Madame la Présidente, je tiens d’abord à souligner que chaque dollar dépensé par le gouvernement est important, et que le gouvernement s'efforce, par tous les moyens et de toutes les façons possibles, d’assurer la reddition de comptes et la transparence en la matière. C’est un principe que nous avons adopté dès le premier jour, lorsque cette question a été soulevée pour la première fois, et je tiens à ce que ce soit bien clair.
Le gouvernement du Canada et le premier ministre ont été clairs à ce sujet. Nous veillerons à ce qu’il y ait une véritable reddition de comptes dans ce dossier, car chaque denier public dépensé est important. Nous prenons cette question très au sérieux, pratiquement depuis le début, dans l'optique de ce que le gouvernement doit faire pour soutenir les Canadiens.
Il faut replacer cette question dans son contexte. C’était à une période où il y avait une pandémie mondiale; les dépenses du gouvernement se sont mises à augmenter de façon spectaculaire. C’est parce que le premier ministre et le gouvernement ont décidé de soutenir les Canadiens d’un océan à l’autre, dans toutes les régions du pays. Cela signifie que nous avons dû créer des programmes pratiquement à partir de zéro, comme la Prestation canadienne d’urgence, qui a littéralement mis des milliers de dollars dans les poches de millions de Canadiens à un moment où nous devions être là pour les aider.
Le gouvernement a élaboré des programmes pour venir en aide aux petites entreprises. Qu’il s’agisse de fournir des subventions salariales et des prêts, de trouver les ressources financières nécessaires pour être en mesure de protéger les Canadiens, de fournir un soutien indirect au moyen d’idées comme ArriveCAN ou, au bout du compte, de fournir du soutien en santé mentale, d’autres soins de santé à long terme et ainsi de suite dans un large éventail de ministères ayant des responsabilités différentes, nous avons pris ces initiatives au sérieux. Nous continuerons de réclamer la reddition de comptes pour les sommes qui ont été dépensées.
Toutefois, le débat d’aujourd’hui n’est rien de plus qu’une manœuvre des conservateurs. Je mets au défi les conservateurs de nous expliquer pourquoi ils font des copier-coller de bouts de phrase sortis de leur contexte et les diffusent sur les réseaux sociaux de manière à induire les Canadiens en erreur sur des questions importantes.
Il ne fait aucun doute que l'approvisionnement a toujours été un enjeu, même lorsque je siégeais comme député à l’Assemblée législative du Manitoba. Il n’y a là rien de surprenant. Nous devons renforcer la reddition de comptes sur la manière dont le gouvernement se procure les biens dont il a besoin.
Pour trouver des exemples, il n'y a qu'à regarder ce qu'ont fait d’autres gouvernements fédéraux par le passé, qu’ils soient libéraux ou conservateurs. À l'échelon provincial, c'est la même chose.
Lorsqu’un problème comme celui d'ArriveCAN est mis au jour, ce qui compte, c’est la façon dont le gouvernement réagit. Nous avons vu non pas un, mais plusieurs ministres s’attaquer, sous une forme ou une autre, à la question de l’argent des contribuables et à la manière dont il a pu être utilisé de manière abusive. Nous pensons qu’il y a eu des abus.
Voilà pourquoi le gouvernement fait ce genre de déclarations: nous voulons protéger l’argent des contribuables et l’intégrité du système. Toutefois, le Parti conservateur a un tout autre programme. Il suffit d’écouter ce que le chef conservateur avait à dire lorsqu’il a ouvert le débat sur la question. Il l’a même admis lorsque je lui ai posé la question sur l'importance des autocollants de pare-chocs, après qu'il a présenté ses quatre principaux slogans. Il a ensuite abordé la question d'ArriveCAN et s’est vanté de la manière dont il allait s’assurer que ses autocollants se retrouvent partout.
