Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et de la motion adoptée par le Comité le jeudi 4 mai 2017, le Comité reprend son étude de la promotion de l'intégration et de la qualité de vie des aînés canadiens. Aujourd'hui est la deuxième séance de trois que nous tiendrons sur le logement et le vieillissement.
Bienvenue à tous nos distingués témoins. Bon retour à tous les membres du Comité.
J'ai quelques remarques à faire. Nous allons commencer immédiatement avec les déclarations liminaires de sept minutes. Lorsque je vous fais signe, c'est qu'il vous reste une minute. Ne paniquez pas. Une minute, c'est long. J'essaie habituellement de ne pas vous surprendre lorsque je le fais, mais il est déjà arrivé que j'ai pris des témoins de court; ne paniquez pas. Vous avez encore beaucoup de temps.
De plus, je rappelle que les réunions du Comité sont entièrement bilingues. Les questions posées aux témoins peuvent être en anglais ou en français.
Pour commencer, je vais présenter les témoins.
À titre personnel, nous accueillons Melissa De Boer et Andrea Dresselhuis. Elles sont étudiantes à l'École des sciences infirmières à la Trinity Western University. Merci d'être venues.
De l'Association canadienne de soins et services à domicile, nous recevons Leighton McDonald, président, Closing the Gap Healthcare. Merci, monsieur, d'être venu.
Du Centre action générations des aînés de la Vallée-de-la-Lièvre, nous accueillons Michèle Osborne, directrice générale, et Julie Mercier, coordonnatrice des activités.
D'Elim Village, nous recevons Ron Pike, directeur général.
De FORREC, nous avons parmi nous Steve Rhys, vice-président exécutif.
Nous allons commencer immédiatement avec Melissa de Boer et Andrea Dresselhuis.
Vous avez la parole pour les sept prochaines minutes.
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Les infirmières sont les yeux et les oreilles des soins de santé. Nous sommes témoins des victoires et des souffrances des aînés, qui représentent la grande majorité des patients dont nous prenons soin. Nous voulons discuter aujourd'hui de trois enjeux. Premièrement, le logement est un déterminant social de la santé. Deuxièmement, des services à domicile complets doivent être offerts pour permettre aux aînés de bien vieillir chez eux. Troisièmement, nous devons permettre aux gens de bien mourir.
Les déterminants de la santé sont les conditions dans lesquelles les gens naissent, grandissent, vivent, travaillent, vieillissent et meurent. Nous vous exhortons à considérer le logement en tant que déterminant social de la santé, car les logements inadéquats contribuent à créer des différences considérables dans la qualité de vie chez les aînés canadiens. Les logements inadéquats peuvent entraîner des conséquences négatives, dont l'apparition de maladies et l'aggravation de maladies chroniques.
Les infirmières évaluent les foyers régulièrement pour cerner des difficultés éventuelles auxquelles pourraient être confrontés les aînés, dont des trottoirs enneigés, un éclairage non sécuritaire, des environnements insalubres ou simplement des escaliers ou des espaces encombrés. Cependant, notre évaluation va au-delà de la structure physique qui transforme une maison en foyer, pour permettre aux aînés de bien vivre et de s'épanouir chez eux.
En considérant le logement comme étant un déterminant social de la santé, une infirmière peut également tenir compte de l'emplacement de la maison d'une personne pour ce qui est de l'accès à du transport fiable, abordable et sécuritaire pour se rendre non seulement à des rendez-vous médicaux, mais aussi à des sorties sociales, à des passe-temps et à des activités qui les intéressent.
Le logement pour les aînés doit être, dans une politique, multisectoriel, étant donné la façon dont le logement façonne tous les aspects d'un vieillissement positif. L'élaboration d'une stratégie pour les aînés doit venir en aide aux personnes âgées pour l'entretien, le maintien en bon état ou les rénovations de leur domicile.
Des programmes de conducteurs bénévoles et du transport public abordable aideront également les aînés à demeurer dans leur maison. Comme Pat Armstrong l'a souligné dans l'exposé qu'elle a faite au Comité le mois dernier, l'inclusion sociale est impossible à atteindre si un aîné est isolé socialement à son domicile.
Nous exhortons le Comité à reconnaître le logement en tant que déterminant social de la santé et nécessité pour améliorer l'inclusion et la qualité de vie des aînés. Il s'agit là d'une approche en amont qui requiert une stratégie visant la prise en compte de la santé dans toutes les politiques pour améliorer les résultats sur le plan de la santé et la qualité de vie des aînés. Une approche en amont sera plus rentable que de payer les coûts des conséquences négatives pour la santé associées à des logements inadéquats et à l'isolement social.
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Bon après-midi, et merci de me donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
L'Association canadienne de soins et services à domicile est une association de membres nationale à but non lucratif dont le mandat est de promouvoir l'excellence dans les soins à domicile par le leadership, la défense des intérêts, la sensibilisation et le savoir. Closing the Gap Healthcare, l'entreprise pour laquelle je travaille, appuie de façon constante l'association et travaille en étroite collaboration avec elle pour faire avancer les principales priorités dans les soins à domicile.
Offrir du soutien aux aînés canadiens pour qu'ils puissent vivre à la maison sans sacrifier leur dignité, leur indépendance et leur qualité de vie est une priorité pour tous les programmes de soins à domicile au pays. Pour atteindre cet objectif, nos services de soins sociaux et de santé et nos collectivités doivent promouvoir un environnement où les aînés non seulement vieillissent chez eux mais sont également des membres actifs et productifs de la collectivité. Les aînés canadiens veulent rester dans leur maison et croient que les soins à domicile sont essentiels à cette fin.
