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La séance est ouverte. Je salue tous les membres.
Je vous souhaite la bienvenue à la 24e séance du Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Conformément à la motion adoptée en comité le 12 janvier 2022, le Comité se réunit pour discuter de l'inflation dans l'économie canadienne actuelle.
La séance d'aujourd'hui a lieu dans un format hybride conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021. Certains membres participent en présentiel dans la salle, et d'autres le font à distance à l'aide de l'application Zoom. Nos délibérations pourront être visionnées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que la webdiffusion montrera toujours la personne qui parle et non l'ensemble du Comité.
La séance d'aujourd'hui se déroule également dans le format webinaire. Les webinaires sont utilisés pour les séances publiques des comités et ne sont accessibles qu'aux députés, à leur personnel et aux témoins. Les membres se connectent immédiatement en tant que participants actifs. Toutes les fonctionnalités des participants actifs demeurent les mêmes. Le personnel a le statut de participant non actif et pourra donc voir la séance uniquement en mode galerie.
Je rappelle à tous les participants qu'il est interdit de prendre des captures et des photographies d'écran durant la séance.
Compte tenu de la pandémie qui perdure et conformément aux recommandations émises par les autorités sanitaires et à la directive du Bureau de régie interne publiée le 19 octobre 2021 pour nous aider à rester en santé et en sécurité, tous les participants présents dans la salle doivent maintenir entre eux une distance de deux mètres et porter un masque non médical lorsqu'ils se déplacent dans la pièce. Il est fortement recommandé de porter le masque en tout temps, y compris lorsque nous sommes assis, et de nous désinfecter les mains au moyen du produit fourni à cette fin à l'entrée de la salle. En ma qualité de président, je veillerai au respect de ces mesures pendant la séance et je remercie les membres à l'avance de leur coopération.
Je vous rappelle quelques règles à suivre pour assurer le bon déroulement de la séance.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre le parquet, l'anglais et le français. Si vous n'entendez plus l'interprétation, veuillez m'en informer immédiatement afin que nous puissions rétablir le service avant de poursuivre nos délibérations. Si vous souhaitez intervenir ou signaler quelque chose au président, vous pouvez utiliser en tout temps la fonction « Lever la main » qui se trouve au bas de votre écran.
Les députés présents dans la pièce doivent procéder comme d'habitude lorsque l'ensemble du Comité se réunit en personne. Je vous rappelle à ce sujet les consignes du Bureau de régie interne concernant le port du masque et les protocoles sanitaires.
Vous devez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer. Le microphone des personnes présentes dans la salle sera activé comme d'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification. Quand vous avez la parole, veuillez parler lentement et clairement. Quand vous n'avez pas la parole, veuillez mettre votre micro en sourdine. Je rappelle aux députés et aux témoins qu'ils doivent s'adresser au président.
En ce qui concerne la liste des interventions, le greffier et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir un ordre global des interventions pour tous les membres, qu'ils participent à la séance de manière virtuelle ou en personne.
Le Comité a convenu qu'au cours de ces séances, le président appliquera la règle voulant que la réponse d'un témoin à une question ne prenne pas plus de temps qu'il en a fallu pour la poser. Cela dit, je demande aux députés et aux témoins de se traiter mutuellement avec respect et d'observer le décorum. Si vous pensez qu'un témoin a dépassé le temps prévu, vous pouvez l'interrompre ou poser une autre question afin de respecter le temps de parole des autres membres.
Je demande également aux députés de ne pas trop dépasser le temps qui leur est alloué pour les questions. Nous n'allons pas vous interrompre pendant que vous avez la parole, mais sachez que notre greffier a deux minuteries pour chronométrer les députés et les témoins.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins de la Banque du Canada. Nous accueillons le gouverneur Tiff Macklem. Je vous souhaite la bienvenue. Nous accueillons également la première sous-gouverneure Carolyn Rogers. Je tiens à remercier sincèrement le gouverneur et la première sous-gouverneure. Nous savons que c'est une période très occupée pour vous. Au nom du Comité permanent des finances et de ses membres, je tiens à vous remercier d'avoir répondu à notre demande de venir témoigner.
Monsieur le gouverneur, je vous cède la parole pour votre déclaration liminaire.
Je vous remercie de m'avoir invité à participer à votre étude sur l'inflation dans l'économie canadienne.
