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HERI Rapport du Comité

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CHAPITRE CINQ : ACCÈS AUX BIBLIOTHÈQUES ET CONSERVATION DE CELLES-CI

 

Dans son témoignage devant le Comité, M. Roch Carrier, auteur canadien de renom et administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada, décrit le réseau canadien de quelque 22 000 bibliothèques comme un lieu de découvertes, capable de changer la vie des gens et de leur faire découvrir leur vocation :

Si un jour je n'avais pas [...] ouvert un livre, je serais [...] en train de couper des arbres, comme tous mes bons amis de l'époque. Le livre a changé ma vie. Quand je vais dans une bibliothèque et que je vois la bibliothécaire donner un livre à un enfant, je me demande si elle est en train de changer la vie de cet enfant117.

Dans cet ordre d'idées, M. Carrier implore les membres du Comité d'étudier de près le rôle que les bibliothèques jouent dans l'« écologie » de l'industrie du livre au Canada :

Nous ne pouvons pas parler de la question globale du livre sans inclure [...] ce réseau extraordinaire de bibliothèques qui font un travail remarquable dans la promotion du livre, la promotion de la lecture et la diffusion de l'information118.

La Canadian Library Association a tenu à rappeler au Comité que « les bibliothèques publiques sont les institutions culturelles les plus utilisées dans beaucoup de localités canadiennes »119. Et Mme Carole David, de l'Union des écrivaines et écrivains québécois, a fait valoir que les bibliothèques canadiennes sont essentielles à plusieurs égards :

D'abord, elles doivent former [...] et éduquer les lecteurs. Leur présence est aussi primordiale en tant que prescripteurs. Elles doivent conseiller les usagers et les amener vers une lecture qui dépasse les best-sellers120.

Reprenant plusieurs de ces idées, M. Claude Primeau du Canadian Publishers' Council a insisté sur le fait que ses collègues éditeurs veulent que « le milieu des bibliothèques publiques soit un milieu dynamique » et qu'elles « constituent le centre d'information moderne dans chaque collectivité »121. Il précise sa pensée :

Nous avons besoin au Canada de bibliothèques scolaires qui achètent beaucoup de livres. [...] Je me souviens de l'époque où les bibliothèques scolaires et publiques m'appelaient en novembre pour me dire : « Avez-vous des livres? Nous devons dépenser notre budget. » Cette époque est révolue, bien sûr. Il faut maintenant racler les fonds de tiroirs. [...] Il faut demander aux enfants d'aller vendre des barres de chocolat. Cette situation n'est pas très bonne pour nos enfants, ni pour mes petits-enfants122.

Ces citations rappellent l'importance de chacun des chaînons dans l'industrie du livre. Le présent chapitre examine certaines des préoccupations en matière de conservation et d'accès exprimées par des témoins qui œuvrent dans ces domaines.

A. COMPTE DE LIVRES

Fait surprenant, nous ne savons pas exactement combien de bibliothèques, publiques, scolaires ou institutionnelles il y a au Canada. M. Roch Carrier explique que les statistiques disponibles sont « assez peu fiables ». M. Louis Cabral de l'Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED) partage ce point de vue, ajoutant que les « bibliothèques sont en quête d'indicateurs valables pour leur permettre de mesurer leur impact sur la vie culturelle, scientifique, voire économique au pays »123.

Mme Vicki Whitmell de la Canadian Library Association a informé le Comité qu'environ 19 millions de Canadiens -- soit six Canadiens sur dix-- ont une carte de bibliothèque et font en moyenne 276 millions d'emprunts par année. Elle a estimé qu'en 1996, les dépenses totales des bibliothèques canadiennes se situaient entre 2 et 4 milliards de dollars, dont quelque 320 millions ont été consacrés à l'enrichissement des collections124.