Malheureusement, il y a un sous-financement chronique et des ressources sous-optimales pour la prestation de ces services importants dans l'ensemble des provinces et des territoires. En moyenne, les provinces ne consacrent que 3 ou 4 % de leurs budgets en santé aux soins à domicile, même s'il est prouvé qu'ils sont plus efficaces que les soins actifs et que ce sont les soins que les aînés dont la santé est fragile privilégient.
Malgré l'engagement du gouvernement fédéral d'investir 6 milliards de dollars dans les soins à domicile au cours des 10 prochaines années, les programmes financés par l'État peineront encore à fournir ces services en raison des demandes croissantes associées au vieillissement de la population. Cependant, il y a un certain nombre de mesures novatrices qui sont mises en place, et je pense qu'il est important d'en mentionner quelques-unes.
La première que j'aimerais aborder est une mesure qui facilite la connectivité sociale parmi les aînés isolés sur le plan social. L'Organisation mondiale de la santé a déclaré que l'appartenance à un réseau social de communication et d'obligation mutuelle procure un sentiment d'être soigné, aimé, estimé et valorisé, ce qui a un puissant effet protecteur sur la santé.
Au Canada, dans une étude où des aînés ont été interrogés, des gens âgés de plus de 60 ans, 43 % d'entre eux ont signalé se sentir seuls, 13 % ont dit se sentir seuls chroniquement, et 30 % ont déclaré souffrir de solitude épisodique. On estime que 1,3 million d'aînés canadiens souffrent de solitude chronique. Des études montrent que la détérioration de la santé est deux fois plus élevée chez les gens qui souffrent de solitude chronique que chez ceux qui n'en souffrent pas. Quand la santé se détériore, la qualité de vie se détériore, ce qui accroît le fardeau que doit supporter le système de soins de santé. Les gens qui entretiennent des liens sociaux importants sont en meilleure santé, sont plus heureux et vivent plus longtemps. Toutefois, il y a de nombreuses personnes dans notre société qui ne peuvent pas avoir ces interactions sociales en raison d'un certain nombre de contraintes.
Il y a des programmes novateurs, dont un qui s'intitule Keeping Connected, qui est offert par Closing the Gap Healthcare. Il appuie les aînés, d'un point de vue de la santé sociale et du bien-être, par l'entremise d'appels téléphoniques planifiés, allant d'une à trois fois par semaine, pour une durée de 20 à 30 minutes, selon le niveau de solitude de l'aîné.
Lorsque l'on compare les niveaux de solitude des aînés au début du programme et de ceux qui cessent d'y participer, on constate que Keeping Connected est efficace pour venir en aide aux aînés seuls. Dans l'étude qui a été réalisée, on a recensé que 97 % de ces clients avaient l'impression de participer activement à la conversation, 88 % estimaient que leur compagnon de conversation les comprenait, 96 % attendaient avec impatience les appels, 73 % estimaient que leur compagnon allégeait leur solitude, et 99 % recommanderaient le service à d'autres aînés. C'est une solution très peu coûteuse à incidences élevées pour contrer l'isolement social.
Une autre mesure que j'aimerais soulever serait de miser sur la technologie pour répondre aux besoins des aînés dans leur maison. En raison de ce sous-financement chronique et du manque de ressources, nous devons miser sur la technologie. Les avancées technologiques ont créé de nouvelles options pour la prestation de soins, l'amélioration de la santé des gens, l'optimisation de l'efficacité et la réduction des coûts des soins. Les services de soins à domicile compatibles avec la technologie mettent l'accent sur la prévention, l'autonomie et la qualité de vie. Pour les aînés fragiles qui ont des besoins de soins complexes, le déploiement de solutions technologiques pour les soins à domicile peut faire la différence entre un aîné qui participe activement à sa collectivité ou un aîné qui vit ses dernières années de façon isolée ou en établissement.
Les avantages des solutions technologiques pour les soins à domicile comprennent les suivants: un meilleur contrôle des maladies chroniques par l'entremise d'une surveillance des patients à distance; une sécurité accrue à la maison par l'entremise d'alertes envoyées aux fournisseurs de soins et aux professionnels de la santé pour les informer d'une détérioration de la santé du patient; une amélioration des soins autoadministrés et des soins axés sur la personne au moyen d'éducation et d'une participation active des patients; une amélioration de la sécurité et de la gestion des médicaments des gens à leur domicile, qui est problématique pour les aînés; et un meilleur accès à des soins appropriés dans les régions rurales, éloignées et difficiles à desservir, qui sont nombreuses dans notre pays. Appuyer le rôle essentiel qu'assument les aidants naturels familiaux est également un volet important.
Il est facile d'imaginer un système de santé dans l'avenir qui adopte un éventail de technologies qui appuient les soins aux aînés à domicile. Cependant, notre défi collectif consiste à déterminer comment nous pouvons concrétiser cette vision. En favorisant l'adoption de technologies, nous avons besoin d'une stratégie cohérente, d'investissements à long terme, de changements stratégiques et d'un processus de gestion du changement structuré.
Pour terminer, j'aimerais faire la lumière sur un élément essentiel des soins à domicile et du système de soins de santé: les aidants naturels.
