intéressant et divertissant. Nos joueurs estiment également que c'est un élément important du jeu.
    Il y a une leçon que nous avons retenue: même si les études concluent, au bout du compte, que les commotions cérébrales — une seule commotion cérébrale ou une vingtaine — ont des conséquences à long terme, nous sommes tous d'accord sur le fait qu'il est préférable que les joueurs n'en subissent pas. Cela est évident.
    La règle 48 a permis de réduire, je crois, le taux de commotions cérébrales causées par les coups à la tête. Le taux est passé de 61 à 40 %, ce qui veut dire qu'il y a eu une diminution considérable du taux de commotions cérébrales causées par des coups à la tête. Nous avons des règles contre les coups par-derrière, les coups de coude, les doubles-échecs et les bâtons élevés.
    Tout cela s'inscrit dans nos efforts pour rendre le jeu le plus sécuritaire possible. Nous avons aussi changé d'équipement; nous avons réduit la taille des épaulières et des coudières. Nous avons aussi remplacé le verre trempé par du Plexiglas, pour que l'environnement soit moins brutal. Nous avons exigé, avec l'approbation de l'Association des joueurs, que les joueurs portent une visière. Nous faisons sur vidéo une analyse des blessures, y compris les commotions cérébrales, chaque année, afin de comprendre comment les gens se blessent et quelles mesures nous pouvons prendre en conséquence. On peut bien prendre des décisions générales à propos d'un changement de règlement sans savoir que la règle que l'on change n'aura aucune incidence sur la prévention des blessures.
    Nous avons des vidéos éducatives. De plus — et c'est tout aussi important —, le Département de la sécurité des joueurs examine chaque coup. Lorsqu'il y a un coup illégal, qui contrevient aux règles, le joueur peut être suspendu pendant une très longue période, ce qui lui fait perdre des centaines de milliers de dollars. Tous ces efforts font partie d'une mosaïque — si je puis dire — qui a convaincu toutes les personnes intéressées d'accepter les changements. Cela crée un cadre et une culture propices à un jeu sécuritaire, même s'il demeure intrinsèquement physique.
    Combien de temps me reste-t-il, monsieur le président?
(1640)
    Il vous reste une minute et demie.
    Plus tôt, vous avez dit quelque chose à propos de décisions générales.
    Voulez-vous dire des décisions générales par rapport aux coups à la tête?
    Oui.
    Il y a toujours eu un débat, par exemple, à propos des coups à la tête; certains disent qu'ils devraient être interdits en tout temps. Certaines ligues des niveaux inférieurs appliquent ce genre de règlement, mais ils ne le font pas uniformément. Il se donne encore des coups à la tête.
    À la LNH, nous voulons trouver un juste milieu pour les joueurs. C'est quelque chose qui a énormément d'importance pour les joueurs. Ils veulent que nous trouvions le moyen à la fois de conserver l'aspect physique du jeu et de réduire, dans la mesure du possible, les chocs à la tête. Par exemple — et je sais que c'est un exemple absurde —, les joueurs ont tous une taille, un poids et des talents différents, comme je l'ai dit plus tôt. Si tous les contacts avec la tête sont interdits, je crois que, chaque fois qu'un joueur me mettrait en échec, il y aurait un contact avec la tête, puisque la plupart des joueurs sont plus grands que moi. S'il fallait leur imposer une pénalité à chaque fois, il n'y aurait plus de mise en échec.
    La parole va à nouveau aux libéraux.
    Madame Fortier, vous avez sept minutes.
    Merci beaucoup.
    Merci d'être avec nous aujourd'hui. Je suis contente que nous ayons cette discussion.
    Monsieur Bettman, je comprends ce que vous dites, vraiment, et je vois que vous prenez le sujet au sérieux. Vous vous êtes engagé à montrer le bon exemple à nos enfants. J'ai trois enfants qui font du sport, alors je vous suis reconnaissante de ce que vous faites.
    Malgré tout, pendant que je regardais la partie, hier soir, j'ai vu un joueur frapper un autre à la tête. À ma connaissance, aucune mesure disciplinaire n'a été prise contre ce joueur, jusqu'ici. De plus, je ne suis pas sûre de comprendre comment on détermine si un coup est légal ou illégal. Peut-être pourriez-vous me l'expliquer.
    Le joueur aurait dû être pénalisé. Il arrive que les officiels ne voient pas tout ce qui se passe sur la glace, et c'est malheureux. Leur travail est très difficile. Le hockey est probablement le sport le plus difficile pour les arbitres.
    Dans ce genre de cas, même si la pénalité qui n'a pas été donnée ne serait pas nécessairement allée jusqu'à la suspension, le Département de la sécurité des joueurs avertit le joueur que sa conduite a été inacceptable et qu'il sera suspendu s'il recommence.
    Donc — j'essaie de tirer au clair toutes ces sanctions et ces suspensions —, allez-vous faire en sorte qu'il soit très clair que ce genre de choses est inacceptable? Dans l'affirmative, que pourrait-on faire pour encourager les gens à dénoncer ce genre de comportement?
