Monsieur le président, honorables membres du Comité, je crois savoir que vous m'avez invitée à comparaître aujourd'hui pour parler du « Rapport ». Je ne sais pas vraiment ce que je peux dire de plus qui ne figure pas déjà dans le rapport, mais je tenterai de répondre aux questions que vous me poserez.
[Français]
J'ai émis « Le rapport Trudeau » le 20 décembre 2017. Il fait connaître les conclusions de l'étude que j'ai menée en vertu de la Loi sur les conflits d'intérêts et de l'enquête que j'ai menée en vertu du Code régissant les conflits d'intérêts des députés.
Je limiterai mes observations aujourd'hui aux questions relatives à la Loi, compte tenu du mandat du Comité.
[Traduction]
Je crois savoir que vous voulez aussi me parler des modifications que j'ai proposées, et nous verrons bien ce que nous pouvons faire à ce sujet. Ce n'est pas un dossier auquel je me suis intéressée au cours des deux ou trois dernières semaines, mais j'ai une copie des modifications ici et de tout le reste.
J'ai entrepris l'examen et l'enquête liés au comportement de M. en janvier 2017 en réaction à des demandes d'enquête présentées par deux députés. Ces demandes découlaient de la couverture médiatique des vacances que le et sa famille, qui étaient accompagnés de plusieurs amis et de leur famille, ont passées sur une île privée appartenant à l'Aga Khan, du 26 décembre 2016 au 4 janvier 2017. J'ai par la suite appris que M. Trudeau, sa famille, et d'autres parents avaient aussi passé des vacances sur la même île en décembre 2014 et que des membres de sa famille et leurs invités s'y étaient aussi rendus en mars 2016.
L'Aga Khan, en tant que fondateur et président de diverses organisations de bienfaisance, entretient depuis longtemps une relation avec le gouvernement du Canada, qui, depuis 1981, a fourni près de 330 millions de dollars dans le cadre de projets soutenus par la Fondation Aga Khan Canada. Le directeur général de la Fondation est enregistré en tant que lobbyiste auprès du gouvernement du Canada, y compris auprès du cabinet du .
Rapidement, j'ai constaté que M. Trudeau avait enfreint quatre dispositions de la Loi sur les conflits d'intérêts, c'est-à-dire les articles 5, 11, 12 et 21. J'ai constaté qu'il n'a pas enfreint deux autres dispositions, soit le paragraphe 6(1) et l'article 7 de la loi. J'ai aussi conclu qu'il n'avait pas enfreint le code des députés.
Puisque la plupart de mes constatations reposaient sur l'acceptation par M. , en son nom et au nom de sa famille, de cadeaux, qui ont pris la forme de vacances sur l'île privée de l'Aga Khan, je vais parler précisément de mes constatations concernant la contravention au paragraphe 11(1) de la loi.
Le paragraphe 11(1) établit la règle sur les cadeaux. Elle interdit à tout titulaire de charge publique et à tout membre de sa famille d'accepter « un cadeau ou un autre avantage [...] qui pourrait raisonnablement donner à penser qu'il a été donné pour influencer le titulaire dans l'exercice de ses fonctions officielles ». Le critère n'est pas de savoir si le donateur voulait influencer le bénéficiaire ou si le bénéficiaire avait bien été influencé, mais si on pourrait raisonnablement croire qu'un cadeau ou un autre avantage a été donné à cette fin.
Les preuves révélaient qu'il y avait des affaires officielles en cours entre le gouvernement du Canada et l'Aga Khan et ses institutions au moment où chaque invitation à visiter l'île a été acceptée et que M. , en tant que premier ministre, avait la possibilité de faire avancer certains dossiers intéressant l'Aga Khan, qu'il l'ait fait ou non. Par conséquent, j'ai conclu que les cadeaux pouvaient raisonnablement donner à penser qu'ils avaient été remis pour influencer M. Trudeau « dans l'exercice de ses fonctions officielles ».
Le paragraphe 11(2) établit un certain nombre d'exceptions à la règle des cadeaux établie au paragraphe 11(1), y compris si un cadeau ou un autre avantage provient d'un parent ou d'un ami. J'ai donc dû déterminer si M. et l'Aga Khan étaient des amis aux fins de la loi, et, fait intéressant, cette exception ne figure pas dans le code. Il n'y a pas d'exception pour les amis dans le code.