Le Canada doit faire plus pour venir en aide aux aidants naturels, surtout lorsque leur dévouement continu et leur contribution sont les raisons pour lesquelles de nombreux aînés canadiens vieillissent et peuvent continuer de vieillir dans leur maison le plus longtemps possible.
Une étude menée en 2012 par Statistique Canada a révélé qu'un aidant naturel sur 10 passe plus de 30 heures par semaine à prodiguer des soins. C'est l'équivalent d'un emploi à temps plein. Ils fournissent gratuitement des soins d'une valeur de 25 milliards de dollars chaque année à notre système de soins de santé. Puisque 50 % des aidants naturels sont âgés de 45 à 65 ans, qui sont dans la force de l'âge sur le plan professionnel, il y a un coût considérable pour l'économie également, évalué à 1,3 milliard de dollars en 2012.
Bien que la prestation de soins puisse être gratifiante, les aidants naturels compromettent souvent leur santé, engagent des dépenses et sont confrontés à des difficultés professionnelles lorsqu'ils ne reçoivent pas le soutien approprié. Les Canadiens veulent que les gouvernements fassent plus pour aider les aînés et leurs aidants naturels familiaux.
Cinq secteurs prioritaires ont été relevés par les aidants naturels et les groupes de soutien aux aidants naturels au pays: premièrement, protéger la santé et le bien-être des aidants naturels en finançant des programmes qui leur offrent un répit et d'autres services communautaires; deuxièmement, minimiser le fardeau financier des aidants naturels en sensibilisant davantage les gens au nouveau crédit canadien pour aidant naturel et en le transformant en crédit d'impôt remboursable; troisièmement, appuyer l'accès des aidants naturels à l'information et aux ressources en créant une base de données de ressources nationales et des initiatives gouvernementales; quatrièmement, aider les employeurs à mettre en place des lieux de travail qui offrent du soutien et qui reconnaissent et respectent les besoins des aidants naturels en finançant un consortium qui aiderait les employeurs en leur donnant des renseignements, des outils et des ressources; cinquièmement, investir dans la recherche sur la prestation de soins par des aidants naturels en tant que fondement pour prendre des décisions fondées sur des données probantes.
Bien que nous accomplissions des progrès dans certains de ces secteurs, il y a encore beaucoup à faire pour veiller à ce que les aidants naturels soient reconnus, appréciés et appuyés dans le rôle indispensable qu'ils assument.
Là encore, les Canadiens croient que le meilleur endroit pour se rétablir d'une maladie, gérer des problèmes de santé à long terme et vivre leurs derniers jours, c'est à la maison, et non pas dans un hôpital ou un établissement de soins de longue durée. Notre gouvernement fédéral peut rendre possibles des changements significatifs qui seront nécessaires pour répondre aux besoins croissants et changeants de notre population vieillissante en jouant un rôle de leadership clé dans cet enjeu d'importance nationale.
Merci beaucoup de m'avoir permis de vous faire part de ces observations. Je me ferai un plaisir de vous fournir plus de détails durant la période de questions.
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Bonjour, tout le monde.
Le Centre action générations des aînés de la Vallée-de-la-Lièvre est un organisme dont la mission est de favoriser le bien-être, l'autonomie et l'épanouissement des aînés de la Vallée-de-la-Lièvre, en Outaouais. L'ensemble de nos services vise le développement du plein potentiel de l'aîné dans son désir de demeurer chez lui le plus longtemps possible.
Les objectifs de l'organisme sont de prévenir l'isolement et la solitude des aînés; de susciter des échanges entre les aînés et les retraités, afin d'amener les retraités à consacrer de leur temps aux aînés; de recourir aux compétences de nos aînés; de renseigner les aînés à propos de leurs droits; de privilégier la prise en charge personnelle et collective des aînés; de faire évoluer le regard que la communauté porte sur les aînés; de permettre aux différents acteurs qui travaillent auprès des aînés de se concerter; de favoriser la participation citoyenne de nos aînés et de favoriser le maintien à domicile des aînés. Somme toute, nous avons une certaine expertise relativement aux besoins de nos aînés et à ce qui se passe avec nos aînés.
Nous offrons également des services variés, qui nous permettent d'être en contact avec les personnes aînées. Ces services sont adaptés à leurs besoins. Il s'agit, par exemple, du service d'accompagnement-transport pour les rendez-vous médicaux; du service Bouf' Mobile, c'est-à-dire d'un service de livraison de repas frais ou congelés à domicile; des visites et des appels téléphoniques d'amitié par système de jumelage avec des bénévoles; d'une clinique d'impôt; d'un centre de documentation et d'information dans les deux langues officielles et de l'aide technique pour remplir divers formulaires.
Nous avons également un groupe de soutien pour les proches aidants d'aînés et les Initiatives de travail de milieu auprès des aînés en situation de vulnérabilité, que nous appelons ITMAV. Nous avons deux agents ITMAV à nos bureaux.
Nous offrons également plusieurs activités qui permettent aux personnes aînées de maintenir leur autonomie et de favoriser leur épanouissement. Ce sont des activités de prévention et de promotion de saines habitudes de vie, dont des conférences ainsi que des ateliers de bricolage, des ateliers culturels ou des ateliers de découverte. Nous offrons également des ateliers de loisirs et de culture.
