Les règles du décorum
Le
Président applique un certain nombre de règles et de traditions touchant le
décorum afin de veiller à ce que le débat se déroule de façon courtoise et
ordonnée. Les députés doivent être à leur place s’ils veulent prendre part aux
travaux de la Chambre et adresser leurs commentaires à la présidence [305] .
Pour éviter
toute interruption inutile quand un député a la parole, aucun autre député ne
peut passer entre le Président et lui [306] .
Les rappels au
Règlement sont les seules interruptions permises [307] .
Comme
rien ni personne ne doit s’interposer entre le Président et le symbole de son
autorité (la masse), les députés ne doivent pas passer entre le fauteuil de la
présidence et le Bureau, ni entre le fauteuil et la masse lorsque celle-ci est
retirée du Bureau par le sergent d’armes [308] .
Ils doivent en
outre s’asseoir lorsque l’occupant du fauteuil se lève [309] .
Lorsqu’ils
traversent le parquet de la Chambre ou qu’ils quittent leur place pour une autre
raison, ils doivent s’incliner devant le Président. À l’ajournement de la
Chambre, ils doivent en outre demeurer à leur place jusqu’à ce que le Président
ait quitté le fauteuil; dans la pratique, cependant, la plupart d’entre eux se
contentent de faire une pause, qu’ils soient debout ou assis, pendant que
celui-ci sort de la Chambre [310] .
Lorsqu’ils sont à la Chambre, les députés peuvent boire de
l’eau pour se désaltérer pendant les débats, mais ils n’ont pas le droit de
boire autre chose ni de manger [311] ,
et ils n’ont
jamais été autorisés à fumer. L’utilisation de téléphones cellulaires est
également interdite à la Chambre [312] .
Depuis 1994,
les députés sont autorisés à s’y servir d’ordinateurs portatifs, à condition que
cela ne cause pas de désordre et ne nuise pas au député qui a la
parole.
Le
Président ferme généralement les yeux sur les nombreuses interruptions mineures,
applaudissements [313], exclamations
d’approbation ou de désapprobation, chahut [314] ,
qui peuvent
ponctuer les discours, dans la mesure où l’ordre est maintenu [315] .
Il est
cependant déjà arrivé qu’il rappelle à l’ordre des députés qui sifflaient ou qui
chantaient pendant le discours d’un de leurs collègues [316] .
Le Président
met rapidement un frein aux interruptions excessives, surtout si le député qui a
la parole demande l’assistance de la présidence [317] .
Il tente
toujours de décourager les conversations privées à voix haute et invite les
auteurs de ces échanges verbaux à les poursuivre à l’extérieur de la
Chambre [318] .
Le décorum pendant les votes
Pendant la tenue d’un vote, aucun député n’est autorisé à
entrer dans la Chambre, à en sortir ou à la traverser, ni à faire du bruit ou à
troubler l’ordre, entre le moment où le Président met la question aux voix et
celui où le résultat du vote est annoncé [319] .
Les députés
doivent être à leur place s’ils veulent voter et doivent demeurer assis jusqu’à
l’annonce du résultat [320] .
Ceux qui
entrent à la Chambre pendant que la question est mise aux voix, ou après, ne
peuvent pas faire enregistrer leur vote [321] .
D’autre part,
comme c’est le cas à la Chambre pendant un vote par appel nominal, aucun député
ne peut entrer dans la Chambre pendant qu’un comité plénier tient un
vote [322].
Il y
a déjà eu un cas où le Président a interrompu la tenue d’un vote pour demander
au chef d’un parti d’opposition d’enlever un accessoire qui suscitait du
désordre à la Chambre [323] .
En outre, il a
déjà demandé à des députés debout dans l’allée centrale de regagner leur siège
ou de quitter la Chambre pour que celle-ci puisse procéder à un vote [324] .