La procédure et les usages de la Chambre des communes

Deuxième édition, 2009

La procédure et les usages de la Chambre des communes - 2. Les législatures et les ministères - Durée d'une législature et d'un ministère

 

La durée d’une législature — c’est-à-dire la période de temps entre les élections durant laquelle le Parlement exerce ses pouvoirs — s’étend de la date fixée pour le retour des brefs après les élections générales jusqu’à la dissolution du Parlement par le gouverneur général. La Loi constitutionnelle prévoit d’ailleurs qu’il s’écoulera un délai maximal de cinq ans entre les élections générales, ce délai étant calculé à compter de la date fixée pour le retour des brefs d’élection, et que le Parlement devra tenir une séance au moins une fois tous les 12 mois[17]. De plus, des modifications à la Loi électorale du Canada, adoptées en 2007, prescrivent la tenue d’élections générales tous les quatre ans[18]. À la condition que le gouverneur général ait dissous le Parlement, les élections générales ont lieu le troisième lundi d’octobre de la quatrième année civile qui suit le jour du scrutin des dernières élections générales[19].

Aucun mandat maximal n’est fixé pour un ministère, l’organe qui exerce réellement les fonctions du gouvernement. Sa durée dépend du mandat du premier ministre et elle est calculée à compter du jour où le premier ministre prête son serment d’office jusqu’au jour où il meurt, démissionne ou est destitué.

Ces deux mandats — le mandat parlementaire, qui comporte une durée maximale, et le mandat du premier ministre, qui est sans limite — ne coïncident pas toujours parfaitement.

*   Durée des législatures

Environ le tiers des législatures depuis 1867 a duré entre quatre et cinq ans, un autre tiers a duré entre trois et quatre ans et le dernier tiers, moins de trois ans (voir la figure 2.1)[20]. Quatre législatures (la 7e (1891‑1896), la 17e (1930‑1935), la 19e (1940‑1945) et la 34e (1988-1993)) se sont approchées de la limite maximale de cinq ans prévue par la Loi constitutionnelle et, pour plusieurs, il ne restait plus que quelques jours avant que le mandat de la Chambre des communes n’expire. Une législature, la 12e (1911‑1917), a été prolongée[21]. Quatre législatures (la 15e (1925‑1926), la 23e (1957‑1958), la 25e (1962‑1963) et la 31e (1979)) ont duré moins d’un an.

Figure 2.1   Durée des législatures

Législature

Années

 

Durée

 

 

 

Ans

Mois

Jours

1

1867‑1872

4

9

8

2

1872‑1874

1

3

30

3

1874‑1878

4

5

26

4

1878‑1882

3

5

27

5

1882‑1887

4

5

8

6

1887‑1891

3

8

27

7

1891‑1896

4

11

29

8

1896‑1900

4

2

26

9

1900‑1904

3

9

24

10

1904‑1908

3

9

2

11

1908‑1911

2

7

26

12*

1911‑1917

5

11

29

13

1918‑1921

3

7

7

14

1922‑1925

3

7

22

15

1925‑1926

 

6

25

16

1926‑1930

3

6

28

17

1930‑1935

4

11

27

18

1935‑1940

4

2

16

19

1940‑1945

4

11

30

20

1945‑1949

3

8

21

21

1949‑1953

3

9

19

22

1953‑1957

3

6

4

23

1957‑1958

 

5

24

24

1958‑1962

3

11

20

25

1962‑1963

 

6

19

26

1963‑1965

2

4

 

27

1965‑1968

2

4

14

28

1968‑1972

4

1

7

29

1972‑1974

1

4

9

30

1974‑1979

4

7

26

31

1979

 

6

3

32

1980‑1984

4

3

29

33

1984‑1988

4

 

7

34

1988‑1993

4

8

19

35

1993‑1997

3

5

12

36

1997‑2000

3

1

 

37

2001-2004

3

3

24

38

2004-2005

1

1

25

39

2006-2008

2

5

4

40

2008-

 

 

 

* Prolongée au moyen d’une modification constitutionnelle

 

 

*   Durée des ministères

Depuis la Confédération, il y a eu 28 ministères, même si seulement 22 personnes ont servi comme premier ministre. En effet, un premier ministre dont le parti est reporté au pouvoir au cours d’élections générales successives demeure simplement à son poste à titre de chef du même gouvernement. Ainsi, sir Wilfrid Laurier, qui est devenu premier ministre en 1896, est demeuré à son poste au cours des élections générales de 1900, 1904 et 1908 avant de démissionner après que son parti eut été défait lors des élections générales de 1911. Par contre, un premier ministre qui démissionne après la défaite électorale de son parti, mais qui est plus tard reporté au pouvoir, doit former un nouveau ministère. Par exemple, Pierre E. Trudeau, qui a été nommé pour la première fois premier ministre en 1968 et qui a alors formé le 20e ministère, a démissionné en 1979 avant d’être ensuite réélu avec une majorité l’année suivante et de redevenir ainsi premier ministre et former le 22e ministère. Il peut aussi y avoir plusieurs ministères au cours de la même législature. Cela a été le cas lors de la 7e législature. Le premier ministre sir John A. Macdonald est mort à son poste peu de temps après sa réélection en 1891. De la date de son décès jusqu’aux élections de 1896, pas moins de quatre nouveaux ministères ont été formés. La figure 2.2 illustre le caractère parfois éphémère et parfois durable des ministères[22].