    Lorsque j'ai parlé du Département de la sécurité des joueurs, plus tôt, j'aurais dû mentionner qu'il a le mandat de produire une vidéo chaque fois qu'il impose des mesures disciplinaires supplémentaires. La vidéo est ensuite publiée sur le site Web de la LNH afin que les gens puissent voir exactement la faute qui a été commise, comprendre pourquoi le joueur a été puni et connaître la raison pour laquelle on a choisi une mesure disciplinaire en particulier. Cela est particulièrement utile quand il s'agit de récidivistes, à qui on impose des suspensions ou des pénalités plus longues.
    Nous croyons que ces vidéos sont très éducatives. Lorsque le département décide — cela arrive à l'occasion — de ne pas suspendre un joueur même s'il a eu une conduite controversée, il produit une vidéo pour expliquer sa décision. Nous estimons que c'est une approche très utile pour sensibiliser les gens.
    Encore une fois, j'essaie de comprendre comment nous pouvons changer la culture ou encourager les gens — les jeunes en particulier, et cela vaut également pour les garçons et les filles, évidemment — qui veulent jouer dans la LNH. Quelles mesures devons-nous prendre dès maintenant afin de rendre le jeu plus sécuritaire?
    Ce que nous devons faire, c'est continuer de sensibiliser les gens et de leur montrer comment le jeu devrait être joué et comment les joueurs de tous les groupes d'âge y jouent. Par exemple, dans le hockey junior, on a augmenté l'âge auquel les mises en échec ou les coups sont permis. Nous devons faire en sorte que les joueurs jouent correctement, qu'ils ne donnent pas de coups par-derrière, qu'ils ne lèvent pas les coudes et qu'ils n'utilisent pas leur bâton de façon illégale. C'est le genre de sujet dont on traite dans les vidéos. L'aspect médical est tout aussi important. Les entraîneurs, peu importe le niveau, doivent suivre une formation appropriée. Les parents doivent aussi être formés correctement afin de savoir reconnaître les symptômes d'un problème chez leurs enfants et, dans une certaine mesure, nos vidéos et nos messages peuvent les aider.
    Pour revenir à votre autre question, on oublie trop souvent qu'il se joue quelque 50 000 parties/personne par saison, et que le nombre de gestes inappropriés est extrêmement faible, en comparaison. Cela ne les rend pas appropriés ou acceptables, mais ces gestes ne définissent pas le jeu. Dans la très grande majorité des cas, les joueurs jouent selon les règles et ont une conduite appropriée. Il est malheureux que quelques cas de conduite inappropriée accaparent presque toute l'attention. Mais, en fin de compte...
(1645)
    J'ai une autre question, alors pourriez-vous...
    Oui. Je vais terminer, puis je serai heureux de répondre.
    Nous travaillons avec Hockey Canada et avec USA Hockey. Nous travaillons aussi avec la Fédération internationale de hockey sur glace. Notre objectif est de continuer à sensibiliser les joueurs de tous les niveaux. Comme c'est le cas dans pratiquement tous les domaines, l'éducation est la clé.
    Je me demandais si vous étiez toujours en relation avec d'anciens joueurs ou avec des joueurs actifs qui sont blessés? Comment soutenez-vous leurs familles? Les conséquences ne pèsent pas seulement sur les joueurs; elles pèsent aussi sur les familles et leur collectivité.
    Les gens ont accès à de l'information grâce au protocole sur les commotions cérébrales. Les familles y ont accès, quand un joueur subit une commotion cérébrale, et toute l'unité familiale peut comprendre ce qui se passe. Nous avons aussi des programmes de counselling. Nous offrons aussi des programmes de traitement de la dépendance et en santé comportementale aux anciens joueurs qui en ont besoin. Nous offrons aussi un programme de formation d'après-carrière, en collaboration avec l'association des anciens joueurs. C'est un programme qui aide les joueurs à faire la transition vers une nouvelle vie, et nous le finançons en partie. Nous déployons des ressources pour faire tout cela. L'association des joueurs travaille avec nous. Nous avons un fonds d'urgence pour les anciens joueurs qui ont des difficultés financières. Je l'ai déjà dit, nous travaillons avec l'association des anciens joueurs. Nous avons augmenté de notre propre chef, avec l'association des joueurs, la pension de retraite versée aux joueurs. Nous avons surtout augmenté les prestations de retraite anticipée. Le montant est maintenant plus élevé.
    Donc, vous offrez tous ces programmes de soutien, et vous allez continuer de les offrir.
    M. Gary Bettman: Bien sûr.
    Mme Mona Fortier: Y a-t-il des contestations ou des demandes émanant des familles, des anciens joueurs ou des joueurs actuels qui restent sans réponse et dont nous devrions être au courant?
    Nous essayons de répondre à toutes les demandes. Parfois, nous recevons des demandes d'aide, et le joueur en question ne veut pas de notre aide.
    Nous nous considérons comme une famille. Mettons de côté nos litiges, puisque personne n'en a parlé jusqu'ici...
    Il vous reste 30 secondes.
    ... nous considérons, somme toute, que nous sommes une famille, et nous utilisons nos ressources pour aider les membres de notre famille.
    Merci beaucoup.
    Merci, monsieur le commissaire.
    Commençons le deuxième tour.
    Il nous reste environ 15 minutes, alors vous aurez environ trois minutes pour poser vos questions ce tour-ci.
    La parole va à M. Len Webber, du Parti conservateur.