Chaque autocollant que le chef du Parti conservateur sort est une tentative d’induire les Canadiens en erreur, parce que les conservateurs ont tendance à penser que les Canadiens sont stupides. C’est vraiment regrettable. Voilà ce dont il est véritablement question aujourd’hui. Il s’agit d’une manœuvre visant à monter un scénario qui leur permettra d'associer le mot « corrompu » au gouvernement dans le cadre de cette affaire. Or, le fait est que le gouvernement s’est préoccupé de la question pratiquement dès le premier jour.
Lorsque j’ai soulevé le point sous forme de questions et que j’ai entendu la secrétaire parlementaire parler de l’entreprise, une chose m’est venue à l’esprit: il y a en fait deux problèmes ici.
Il y a la question de l'approvisionnement et de la façon dont ce processus fonctionne. Nous disposons d’une fonction publique professionnelle qui, je dirais, n’a pas son pareil dans le monde. Il arrive que des erreurs soient commises, mais ce qui compte, c’est la manière dont le gouvernement réagit lorsqu’elles surviennent. Voilà donc l'un des problèmes dont nous devrions parler, à mon avis.
L’autre problème est lié à la société de deux personnes elle-même. Si nous écoutons ce que les députés d’en face disent lors des réunions des comités ainsi que dans cette enceinte, nous entendons souvent l'expression « proches des libéraux » ou « proches du gouvernement ». Nous entendons dire que ces deux personnes se sont enrichies parce que c'étaient des initiés. C’est de la foutaise. Ces personnes ont également obtenu des contrats lorsque Stephen Harper était premier ministre. La société avait un nom différent, elle s’appelait Coredal Systems Consulting Inc., mais elles étaient formées des deux mêmes personnes qui forment aujourd'hui GC Strategies Inc. C’est une seule et même entité.
Par conséquent, je dirais aux conservateurs que, dans un deuxième temps, nous devrions peut-être tâcher de savoir comment une entreprise se retrouve dans une position qui lui permet de faire ce que GC Strategies a fait. Pour moi, c’est une question importante à laquelle j’aimerais avoir une réponse à donner à mes électeurs. Lorsque j’ai dit cela tout à l’heure, quelques conservateurs ont été contrariés; mon propos les dérange dans leurs manœuvres. En fin de compte, ils ne veulent pas d’une véritable reddition de comptes. Pourquoi? Parce que les deux personnes en question ne sont pas des proches des libéraux ou du gouvernement, pas plus qu’ils ne l’étaient lorsque Stephen Harper était premier ministre.
En examinant ce document, on commence à comprendre pourquoi les conservateurs ne veulent pas que je le dépose. La secrétaire parlementaire du ministre a tenté de le déposer plus tôt. Je vais tenter de le déposer maintenant. Quand on voit les origines de la société Coredal Systems Consulting Inc. et certains contrats, on comprend pourquoi ils ne veulent pas que nous le déposions. C’est parce que le chef du Parti conservateur faisait partie du gouvernement. Il était secrétaire parlementaire. Les députés n’en reviendraient pas du nombre de subventions accordées lorsqu’il était responsable du ministère. Faut-il s’étonner que les conservateurs ne veuillent pas que nous déposions le document ou que les Canadiens soient informés? On ne le devinerait pas à leur comportement, mais en réalité, nous parlons de plusieurs contrats.
Permettez-moi d’en citer quelques-uns. Il y a un contrat daté du 26 mai 2013. Nous connaissons tous le rôle important qu’a joué le chef du Parti conservateur à l’époque. En fait, il était secrétaire parlementaire du ministre des Transports. Ô surprise, ce contrat a été accordé par le secrétaire parlementaire du ministre des Transports, et Transports Canada a accordé un contrat à Coredal Systems.
Coredal Systems est la même entreprise que GC Strategies. Ce contrat était d'une valeur bien supérieure à un million de dollars.