La loi ne définit pas la notion d'« ami ». C'est un mot qui est utilisé de différentes façons par différentes personnes et qui peut s'appliquer à toute une gamme de relations, des compagnons de toute une vie les plus proches aux voisins, en passant par les collègues, les connaissances ou les partenaires d'affaires, qui se voient à l'occasion et qui ont un léger attachement affectif.
La relation de M. et de l'Aga Khan est fondée sur un lien familial qui s'appuie sur l'amitié entre l'Aga Khan et le père de M. Trudeau. Cependant, M. Trudeau n'a eu aucune interaction personnelle ni privée avec l'Aga Khan de 1983 à 2013, lorsqu'il est devenu chef du Parti libéral du Canada, à part à l'occasion des funérailles de son père.
Ces facteurs m'ont poussée à conclure que leur lien ne pouvait pas être décrit comme un lien d'amitié aux fins de la loi, mais la notion d'ami peut avoir toutes sortes de significations différentes pour différentes personnes. Il semble plutôt s'agir de la relation entre deux dirigeants mondiaux qui ont des idées et des objectifs communs et qui ont beaucoup de respect l'un pour l'autre et dont les familles partagent un lien.
J'ai aussi souligné dans le « Rapport Trudeau » que M. Trudeau a dit qu'il estimait que, en tant que premier ministre, il pouvait maintenant poursuivre son lien d'amitié avec l'Aga Khan. Cependant, les titulaires d'une charge publique doivent mettre en suspens leur quête d'amitié avec des personnes avec lesquelles ils sont susceptibles d'interagir de façon officielle dans le cadre de la charge publique qui leur incombe.
Le « Rapport Trudeau » a suscité un intérêt renouvelé à l'égard de la Loi sur les conflits d'intérêts et de ses faiblesses perçues, surtout l'absence de sanction en cas de manquement à ses principales dispositions. Les seules sanctions prévues sont des sanctions administratives pécuniaires que le commissaire peut imposer à des titulaires de charges publiques principaux qui ne respectent pas certaines exigences redditionnelles de la loi.
Je ne crois pas que des sanctions plus sévères soient requises. Le législateur n'a jamais eu l'intention de faire de cette loi une composante du système pénal. La loi exige plutôt du commissaire qu'il suspende un examen et informe les autorités pertinentes s'il a des motifs raisonnables de croire qu'une infraction a été commise au titre d'une autre loi du Parlement. Selon moi, la mauvaise publicité et le test que sont les réélections sont des mesures réparatrices suffisantes relativement aux contraventions à la loi et sont des mesures suffisantes pour encourager la conformité.
Je tiens aussi à réagir à certains commentaires qui ont été formulés relativement au temps qu'il a fallu pour produire le rapport en question.
Durant toutes les années où j'ai été commissaire, j'ai mené tous mes examens de façon minutieuse et avec un haut niveau de diligence, conformément aux normes et pratiques que j'ai établies pour le Commissariat, les exigences de la loi et le respect de l'équité procédurale. Dans chacun de mes rapports, j'ai fourni une description détaillée du processus qui a été suivi et des renseignements qui ont été obtenus. Le temps qu'il a fallu pour réaliser cet examen — ou tout autre examen, d'ailleurs — dépend d'un certain nombre de facteurs, notamment le nombre d'enquêtes en cours, le nombre de dossiers examinés, les retards liés à la prise de rendez-vous pour les témoins et l'obtention des documents pertinents d'une diversité de sources et le processus de rédaction et de révision du rapport, qui, lui aussi, peut prendre un certain temps.
Avant de conclure ma déclaration préliminaire, je note que le Comité a décidé de réaliser un nouvel examen de la loi au début de 2018. Mon expérience, au cours des 10 dernières années m'a appris que, de façon générale, la loi fonctionne bien. Cependant, je crois qu'il y a place à l'amélioration. J'ai dressé une longue liste de suggestions dans mes observations au Comité au moment de l'examen quinquennal. Je serai heureuse de discuter de mes recommandations de modifications avec le Comité lorsqu'il réalisera son étude.