Récemment, la Canadian Library Association a tenté de mettre au point un système de collecte de statistiques sûres et à jour sur les bibliothèques. En partenariat avec l'ASTED (son pendant québécois), la Bibliothèque nationale du Canada, l'Association of Canadian Publishers et le ministère du Patrimoine canadien, elle a étudié les tendances d'achat des grandes bibliothèques publiques au Canada. L'étude montre que 33 grandes bibliothèques urbaines ont acheté plus de 12 000 exemplaires de cent ouvrages canadiens parus en 1996 et 1997. Pour Mme Whitmell, cet exemple illustre bien la nécessité d'une coopération accrue en matière de statistique et de recherche :

Cette étude est un excellent exemple de la façon dont la recherche [...] soutenue par les bibliothèques publiques et financée en partie par Patrimoine canadien peut [...] montrer ce qui se passe réellement dans le monde de l'édition. La CLA exhorte Patrimoine canadien à faire davantage pour promouvoir et financer la recherche sur l'édition et la diffusion du livre ainsi que sur la lecture au Canada125.

Les responsables de Statistique Canada abondent dans le même sens. Dans leur témoignage devant le Comité, ils se disent prêts à travailler avec des partenaires pour harmoniser divers aspects de la collecte des données. C'est pourquoi,

Recommandation 5.1

Le Comité recommande qu'un an après la présentation du rapport, le ministère du Patrimoine canadien mette au point et finance un ensemble d'outils pour mesurer les activités des bibliothèques, sous forme de statistiques sûres et à jour sur leur financement et leurs dépenses ainsi que sur leur fréquentation par les Canadiens, y compris ceux dont l'accès à l'imprimé est limité. Ces outils devraient être mis au point avec l'aide des bibliothèques, du monde de l'édition et des universités, ainsi qu'avec la contribution de Statistique Canada.

B. CONSERVATION DU PATRIMOINE LITTÉRAIRE CANADIEN

Un côté unique de la bibliothèque publique est son rôle de porte ouverte sur la production littéraire du passé. Les bibliothèques donnent aux Canadiens un accès permanent à leur patrimoine littéraire. Le conservation de matériaux fragiles impose toutefois des contraintes en termes de techniques et d'espace, du fait que les collections s'enrichissent constamment. Pour la Bibliothèque nationale du Canada, il devient de plus en plus difficile de maintenir le même niveau d'accès, surtout depuis que la collection nationale s'accroît au rythme de 500 000 articles par année, soit une augmentation de 4 % de l'espace. Comme M. Carrier le fait observer :

Malgré toutes les rumeurs voulant que l'imprimé soit remplacé par l'électronique [...], nos statistiques nous disent que le nombre de publications augmente. À un point tel que les nouveaux articles que nous recevons demeurent dans des boîtes, car nous manquons de rayonnages pour les mettre à la disposition du public. [...] Cette crise n'a pas encore été perçue comme un problème dans les lieux de pouvoir et de décision126.

M. Roch Carrier a mentionné un autre sujet de préoccupation :

En tant que responsable de la Bibliothèque nationale, je dois reconnaître franchement que sur certains points je n'ai pas les outils pour remplir notre mandat de conserver le patrimoine de l'édition du Canada. Un trésor national comme de vieux journaux canadiens, par exemple, est conservé dans des conditions épouvantables dans un secteur industriel d'Ottawa, où de fortes ampoules nues pendent du plafond, à quelques pieds de papiers secs et fragiles [...] C'est une catastrophe annoncée127.

 

Recommandation 5.2

Le Comité recommande qu'en collaboration avec l'administrateur général de la Bibliothèque nationale et des archives nationales, le ministère du Patrimoine canadien engage sans tarder une réflexion sur l'examen des besoins d'espace et de conservation à long terme, à la fois des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale.

C. ACCÈS AU PATRIMOINE LITTÉRAIRE DU CANADA

Bien que sa collection de trésors littéraires couvre plusieurs siècles, la Bibliothèque nationale du Canada est relativement jeune. Fondée en 1953 par la Loi sur la Bibliothèque nationale, elle est chargée d'acquérir, de conserver et de rendre accessible le patrimoine littéraire du Canada. En moins de cinquante ans, la Bibliothèque a acquis plus de 18 millions d'articles -- ouvrages, manuscrits littéraires, journaux, enregistrements sonores. La Loi sur le dépôt légal, adoptée la même année, garantit à la Bibliothèque le droit d'acquérir des documents contemporains. La Loi oblige les éditeurs canadiens à fournir à la bibliothèque des exemplaires de tout ce qu'ils publient. Pour ce qui est des documents écrits et publiés avant 1953, et pour les documents canadiens publiés à l'extérieur du pays, la bibliothèque a dû se les procurer dans le commerce ou les a obtenus grâce à la générosité de mécènes128.