    Merci, messieurs, d'être avec nous aujourd'hui.
    Monsieur Bettman, je tiens à vous dire que votre prédécesseur, M. Jonh Ziegler, était un grand homme. Il a permis le transfert des Flames d'Atlanta à Calgary, et depuis, je suis un grand partisan des Flames de Calgary. Je lui en suis reconnaissant.
    Nous sommes très contents de posséder les Flames de Calgary. M. Harley Hotchkiss et les autres propriétaires qui sont décédés depuis nous manquent énormément.
    Bien sûr.
    Votre équipe est entre bonnes mains. Murray Edwards et ses partenaires s'en occupent bien.
    Génial. Nous avons seulement besoin d'un nouvel aréna. Peut-être pourriez-vous nous donner un coup de main.
    Vous dites vrai, mais je crois que cela relève d'un autre comité.
    Autre chose; M. Johnny Gaudreau — notre joueur favori — est probablement le plus petit joueur de la ligue, et je crois que vous devriez adopter un nouveau règlement selon lequel les joueurs qui entrent en contact avec lui seront suspendus pour plusieurs jours.
    Je vais y penser.
(1650)
    D'accord. Merci.
    Vous avez parlé du Dr Charles Tator, avec qui vous travaillez, ainsi que de Éric Lindros. Le Dr Tator est venu témoigner le 20 février, et il nous a présenté un certain nombre de recommandations. Il y en a une qui a retenu mon attention.
    Il a recommandé au Comité ou, en fait, au gouvernement de veiller à ce que les athlètes blessés qui sont employés par une équipe et qui ne se rétablissent pas après avoir subi une commotion cérébrale soient raisonnablement indemnisés. Nous en avons discuté un peu. Mme Fortier s'intéressait aux mesures de soutien à la fin de leur carrière.
    En résumé, le Dr Tator a recommandé d'indemniser d'une façon ou d'une autre les joueurs qui ont subi des commotions cérébrales, puisque les séquelles peuvent durer toute la vie. Il a dit que le gouvernement devrait adopter une loi selon laquelle les équipes qui font partie des ligues devraient couvrir, pour toute la vie, le coût des soins requis par les joueurs qui ont des lésions au cerveau à cause d'une commotion cérébrale.
    Vous avez parlé d'autres programmes de soutien offert aux joueurs de hockey à la retraite, mais est-ce que les gens qui souffrent de ce problème reçoivent une indemnisation?
    Aux États-Unis, évidemment, les gens qui se blessent au travail ont droit à une indemnité d'accident du travail. Il y a aussi d'autres régimes d'assurance de ce genre. D'ailleurs, conformément au règlement qui vient de mettre fin au litige sur les commotions cérébrales, les joueurs qui le souhaitent pourront faire évaluer leurs capacités cognitives afin de voir s'ils ont des séquelles.
    D'accord. Merci.
    Merci, monsieur Webber.
    La parole va maintenant à...
    Excusez-moi, j'aimerais ajouter une chose.
    Il existe aussi un régime d'assurance pour les invalidités mettant fin à la carrière, et la plupart de nos joueurs ont un contrat garanti.
    Très bien. Merci.
    La parole va à M. Eyolfson, du Parti libéral.
    Merci d'être ici, monsieur Bettman.
    Je suis urgentologue. Je pratique la médecine depuis 20 ans. Je connais bien le genre de blessures à la tête que subissent les gens quand ils pratiquent un sport ou participent à d'autres types d'événements. J'ai vu les blessures que les gens se font en jouant au football, au rugby, au soccer et au hockey, mais, pour revenir au sujet du jour, le hockey est le seul sport où à ma connaissance, les bagarres sont, pour dire le moins, tolérées. Même si c'est contre les règles, c'est toléré.
    M. Fisher a soulevé un très bon point quand il a dit que les jeunes joueurs prennent exemple sur les joueurs plus âgés. Nous avons entendu le témoignage de jeunes joueurs. Certains veulent devenir des joueurs de hockey professionnels et, même s'il est interdit de se battre, il y en a parmi eux qui ont subi ce genre de violence.
    Vous dites que les bagarres sont plus rares que jamais, que 85 % du jeu se déroule sans bagarre. Pour ma part, je dirais qu'un taux de bagarre de 15 %, c'est déjà trop.
    Se battre, c'est une infraction criminelle dans n'importe quel autre contexte, sauf peut-être s'il agit d'un sport de combat, comme la boxe. Il suffirait d'un coup de crayon pour supprimer les bagarres de la LNH.
    À dire vrai, avec tout le respect que je vous dois, un simple coup de crayon ne suffirait pas, parce qu'il faudrait que les joueurs donnent leur approbation, par l'intermédiaire de...
    Non, monsieur. Les joueurs, excusez-moi, ne font pas les règles. J'ai pratiqué un certain nombre de sports, et comme joueur, je n'ai jamais eu un mot à dire sur les règles.
    Il n'y a pas de bagarres dans les autres versions du hockey, comme le hockey olympique. La LNH pourrait décider d'interdire complètement les bagarres du hockey, complètement...
    Dans les faits...
    ... alors, pourquoi ne le faites-vous pas?