Nous soutenons le développement du potentiel des aînés en les amenant à participer à la vie démocratique de la société au moyen de cuisines-partage et d'un jardin communautaire collectif. Nous favorisons le soutien de la personne dans son milieu naturel en offrant tous ces services et toutes ces activités. Ainsi, nous sommes souvent sur le terrain et nous échangeons avec les aînés. Enfin, nous les encourageons à agir dans leur milieu.
Le territoire que nous desservons s'étend de Val-des-Bois, au nord de l'Outaouais, jusqu'à Thurso, en passant par Buckingham, Masson-Angers, Mayo et Lochaber. Nous desservons environ 16 municipalités.
Puisque nous connaissons bien notre clientèle, nous sommes en mesure de faire certaines recommandations. D'ailleurs, j'aimerais dire que notre organisme compte 1 000 membres et 120 bénévoles.
Je vais maintenant céder la parole à Mme Michèle Osborne, qui vous parlera de nos recommandations.
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Bonjour. Je vous remercie beaucoup de nous donner l'occasion d'être parmi vous aujourd'hui.
Nous desservons un milieu qui comprend des régions rurales et des zones urbaines. On y trouve beaucoup de villages très isolés où peu de services à domicile sont offerts pour permettre à la clientèle de vieillir à la maison. Nos recommandations ont pour objectif d'assurer une pérennité financière à la mission, aux organismes comme le nôtre et à d'autres organismes qui offrent des services à une clientèle âgée pour lui permettre de vieillir à domicile. Je pense que tous les aînés canadiens veulent demeurer à la maison le plus longtemps possible. En offrant du transport d'accompagnement, on permet aux aînés de se rendre aux hôpitaux et aux cliniques médicales à faible coût. Ces personnes ont aussi de la difficulté à obtenir du transport pour aller faire du magasinage ou des sorties sociales.
Il faut aussi financer les actions qui portent des fruits plutôt que de toujours tenter d'innover. Il faut de l'innovation dans le cas des personnes âgées, mais quand il est vraiment démontré qu'un service leur permet de vieillir à la maison, on devrait donner la priorité à ce service.
Nous recommandons de faciliter la présentation des demandes financières dans le cadre des programmes de subvention. Il arrive souvent que les appels de projets soient faits l'été, à trois ou quatre semaines d'avis. Pour des organismes communautaires comme le nôtre, il n'est donc pas facile de présenter des projets. En outre, cela n'offre pas la possibilité à un plus grand nombre d'organismes d'en soumettre.
Par ailleurs, notre organisme doit rédiger environ huit rapports de reddition de comptes importants par année. Il va de soi que, lorsqu'on passe son temps à remplir des formulaires, les aînés reçoivent moins de services. Nous suggérons donc que la reddition de comptes soit allégée.
Il serait aussi important de soutenir davantage les proches aidants. Beaucoup d'aînés vivent à la maison grâce au soutien de leur famille, et c'est une situation qu'il faut reconnaître, notamment sur le plan financier.
Nous recommandons d'ajouter des logements sociaux aux parcs urbains, de même qu'en milieu rural, et d'améliorer l'efficacité des réseaux publics en matière de services aux aînés, c'est-à-dire en les adaptant à leur réalité. Par exemple, les guichets et les comptoirs bancaires ont été fermés dans plusieurs petites municipalités. Les aînés n'ont donc accès qu'à un guichet automatique. Or, ils ne savent pas trop comment s'y prendre et ils trouvent souvent ce processus très impersonnel.
Nous recommandons d'assurer l'accès aux soins de santé de proximité à tous les aînés, dans toutes les municipalités, de façon à ce qu'ils puissent vieillir chez eux. Il y a plusieurs villages où, malheureusement, il n'y a plus de médecins de famille, d'infirmières ou de services offerts par le réseau de la santé. Par conséquent, les gens doivent s'exiler pour pouvoir obtenir ces services. Ils ne peuvent donc pas rester à la maison.
Il serait important d'offrir des subventions pour assurer l'accessibilité universelle à des logements pour les aînés. Il s'agirait d'adapter leur milieu de vie à leur vieillissement, par exemple dans le cadre de visites à domicile.
Nous recommandons qu'un soutien financier soit offert aux commerçants qui veulent installer des appareils d'éclairage pour les aînés et améliorer l'accessibilité des lieux pour les personnes utilisant une marchette.
Un soutien financier pourrait aussi être offert aux organismes de loisir. En effet, les aînés ont besoin de sortir de la maison et de s'adonner à des loisirs.
Nous recommandons aussi que les initiatives visant divers types de transport abordable soient soutenues financièrement, de même que les programmes de soutien aux aînés victimes d'intimidation et d'âgisme.
Merci beaucoup.
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Bonjour à tous. Merci de me donner l'occasion de présenter cet exposé, et merci également pour le travail essentiel accompli par votre comité.
Je suis honoré d'être des vôtres aujourd'hui pour représenter un groupe incroyable de résidents, d'employés et d'intervenants qui ont contribué de différentes manières à créer une formidable collectivité pour les aînés appelée Elim Village. En vous faisant part à tous de notre expérience, nous espérons pouvoir inspirer une démarche de réflexion, d'échanges constructifs et, surtout, d'action au sein d'autres communautés de manière à favoriser l'inclusion des aînés canadiens tout en leur assurant une bonne qualité de vie.
