Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Kenora.
C'est un honneur de prendre la parole au nom des habitants de Saskatoon-Ouest, mais avant de parler du projet de loi, je tiens à ce que tous les habitants du Canada atlantique sachent que mes pensées et mes prières les accompagnent alors qu'ils se remettent de la terrible tempête de la fin de semaine. C'est une période très difficile: il y a eu des dommages matériels, des blessés et des morts. Je sais que le reste du pays est de tout cœur avec les habitants de cette région et qu'il est prêt à leur offrir tout ce dont ils ont besoin.
Au cours de l'été, j'ai discuté avec bon nombre de mes concitoyens, et ils avaient tous le même message: le coût de la vie commence vraiment à causer du tort. Les aînés ont du mal à joindre les deux bouts avec leur revenu fixe, et tous les Canadiens savent que le coût de l'épicerie a augmenté, du moins ceux qui font l'épicerie. Je parle ici de l'augmentation de près de 11 % du prix de l'épicerie. C'est l'augmentation la plus rapide en 40 ans.
Alors que nous amorçons notre deuxième semaine de la session parlementaire, le gouvernement a-t-il parlé de réduire le coût exorbitant des aliments? Parle-t-il d'annuler ses hausses de taxes sur les salaires, dont celles qu'il prévoit imposer le 1er janvier et qui réduira les salaires de tout le monde, ou encore de la hausse de la taxe sur le carbone prévue le jour du poisson d'avril, puisque le gouvernement compte tripler la taxe sur le carbone? Est-ce de cela que nous débattons? Non, nous sommes en train de débattre d'un projet de loi qui découle d'une entente de coalition conclue de façon cynique entre le NPD et le Parti libéral afin de maintenir ce gouvernement usé au pouvoir.
Ce projet de loi, le projet de loi C‑30, n'est qu'un stratagème élaboré par le NPD et le Parti libéral pour donner suite à un gazouillis. En effet, dans un gazouillis publié en été, le chef du NPD a dit que les libéraux devaient faire telle ou telle chose s'il voulait pouvoir compter sur son appui indéfectible, et le gouvernement a répondu en présentant les projets de loi C‑30 et C‑31. Pour contenter le NPD, près de 5 milliards de dollars seront dépensés et jetés dans le lac, pour reprendre les propos tenus la semaine dernière par le ministre du Tourisme.
Je ne crois pas que le gouvernement devrait jeter de l'argent dans le lac juste pour se maintenir au pouvoir. Les gouvernements sont là pour servir la population qui l'a élu. J'ai donc une bonne nouvelle pour les Canadiens. Notre parti vient d'élire un nouveau chef bien versé en économie. C'est un homme qui sait vraiment comment l'économie fonctionne. Cela fait des années que le député de Carleton nous met en garde contre les dépenses irresponsables et effrénées du gouvernement. Son message était simple. Il nous a prévenus que les dépenses excessives du gouvernement allaient mener à une inflation débridée. Or, devinez quoi? On assiste maintenant à une inflation galopante et incontrôlée. Notre nouveau chef l'avait prédit, et il a un plan rigoureux pour nous sortir de cette situation. En attendant, nous allons continuer de demander des comptes au premier ministre, et nous allons redoubler d'efforts pour encourager le gouvernement à adopter des politiques raisonnables.
Parlons du projet de loi C-30 et des répercussions financières pour le Trésor, l'économie et, ce qui importe le plus, le contribuable ordinaire. Le gouvernement affirme que, grâce à la mesure limitée et ponctuelle consistant à doubler le remboursement de la TPS, une famille moyenne recevrait 467 $. D'une part, qui se plaindra que le gouvernement veut lui remettre de l'argent? Certes, il s'agit d'un répit qui arrive à point nommé en période difficile, mais il s'agit d'une solution de fortune, à court terme, qui ne s'attaque pas aux racines du problème. Si on ne règle pas le problème principal, d'autres solutions de fortune seront proposées. En fait, c'est déjà le cas. Le gouvernement dit qu'il s'agit d'un paiement ponctuel, tout en admettant ouvertement que ce n'est que le début d'un programme de dépenses gouvernementales de plus grande envergure. Le projet de loi C-31 prévoit, par exemple, d'autres injections d'argent qui alimenteront l'inflation. Cela n'est que le début d'un programme de dépenses plus vaste que le ministre de la Santé ne peut même pas quantifier à l'heure qu'il est.