    Avec tout le respect que je vous dois, conformément aux lois fédérales du travail — et en particulier celles des États-Unis —, les règles de notre sport doivent obligatoirement faire l'objet de négociations collectives.
    Oui.
    Pour ce qui est d'éliminer les bagarres... Je trouve intéressant que vous disiez que c'est toléré, alors qu'on impose des pénalités aux joueurs qui se battent. Voilà ma réponse: il y a des pénalités.
    Voilà la question que vous devriez poser: quelles seraient les conséquences? Compte tenu...
    Je vais devoir vous interrompre parce que j'ai très peu de temps.
    Eh bien...
    Vous avez dit que la menace de bagarre permet d'éviter d'autres types de blessures.
    Oui.
    Sur quoi vous appuyez-vous pour dire cela? Avez-vous des preuves concrètes?
    C'est ce que nous disent les joueurs, et à dire vrai...
    C'est ce que les joueurs vous disent...
    ... et à dire vrai...
    ... mais y a-t-il des preuves concrètes?
    Oui, je vais vous en parler dans un instant.
    Pour être honnête, je ne sais pas comment on pourrait récolter des données à ce sujet, mais nous avons mené un sondage il y a quatre ou cinq ans auprès des joueurs, et 98 % des joueurs sondés — je crois qu'ils représentaient près de la moitié des joueurs de la LNH — ont dit qu'ils ne voulaient pas changer les mêmes règles s'appliquant aux bagarres.
    D'accord, je comprends.
    Ce que je veux dire, c'est que nous ne savons pas si... Nous tenons pour acquis que ce que les joueurs disent correspond à la réalité, c'est-à-dire que les bagarres permettent d'éviter autre chose.
    Je serais probablement en mesure de trouver des milliers de personnes qui sont contre la vaccination parce qu'elles croient que le vaccin rend les enfants autistes, même si les scientifiques disent que ce n'est pas vrai. Ce n'est pas parce que les joueurs le disent que c'est vrai.
    Merci, monsieur Eyolfson.
    Merci, monsieur Bettman.
    Monsieur Bettman, j'ai une demande à vous faire. Comme vous le savez, le hockey est un sport très cher au coeur de tous les Canadiens d'un océan à l'autre. Je sais que la CBC suit en direct la séance d'aujourd'hui. Puis-je vous demander de nous accorder 10 ou 15 minutes de plus de votre temps afin que nous puissions poser quelques questions supplémentaires?
    Je suis à votre disposition.
    Excellent. Merci, monsieur le commissaire.
    La parole va donc à nouveau à M. Kitchen.
(1655)
    Puisque nous avons convenu de poursuivre la séance un peu plus longtemps, pourrais-je répondre à la question du député?
    Oui, monsieur le commissaire. Nous avons le temps maintenant.
    D'accord.
    Monsieur le député, vous nous demandez de prouver un résultat négatif. Le fait est que notre organisation compte plus de 700 joueurs qui, chaque année, gagnent leur vie en jouant pour la LNH. Ils ont énormément de choses à dire sur la façon dont on devrait jouer au hockey.
    Nous ne pouvons pas prendre de décision unilatérale. Malgré tout, on croit que la menace d'autres types de contact — autre que la menace des bagarres — remplit une fonction importante en équilibrant l'intensité du jeu. Préféreriez-vous qu'un joueur, dans le feu de l'action, fasse un double-échec en visant la tête ou donne un coup de coude ou un coup par en arrière à la tête d'un joueur? Avec la menace des bagarres, les joueurs savent clairement qu'ils doivent se conformer à un certain comportement.
    Il y a une limite à ce qu'on faire avec des mesures disciplinaires supplémentaires et des pénalités, parce que, comme je l'ai dit, il peut y avoir environ 50 000 parties/personne, sans compter les séries éliminatoires, pendant une saison, ce qui fait beaucoup trop de jeux à surveiller. La fréquence des bagarres et des conduites inappropriées est véritablement minuscule en comparaison de la durée des parties.
    Eh bien, selon vous, c'est 50 % [Inaudible].
    Merci, monsieur Eyolfson. Vous aurez une autre occasion de prendre la parole.
    La parole va maintenant à M. Kitchen, du Parti conservateur.
    Merci, monsieur le président.
    Vous avez dit — et je suis d'accord avec vous — que vos officiels font un travail ingrat, que c'est le travail le plus difficile qui soit. J'ai déjà été entraîneur au hockey, jusqu'au niveau midget AA, et quand mon fils est devenu arbitre, le respect que j'accordais aux arbitres a changé du tout au tout, tout comme mon attitude sur le banc. J'ai commencé à comprendre le travail des arbitres.
    Ils ont soudainement commencé à avoir raison beaucoup plus souvent.
    Exactement. J'ai commencé à comprendre ce que c'était.
    Des voix: Ha, ha!
    M. Robert Kitchen: Il y a quelque temps, le Comité a entendu le témoignage de M. Stringer. Je ne sais pas si vous savez de qui il s'agit, mais sa fille Rowan est décédée tragiquement à cause d'une commotion cérébrale qu'elle a subie au rugby; depuis, l'Ontario a adopté la Loi Rowan.
