Je dois vous avertir tous que certaines des images sont très crues, alors ne les regardez pas si vous n'avez pas l'estomac pour cela.
Au cours de cette attaque, plus de 27 manifestants chrétiens pacifiques ont été tués et plus de 300 blessés. Certains des blessés ne pouvaient pas aller dans un autre hôpital parce que les hôpitaux de la région les refusaient, à l'exception d'un seul, l'hôpital copte. Voilà la vérité et la réalité. Ensuite, la police a attaqué l'hôpital copte et a arrêté certains des blessés dans l'hôpital même. Ce n'est là qu'une des attaques majeures.
Pour marquer le 40e jour anniversaire du massacre de Maspero, les chrétiens ont de nouveau défilé dans une manifestation pacifique. Ils ont été de nouveau attaqués à Shoubra et au Caire. C'était le 40e jour anniversaire de l'attaque de Maspero.
Le 16 octobre 2011, après l'attaque de Maspero, un étudiant de 17 ans nommé Ayman Nabil Labib portait une croix. Son professeur lui a demandé de retirer la croix. Lorsqu'il a refusé, le professeur et d'autres étudiants s'en sont pris à lui. Ils l'ont battu à mort. Cela est arrivé également après l'attaque de Maspero, le 16 octobre.
Vous trouverez la relation de ces incidents dans notre rapport sur l'Égypte, qui vous sera remis, et je suis sûr qu'il est actuellement en cours de traduction en français.
Lorsque nous parlons de l'Irak et de la situation en Irak, je m'y suis rendu il y a deux mois. J'ai été à Baghdad. J'étais accompagné par un député, M. John Weston, de Vancouver. Ma délégation comprenait également le sénateur Don Meredith, et j'étais accompagné par M. Robiah Elias de la communauté irakienne, et de Martin Himel, journaliste canadien.
Il y a deux mois, je me suis donc rendu dans la capitale irakienne et y ai rencontré des hauts responsables de l'Irak, tels que le vice-premier ministre, le vice-président de l'Irak, le président du Parlement irakien, le ministre irakien des droits de la personne. Je dirais que s'il existe dans un pays un ministre des droits de la personne, cela signifie qu'il n'y a pas de droits de la personne du tout, et qu'ils utilisent le ministre plus ou moins comme paravent. Nous avons également rencontré le ministre de l'Environnement de l'Irak.
Lorsque nous parlons de la minorité en Irak, commençons par les chrétiens. Plus de la moitié de la communauté chrétienne d'Irak a été contrainte à l'exode ou a été tuée. Nous voyons là le début d'un génocide. Ce n'est pas simplement du nettoyage ethnique ordinaire, c'est le début d'un génocide en Irak.
Nous avons visité l'une des églises, Notre Dame du Salut. À titre d'exemple, en octobre dernier, cinq terroristes ont fait irruption dans l'église Notre Dame du Salut. Ils ont attaqué l'église et tué plus de 45 fidèles, dont le prêtre.
Monsieur le président, j'ai ici quelques-unes des balles qui ont été retirées de l'église et du corps des victimes. Certaines ont encore sur elles le sang des innocents.
Mesdames et messieurs, pendant quatre heures, les terroristes ont massacré les chrétiens sans aucune intervention de la police irakienne — quatre longues heures. Ensuite, lorsque la police irakienne a pénétré dans l'église, elle n'a rien fait pour aider les gens. Les policiers ont immédiatement commencé à voler l'argent et l'or des victimes, au lieu de les aider. Cela est arrivé en Irak, en octobre dernier.
Il n'y a pas que les chrétiens d'Irak qui souffrent de persécution, il y a également les sabéens et les mandéens. Plus de 90 p. 100 des sabéens et des mandéens ont été tués en Irak. La population des sabéens et des mandéens en Irak était d'environ 50 000 à 60 000 en 2003. En 2010, leur nombre n'était plus qu'entre 3 500 et 7 000.