Voici donc une bonne occasion de prendre un instant pour fournir au gouvernement certains renseignements qu'il ne comprend peut-être pas. Voyez-vous, j'ai fait des études en économie, comme beaucoup de mes collègues conservateurs. Comme moi, bon nombre des députés conservateurs ont dirigé une entreprise et créé des emplois avant d'être élus dans cette illustre enceinte. Je me suis appuyé sur de solides principes économiques pour bâtir une entreprise prospère et gérer mon ménage avec l'aide de mon épouse. Tous les deux, nous avons compris certains principes économiques de base et les avons appliqués de manière fructueuse. Nous ne sommes pas nécessairement plus intelligents que les autres Canadiens. En fait, je suis prêt à affirmer que la plupart des Canadiens comprennent ces principes économiques de base et les appliquent dans la gestion de leur propre ménage.
Voyons certains de ces principes de base. D'abord, l'argent dont nous disposons est limité. Il n'est pas infini. Dans notre jardin, il n'y a pas d'arbre magique où pousse de l'argent que nous pourrions aller cueillir au besoin. Non. Nous sommes forcés de faire des choix difficiles. Nous disposons d'une quantité limitée d'argent, et les possibilités de le dépenser sont illimitées. Nous devons donc nous asseoir ensemble, peser le pour et le contre des différentes options et faire un choix. Il arrive que ce choix soit difficile, surtout en ce moment. Des familles se retrouvent coincées entre la flambée des prix des denrées alimentaires et la taxe sur le carbone qui fait grimper leur facture de chauffage. De tels choix sont difficiles, mais les Canadiens sont créatifs. Les familles trouvent des moyens d'économiser à certains endroits pour pouvoir dépenser ailleurs. Voilà le premier principe: l'argent dont nous disposons est limité.
Le principe suivant veut qu'emprunter de l'argent, ce soit comme jouer avec le feu. Il faut y aller avec beaucoup de précaution et de façon contrôlée. Bien entendu, il faut parfois emprunter de l'argent, pour acheter une maison, par exemple, mais le remboursement du prêt peut devenir un lourd fardeau financier, surtout lorsque les taux d'intérêt commencent à grimper.
C'est pourquoi la plupart des familles comprennent que les emprunts devraient être temporaires et que, lorsque des prêts sont remboursés, elles sont enchantées et se sentent merveilleusement libres. C'est là le deuxième principe: emprunter avec prudence. Comment cela s'applique‑t‑il au gouvernement? Si le gouvernement avait appliqué ces deux principes simples, cela aurait réduit le fardeau fiscal et la dette. Cela aurait permis aux Canadiens de garder plus d’argent dans leurs poches et de dépenser à leur guise.
Je veux aussi parler d'un troisième principe fort important. Il s'agit d'un principe général que les gouvernements doivent vraiment comprendre et appliquer: c'est la loi de l'offre et de la demande. La meilleure façon de l'expliquer, c'est en donnant un exemple. Si les consommateurs ont 10 $ et que le magasin vend 10 miches de pain, les consommateurs paieront 1 $ pour chaque miche. Cependant, si le gouvernement leur donne soudainement 10 $ de plus, mais que la quantité de pain n'augmente pas, les gens paieront désormais 2 $ pour chaque miche. C'est cela l'inflation. Le prix du pain passe de 1 $ à 2 $. C'est exactement ce qui est en train de se passer dans notre pays.
En offrant aux Canadiens une série de mesures d'aide d'une valeur de 500 milliards de dollars au cours des deux dernières années, le gouvernement a augmenté de façon spectaculaire le montant d'argent en circulation. Cet argent supplémentaire a fait augmenter le prix de tous les biens à la consommation. Cela a également fait augmenter notre dette nationale, donnant lieu à une hausse des intérêts à payer, une obligation avec laquelle nos petits-enfants devront composer bien longtemps après que nous ne serons plus ici. Cela revient à la célèbre déclaration du premier ministre comme quoi il ne réfléchit pas vraiment à la politique économique. Ce principe pourtant simple est exactement ce à quoi il n'a pas réfléchi, et parce qu'il n'a pas réfléchi, nous nous retrouvons aujourd'hui dans ce bourbier.