    M. Stringer a mentionné, entre autres choses, qu'il était présent à la partie de rugby, et qu'il a vu une joueuse faire un tacle en sautant et en blesser une autre. L'arbitre n'a rien fait; la joueuse n'a pas été suspendue ni expulsée du jeu, même si c'est ce que prévoient les règles. La même joueuse a fait un autre tacle sauté et a frappé la fille de M. Stringer.
    C'est très difficile d'être arbitre, parce que ce genre de choses arrive très vite. Dans la LNH aussi, les arbitres voient certaines choses, et pas d'autres. Quelles mesures prenez-vous afin de veiller à ce que les arbitres soient tenus responsables lorsqu'ils n'appliquent pas les règles en cas de geste illégal? Quel genre de suivi la LNH fait-elle? Par exemple, disons qu'un joueur est frappé à la tête, l'arbitre va-t-il être réprimandé? Écope-t-il d'une amende ou d'une autre peine, ce qui nous assurerait que les joueurs sont protégés?
    Toutes nos parties sont surveillées à partir d'un bureau centralisé à Toronto. Toutes les décisions prises — ou omises — par les arbitres sont enregistrées. Des superviseurs, y compris le directeur des officiels, sont chargés d'examiner et de juger tout cela. Les officiels qui n'ont pas un bon rendement ne font pas long feu. Ceux qui n'obtiennent pas de bons résultats ne peuvent pas arbitrer les séries éliminatoires, et ceux qui n'obtiennent pas de bons résultats au début des séries éliminatoires sont remplacés.
    À dire vrai, nous procédons au mérite pour ce qui est des officiels sur la glace. Les officiels doivent nous rendre des comptes à propos de leur travail, et cela a une incidence sur le nombre de parties qu'ils peuvent arbitrer et, par ricochet, sur leur rémunération. Ils sont surveillés de près en tout temps. On leur envoie en tout temps des vidéos montrant leur travail et celui des autres officiels, afin qu'ils puissent les étudier et voir exactement ce qu'ils devraient faire ou ce qu'ils ne voient pas ou ce qu'ils font incorrectement.
    Quand vous...
    Merci, monsieur Kitchen.
    La parole va à M. Maloney, du Parti libéral.
    Merci, monsieur le président.
    Je tiens à remercier Mme Fortier de me céder une partie de son temps.
    Monsieur le commissaire et monsieur le commissaire adjoint, je vous remercie d'être venus ici. J'ai bien aimé votre exposé. Puisque je n'ai que quelques minutes, je vais aller droit au but.
    À mon âge, on peut dire que je connais autant l'ancienne école que la nouvelle. J'ai vécu l'époque des bagarres, et je regarde ce qui se fait de nos jours. C'est un débat polarisé. Je me suis toujours dit que la meilleure solution serait d'enfermer Don Cherry et Ken Dryden dans une pièce et de ne les laisser sortir que quand ils se seront entendus sur les règles.
(1700)
    Je serais prêt à payer pour voir ça.
    Vous n'êtes pas le seul.
    Nul besoin d'être médecin pour savoir que des coups répétés à la tête, que ce soit des coups de poing ou d'autres choses, sont susceptibles de causer des lésions à long terme au cerveau. C'est évident. Mettons de côté le sujet des bagarres, et parlons de l'évolution de l'équipement. Quand j'étais enfant, l'équipement de hockey servait à nous protéger. De nos jours — et cela a été évoqué plus d'une fois —, avec les coudières et les épaulières, ce sont des armures. Je sais que le sujet a déjà été soulevé...
    Oui.
    ... mais a-t-on déjà pensé sérieusement à changer l'équipement? Peut-être faudrait-il revenir en arrière.
    De fait, nous avons réduit l'équipement. Les épaulières et les coudières, en particulier, avaient pris beaucoup de volume. Nous avons travaillé avec l'association des joueurs — comme nous le devons dans ce genre de situation — afin de réduire leur taille, et elle a été considérablement réduite.
    Pour revenir à ce que vous avez dit sur les coups à la tête, je ne sais pas si vous étiez présent quand j'ai dit que nous estimons, à la lumière de nos analyses vidéo, qu'au cours des cinq dernières années, environ 2,6 commotions cérébrales par saison ont été causées par des bagarres. Une seule commotion cérébrale, c'est déjà trop, mais les bagarres ne sont pas une des causes principales des commotions cérébrales.
    Nous exigeons également que les coudières et les épaulières soient faites de mousse. Nous avons réduit la taille des épaulières, et nous avons aussi réduit la taille de l'équipement des gardiens — pour ceux qui aiment compter des buts —, parce que leur équipement était moins axé sur la sécurité, et plus sur...
    Je ne voulais pas en parler, parce que cela dépasse la portée de notre étude, mais je suis content de l'apprendre.
    Je voulais aussi parler de la position de directeur de la sécurité des joueurs, comme on l'appelle. Je crois que la première personne à être nommée à ce poste était Brendan Shanahan...
    Exact.
    ... qui, je dois le dire, vient de ma circonscription, Etobicoke—Lakeshore.
    Il y a lui, il y a Stéphane Quintal, il y a le directeur actuel...
    ... George Parros...
    ... George Parros. Aucun d'entre eux n'était du genre à reculer devant les confrontations physiques. Ce facteur a-t-il joué dans leur nomination?