Je suis heureux d'être accompagné de la première sous‑gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Rogers, qui témoigne pour la première fois devant ce comité.
[Traduction]
Depuis ma précédente comparution, la Banque et le gouvernement fédéral ont renouvelé l’entente qui les lie sur le cadre de conduite de la politique monétaire du Canada. Nous y indiquons que la stabilité des prix est le principal objectif de notre politique monétaire. Selon l’entente de 2022‑2026, la pierre angulaire de notre cadre reste une cible de 2 %, soit le point médian d’une fourchette de maîtrise de l’inflation allant de 1 % à 3 %.
Plus tôt aujourd’hui, j’ai prononcé un discours devant la CFA Society Toronto, où j’ai expliqué notre décision annoncée hier de relever le taux directeur de 25 points de base pour qu’il atteigne 0,5 %. J’ai aussi examiné les facteurs responsables de l’inflation dans le monde et au Canada. Je sais que tout cela présente un intérêt pour votre étude. C’est pourquoi j’ai transmis le texte de mon discours aux membres du Comité, par l’entremise du greffier. Je serais heureux de discuter plus en détail de ces facteurs avec vous aujourd’hui.
Avant de répondre à vos questions, j’aimerais vous parler, à vous et à tous les Canadiens, de trois choses.
Tout d’abord, j’aimerais passer en revue les mesures prises par la Banque du Canada depuis le début de la pandémie en revenant sur ce que nous voulions accomplir, sur ce qui s’est passé et sur ce qui serait arrivé si nous n’avions rien fait.
Ensuite, je souhaiterais parler des préoccupations soulevées par la hausse du coût de la vie auprès de nombreux Canadiens. Je sais que beaucoup de gens s’inquiètent du prix de l’essence et des aliments, ainsi que du prix des logements, et qu’ils se demandent aussi comment ils parviendront à épargner assez pour la retraite. La pandémie, avec tout ce qu’on a subi ces deux dernières années, alimente cette angoisse.
Enfin, je voudrais parler de la suite des choses. Maintenant que la dernière vague de la pandémie s’estompe, la vie revient à la normale, ou plutôt une nouvelle normalité s’installe. J’aimerais donc parler de ce que les Canadiens peuvent anticiper sur le plan économique, notamment en ce qui concerne l’inflation, et de ce qu’ils peuvent attendre de la Banque.
Au début de la pandémie, l’incertitude a monté en flèche, les marchés financiers ont été paralysés et l’activité économique s’est effondrée. Environ 3 millions de Canadiens ont perdu leur emploi. Par ailleurs, plus de 3 millions de personnes ont vu leurs heures de travail être coupées de plus de moitié. Un nombre record d’entreprises ont fermé leurs portes. L’inflation a dégringolé et est même passée en territoire négatif. Nous étions au bord d’une autre Grande Dépression et risquions de nous retrouver dans un contexte de déflation. La déflation se produit quand les prix de tous les secteurs de l’économie chutent. Cela peut paraître une bonne chose, mais, en réalité, une déflation persistante présente un danger.
[Français]
Quand le taux de chômage augmente rapidement et que tous les prix commencent à baisser, les ménages peuvent être portés à réduire leurs dépenses s'ils pensent que les biens et les services vont devenir encore moins chers. Cependant, le report des dépenses a des conséquences: la demande diminue et cause alors plus de pertes d'emploi et de fermetures d'entreprises. Tout cela amplifie les pressions à la baisse, non seulement sur les prix, mais aussi sur les salaires. Les prix et les salaires peuvent entrer dans une spirale descendante, comme lors de la Grande Dépression au Canada.
Dans un contexte de déflation, le remboursement des dettes est aussi plus coûteux, ce qui aurait pu être un véritable problème pour un pays comme le Canada, où les ménages sont fortement endettés.
Quand la pandémie a débuté et que nous faisions face à une catastrophe économique, nous avons pris des mesures exceptionnelles. Nous avons amené le taux directeur au niveau le plus bas possible. Nous avons promis de ne pas relever les taux d'intérêt tant que les capacités excédentaires de l'économie ne se seraient pas entièrement résorbées, et nous avons renforcé cet engagement en recourant à l'assouplissement quantitatif.
Ensemble, ces mesures ont permis de maintenir les taux d'emprunt à des niveaux bas, afin de stimuler les dépenses et de susciter la confiance dont nous avions tant besoin dans l'économie pour que les entreprises et les ménages puissent remonter la pente.