L'aventure Elim a pris naissance au début des années 1990 lorsqu'un petit groupe a été formé pour étudier la Bible. L'un des couples a alors fait part de sa situation personnelle particulièrement difficile. Ils devaient placer leurs parents dans deux établissements de soins distincts en raison de leurs besoins différents. Vous pouvez vous imaginer à quel point il peut être difficile, après 50 ans de vie commune, d'être ainsi séparés en fin de vie. Émus par cette histoire, les membres du groupe ont commencé à envisager un endroit où conjoints et amis n'auraient plus à s'inquiéter d'être séparés, même s'ils en venaient à nécessiter des soins différents. Ils ont imaginé une collectivité gérée par des professionnels qui offrirait un éventail d'options de logement, bénéficierait de nombreux équipements et permettrait à ses résidents d'être ensemble pour profiter des bonheurs de la vie et surmonter les difficultés qu'elle nous réserve.
Cette histoire est à l'origine de la création de la fondation Elim qui s'est mise à la recherche d'investisseurs locaux pour trouver les fonds nécessaires à la mise en marche du projet. Des capitaux totaux de 1,5 million de dollars ont ainsi pu être réunis par 64 investisseurs. C'était suffisant pour se lancer dans l'aventure. Au cours des 15 dernières années, les capitaux initiaux de 1,5 million de dollars sont passés à plus de 170 millions de dollars en actifs immobiliers dans deux campus de vie pour aînés. Notre campus principal est situé sur une superficie magnifiquement aménagée de 25 acres de terrain à Surrey, en Colombie-Britannique. Plus de 650 personnes y vivent en bénéficiant du travail important de plus de 400 employés et bénévoles. Nos résidents ont la possibilité de choisir leur logement parmi une large gamme de dimensions, de styles et de d'aménagements. Ils ont notamment le choix entre un duplex, un appartement de type condominium et une unité individuelle privée s'ils ont besoin de soins en établissement.
On retrouve au sein de la même communauté des unités de logement privées et d'autres qui bénéficient d'un financement public. La majorité de nos 250 unités de vie indépendante sont occupées en vertu d'un bail viager privé qui fonctionne suivant un modèle semblable à celui des résidences en copropriété avec des frais d'entretien mensuels. Notre fondation a en outre acheté cinq unités de vie indépendante qui sont louées à des personnes n'ayant pas nécessairement les moyens d'acquérir un bail à vie.
La moitié de nos 109 unités de logement avec services de soutien et d'assistance sont privées. Les autres sont subventionnées par le programme du logement de la Colombie-Britannique et l'Autorité sanitaire de la vallée du Fraser. C'est cette dernière qui finance également la majorité de nos 193 unités de soins en établissement, bien que nous en réservions une petite quantité pour les clients privés.
Notre second projet en est aux premières étapes de son développement sur une superficie de neuf acres à Chilliwack, en Colombie-Britannique.
Elim Village est un exemple concret des avantages de la vie en communauté. Ces avantages découlent de la mise en commun des personnes et des ressources nécessaires.
La mise en commun des efforts nous a permis de susciter des investissements suffisants pour nous lancer dans l'acquisition des terrains et les projets de construction.
Nous avons également pu offrir un large éventail d'options de logement et de soins, ce qui réduit d'autant les impacts physiques et émotifs du déménagement et du changement pour les aînés. De fait, nous avons facilité plus de 200 déménagements en permettant à quelque 80 conjoints de demeurer ensemble même s'ils avaient besoin de soins différents.
Cette mise en commun a également rendu possible l'ajout d'équipements, comme un auditorium de 400 places, un petit bistrot, des lieux de rassemblement communautaires, des sentiers pédestres, un cabinet de médecin et une pharmacie.
La communauté a suscité l'intérêt d'autres individus et organisations comme l'Autorité sanitaire de la vallée du Fraser qui a été un partenaire important dans l'intégration des services de santé dans tout le village.
La concertation des efforts a aussi fait en sorte que le mieux-être a pu devenir une priorité. Nos activités y contribuent de différentes manières, des concerts aux programmes portant sur la démence, en passant par des salons et des ateliers de mieux-être et des cours d'éducation physique. Autre aspect important du mieux-être, un soutien spirituel est offert dans le cadre du service de pastorale pour aider les résidents, les familles et les employés à toujours mieux composer avec les enjeux de fin de vie, y compris le deuil et la perte d'un proche.
Nous avons aussi été à même d'engager un groupe d'employés compétents et attentionnés qui sont à l'écoute des préoccupations des résidents, répondent à leurs questions, leur offrent des conseils et du soutien, défendent leurs intérêts et peuvent même à l'occasion changer une ampoule ou réparer une toilette.
La mise en commun de toutes ces ressources nous a enfin permis de créer un milieu de vie où les résidents se sentent comme chez eux et ont l'impression d'être valorisés, appuyés et protégés. La similarité de leurs horaires, de leurs intérêts et de leurs expériences de vie les aide à interagir quotidiennement les uns avec les autres, ce qui contribue d'autant à réduire leur sentiment d'isolement et de solitude, et tous les problèmes qui en découlent.
Bien que nous nous réjouissions de notre situation actuelle et que nous soyons optimistes quant aux possibilités d'avenir, nous sommes conscients que nous faisons partie des rares privilégiés dans notre secteur. Notre taille, l'étendue de nos activités et notre statut d'organisation sans but lucratif nous offrent une certaine marge de manoeuvre financière nous permettant d'investir de façon stratégique dans notre communauté. L'ajout relativement récent de nos services de soins en établissement nous a permis d'avoir accès à des contrats offrant des heures de soins plus avantageuses que la moyenne, et nous avons aussi profité financièrement du fait que nos infrastructures ont été construites pendant une période où les taux d'intérêt étaient faibles.