    Non. Ils ont été nommés parce qu'ils comprennent très bien ce qui se passait pendant une partie et qu'ils savent quelles conduites sont appropriées et lesquelles ne le sont pas. Ils connaissent tous le jeu physique, mais également les complexités du jeu. Ils savent très bien comment interpréter ce que disent les joueurs qui cherchent à se dérober.
    Je me disais que c'était justement pour cette raison qu'ils avaient été choisis.
    Merci.
    Mon temps est écoulé.
    Merci.
    La parole va au NPD. Allez-y, madame Hardcastle.
    Merci.
    J'aimerais revenir en arrière et clarifier toute cette histoire de protocole sur les commotions cérébrales. Vous ai-je bien compris quand vous avez dit que le protocole appliqué chaque fois qu'un coup donné à la tête était reçu? Y a-t-il encore des exceptions?
    Nous recherchons les signes visibles: par exemple, le joueur est-il inconscient, se tient-il la tête, a-t-il l'air hagard?
    Je comprends.
    Il faut qu'il y ait un signe quelconque qui donne à penser que vous devez être évalué. C'est ce qu'on appelle un signe visible de commotion cérébrale...
    D'accord.
    ... et tout le monde suit une formation sur cela.
    Je n'avais tout simplement pas bien compris votre témoignage précédent...
    Je m'en excuse.
    Non, ne vous en faites pas.
    La question que je veux poser, alors... Suffisamment d'études ont été menées, maintenant. Nous ne sommes plus à l'époque des cavernes. Je respecte votre franchise, je sais que vous devez conserver les éléments essentiels du hockey professionnel, et, selon ce que vous dites, ces éléments essentiels et les contacts physiques sont l'essence même du hockey de la LNH, l'essence de... Vous savez bien sûr que la LNH est une association sportive à but lucratif. Je comprends cela, mais nous savons aussi que les choses sont en train de changer. Nous éduquons nos enfants, et ceux-ci sont mieux informés. Un écart va finir par se creuser, parce qu'il y a encore plus d'études qui s'en viennent.
    La NFL a investi dans des études de pointe réalisées à l'Université de Calgary. Est-ce le genre d'initiative qui pourrait intéresser la LNH, peut-être avec l'association des joueurs? Peut-être pourrait-on mener des études qui aideraient à faire progresser cette évolution? Au final, puisque les jeunes joueurs qui sont partisans de la LNH vont continuer de changer, la LNH va finir par devenir un dinosaure et un gouffre va se creuser.
    Je suis sûre que cela va se passer bien après votre temps, monsieur Bettman, avec tout le respect que je vous dois. C'est ce que vous laissez aux générations futures. Il faut parler de la planification de la relève, n'est-ce pas? Croyez-vous qu'il serait bien fondé de réaliser certaines études de ce genre? Doit-on axer des efforts là-dessus? Serait-il avantageux que le gouvernement intervienne?
(1705)
    Nous menons des études, mais elles sont surtout axées sur les façons de diagnostiquer et de traiter les commotions cérébrales. C'est notre genre d'expertise. Nous ne sommes pas un hôpital ni un centre scientifique, mais nous pouvons essayer de comprendre comment nos joueurs se blessent en recueillant des données, en analysant les vidéos et en consultant nos experts. Nous sensibilisons les gens et nous diffusons de l'information. Nous cherchons les meilleures façons de traiter les commotions cérébrales pour assurer un rétablissement à long terme. Je crois que nous avons dépensé 44 millions de dollars pour la sécurité des joueurs. De ce montant, nous avons dépensé 32 millions de dollars pour les efforts liés aux commotions cérébrales.
    Même si ce n'est pas notre rôle de mener des études médicales ou scientifiques, nous croyons qu'en déployant des ressources et en communiquant l'information aux autres organismes sportifs et aux autres niveaux de hockey, nous arriverons à améliorer la façon dont les joueurs jouent et dont les commotions cérébrales sont traitées.
    Merci.
    La parole va à nouveau aux libéraux; allez-y, monsieur Eyolfson.
    Merci.
    J'aimerais reprendre où nous nous sommes arrêtés. J'aimerais éclaircir quelque chose par rapport à nos définitions. J'aimerais revenir sur cette croyance selon laquelle les bagarres permettraient d'éviter d'autres sortes de coups à la tête. Vous dites que je vous demande de prouver un élément négatif. En vérité, je vous demande de prouver un élément positif: si vous avez moins de bagarres, vous devriez avoir plus de coups à la tête.
    Nous avons moins de bagarres, et nous avons moins de coups à la tête.
    Et comment vous comparez-vous aux autres formes de hockey où les bagarres ne sont pas permises? Êtes-vous en train de dire qu'il y a plus de commotions cérébrales ou de blessures à la tête dans le hockey olympique?
    De toutes les ligues nord-américaines, nous avons le moins de bagarres.
    Le taux le plus bas.
    Nous avons le taux de bagarres le plus bas de toutes les ligues nord-américaines.
    Soit dit en passant, laissons de côté les 85 %. La réalité, c'est que les bagarres ont diminué de 54 % au cours des quatre dernières années, et elles continuent de diminuer en fonction du sport.
    D'accord. Il y a une diminution constante, et c'est une bonne chose. Je suis heureux de l'entendre. Le fait que, encore une fois, il y en a encore...