[Traduction]
Grâce à la résilience des Canadiens, à l’efficacité des vaccins, à des mesures de soutien budgétaire exceptionnelles et aux interventions de la Banque, le Canada a évité la déflation et l’économie s’est rétablie. Toutefois, je suis conscient que ce message rassurant ne traduit peut-être pas ce que beaucoup ressentent.
Même avant la pandémie, bien des Canadiens s’inquiétaient de leur situation économique. Tout le monde ne profitait pas des retombées de la croissance économique et de la vigueur du marché du travail.
La pandémie a intensifié les inquiétudes, car en plus de créer de l’incertitude quant à l’emploi et à la survie des entreprises, à la valeur de l’épargne et aux perspectives de retraite, elle a également amené les gens à s’inquiéter de leur santé et de celle de leurs proches.
La réouverture de l’économie a soulevé de nouveaux problèmes en faisant augmenter l’inflation au pays et à travers le monde.
Le virus de la COVID‑19 continue de se propager et de muter. On voit également des contestations sociales ici, au Canada, et dans d’autres pays. Et la semaine dernière, des événements choquants se sont produits en Ukraine, qui ont causé de grandes souffrances. L’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie crée aussi de la volatilité et de l’incertitude dans l’économie mondiale. Nous vivons actuellement une période très angoissante.
Il va sans dire que la politique monétaire n’est pas faite pour répondre à la plupart de ces enjeux. Toutefois, elle peut être utilisée pour contrôler l’inflation, dans le cadre du mandat de la Banque. Ici, au Canada, l’inflation est juste au‑dessus de 5 %. C’est trop haut. De plus, avec les prix du pétrole qui se sont accrus dans les dernières semaines, on peut s’attendre à ce qu’elle augmente encore.
Je suis sûr que les gens se demandent pourquoi les prix sont si élevés. Alors, apportons quelques explications.
L’inflation au Canada se caractérise par trois grands phénomènes. Le premier est la tendance qu’ont eue beaucoup de gens durant la pandémie à acheter plus de biens et moins de services. En même temps, la pandémie a perturbé la production et la livraison de nombreux articles. Dans ce contexte, les prix de divers biens qui s’échangent sur les marchés internationaux ont monté en flèche.
Le deuxième phénomène concerne la hausse des prix d’une gamme croissante de biens, dont les produits de consommation courante comme les aliments et l’énergie. Les cours du pétrole ont augmenté en raison de la demande robuste, des investissements limités dans de nouvelles capacités de production et des tensions géopolitiques. Résultat: les coûts de transport sont plus élevés, ce qui accentue les pressions exercées sur les prix des biens.
Les prix des aliments sont influencés par les conditions météorologiques extrêmes qui ont réduit le volume des récoltes. Qui plus est, la forte demande de logements, dans un contexte d’offre restreinte, a fait grimper les prix dans ce secteur de l’économie.
[Français]
Le troisième phénomène concerne la vigueur de la reprise au Canada et l'équilibre global entre la demande et l'offre dans l'économie.
L'inflation actuelle n'est pas due à une demande excédentaire dans l'économie. Une panoplie d'indicateurs laissent supposer que les capacités excédentaires de l'économie viennent maintenant de se résorber.
C'est donc dire que, dans l'avenir, la croissance des dépenses devra ralentir pour que la demande ne dépasse pas trop l'offre et ne crée pas une nouvelle source d'inflation au pays. Pour maîtriser l'inflation, nous devons donc resserrer la politique monétaire, autrement dit relever les taux d'intérêt.
[Traduction]
J’aimerais conclure en parlant de ce que les Canadiens peuvent attendre de nous dans l’avenir. La politique monétaire a un rôle clair à jouer pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande et ramener l’inflation à la cible. À cette fin, nous avons pris un certain nombre de décisions pour adapter le niveau de la détente monétaire à mesure que l’économie se redressait, d’abord en ralentissant le rythme des achats de notre programme d’assouplissement quantitatif, puis en y mettant un terme en octobre dernier.
Et, en janvier, nous avons expliqué clairement aux Canadiens qu’avec le retour de l’économie à sa capacité de production, nous mettions fin à notre engagement de garder les taux à des niveaux extrêmement bas. Nous devons relever les taux d’intérêt pour faire redescendre l’inflation de façon durable et préserver l’équilibre de l’économie.