Ils ont ensuite obtenu un autre contrat, d'une valeur de 287 000 $, toujours de Transports Canada. Je ne sais pas si je dois souligner que c'était aussi le chef du Parti conservateur qui était responsable dans ce cas. Il y en a plusieurs, alors supposons que ceux que je vais mentionner sont tous des contrats dont le chef du Parti conservateur était responsable. Un autre contrat, daté du 29 octobre 2012, s'élevait à un peu moins d’un million de dollars, soit à 968 000 $.
Maintenant, je vais simplement énumérer les contrats dans lesquels le chef du Parti conservateur a eu un rôle à jouer, comme celui du 29 mars 2012, de bien plus de 200 000 $, octroyé, encore une fois, par Transports Canada, ou bien celui de plus d’un demi-million de dollars octroyé le 1er mars 2012 par ce ministère. Il y en a un autre avec Transports Canada le 9 août 2011, et encore un autre, daté du 29 juillet 2011, toujours avec Coredal Systems.
Une voix: À combien s'élevaient-ils?
M. Kevin Lamoureux: Madame la Présidente, le député conservateur demande à combien ils s’élevaient. Ce député ne comprend pas très bien. C’est le principe qui compte.
En fin de compte, nous parlons de la même entreprise. Je suis sûr que si le député d’en face consultait ses électeurs, il constaterait qu’ils s’intéressent beaucoup de savoir comment une entreprise peut se constituer et recevoir ensuite d’importants contrats du gouvernement au fil des ans, en pleine pandémie mondiale pendant que des sommes considérables étaient dépensées pour protéger les intérêts des Canadiens. Il semblerait qu’il y ait eu des abus considérables.
Si je dis « considérables », c’est qu’on ne saurait sous-estimer la façon dont le contribuable a été exploité. C’est pourquoi il importe peu de savoir de quel côté de la Chambre on siège. Cela me préoccupe, tout comme cela préoccupe mes collègues, le premier ministre et les ministres responsables.
Voilà pourquoi lorsque nous avons découvert cette initiative, nous ne nous sommes pas contentés de rester les bras croisés et d’essayer de la cacher, loin de là. Nous avons lancé un certain nombre d’études sur ce qui s’était passé. Comme je l’ai dit, c’est un exemple de cas dans lequel il est essentiel pour le gouvernement de prendre des mesures pour garantir l’intégrité du système. Le système me préoccupe.
J’ose croire que l’intégrité du système est assurée — qu’il s’agisse du processus d’approvisionnement national ou de tout type d'argent des contribuables provinciaux, territoriaux ou autres qui est utilisé au cours des processus d’approvisionnement. C’est la raison pour laquelle ce n’est pas seulement un, mais plusieurs comités permanents qui se sont penchés sur cette question, et pas seulement un, mais plusieurs mandataires indépendants du Parlement. C’est pourquoi plus d’un ministère s’est penché sur cette question. Il y a littéralement des dizaines de milliers de pages un peu partout sur cette question.
Essayer de donner l’impression, la fausse impression, que le gouvernement ne prend pas cette question au sérieux est de la pure foutaise. Le gouvernement comprend la valeur réelle de chaque dollar que nous recevons, parce que nous comprenons qu’en utilisant l’argent des contribuables de manière appropriée, nous sommes en mesure de fournir les programmes que les Canadiens veulent et attendent du gouvernement.
Nous en avons eu de nombreuses preuves au fil des ans. Pendant la pandémie, nous avons créé la Prestation canadienne d’urgence, la PCU, et les programmes pour les petites entreprises. Après la pandémie, nous avons proposé le remboursement pour l’épicerie et des investissements dans le logement, les infrastructures et les groupes à but non lucratif. Nous entendons parler du programme d’assurance-médicaments, que je défends depuis 2012, notamment au moyen de pétitions. Il y a aussi le programme de soins dentaires.