Cela dit, comme bien d'autres fournisseurs, nous sommes préoccupés par différentes tendances qui se manifestent. On nous demande de plus en plus d'en faire davantage avec moins. La quantité de soins à offrir dans nos unités de vie avec services d'assistance et nos unités de soins en établissement ne cesse d'augmenter pendant que le nombre d'employés demeure le même. Les attentes quant à la qualité de vie sont également à la hausse, et vont sans doute augmenter encore avec l'arrivée des baby-boomers, mais nous disposons de très peu de temps et de ressources pour améliorer des éléments comme la qualité de nos repas et nos services de mieux-être.
Nous devons aussi satisfaire à des exigences de plus en plus strictes dans tous les domaines, conformément aux arrêtés municipaux, aux codes du bâtiment, aux règles de sécurité au travail et aux normes relatives aux pratiques cliniques exemplaires. Il s'agit dans tous les cas d'objectifs très louables, mais les exigences combinées qui s'y rattachent peuvent placer les fournisseurs de services dans une position bien délicate.
Si l'on veut s'assurer que les aînés de notre pays obtiennent le soutien et les soins dont ils ont besoin, nous devons utiliser notre temps, nos énergies et nos ressources de façon stratégique. À cette fin, j'aimerais vous faire part des recommandations formulées par l'Association des pourvoyeurs de soins de la Colombie-Britannique dans le document « Strengthening Seniors Care: A Made-in-BC Roadmap » qui a été rendu public en janvier 2017. J'estime que ces recommandations sont aussi valables à l'échelle nationale.
L'Association propose une approche s'appuyant sur quatre piliers pour améliorer les soins offerts aux aînés canadiens. Il faut premièrement favoriser la poursuite des investissements dans les infrastructures de telle sorte que les immeubles où nous travaillons au quotidien nous facilitent la tâche, plutôt que de la rendre plus complexe. Deuxièmement, il faut offrir un nombre suffisant d'heures de soins en prévoyant les ressources humaines nécessaires et les mesures de formation appropriées. Troisièmement, il convient de mettre l'accent sur la qualité de vie autant que sur la qualité des soins. Ces deux éléments vont de pair et doivent être considérés sur le même pied. Quatrièmement, il faut consentir des investissements stratégiques aux fins de l'innovation. Nous devons faire meilleur usage de la technologie et veiller à ce que les projets pilotes couronnés de succès bénéficient du soutien nécessaire pour être déployés à grande échelle de manière à bénéficier à un plus grand nombre d'aînés.
Merci.
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Je remercie le Comité de m'avoir invité à témoigner au nom de notre entreprise. J'ai l'impression que nous nous situons à l'extrémité opposée du spectre, un état de fait que le plan de salle traduit parfaitement. Nous ne sommes pas des experts en milieu de vie pour les aînés. Nous ne sommes pas non plus des experts en soins de santé. Nous sommes des experts en expériences de vie. Nous voulons voir à ce que chacun puisse apprécier la vie au quotidien autant dans nos centres de villégiature que, maintenant, dans nos collectivités pour aînés en mettant en application ce que nous avons appris dans l'industrie du divertissement.
Il revient à chacun de s'exprimer dans son domaine d'expertise. À notre extrémité du spectre, nous sommes spécialisés dans la conception d'environnements où les gens voudront passer le reste de leur vie, une fois leur carrière terminée.
L'occasion s'est présentée à nous sous la forme d'un projet de construction d'une collectivité en Floride. L'esprit d'entrepreneuriat des promoteurs s'est heurté à une interrogation. Ils pouvaient bien offrir les meilleurs soins et les meilleurs logements qui soient, mais dans quel environnement les gens veulent vivre exactement? Où vont-ils décider de s'installer, lorsqu'ils en ont vraiment le choix? S'ils décident de déménager à plus de 15 kilomètres de l'endroit où ils ont élevé leurs familles et noué des liens d'amitié, la Floride est certes une option. Les promoteurs se demandaient surtout pour quelle raison les gens allaient choisir leur collectivité.
Si l'on peut considérer les choses en faisant abstraction de la distance à parcourir pour déménager, on peut s'interroger sur la nature exacte du choix que ces gens-là font. Ils recherchent un endroit où ils pourront passer les 20 ou 30 prochaines années de leur vie, entourés de leurs nouveaux proches et amis, en bâtissant une nouvelle société en fonction de ce que l'avenir leur réserve.
Une question essentielle se pose. Qu'essayons-nous d'accomplir? J'ai seulement deux exemples concrets à vous donner, mais je peux vous dire que l'émergence de ces enjeux dans les discussions des derniers mois, notamment par le truchement des médias, a amené les intervenants de l'industrie des résidences de retraite — un secteur qui touche bien des gens ici présents — et du secteur du développement à s'interroger sur les liens entre ces deux éléments.