Et maintenant, je serai heureuse — je l'espère — de répondre à vos questions.
Des députés: Ah, ah!
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Comme je crois l'avoir mentionné, le avait des avocats, et les avocats ont présenté certaines observations.
Une partie de mon processus... Je devrais peut-être vous dire quel est le processus normal lorsque la production d'un rapport tire à sa fin.
L'hon. Peter Kent: Bien sûr.
Mme Mary Dawson: Je procède à une dernière entrevue avec la personne. J'ai toujours une première entrevue, puis une deuxième entrevue, sauf si la personne ne veut pas d'une deuxième entrevue ou si je lui dis que je ne crois pas que c'est nécessaire et que cela ne l'intéresse pas, mais, habituellement, il y a une deuxième entrevue. Après cette deuxième entrevue, je retourne en quelque sorte voir mon équipe et je mets la dernière main aux faits. Lorsque je suis prête et que je crois que les faits sont tous là, je les communique à la personne qui aurait commis la contravention. Je lui donne alors deux ou trois semaines pour me dire si, selon elle, j'ai présenté quelque chose de manière inexacte ou si, selon elle, il y aurait des petits ajouts nécessaires ou je ne sais quoi d'autre. Beaucoup n'ont rien à dire, et certains, oui.
Par la suite, je retourne voir mon équipe et je tiens compte des commentaires formulés par la personne, parce que, bien sûr, tout ça fait partie de la procédure établie. Je mets ensuite la dernière main à mon analyse et au rapport. Je travaille avec un réviseur, qui fait son travail. Puis, on passe à la traduction. Ensuite, le rapport est publié.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Dawson, moi aussi, je vais vous poser des questions en français, mais soyez bien à l'aise d'y répondre dans la langue de votre choix.
Premièrement, j'aimerais vous remercier de la collaboration que j'ai reçue de votre bureau depuis que j'ai été élue députée, l'année dernière. Je sais que les demandes sont nombreuses, car beaucoup de choses sont laissées à l'interprétation de chacun. Quand on est un nouveau député, il faut toujours faire attention. Votre bureau a eu l'occasion de bien répondre à mes questions et je l'en remercie.
Selon moi, votre rapport est complet, alors je ne vous poserai pas nécessairement de questions concernant son contenu. Aussi, mes collègues vous en ont déjà posé. J'aimerais plutôt en apprendre davantage sur le contexte d'évaluation.
Votre enquête s'est déroulée sur une période de 11 mois. Nous sommes en fin d’exercice. Croyez-vous que, lors d’une prochaine enquête semblable à celle que vous venez de vivre, certaines étapes ou certaines questions devraient être ajoutées au processus?
Seulement pour expliquer les raisons pour lesquelles je ne suis pas allée au-delà... Premièrement, j'ai recommandé que la modification soit apportée en 2013, alors comment pourrais-je l'interpréter d'une autre manière? C'est une chose. De plus, pour appuyer ma décision quant à cette interprétation, j'ai consulté de nombreuses autres lois parallèles, d'autres administrations et des lois fédérales de nature financière, et celles-ci mentionnent presque toujours « direct ou indirect ». Ma loi ne dit absolument rien à ce sujet, et c'est pourquoi il faut l'interpréter en examinant toutes les autres applications de la loi. Voilà le fondement de cette interprétation.
Je pourrais dire énormément de choses sur cette question. La controverse est grande au sein de certains cercles relativement à la question de savoir si les filtres anti-conflits d'intérêts sont appropriés. Les filtres anti-conflits d'intérêts sont des mesures supplémentaires qui visent les situations ne faisant pas l'objet d'un dessaisissement.
J'ai des recommandations relatives au dessaisissement qui... Je crois que c'est beaucoup trop large pour certaines personnes. C'est important si l'on a des biens contrôlés. Dans de nombreux cas, c'est important. Il faut s'en défaire et les mettre en fiducie. Par contre, dans certains cas, si une personne est responsable d'une charge publique qui n'a rien à voir avec cela et qu'elle ne disposera jamais d'un pouvoir qu'elle pourrait utiliser relativement à ses actifs, les mesures sont plutôt draconiennes. Certains aiment gérer leurs propres finances, et je crois qu'il devrait y avoir un critère de conflit applicable à certains groupes de personnes. De nombreux problèmes intéressants à cet égard pourraient être réglés.