À côté d'eux, les yézidis sont également persécutés en Irak. Bien sûr, la communauté Baha'i en Irak et en Égypte compte un total de 2 000 membres dans chaque pays. Leur dilemme est qu'ils sont persécutés. Ils n'ont pas de carte d'identité, et ils ne sont donc pas reconnus par leur gouvernement en Égypte ou en Irak. Cela signifie qu'ils ne peuvent pas se marier. Ils ne peuvent pas divorcer. Ils ne peuvent enterrer leurs morts. Ils ne peuvent acheter des biens immobiliers. Et voilà la situation à laquelle nous sommes confrontés.
La solution... Nous pouvons lire le rapport rédigé par One Free World International. Je rappelle que nous avons deux rapports, l'un sur l'Égypte et l'autre sur l'Irak, tous deux en anglais. Ils ont été envoyés à la greffière. Je crois que certaines parties sont encore en cours de traduction. Si vous souhaitez ces copies en anglais, j'en ai avec moi. Je suppose qu'ils sont en cours de traduction en français.
Ce dilemme comporte de nombreuses solutions, notamment confronter ces gouvernements sur la scène internationale, soutenir les réfugiés et ouvrir les portes de l'immigration canadienne pour accueillir les réfugiés des camps, et encourager sur le terrain, en Irak et en Égypte, les programmes qui protègent les droits des femmes et des minorités. Mais la recommandation sur laquelle j'insisterais le plus à l'heure actuelle, c'est de rendre notre aide et notre commerce international conditionnels à l'amélioration des droits de la personne dans ces pays. Je ne dis pas qu'il faut les supprimer, je dis qu'il faut lier l'aide et les échanges commerciaux à l'amélioration de la situation des droits de la personne dans ces pays. J'entends par-là que si un pays ne respecte pas les droits des minorités ou des femmes, nous pouvons utiliser l'aide et les échanges internationaux et soit les augmenter soit les diminuer, selon la mesure dans laquelle ces droits sont respectés.
Par exemple, les échanges commerciaux entre le Canada et l'Irak se chiffrent à plus de 2 milliards de dollars — plus de 2 milliards. Entre 2003 et 2010, le gouvernement canadien a octroyé pour 300 millions de dollars d'aide à l'Irak. Je n'ai aucune donnée sur l'usage qui a été fait de ces 300 millions de dollars. Je suis allé voir sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères, j'ai essayé partout. Je ne sais pas comment ces 300 millions de dollars ont été dépensés en Irak.
Même en Égypte, l'aide à l'Égypte tourne autour de 18 millions de dollars et les échanges commerciaux entre le Canada et l'Égypte atteignent plus de 900 millions de dollars. Je n'ai, là non plus, aucune donnée sur ce qu'il est advenu des 18 millions de dollars.
Lawrence Cannon était anciennement notre ministre des Affaires étrangères. Il s'est rendu en Égypte et a dit que le Canada voulait donner 11 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour encourager la révolution en Égypte. Sauf tout mon respect, je ne vois pas comment il peut encourager un gouvernement qui massacre des innocents.
L'année a été celle où, pour la première fois, le gouvernement égyptien a attaqué directement les chrétiens, de front. Habituellement, il utilise pour cela des groupes extrémistes. Il se cache derrière des groupes extrémistes. Mais, pour la première fois, l'armée égyptienne a attaqué la communauté chrétienne de front, simplement parce qu'elle a manifesté pacifiquement.
Nous devons aujourd'hui relier notre aide et notre commerce international à l'amélioration de la situation des droits de la personne dans ces pays. Cela amènera des progrès, car ces gouvernements veulent l'argent. Je ne suis pas partisan de donner un chèque en blanc à quelque gouvernement que ce soit. Sauf tout mon respect, il s'agit là de l'argent des Canadiens. Ce n'est pas l'argent du gouvernement canadien, c'est l'argent des Canadiens. Je ne pense pas qu'il faille leur donner cette aide ni autoriser ces échanges commerciaux tant que nous ne verrons pas d'amélioration sur le plan des droits de la personne, et ce devrait être la condition.
Pour conclure, je vous remercie de l'invitation. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Monsieur le président, si vous pouviez m'accorder deux minutes à la fin de la séance, je vous en serais reconnaissant. Merci.