Nous ne savons pas dans quelle mesure cela peut avoir une incidence dans le contexte du sujet à l'étude par votre comité. Nous n'en avons aucune idée. Nous voulons simplement porter à votre connaissance les échanges qui ont effectivement cours à ce sujet. Les gens veulent avoir des options. Les baby-boomers sont actuellement au coeur de cette vague qui s'est amorcée au début des années 1990. Nous avons pu voir ce qui s'est passé en Arizona, en Californie, puis en Floride. À la crête de cette vague, ou peut-être un peu au-delà, les baby-boomers sont les premiers à revendiquer ce choix. C'est un choix qui se fait de plus en plus tôt. Ils souhaitent agir plus rapidement, parce qu'ils ne veulent pas avoir à déménager en fin de vie lorsqu'ils auront besoin de beaucoup de soins. Ils tiennent à s'y prendre plus tôt pour entreprendre une vie nouvelle en ayant la garantie qu'ils pourront trouver à l'emplacement de leur choix tous ces autres éléments essentiels dont vous avez tous parlé.
Ils veulent pouvoir vieillir sans avoir à déménager de nouveau, en restant auprès de leurs nouveaux amis. Ils veulent aussi que leur famille puisse les visiter aussi souvent qu'elle le désire. L'isolement peut être problématique. Ils ne veulent pas avoir l'impression de vivre dans une collectivité où les aînés ses retrouvent derrière un mur pendant que les autres citoyens circulent dans les rues aux alentours. C'est un élément clé dans la conception de ces collectivités. Nous voulons qu'elles soient inclusives.
J'en viens maintenant aux deux exemples que je souhaite vous exposer. Il y a d'abord The Villages en Floride, un projet qui nous a vraiment permis d'acquérir de l'expertise et de mettre nos compétences à l'épreuve. Lorsque j'ai rencontré les responsables, il y avait là-bas 12 000 résidents, principalement dans des maisons mobiles. On en compte maintenant 120 000 qui vivent dans trois collectivités distinctes, chacune offrant sa propre gamme de services et de secteurs commerciaux pour faciliter la vie des gens au quotidien.
On y trouve un total de 216 trous de golf répartis sur 34 parcours. Il y a des centres communautaires, un hôpital, des centres de soins pour les troubles de mémoire et de nombreux établissements avec services d'assistance et soins complets. Tout cela a été mis en place sans que nous y ayons contribué d'aucune manière.
On s'est rendu compte que les gens qui sont accueillis au sein d'une de ces nouvelles collectivités vont vouloir s'y installer à demeure. On a cherché à s'assurer qu'ils allaient pouvoir le faire et n'allaient pas devoir déménager à moins d'en décider ainsi. C'était il y a 22 ans.
Le deuxième projet a été réalisé à Hamilton. Comme je le disais à Ron, c'était un peu comme envoyer un message dans l'espace pour voir s'il existe d'autres formes de vie. Il y a 22 ans, nous nous demandions si d'autres pouvaient s'intéresser à ce que nous faisions en Floride. Vingt-trois ans plus tard, j'ai reçu l'appel d'un gars de Hamilton qui me posait exactement la même question à laquelle nous avons dû répondre en Floride: « À quoi une collectivité pourrait-elle ressembler si Disney en était le concepteur? Quelle impression cela donnerait? » Il m'a dit: « J'imagine que cela ressemblerait à un centre de villégiature. » J'ai répondu: « D'accord, il faut que vous alliez voir de quoi il est question en Floride... »
Nous ne pouvons pas nous attribuer tout le crédit, mais ce mode de réflexion s'est immiscé dans tout le débat quant aux décisions que les baby-boomers et d'autres veulent pouvoir prendre.
Le projet de Hamilton est réalisé sur une superficie de 144 acres. Il y avait sur place un programme de logement à des fins caritatives qui n'était pas viable. Au fur et à mesure que des gens vieillissants quittent la collectivité, ils sont remplacés par de nouveaux résidents, des baby-boomers qui achètent ou louent un logement en s'attendant à vivre dans un environnement similaire à celui que je viens de décrire, mais à Hamilton et à la façon canadienne, dans un milieu plus urbain que banlieusard.
Il aurait été nettement préférable que je puisse vous fournir des photos, mais je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos questions.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous nos témoins qui sont venus d'un peu partout au pays pour nous faire bénéficier de leur expertise et de leurs excellentes recommandations.
On me rappelle sans cesse à quel point il est essentiel de soutenir le travail des aidants naturels. Selon les statistiques disponibles, il y a une demande croissante pour que des membres de la famille ou même des amis s'occupent des aînés.
L'Association canadienne des individus retraités, un organisme sans but lucratif qui ne ménage pas ses efforts dans les différents dossiers touchant les aînés, a indiqué qu'une proportion de 80 % des soins, pour une valeur estimative de 25 milliards de dollars, étaient dispensés annuellement par 8 millions d'aidants naturels non rémunérés. L'Association fait ressortir l'urgence d'agir pour réduire l'impact affectif dévastateur pour ces aidants naturels, dont la moitié connaissent des problèmes de stress ou de dépression. Nous devons non seulement nous occuper des aînés, mais également de ceux qui en prennent soin.
Nous avons des établissements et du personnel bien formé pour s'occuper des aînés qui y sont hébergés, mais il y a également une volonté de vieillir chez soi, car les aînés préfèrent demeurer à la maison. Il y a donc toute une problématique à régler. Pour notre part, nous proposons au gouvernement des pistes de solution pour mieux appuyer les Canadiens qui doivent trouver un meilleur équilibre entre leur travail et les soins à prodiguer à un proche.
