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HESA Rapport du Comité

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Les néodémocrates fédéraux publient le présent rapport dissident en réponse au rapport du Comité de la santé sur les risques et les méfaits liés à la marihuana

Bien qu’il soit opportun d’examiner tous les aspects de la politique sur la marihuana et de la consommation de cette substance au Canada, l’étude qui a été réalisée manque d’équilibre. Elle a été conçue de manière à s’attacher aux méfaits liés à la politique et à la consommation de marihuana au Canada. Par conséquent, l’étude et le rapport qui en découlent ne permettent pas une évaluation objective à la fois des méfaits et des avantages médicaux possibles.

Un grand nombre de témoignages ont été écartés par les députés du gouvernement, car ils n’appuyaient pas leurs idées préconçues de la marihuana. De plus, le rapport contient des « opinions » qui ne reposent sur aucune preuve et qui ont été incluses pour des raisons politiques.

Il faut tenter d’en arriver à un vaste consensus sur la question en mettant à contribution des Canadiens de toutes les couches de la société, y compris des professionnels de la sécurité publique, des enseignants, des fournisseurs de soins de santé, des chercheurs, des juristes, des dirigeants communautaires et des représentants des jeunes. Malheureusement, le Comité a entendu surtout des témoins qui ont parlé des méfaits et des risques associés à la marihuana.

De toute évidence, la lutte contre la drogue que mènent les conservateurs ne donne pas de bons résultats. Nous devons adopter une approche qui met l’accent sur la promotion de la santé, la sensibilisation du public et la sécurité. Préconisant une approche mieux équilibrée, nous exhortons le gouvernement du Canada à :

1) Appliquer une approche axée sur la santé publique en ce qui concerne la marihuana en mettant l’accent sur l’éducation et, au besoin, sur le traitement et la réduction des méfaits.

Les néodémocrates sont conscients que des méfaits et des risques sont associés à la consommation de marihuana, en particulier chez les jeunes. Entre autres, la marihuana peut augmenter le risque d’accident au volant, et les études laissent entrevoir des complications liées à la schizophrénie.

Or, comme l’ont mentionné ‎Dr Evan Wood, Dr Tony George, l’Association canadienne de santé publique, Philippe Lucas et d’autres, une approche axée sur la santé publique pour ce qui est de la consommation de drogues à des fins non médicales est nécessaire, voire essentielle, à la réduction des risques et des méfaits. Le Comité a appris que les campagnes de sensibilisation ciblant les jeunes doivent présenter des faits précis sur les risques pour la santé ainsi que sur la santé et le bien-être en général, au lieu de miser sur des messages négatifs ou de « zéro tolérance » qui ne sont pas efficaces, surtout auprès des jeunes.

2) Financer des études pour examiner l’efficacité possible de la marihuana à des fins médicales.

Près de 50 % des personnes qui consomment de la marihuana à des fins médicales le font pour soulager des douleurs chroniques selon Dr Perry Kendall. L’apaisement de l’anxiété était la principale raison qui motive l’utilisation de cannabis. On a également documenté l’efficacité du cannabis pour soulager l’anxiété qui accompagne d’autres troubles médicaux, comme les douleurs chroniques, le VIH-sida et la sclérose en plaques. Enfin, le Comité a appris que, compte tenu de ses propriétés anxiolytiques, le cannabis fait l’objet d’études pour le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Anciens Combattants Canada assume d’ailleurs le coût de la marihuana utilisée pour le traitement du TPST chez les anciens combattants.

La recherche sur marihuana à des fins médicales est cependant limitée en raison des interdictions. Des études plus approfondies sont nécessaires pour évaluer les bienfaits possibles, ce qui est difficile vu les politiques du gouvernement canadien actuel. Le gouvernement du Canada doit financer la recherche sur l’efficacité clinique de la marihuana ainsi que les effets à long terme sur les populations vulnérables, comme les jeunes et les personnes souffrant de problèmes de santé mentale.

3) Établir une commission indépendante ayant pour vaste mandat, notamment en matière de sécurité et de santé publique,  de consulter les Canadiens sur tous les aspects de l’utilisation de la marihuana à des fins non médicales et formuler des conseils à l’intention du Parlement sur la mise en place d’un régime réglementaire adéquat.

L’absence actuelle de réglementation est un échec, et elle a mené à la violence, à la stigmatisation et au contrôle du marché par le crime organisé. La criminalisation n’est pas la solution. Les lois relatives à la marihuana doivent être mises à jour en s’appuyant sur des données probantes et des principes de santé publique. L’approche adoptée par le gouvernement doit chercher à établir un équilibre entre la prévention, la santé et le bien-être du public, la réduction des méfaits, la sécurité des collectivités et la sensibilisation du public. Le gouvernement fédéral doit aussi consulter les administrations provinciales, territoriales et municipales ainsi que les gouvernements autochtones, inuits et métis, et il doit travailler de concert avec eux.

Bref, les néodémocrates sont très déçus que l’étude ne montre qu’un seul envers de la médaille. L’étude n’est d’aucune utilité; elle ne fait que renforcer les vues politiques implantées des conservateurs, qui ne sont fondées sur aucune donnée probante.