Dans son témoignage devant le Comité, M. Roch Carrier, administrateur général de la Bibliothèque nationale, a insisté sur deux points : poursuivre les acquisitions et élargir l'accès à sa collection. Dans le premier cas -- comme il a été noté dans la première partie --, cela exige de l'espace; dans le second, cela appelle l'intervention du gouvernement.

En 1955, la bibliothèque lançait AMICUS (« ami » en latin), son système de gestion bibliographique. AMICUS est une base de données consignant les documents d'environ un millier de bibliothèques canadiennes, dont la Bibliothèque nationale. Les bibliothécaires partout au pays utilisent cette base de données pour cataloguer leurs propres collections. Grâce à AMICUS, les chercheurs et les bibliothécaires ont accès à des documents canadiens rares, peu importe où ils se trouvent. Et par le biais du système de prêts entre bibliothèques de la Bibliothèque nationale, ils peuvent emprunter ces documents par l'entremise de leur bibliothèque, où qu'ils habitent au Canada.

Depuis 1999, AMICUS est consultable en direct, mais ce n'est pas gratuit129. Nombreux sont les bibliothécaires et usagers qui ont demandé que le service soit gratuit, mais comme l'a expliqué l'administrateur général, la politique de recouvrement des coûts du Conseil du Trésor y fait obstacle. Ainsi :

Comme ce service est payant, de nombreuses bibliothèques un peu partout au pays n'ont pas accès à cette riche source d'informations canadiennes et doivent faire leurs recherches dans les catalogues de la bibliothèque du Congrès ou de la British Library, où c'est gratuit. Mais cela veut dire qu'une large part de la production de leurs compatriotes leur échappe130.

Un membre du Comité a posé à l'administrateur général cette question : « Combien en coûterait-il pour que ce système soit accessible ici au Canada, de manière à ce que les Canadiens n'aient pas à aller outre-frontière131? » Dans une lettre au Comité, M. Carrier estime qu'il en coûterait 600 000 $ pour rendre ce service accessible gratuitement à tous les usagers au cours des trois prochaines années. Et il ajoute :

Et comme nous habitons un village planétaire, l'accès gratuit à AMICUS donnerait au Canada une voix dans le marché de l'information, américain à 95 %. En tant que Canadiens, et fiers de l'être, nous croyons que l'« expérience canadienne » pourrait être utile aux autres132.

Le Comité partage ce point de vue et recommande l'action suivante :

Recommandation 5.3

Que le gouvernement du Canada mette à la disposition de la Bibliothèque nationale du Canada des crédits supplémentaires à compter de l'année financière 2000-2001, afin qu'elle puisse fournir son service AMICUS gratuitement.

D. LES ACHATS DES BIBLIOTHÈQUES : OÙ ET COMMENT

En 1998, les grandes bibliothèques publiques du Canada ont dépensé environ 66 millions de dollars en nouveautés, dont 44 millions au Canada133. Cela représente en moyenne 3,68 $ par habitant pour les populations servies par ces bibliothèques134,135.

Avec un tel pouvoir d'achat, il n'est pas étonnant que des témoins aient suggéré des façons pour les bibliothèques de dépenser leur budget. M. Charles Burchell, libraire indépendant représentant l'Atlantic Provinces Booksellers Association, estime que les bibliothèques devraient s'approvisionner auprès de librairies comme la sienne. Il explique :

Mettez en place un programme qui force les bibliothèques et les institutions publiques à acheter leurs livres de librairies agréées dans leur région et au véritable prix de détail conseillé. Comme vous le savez, le Québec l'a déjà fait et je suis convaincu que c'est une des choses qui ont permis aux libraires indépendants de tenir le coup136.