Ma première question s'adresse à M. McDonald de l'organisation Closing the Gap Healthcare.
Vous avez parlé du soutien à offrir aux aidants naturels. Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet?
Nous avons un groupe de soutien pour les proches aidants d'aînés. Nous sommes subventionnés par l'Appui, qui est un organisme d'aide aux proches aidants d'aînés. L'Appui offre des ateliers de soutien pour les proches aidants, qui ont lieu toutes les trois semaines et qui sont d'une durée de deux heures chacun. Un psychologue intervenant est présent afin de permettre aux proches aidants d'aînés de parler de leurs problèmes, d'obtenir de l'information et d'échanger au sujet de leurs sentiments. Ces ateliers permettent aussi de leur procurer des outils pour les aider à résister au stress ou à la détresse.
Nous faisons cela, entre autres. La Semaine nationale des proches aidants est également célébrée chez nous. D'ailleurs, le jeudi 9 novembre, nous allons tenir une conférence en collaboration avec la Société Alzheimer de l'Outaouais québécois sur comment détourner le « NON » chez le patient atteint d'un déficit cognitif, tel l'Alzheimer, pour aider nos proches aidants à être capables de communiquer avec les personnes qu'ils aident et qui sont atteintes d'un déficit cognitif.
Dans le cadre de notre prochaine demande de subvention — nous vous disions que nous devions faire beaucoup de reddition de comptes et celle-ci en est une —, nous allons demander d'obtenir au moins un autre groupe de soutien pour les proches aidants. Notre groupe compte actuellement 16 personnes inscrites, alors que nous en acceptons normalement 12. Étant donné que la demande est très élevée, que des services publics ont été malheureusement abolis et qu'un groupe de proches aidants a été annulé à notre CLSC, nous devons essayer de pallier ces inconvénients.
Nous avons augmenté à 16 le nombre de personnes que nous acceptons par groupe, et il y en a actuellement 4 autres qui sont inscrites sur une liste d'attente. Malheureusement, nous ne pouvons pas leur offrir le service, et ces personnes éprouvent un besoin.
Est-ce que cela répond à votre question?
Je vais partager mon temps de parole avec M. Lauzon.
Je vous remercie de la très intéressante présentation que vous nous avez donnée aujourd'hui. Elle va dans le même sens que certaines conversations que j'ai tenues avec des personnes âgées dans ma circonscription. Ces personnes m'ont fait part de leurs préoccupations en matière de logement et d'inclusion sociale.
Madame Osborne, madame Mercier, dans le cadre de vos projets, les aînés peuvent-ils recevoir des services qui correspondent à certains besoins?
Dans la circonscription d'Ottawa—Vanier, par exemple, on parle beaucoup de minorités linguistiques, raciales, ethnoculturelles et religieuses ainsi que d'orientation sexuelle différente.
Tenez-vous compte de ces questions dans le cadre de vos projets?
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Notre milieu est très inclusif, mais c'est encore difficile pour certaines personnes marginales. C'est la marginalité des aînés qui est difficile. Une personne âgée qui est bien entourée, qui a une famille, arrive à trouver les services dont elle a besoin.
Nous travaillons beaucoup auprès de personnes vulnérables, soit des gens à faible revenu, qui ont de la difficulté à lire et à écrire et qui, dans bien des cas, ont malheureusement été bénéficiaires d'aide sociale toute leur vie. À 65 ans, ils n'ont pas fait de demande au Régime de rentes du Québec. Nous les aidons donc à remplir ces formulaires. C'est une clientèle très démunie.
Dans le cadre de l'une de nos initiatives, des travailleuses de milieu se déplacent et mettent à contribution le réseau informel des aînés afin de pouvoir les trouver. Elles entrent en contact avec le garagiste, le curé, le coiffeur et l'épicier. Aussitôt que la situation d'une personne vulnérable et isolée est portée à notre attention, nous essayons de créer un lien de confiance avec cette personne pour cerner ses besoins et la diriger vers les ressources appropriées. C'est un service extraordinaire. Notre organisme compte deux travailleuses de milieu. Celles-ci repèrent chaque année entre 100 et 150 aînés qui ne connaissent pas le réseau.
Pour une personne encadrée, notamment par une famille, les choses sont plus faciles. Elles le sont beaucoup moins pour les personnes isolées, seules et, surtout, marginales. La marginalité est vraiment un aspect difficile.
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Merci, monsieur le président.
Merci à chacune et à chacun d'entre vous de votre engagement auprès de nos aînés.
[Traduction]
Un des témoins a dit qu'on s'apprêtait à vivre un tsunami gris.
Je suis fier d'être assis à côté de l'ancienne ministre responsable des aînés, qui se dévoue à cette cause. Elle me parlait notre plan d'action, qui était fort. Cela fait maintenant deux ans et nous allons certainement appuyer la mise en oeuvre d'une stratégie, parce que la situation devient de plus en plus critique.
Ma question s'adresse à l'infirmière de l'Université Trinity Western.
Dans votre témoignage, vous avez dit que le tiers des Canadiens avait accès aux soins palliatifs. Les Canadiens sont très fiers lorsque naissent les bébés, mais — comme je suis ingénieur — je crois qu'il y a un cycle de vie; qu'il y a un début et une fin.
Est-il socialement acceptable qu'en 2017, les deux tiers des Canadiens soient laissés à eux-mêmes en quelque sorte? Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet? Que recommanderiez-vous au gouvernement?