    Oui, c'est le cas.
    J'aimerais offrir l'opinion contraire d'un joueur. Vous avez dit que les joueurs veulent se battre, mais ce n'est guère unanime.
    Nick Boynton a rédigé un article intitulé « Everything's Not O.K. ». Vous le connaissez probablement.
    Oui.
    Il affirme qu'il y a, et je le cite, « une culture dangereuse dans la ligue qui rend les joueurs vulnérables aux lésions cérébrales, à la maladie mentale et à la toxicomanie », et il a établi un lien entre nombre de ces problèmes et les traumatismes crâniens subis lors de bagarres.
    Qu'avez-vous à dire là-dessus? Que répondez-vous à un joueur qui affirme cela?
    Au sujet de cette question, et c'est évident avec notre discussion, il y a beaucoup d'avis à cet égard. La bonne nouvelle pour vous, c'est que le hockey a évolué pour devenir un jeu d'habileté; nous n'avons plus les bagarres générales qui éclataient il y a des décennies et nous interdisons à un troisième homme de se joindre à une bagarre. La règle de l'instigateur a été mise en place avant que j'occupe mon poste, et il y a de moins en moins de bagarres qu'auparavant — en raison non pas d'un ordre, mais de la façon dont on joue au hockey maintenant —, et c'est une façon plus naturelle de laisser évoluer le sport.
    Nous avons moins de bagarres qu'il y a dans l'OHL, la WHL, la LHJMQ, la USHL, l'AHL ou l'ECHL. Si vous voulez que nous donnions l'exemple, eh bien le fait est que nous avons moins de bagarres que les ligues que j'ai mentionnées.
    Vous ne devriez en avoir aucune, bien honnêtement. Elles sont encore dangereuses...
    Vous et moi ne savons pas les conséquences des bagarres. Lorsqu'on a réalisé un sondage auprès des joueurs il y a quelques années, 98 % d'entre eux ont dit qu'ils ne voulaient pas que le règlement change. En fait, il y a un certain nombre...
    Merci à vous deux.
    Nous allons passer aux conservateurs et à M. Kitchen.
    Merci, monsieur le président.
    C'est aussi rapide que le Lightning en séries.
    Des voix: Ha, ha!
    Je comprends cela.
    Je vous ai parlé plus tôt des arbitres. Ma prochaine question porte sur les problèmes de cohérence. Souvent, la cohérence fait grandement évoluer la façon dont les joueurs et les entraîneurs réagissent à certaines situations. Je me demande ce que vous pensez de cela. Quelles sont les mesures que vous prenez lorsqu'on pose un geste qui semble être des représailles?
    J'ai participé à une équipe de rugby de l'Université McGill. Les joueuses de l'équipe de rugby féminine que j'aidais se souvenaient de la dernière fois qu'elles avaient joué contre une joueuse dont elles voulaient se venger. Les joueurs de hockey sont similaires. Ils se souviennent de ce qu'on leur a fait. Par exemple, récemment, un joueur a reçu un coup à la tête. Le joueur fautif a été suspendu pour trois parties. Il est revenu au jeu et s'est battu en guise de représailles. La suspension qu'il a reçue ne correspondait pas du tout au geste qui avait été posé initialement.
    Comment peut-on assurer la cohérence à cet égard, particulièrement lorsque les ligues mineures regardent ce que fait la LNH?
(1710)
    L'avantage d'avoir les ressources que nous avons dans le service de la sécurité des joueurs, dirigé par d'anciens joueurs, c'est que ces derniers connaissent tout ce qui se passe dans le hockey. Si un geste dépasse les règles et que nous croyons qu'il s'agit d'un acte de représailles, nous prenons les mesures appropriées. Si nous soupçonnons, en raison de déclarations publiques ou de quoi que ce soit, qu'il y aura un acte de représailles, les clubs et les joueurs sont avertis. Il est absolument essentiel pour nous de surveiller tout ce qui se passe dans la ligue.
    Quant aux bagarres, personne n'est obligé de se battre. Le hockey a évolué de cette façon. Si on ne veut pas se battre, on peut décider de ne pas le faire. On n'est pas obligé de se battre. En fait, si un joueur essaie de se battre avec un autre joueur et que ce dernier refuse, les arbitres donnent une pénalité à l'instigateur. Je dirais que 75 ou 76 % de nos joueurs ne se battent jamais. Ceux qui le font livrent peut-être une bagarre par saison. Les joueurs qui se battaient souvent appartiennent à une autre époque. Selon la culture actuelle, si on choisit de ne pas se battre, on ne se bat pas.
    Vous avez 30 secondes.
    Très bien.
    Nous allons passer à Mme Hardcastle du NPD pour trois minutes.
    Pensez-vous vraiment qu'il y aura une réduction naturelle des bagarres et que cela se produira sans que l'on change les règles? À quel moment croyez-vous qu'il faudra modifier certaines règles, comme adopter un nouveau cadre?
    Nous surveillons constamment la situation et nous évoluons avec elle. Nous rencontrons régulièrement les directeurs généraux afin d'examiner ce qui se passe dans le hockey. Nous étudions les tendances parce que nous regardons toutes les parties.