Hier, le Conseil de direction a pris la décision de relever le taux directeur de 25 points de base pour le faire passer à 0,5 %. Nous avons indiqué que les taux d’intérêt devront encore augmenter. Nous avons aussi indiqué que nous évaluerons à quel moment nous mettrons fin à la phase de réinvestissement de nos achats massifs d’actifs et laisserons le portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada de la Banque commencer à décroître.
On appelle ce processus le resserrement quantitatif. Le moment et le rythme des hausses subséquentes du taux directeur, et le début du resserrement quantitatif, seront guidés par l’évaluation continue que fait la Banque de l’économie et par son engagement à atteindre la cible d’inflation de 2 %.
Pour conclure, je veux rappeler à tous les Canadiens que la Banque est déterminée à contrôler l’inflation.
Maintenant, la première sous-gouverneure Rogers et moi serons ravis de répondre à vos questions
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le gouverneur et madame la première sous-gouverneure, je vous souhaite la bienvenue. C'est un plaisir de vous accueillir pour la première fois. Il s'agit d'une étude très importante pour nous, et nous prisons beaucoup le point de vue de la Banque sur ces enjeux. L'inflation a une incidence sur la vie quotidienne des Canadiens.
C'est la première fois que je vous vois tous les deux depuis vos nominations, alors je tiens à vous féliciter.
Mon temps s'écoule rapidement, alors je vous demanderais d'être aussi brefs que possible dans vos réponses, et je vais m'efforcer de faire de même dans mes questions.
Monsieur le gouverneur, dans votre discours aujourd'hui et dans ce que vous venez de dire, vous commencez à parler d'un monde différent, un monde différent du moins de ce que vous pensiez il y a un an ou même tout juste en octobre dernier. Quand on écoute le ministère des Finances, sa vision du monde semble diverger ou être un peu différente.
Le ministère des Finances nous dit que l'inflation est encore temporaire, qu'elle échappe au contrôle du gouvernement et que l'économie a besoin de plus d'investissements et de mesures de stimulation. Nous savons tous que ce qui est prévu dans le prochain budget, c'est un déficit budgétaire très important.
Aujourd'hui, vous avez mentionné que les risques d'inflation sont là pour de bon, qu'ils sont persistants, que nous pouvons nous attendre à d'autres hausses de taux d'intérêt pour faire face à ces risques, que l'économie est robuste et que le ralentissement a été absorbé, ce qui signifie que l'économie fonctionne presque au maximum de sa capacité. Ma question est la suivante: avez-vous bien fait connaître votre point de vue sur la question au gouvernement? Avez-vous averti le ministère des Finances du risque que font peser sur l'inflation le maintien des mesures de relance et les déficits budgétaires très importants?
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Volontiers. Je répondrai à cette question avec grand plaisir.
La forte croissance hypothécaire au Canada s'explique par le fait que les Canadiens veulent plus de logements, alors que l'offre est limitée. Les banques se font un plaisir d'accorder des prêts aux Canadiens solvables. Quand les gens veulent plus de crédit hypothécaire, les banques leur en accordent.
Il n'existe aucun lien direct entre l'assouplissement quantitatif et le nombre de prêts hypothécaires. Ce qui détermine ce nombre, c'est la quantité de logements que les gens veulent acheter et le coût de ces logements. Comme je l'ai indiqué, les banques se font un plaisir d'accorder des prêts, mais imposent des exigences concernant les capitaux, le degré d'endettement et les liquidités. Si ces exigences sont satisfaites, elles sont disposées à accorder des prêts.
Un certain nombre de témoins l'ont indiqué au Comité. Pendant la pandémie, les Canadiens voulaient plus de logements pour un certain nombre de raisons, la principale étant probablement que nous avons tous passé plus de temps à la maison, évidemment. Nombre d'entre nous ont travaillé à la maison, nos enfants ont étudié à la maison et nos heures de loisir ont été passées à la maison. Les gens voulaient donc plus d'espace, ce qui a fait augmenter la demande en logements.