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Lors du deuxième voyage, a été invité à titre de premier ministre. Je parle du voyage de 2016, sans doute à l'été. L'Aga Khan invitait donc des gens qui occupaient des fonctions de haut niveau. Il a invité le chef du Parti libéral, en premier lieu, et il a invité le premier ministre lors du deuxième voyage. Si avait gagné la course à la direction du parti, c'est lui qui aurait reçu l'invitation, et non pas Justin Trudeau. Personnellement, en tant que député, je n'ai jamais reçu d'invitation de l'Aga Khan. L'Aga Khan invite donc des personnes qui occupent des fonctions de haut niveau au sein d'un pays. Il doit aussi l'avoir fait avec des gens d'autres pays.
Madame Dawson, les discussions que le premier ministre a eues avec l'Aga Khan, peu importe qu'il dise qu'il en a eu ou pas, ne dégagent pas nécessairement le premier ministre de sa responsabilité à l'égard des fondations de l'Aga Khan qui sont enregistrées comme lobbyistes au Canada. Tout est interrelié.
M. le premier ministre dit que ce n'est pas lui qui s'occupe des fondations et tout cela. En fait, ce n'est peut-être pas lui qui s'en occupe personnellement, mais c'est quand même lui qui a la responsabilité de donner l'argent à ces fondations. Il s'agit de l'argent des Canadiens.
Dans toute cette histoire, pourquoi se défile-t-il? Vous avez dit dans votre rapport que ce n'était pas sa responsabilité, que ce n'était pas lui qui s'occupait de cela. Or le dossier est médiatisé depuis presque un an maintenant. Je sais par expérience que lorsque ce genre de dossier se retrouve dans les médias, les députés posent des questions au premier ministre à la Chambre à ce sujet et celui-ci doit répondre. Le premier ministre doit en faire une priorité. Il doit connaître par cœur les dossiers qui reviennent souvent dans l’actualité pour être capable de répondre à d’éventuelles questions. Cela devient la responsabilité du premier ministre et du bureau du premier ministre.
Pourquoi avez-vous dit qu'il ne devait pas s'occuper de cela, que ce n'était pas important qu'il s'en occupe? C'est comme si vous lui aviez enlevé la responsabilité de tous les dossiers touchant l'argent versé aux fondations de l'Aga Khan.
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Je doute qu'il sera inscrit dans le hansard que j'ai dit « cruel ». J'ose espérer que nous avons fait preuve de rigueur tout en étant justes.
Bien sûr, j'ai voté en faveur d'une motion semblable qui a été présentée hier. Je n'ai pas besoin d'être convaincu, parce que je crois que c'est l'occasion pour nous d'inviter le à répondre à certaines des questions que Mme Dawson n'a pas pu éclaircir, puisque c'est non pas elle, mais bien le premier ministre qui a pris les décisions ayant mené aux quatre infractions à la loi.
J'ai remarqué, dans ses explications pendant la conférence de presse... et aussi lorsqu'on lui a posé une question, je crois que c'était hier soir pendant l'assemblée publique... Dans les deux cas, si vous consultez le compte rendu, vous constaterez qu'il ne s'agit que de pseudo-réponses. Ses explications cherchent à éluder les questions. Il revient toujours à l'argument de « l'ami ». Aujourd'hui, à la lumière du rapport de Mme Dawson, je crois qu'il faut accorder une importance très grande et très marquée au fait que l'argument principal du premier ministre pour justifier cette décision particulière pendant la conférence de presse reposait sur leur relation amicale — c'est mon ami, c'est mon ami, c'est mon ami —, comme si c'était censé régler le problème.
Ce que j'ai appris aujourd'hui, et j'espère que mes collègues du Parti libéral l'ont appris également, c'est qu'une relation d'amitié n'aurait en rien arrangé les choses. La loi sur l'éthique aurait été enfreinte d'une autre façon, voilà tout. Il aurait enfreint les règles d'une autre façon, différemment, mais aurait enfreint les règles néanmoins.