La loi provinciale évoquée par M. Burchell est la Loi 51. Cette loi québécoise réglemente la façon dont les bibliothèques et écoles doivent s'approvisionner en livres. Par exemple, les éditeurs et distributeurs de propriété québécoise doivent accorder aux librairies québécoises agréées -- qui doivent aussi être de propriété québécoise à 100 % -- des remises de 40 % sur la plupart des articles, et de 30 % sur d'autres. Les écoles et bibliothèques achètent leurs livres au prix courant des librairies agréées dans leur région. En retour, les éditeurs reçoivent des subventions pour maintenir leurs coûts le plus bas possible. Les librairies doivent respecter des critères de qualité de service et de nature des stocks pour être agréées, et les écoles et bibliothèques peuvent demander des subventions pour couvrir les coûts des livres publiés au Québec137.

Dans son mémoire au Comité, M. Louis Cabral, directeur général de l'Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation, croit que le modèle québécois amène les librairies indépendantes à fournir de nouveaux services aux bibliothèques spécialisées.

Bien que cette loi ne soit pas parfaite, elle a permis aux bibliothèques d'établir des liens privilégiés avec les librairies agréées dans leurs régions et de cultiver des relations professionnelles qui s'avèrent profitables aux bibliothèques. Sans compter que cette loi a favorisé la consolidation du marché du livre en région et valorisé les fonds de littérature québécoise138.

La Canadian Library Association a soulevé des objections à l'idée de demander aux bibliothèques de renoncer à s'approvisionner auprès de grossistes spécialisés au profit des librairies régionales. Dans des informations complémentaires fournies au Comité, l'Association explique :

Les bibliothèques publiques ont établi des relations étroites avec les grossistes, dont toute une gamme de services complémentaires, comme le catalogage, le prétraitement et les plans anticipés de publication. Détourner systématiquement les commandes des grossistes vers les librairies empêcherait les bibliothèques de profiter de ces services complémentaires qui se sont établis au fil des années [...] et placerait les grossistes dans une position financière difficile.

En outre,

Les bibliothèques publiques recherchent toute une gamme de titres, qui souvent ne se trouvent pas dans les librairies ordinaires, et qu'elles auraient du mal à trouver. Exiger qu'elles s'approvisionnent chez les libraires se traduirait par des collections moins complètes du fait de commandes non exécutées139.

Le prix de chaque livre est une considération importante pour les bibliothèques. Les remises de gros et de détail et les ristournes pour grosses quantités peuvent faire baisser le prix d'un ouvrage de quelque 40 % selon l'importance de la commande. Comme la Canadian Library Association l'explique :

Il y a autre chose à prendre en considération : la question d'un prix unique pour les livres. C'est une question qui se pose depuis longtemps. En France, le prix unique existe. En Grande-Bretagne, ce n'est plus le cas, ni aux États-Unis. Il y a des leçons à tirer de ce qui se passe ailleurs. Si l'on adoptait le prix unique, est-ce que cela protégerait les auteurs et les petits libraires140?

M. Marcel Ouellette, représentant les éditeurs canadiens-français à l'extérieur du Québec, voit toute forme de prix unique comme désavantageuse pour l'ensemble de l'édition au Canada. Voici son argument :

[...] la question du prix unique [...] représente une possibilité réelle au Québec et qui aurait pour nous une incidence extrêmement importante. [...] Ce principe aurait également une extrême importance pour les éditeurs anglophones du Québec qui [...] auraient beaucoup de difficulté à harmoniser leurs pratiques au Québec et à l'extérieur du Québec141.

Dans une lettre adressée au Comité, M. Michael R. Pearce, vice-doyen de la Richard Ivey School of Business de l'Université Western Ontario, a fait une observation ayant un rapport direct avec la question du prix unique. Il a écrit :

Aucun secteur de l'économie canadienne n'est plus sensible aux forces de la concurrence que le commerce de détail. Créer et maintenir un « avantage concurrentiel durable » est une belle formule pour les consultants et les universitaires, mais c'est quasi inapplicable pour les détaillants, où les clients se gagnent une vente à la fois et où les compétiteurs sont nombreux à offrir le même produit. Seuls les fonceurs qui ont les reins solides survivent142.