La politique monétaire a également contribué à l'augmentation de la demande en logements. La réduction du taux directeur à la valeur plancher et l'émission d'une indication prospective exceptionnelle, qui ont indiqué aux Canadiens qu'ils pouvaient s'attendre à ce que les taux d'intérêt demeurent faibles pour une période considérable, ainsi que l'assouplissement quantitatif ont tous eu pour effet de réduire les taux d'intérêt, y compris les taux hypothécaires. Quand ces taux diminuent, cela encourage les gens à acheter des maisons.
Notre économie était dans un immense trou. Nous avions besoin de ce stimulus pour l'en sortir, et cela a fonctionné. L'assouplissement quantitatif a pris fin en octobre dernier et l'indication prospective exceptionnelle a fait de même en janvier. Hier, nous avons augmenté le taux directeur. Il est temps que la politique monétaire reprenne un cours plus normal, puisque l'économie s'est rétablie.
Permettez-moi d'insister sur le fait qu'il n'existe pas de lien entre l'assouplissement quantitatif et les hypothèques.
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C'est une grande question, alors permettez-moi de fournir quelques pistes de réponse.
Premièrement, la politique monétaire est, par sa nature même, un outil très macro-économique. Nous avons un taux d'inflation pour l'ensemble du pays, l'inflation de l'IPC. C'est notre cible. Nous avons un taux d'intérêt pour l'ensemble du pays. C'est notre instrument, et nous ne pouvons évidemment pas cibler des groupes précis.
L'un des grands coûts de l'inflation, c'est qu'il touche surtout les personnes à faible revenu les plus pauvres. Quand les prix des produits d'épicerie et de l'essence augmentent, ce sont ces personnes qui en pâtissent le plus, et c'est une importante raison pour laquelle on veut maintenir l'inflation à un niveau bas et stable.
Cette pandémie est un excellent exemple. On ne peut pas comprendre la macroéconomie sans examiner la situation de façon plus détaillée, l'expérience des différents Canadiens dans différents secteurs, les hommes, les femmes, les jeunes et les Canadiens racialisés. On doit regarder les différentes expériences pour comprendre la vue d'ensemble.
La chose la plus importante que vous puissiez faire pour créer plus d'égalité au pays est probablement de remettre tout le monde au travail. Si l'on examine les effets de cette pandémie, on s'aperçoit que ce n'est pas seulement le fait que trois millions de personnes se sont retrouvées sans emploi — un chiffre étonnamment élevé —, mais aussi l'incroyable inégalité de la situation. Les jeunes, les travailleurs à faible revenu et les femmes ont été les plus touchés. Avec la reprise de l'économie, la bonne nouvelle est que ces inégalités ont considérablement diminué. En fait, l'emploi chez les jeunes et les femmes est maintenant au‑dessus des niveaux prépandémiques; les travailleurs à faible revenu ont fait du chemin, mais il y a encore place à l'amélioration.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer par soulever quelques incohérences que je vois dans la politique économique des conservateurs. D'un côté, ils semblent croire que les dépenses gouvernementales que nous avons engagées pour protéger notre économie ont créé de l'inflation, et en même temps, ils sont particulièrement préoccupés par l'inflation dans le secteur du logement.
Monsieur le gouverneur, comme vous l'avez très bien dit aujourd'hui, les dépenses n'ont pas d'importance en soi, tout dépend de l'objet des dépenses. Si l'on dépense pour augmenter l'offre de logements, par exemple, on se trouve en fait à réduire la pression inflationniste sur le logement.
J'espère qu'ils y réfléchiront et qu'ils se concentreront là‑dessus: c'est l'objet des dépenses qui est vraiment la clé pour augmenter l'offre dans les domaines sous contrainte.
[Français]
Somme toute, ce qui me préoccupe en ce moment, ce sont vraiment les changements climatiques. Comme nous le savons, et vous l'avez d'ailleurs dit, les changements climatiques vont entraîner des sécheresses, lesquelles vont causer une pression sur l'agriculture, une augmentation des prix des aliments ainsi que des bris dans la chaîne d'approvisionnement.
C'est sûr que les gouvernements utilisent les outils qu'ils ont en ce moment pour faire un virage vert. L'un des meilleurs outils pour aider notre économie à faire la transition vers une économie verte, c'est l'établissement d'un prix sur la pollution. Cela ne fait aucun doute pour les économistes de l'OCDE.
Comment voyez-vous les répercussions des changements climatiques sur l'inflation qui touche le secteur alimentaire? La nourriture est un produit de base pour les Canadiens à faible revenu. C'est donc très important.