Je suis clairement en faveur de l'idée d'inviter le , vu tout ce que j'ai appris et ce que j'ignore encore. Je l'ai fait hier, et je vais recommencer à nouveau avec plus de conviction à la lumière du témoignage de Mme Dawson, mais j'invite fortement mes collègues du Parti libéral à ne pas voter en bloc pour éviter que le premier ministre ne doive témoigner. Le titre de la directive du Cabinet est « Pour un gouvernement ouvert et responsable », ce qui veut dire que le gouvernement doit être ouvert et responsable, ici et maintenant.
Une des questions qui restent en suspens est de savoir si le premier ministre soutient toujours qu'il s'agissait d'une relation amicale, ou le voyage était un simple cadeau. Nous ignorons toujours qui a avancé l'idée du voyage. J'ai explicitement posé cette question à Mme Dawson. Pour elle, ce n'était pas important, et je respecte son choix, mais de mon point de vue, il est important de savoir qui a avancé l'idée du voyage. Le voyage a-t-il été offert ou demandé?
Ce qui motive une décision est important lorsqu'il est question de conflits d'intérêts. Disons qu'un député — je ne vous pointais pas, monsieur le président — sollicite une faveur, c'est quelque chose de très différent — même si ce ne l'est peut-être pas au bout du compte — du fait, pour une autre partie, de lui offrir un cadeau. Dans le cas qui nous occupe, le fait que le cadeau, peu importe qu'il ait été sollicité ou offert, aurait constitué une infraction à la loi sur l'éthique n'atténue pas l'affaire: il la rend plus grave.
Pour ma part, les autres questions qui restent en suspens ou pour lesquelles j'ai des doutes tiennent au fait que le a affirmé avoir compris la leçon et qu'il a admis que c'était une erreur. Cependant, je ne suis pas au courant de mesures prises par le Bureau du Premier ministre pour veiller à ce que ce genre de chose n'arrive pas à nouveau. Je ne sais pas s'il y a eu d'autres cas ou si quelque chose de similaire ou d'identique s'est produit.
Pour terminer, monsieur le président, j'ai retenu ce que M. Erskine-Smith a dit dans la dernière question qu'il a posée à Mme Dawson, à propos des améliorations à apporter à la loi. Jusqu'ici, tout ce que le a dit — et puisque son parti forme un gouvernement majoritaire, son opinion là-dessus a évidemment beaucoup de poids — est que le Parlement s'est engagé fermement à corriger les échappatoires et les failles dans le code régissant l'éthique afin que les premiers ministres, les ministres du Cabinet et les députés — tout ce monde-là — dans l'avenir ne puissent pas chercher à exploiter les mêmes échappatoires que celles qui existent actuellement dans la loi sur l'éthique. Jusqu'à ce que le premier ministre exprime cela clairement... j'aimerais vraiment lui poser cette question, parce que l'échange de 35 secondes pendant la période de questions s'est révélé jusqu'à présent insuffisant pour exposer les véritables sentiments du premier ministre, pas uniquement à propos de ce voyage, mais également en ce qui concerne la nécessité d'améliorer notre code régissant l'éthique au Parlement et l'infraction de la directive qu'il avait lui-même donnée aux ministres du Cabinet. Je tiens pour acquis qu'il y a des conséquences à enfreindre les règles qu'il a fixées, mais il semble que lui-même ne souffrira d'aucune conséquence.
Selon moi, nous avons des questions importantes et concrètes qui doivent trouver réponse. J'espère que les membres du Comité ont compris que nous pouvons aborder ces questions d'une façon rigoureuse et respectueuse, comme nous l'avons fait dans notre conservation avec Mme Dawson. Aujourd'hui, j'éprouve beaucoup de respect pour le Bureau du Premier ministre, et je vous assure que je témoignerais le même niveau de respect, à lui et à son témoignage, s'il venait témoigner devant nous.
J'espère que cela encourage mes amis du Parti libéral à poser les questions que je me pose ou des questions similaires; au bout du compte, seul le peut y répondre. Nous ne pouvons pas nous contenter de réponses préfabriquées de 35 secondes pendant la période de questions. Il faut que nous ayons une conversation approfondie comme celle que nous avons eue aujourd'hui.