Cela étant, le Comité peut comprendre l'importance de garder les dépenses publiques à l'intérieur des frontières canadiennes. Comme le dit Mme Anne Wedler de l'Inside Story Bookstore à Ottawa : « Les fonds public devraient être dépensés au pays. [...] Cet argent devrait demeurer dans les villes et localités afin de renforcer l'économie locale »143. C'est pourquoi :

Recommandation 5.4

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada, conjointement avec les provinces et en concertation avec les bibliothèques, les éditeurs, les grossistes et les libraires canadiens, offre aux bibliothèques du pays des incitations à s'approvisionner davantage auprès de fournisseurs canadiens.

E. LES ENFANTS ET LA LECTURE

Nombreux sont les témoins entendus par le Comité qui ont insisté sur l'importance d'initier les enfants aux livres en général, et aux livres canadiens en particulier. M. Carrier notamment a déclaré :

Quand mes enfants grandissaient, ils lisaient des livres importés d'ailleurs. Jamais il n'y avait un petit Canadien qui en était le héros; les héros étaient toujours de petits étrangers. Il faut être ouvert sur le monde, mais il faut aussi savoir ce qu'on est. Maintenant, la littérature canadienne est une littérature internationale, qui est lue partout. [...] Pourquoi ? Parce qu'on a eu une politique visionnaire, une politique qui prenait soin de l'écologie de tout le système du livre144.

Dans son mémoire au Comité, l'Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED) propose que le Comité permanent « envisage sérieusement de recommander au gouvernement du Canada de réaliser une politique nationale de la lecture ». Du même coup, en recommandant des mesures pour développer les compétences en lecture, la politique pourrait répondre aux préoccupations des éditeurs et des détaillants. Il s'agirait « d'encourager des initiatives d'alphabétisation et aussi des actions susceptibles d'accroître le public de lecteurs au Canada »145. Voici la recommandation :

Nous souhaiterions que le Comité permanent du patrimoine canadien retienne l'idée de faire part au gouvernement des attentes spécifiques en matière d'élaboration d'une politique de la lecture afin de favoriser l'accès au livre et d'encourager des initiatives d'alphabétisation et des actions susceptibles d'accroître le public de lecteurs au Canada146.

Une politique globale de la lecture permettrait de s'attaquer à cet enjeu important qu'est l'alphabétisation au Canada147. De fait, comme le note M. Carrier avec à-propos, les questions de concurrence dans le commerce de détail et la distribution ne sont plus « tellement pertinentes si nous ne réglons pas le problème des nombreux Canadiens qui ne savent pas lire, [sans parler] de la simple capacité d'acheter, que ce soit dans les grandes ou les petites librairies »148. Dès lors,

Recommandation 5.5

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada, en consultation avec le Secrétariat national à l'alphabétisation, les provinces, les écrivains, les éditeurs, les libraires, les bibliothécaires, les enseignants et le grand public, maintienne et renforce son soutien aux programmes d'alphabétisation, y compris les programmes destinés aux Canadiens dont l'accès à l'imprimé est limité.

 


117 M. Roch Carrier, administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada, le 2 mars 2000.

118 Ibid.

119 Mme Vicki Whitmell, directrice exécutive, Canadian Library Association, le 21 mars 2000.

120 Mme Carole David, écrivaine et professeure, Union des écrivaines et écrivains québécois, le 21 mars 2000.

121 Défis, possibilités et technologie dans la distribution du livre au Canada, mémoire du Canadian Publishers' Council, le 2 mars 2000, p. 3.

122 M. Claude Primeau, président-directeur général, HarperCollins Canada Limited, président sortant du Canadian Book Publishers' Council, le 2 mars 2000.

123 M. Louis Cabral, directeur général, Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation, le 21 mars 2000.

124 Bien que ces données proviennent du Programme de statistiques de base des bibliothèques canadiennes, de Statistique Canada, il ne s'agit que d'approximations, problème que Statistique Canada reconnaît d'ailleurs. Aussi Statistique Canada estime-t-il que « de meilleures informations sur des indicateurs comme les abonnés, les visites en personne et l'accès à l'information électronique » donneraient une meilleure idée du réseau des bibliothèques au Canada.