Nous comprenons la valeur réelle des programmes sociaux et c’est la raison pour laquelle nous accordons une grande importance à la reddition de comptes en ce qui concerne l’argent des contribuables, car nous voulons soutenir les Canadiens par l’intermédiaire de ces programmes sociaux. J’ai dit au début que les conservateurs s’intéressent plus aux autocollants de pare-chocs. Nous l’avons vu aujourd’hui.
Le chef du Parti conservateur a pratiquement demandé à chaque conservateur qui se lève de scander un slogan. Je les ai pris en note. Je suppose que je devrais les connaître par cœur maintenant, car ils aiment tous en scander. Il font une vente d’autocollants de pare-chocs de l’autre côté. Ils doivent dire « Abolir les impôts ». C’est un slogan incontournable. C’est leur grand autocollant de pare-chocs. C’est ce que le chef du Parti conservateur a dit en présentant la motion aujourd’hui. Au cas où certains s’interrogeraient sur la pertinence de ces propos, je cite en fait ce que le chef du Parti conservateur a dit aujourd’hui dans son discours.
Il a dit qu’il réduirait les impôts, mais ce qu’il ne dit pas aux Canadiens, c’est qu’il réduirait les remboursements. Lorsqu’il réduit les remboursements, il prend littéralement de l’argent dans la poche des habitants de Winnipeg-Nord, soit plus de 80 % d’entre eux. Je peux dire que les habitants de Winnipeg-Nord représentent en grande partie la classe ouvrière du Canada. Cette situation est tout à fait représentative des circonscriptions électorales du Canada. Il leur prend encore plus d’argent, mais cela ne l’empêchera pas d’utiliser cet autocollant de pare-chocs.
L’autre argument ou autocollant de pare-chocs qu’il a mentionné plus tôt était qu’il construirait plus de maisons. Les Canadiens doivent savoir qu’il a été ministre du Logement et que son bilan en matière de logement a été un véritable désastre. Il n’a rien fait dans ce domaine. Pour la première fois en 50 ans, nous avons un gouvernement national qui investit dans le logement. Aucun gouvernement au cours des 50 dernières années n’a investi plus d’argent dans le logement que notre gouvernement ni n’a autant collaboré avec d’autres ordres de gouvernement. Nous allons construire des dizaines de milliers de nouveaux logements au cours des prochaines années. Je suis prêt à comparer nos bilans en matière de logement n’importe quand.
Il parle d’équilibrer le budget. Équilibrer le budget est un code pour un programme caché des conservateurs. C’est l’extrême droite, les conservateurs à la sauce MAGA, qui se manifestent. C’est de cela qu’il s’agit. Quelqu’un a mentionné le désastre de Phénix. Lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, qu’avons-nous constaté? Le Parti conservateur venait de supprimer des centaines d’emplois de fonctionnaires. Il disait qu’il allait économiser des millions de dollars et créer ce projet Phénix. Ce projet Phénix a fini par coûter aux contribuables des centaines et des centaines de millions de dollars, voire des milliards de dollars; un véritable gâchis.
Bien sûr, les conservateurs parlent de leur dernier point, qui est de faire échec au crime. Nous avons présenté un projet de loi sur la réforme de la mise en liberté sous caution qui a fait l’objet d’un consensus dans tout le Canada, tous partis politiques confondus. Que font les conservateurs d’en face? Ils font de l’obstruction. C’est ainsi qu’ils vont faire échec au crime. Initialement, il n’en est rien. Ce sont les conservateurs qui ont effectivement bloqué le projet de loi. Le Parti conservateur n’est qu’une affaire de stratagèmes. La journée d’aujourd’hui est un énorme stratagème. Tout ce qu’ils font et disent n’a en fin de compte qu’un seul but: obtenir un vote, c’est tout.
En revanche, nous continuerons à travailler jour après jour pour soutenir les Canadiens avant, pendant et après la pandémie. Il y a beaucoup de choses dont je pourrais parler. Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de le faire.