Je rappelle à tous que le chef conservateur comprend ces principes et est déterminé à diriger le gouvernement en les respectant. À quoi ressemblerait la situation à l'heure actuelle si les conservateurs étaient au pouvoir? Si par exemple nous avions un premier ministre conservateur et que nous estimions que le gouvernement devrait alléger le fardeau de la TPS pour les Canadiens, comme il est proposé dans le projet de loi C‑30. Comment nous y prendrions-nous?
Premièrement, nous comprendrions que l'argent n'est pas une ressource renouvelable et qu'on ne peut pas la faire pousser dans les arbres, comme par magie, pour mettre en œuvre ce projet de loi. Nous chargerions donc le gouvernement de trouver des économies ailleurs pour payer ce nouveau programme. Nous reconnaîtrions que pour chaque dollar dépensé, il faut économiser un dollar ailleurs, exactement comme le font les Canadiens lorsqu'ils gèrent les finances de leur ménage au quotidien. Si le gouvernement agissait ainsi, l'inflation diminuerait rapidement et les taxes aussi. Voilà comment les conservateurs gouverneraient.
Je reviens sur les prix exorbitants et l'inflation généralisée que nous observons jour après jour. Il y a une épicerie située à quelques pâtés de maisons de mon bureau de circonscription, sur la 22e rue. Les gens qui y font leurs emplettes savent que je m'y installe parfois la fin de semaine pour serrer la main des citoyens de ma circonscription, Saskatoon‑Ouest, leur remettre des sacs réutilisables et discuter avec eux.
J'y fais aussi mes courses avec ma femme, Cheryl. Cheryl et moi avons vu notre facture d'épicerie augmenter chaque mois. Qu'il s'agisse de ce que nous mettons dans nos salades, comme de la laitue et des tomates, ou encore de la viande, des pommes de terre, des plats d'accompagnement, des légumes, du pain, du lait, du café, des boissons gazeuses ou des croustilles, tout a augmenté, et les portions des produits préemballés diminuent. Je ne parle pas que de petites augmentations. Comparons le prix de la viande aujourd'hui à celui d'il y a deux ans. Il a presque doublé. C'est une inflation de 100 %.
Autrefois, on pouvait acheter un paquet de cinq blancs de poulet pour 10 $. Maintenant, nous n'en avons que trois pour le même prix. On a réduit la taille des portions pour masquer l'augmentation des prix. J'étais chez Costco en fin de semaine et j'y ai acheté quatre paquets de bacon, qui coûtaient auparavant 20 $, mais qui coûtent aujourd'hui 30 $. Cela représente une augmentation de 50 %.
Est-ce que c'est attribuable à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, comme tentent de nous le faire croire les libéraux? Quelle est la quantité de bœuf, de poulet, de laitue, de croustilles, de riz, de café et de lait que nous importons d'Ukraine? C'est probablement zéro. La majeure partie de ces produits sont cultivés et récoltés ici même, au Canada. Ce sont les politiques intérieures du gouvernement fédéral, comme l'impression effrénée de billets depuis deux ans, qui ont poussé le Canada vers une période d'inflation. Ce sont les politiques intérieures comme celles de la Banque du Canada, qui a soutenu le gouvernement fédéral en se portant garante de la dette massive qu'il a engendrée, au lieu de jouer le rôle qui lui incombe, soit de limiter l'inflation. Ce sont les politiques intérieures comme la taxe sur le carbone et l'imposition d'une réduction de l'utilisation d'engrais qui nuisent aux agriculteurs canadiens et qui provoquent une explosion du prix des aliments. Ce sont les politiques intérieures comme l'adoption forcée de mesures législatives ultracoûteuses par la Chambre des communes dans le seul but de maintenir en vie le mariage de convenance intervenu entre les libéraux et le NPD qui sont en cause.
En terminant, je voudrais parler de responsabilité. Qui assumera la responsabilité des 5 milliards de dollars que le gouvernement jette par la fenêtre dans le seul but d'apaiser une crise que le chef du NPD a faite sur Twitter? Je sais que ce ne seront ni les libéraux ni les néo-démocrates parce qu'ils forcent l'adoption de projets de loi au Parlement et qu'ils s'en félicitent, comme d'habitude. Ce seront plutôt les gens de Saskatoon‑Ouest, qui devront subir l'inflation galopante, la hausse du fardeau fiscal et la réduction des prestations gouvernementales. Malheureusement, cela me fait penser à la célèbre déclaration de Rodney Dangerfield, qui avait affirmé que personne ne le respecte; hélas, personne au gouvernement libéral ne respecte les Canadiens non plus.