125 Mme Vicki Whitmell, directrice exécutive, Canadian Library Association, le 21 mars 2000.

126 M. Roch Carrier, administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada, réponses à des questions complémentaires des membres du Comité, le 2 mars 2000.

127 Ibid.

128 En 1997, par exemple, l'industriel et bibliophile montréalais Jacob M. Lowy donnait sa collection de documents rares judaïques et hébraïques, qu'il avait mis 50 ans à accumuler. Elle se trouve dans une pièce à part à la Bibliothèque, où les chercheurs peuvent la consulter. Les Amis de la Bibliothèque nationale du Canada, un groupe de bénévoles fondé en 1981, organise des activités de collecte de fonds pour permettre l'achat de documents canadiens rares, qui remontent avant le règlement canadien sur le dépôt légal.

129 Séance de formation, 125 $; documentation, 40 $; ouverture d'un compte, 40 $; entre 55 et 70 cents par recherche individuelle; plus des frais minimums de 40 $ (le barème des frais se trouve à l'adresse suivante : http://www.nlc.bnc.ca/amicus/access/billing-e.htm).

130 M. Roch Carrier, administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada, réponses à des questions complémentaires des membres du Comité, le 2 mars 2000.

131 Comité permanent du patrimoine canadien, le 2 mars 2000.

132 M. Roch Carrier, administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada, réponses à des questions complémentaires des membres du Comité, le 2 mars 2000.

133 On ne dispose pas de données comparables pour les milliers de petites bibliothèques publiques au Canada.

134 Elles dépensent près de 13 % de leur budget d'acquisition aux États-Unis. Canadian Public Library Statistics 1998, Council of Administrators of Large Urban Public Libraries (CALUPL), p. 92.

135 Canadian Public Library Statistics 1998, Council of Administrators of Large Urban Public Libraries (CALUPL), p. 35.

136 M. Charles Burchell, propriétaire, The Book Room, Atlantic Provinces Booksellers Association, le 29 février 2000.

137 Documentation sur la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre, fournie par le ministère de la Culture et des Communications du gouvernement du Québec.

138 Mémoire de l'Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation, p. 5.

139 Informations complémentaires fournies par la Canadian Library Association, le 5 mai 2000.

140 Mme Vicki Whitmell, directrice exécutive, Canadian Library Association, le 21 mars 2000.

141 M. Marcel Ouellette, éditeur-conseil, Regroupement des éditeurs canadiens-français, le 2 mars 2000.

142 Lettre de M. Michael R. Pearce, doyen, Richard Ivey School of Business, Université Western Ontario, le 3 avril 2000.

143 Mémoire de The Independents, p. 6.

144 M. Roch Carrier, administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada, le 2 mars 2000.

145 Mémoire de l'Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation, le 21 mars 2000, pp. 4 à 6.

146 M. Louis Cabral, directeur général de l'Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation, le 21 mars 2000.

147 L'Enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes de 1994-1995 publiée par l'OCDE et Statistique Canada porte sur plusieurs pays : Canada, États-Unis, Allemagne, Pays-Bas, Suède, Suisse et Pologne. Les participants, dont l'âge variait entre 26 et 65 ans, devaient travailler avec trois sortes d'imprimés : des textes ordinaires (prose), des documents (cartes et indicateurs) et des chiffres (calculer un pourboire). Ils étaient notés sur une échelle de 1 à 5, le niveau 1 étant l'incapacité de lire et de compter et le niveau 5, une grande maîtrise de ces compétences. Ainsi ceux qui ont obtenu entre 3 et 5 ont été considérés comme sachant lire et compter et ceux obtenant 1 ou 2, comme ayant des difficultés avec les chiffres et les mots. Bien que les adultes canadiens viennent tout juste derrière ceux de la Suède et des Pays-Bas, un grand nombre étaient incapables d'exécuter les tâches plus complexes de lecture, de compréhension et de calcul. Le Canada est bien représenté tant à la tête qu'au bas de l'échelle. Enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes, Statistique Canada/OCDE, 1994-1995.

148 M. Roch Carrier, administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada, réponses à des questions complémentaires des membres du Comité, le 2 mars 2000.