    L'évolution naturelle que nous avons observée, c'est que les bagarres organisées n'existent plus. Il y a quelques années, nous avons proposé une règle pour interdire les bagarres organisées, et l'association des joueurs a refusé. Le hockey est devenu plus axé sur l'habileté, et il y a eu de moins en moins de bagarres; les équipes ont décidé qu'il était plus important d'avoir quatre lignes de bons joueurs qu'un bagarreur désigné, et le nombre de bagarres a diminué.
    Le type de bagarre auquel on assiste maintenant est généralement un geste émotif spontané. Un joueur est fâché et contrarié en raison de quelque chose. Notre sport est très rapide et émotif et il nécessite beaucoup de contacts physiques. Cet exutoire est probablement meilleur que d'autres. Encore une fois, les bagarres sont de moins en moins une partie importante du hockey.
    À quelle fréquence examinez-vous les données scientifiques, les recherches et le protocole sur les commotions cérébrales?
    Constamment.
    J'ai remarqué que vous avez parlé de la Déclaration de consensus de Berlin, mais la recherche existe en réalité, et on la comprend davantage. Je crois que le protocole que vous utilisez n'est pas aussi à jour que celui prévu par la Déclaration de consensus de Berlin.
    Avez-vous un comité?
    Nous avons un sous-comité sur les commotions cérébrales qui se réunit quatre fois par année. Nous retenons les services d'experts externes. Je crois que 36 experts médicaux et scientifiques ont adhéré à la Déclaration de consensus de Berlin. Nous avons probablement trois, quatre ou cinq personnes qui s'intéressent à cela. Évidemment, nous ne sommes pas responsables de la Déclaration, mais nous y participons et nous évaluons et réévaluons constamment comment tout cela fonctionne.
    Merci.
    Cela nous amène au dernier intervenant, monsieur Maloney, pour les libéraux.
    Merci, monsieur le président.
    Je vais essayer d'être bref, encore une fois.
    Ce débat sur les bagarres, de mon point de vue, est une évolution. Il intéresse les partisans et les médecins. Des partisans aiment encore les bagarres au hockey. Les joueurs adhèrent à ce que vous avez affirmé: c'est un mécanisme pour gérer d'autres aspects sur la place. Doug Gilmour a déjà dit que, si les bagarres étaient bannies, il serait l'homme le plus costaud de la LNH. C'est la mentalité des joueurs. Mais laissons cela de côté. J'aimerais revenir à la question de l'équipement.
    Pensez-vous que l'on pourrait améliorer davantage l'équipement en vue de réduire le nombre de blessures à la tête? Oubliez les négociations de convention collective. Si vous deux pouviez décider de ce qui va arriver, quelles améliorations apporteriez-vous au hockey afin de réduire le nombre de commotions cérébrales et de blessures à la tête?
(1715)
    Nous avons également un sous-comité sur l'équipement protecteur, qui se réunit régulièrement. Nous évaluons constamment l'équipement.
    Je sais que beaucoup de gens parlent des casques. Les commotions cérébrales et les casques sont deux choses différentes. La commotion cérébrale est ce qui se passe à l'intérieur de la tête; le casque protège le joueur contre une fracture du crâne, mais il n'empêche pas nécessairement une commotion cérébrale. Nous avons des sous-comités qui se réunissent régulièrement pour étudier et examiner l'équipement et déterminer les changements appropriés; nous poursuivons nos travaux à cet égard.
    Toutes ces choses qui se rapportent au hockey ne sont pas ponctuelles. Du personnel y travaille sans relâche. Nous consacrons du temps, de l'énergie et de l'argent pour évaluer sans cesse ce qui se passe dans notre sport et prendre les meilleures décisions pour lui.
    Que feriez-vous, vous et le commissaire adjoint, si vous aviez carte blanche pour apporter tout changement au hockey à l'heure actuelle...
    J'aime la façon dont on joue au hockey en ce moment.
    ... qui réduirait davantage le nombre de blessures à la tête?
    À l'heure actuelle, je ne vois pas grand-chose que nous pourrions faire. Pour vous donner une idée, j'ai participé à la campagne pour le port de la visière. Elle a également réduit la fréquence des bagarres. Les yeux sont un organe qui ne guérit pas particulièrement bien. Il m'a fallu 20 ans pour convaincre l'association des joueurs d'accepter le port de la visière.
    Oui, et certains joueurs ont bénéficié d'un droit acquis lors de l'adoption du port de la visière.
    Mais pratiquement 95 % de nos joueurs portent la visière maintenant.
    Je vois les lumières s'allumer.
    Au nom du Comité, j'aimerais remercier le commissaire Bettman et le commissaire adjoint Daly. Vous avez été bons joueurs de répondre à nos questions. Nous savons que vous êtes au beau milieu des séries éliminatoires. Nous avions espéré que des équipes canadiennes participent aux séries éliminatoires et atteignent peut-être la finale de la Coupe Stantley.
    Le Sous-comité sur les commotions cérébrales liées aux sports produira un rapport avec ses analystes et la greffière, lequel sera présenté au Parlement avant la fin de la session.
    Nous vous remercions de votre participation, de vos témoignages et des documents que vous nous avez fournis au nom de la LNH.
    Merci de nous avoir invités. Ce fut un honneur d'être ici.
    Cela conclut notre séance.
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