Figure 2.2   Durée des ministères

 

Ministère

Premier
Ministre

Années

 

Durée

 

 

 

 

Ans

Mois

Jours

1

Macdonald

1867‑1873

5

4

4

2

Mackenzie

1873‑1878

4

11

30

3

Macdonald

1878‑1891

12

7

20

4*

Abbott

1891‑1892

1

5

8

5

Thompson

1892‑1894

2

 

7

6*

Bowell

1894‑1896

1

4

6

7

Tupper

1896

 

2

7

8

Laurier

1896‑1911

15

2

25

9

Borden

1911‑1917

6

 

2

10

Borden**

1917‑1920

2

6

28

11

Meighen

1920‑1921

1

5

19

12

King

1921‑1926

4

5

30

13

Meighen

1926

 

2

27

14

King

1926‑1930

3

10

13

15

Bennett

1930‑1935

5

2

16

16

King

1935‑1948

13

 

23

17

St‑Laurent

1948‑1957

8

7

6

18

Diefenbaker

1957‑1963

5

10

1

19

Pearson

1963‑1968

4

11

29

20

Trudeau

1968‑1979

11

1

14

21

Clark

1979‑1980

 

8

26

22

Trudeau

1980‑1984

4

3

27

23

Turner

1984

 

2

18

24

Mulroney

1984‑1993

8

9

8

25

Campbell

1993

 

4

10

26

Chrétien

1993‑2003

10

1

5

27

Martin

2003-2006

2

1

6

28

Harper

2006-

 

 

 

*  Sénateur

** Gouvernement unioniste

Pour plus d’information, voir la note 1 du présent chapitre

 

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La fin d’un ministère

Un ministère prend fin lors du décès, de la démission ou de la destitution du premier ministre[23]. Cette fin n’entraîne pas nécessairement la dissolution de la législature[24]. Il est vrai que la convention sur la confiance peut entraîner et a déjà entraîné la dissolution hâtive d’une législature[25], mais on trouve également des exemples où plusieurs ministères ont été formés durant la même législature[26]. Les conséquences procédurales de la fin d’un ministère varient selon la façon dont le ministère prend fin. On connaît bien les effets de la dissolution du Parlement sur le plan de la procédure : les séances cessent immédiatement et tous les travaux parlementaires se terminent. Le nouveau Parlement, une fois convoqué, reprend ses activités sur une base entièrement nouvelle[27].

*   Décès d’un premier ministre

Le décès d’un premier ministre a peu de conséquences sur le plan de la procédure. Si le décès survient durant une session parlementaire et alors que la Chambre siège, des hommages peuvent lui être rendus à la Chambre ou celle‑ci peut s’ajourner pour une période prolongée[28]. Depuis la Confédération, seulement deux premiers ministres sont morts à leur poste : sir John A. Macdonald, en 1891, durant une session parlementaire, et sir John Thompson, en 1894, alors que le Parlement était prorogé[29].

*   Démission d’un premier ministre

La démission d’un premier ministre peut être le résultat d’une défaite lors d’élections générales, de l’application pure et simple de la convention sur la confiance, de l’application de cette convention suivie d’une défaite lors d’élections générales, ou encore être attribuable à d’autres raisons, notamment le désir de l’intéressé de se retirer de la vie publique.

Défaite lors d’élections générales

Si le Parlement est dissous lorsque le ministère démissionne, il n’y a bien sûr aucune conséquence sur le plan de la procédure. C’est habituellement le cas pour les gouvernements qui sont défaits lors d’élections générales et démissionnent dans les jours qui suivent[30]. Il incombe alors au nouveau gouvernement de convoquer la Chambre.

À la suite des élections générales de 1925, une situation inhabituelle a suscité la controverse : le gouvernement de Mackenzie King a perdu sa majorité lorsque les Libéraux ont recueilli moins de sièges que le précédent parti de l’Opposition officielle, le Parti conservateur[31]. Il a néanmoins décidé de convoquer la Chambre afin de tester sa confiance, et il a réussi à la conserver jusqu’en juin 1926. Pour plus de détails sur cette affaire, voir ci‑après.

Application de la convention sur la confiance

La procédure joue un rôle dans l’application de la convention sur la confiance dans la mesure où celle‑ci concerne le processus décisionnel à la Chambre des communes. Quand le gouvernement est défait lors d’un vote sur une question qui engage la confiance de la Chambre, le premier ministre doit démissionner[32] ou demander la dissolution. Le Président n’a pas à décider ce qui constitue une question de confiance. Plusieurs Présidents ont déclaré qu’il n’incombait pas à la présidence d’intervenir pour empêcher les débats ou la tenue d’un vote sur une question reliée à la question de confiance, à moins que la motion présentée ne soit clairement irrégulière ou irrecevable sur le plan de la procédure[33]. Naturellement, lorsque le résultat est serré, les conséquences du pairage sur le plan de la procédure et la façon dont un vote est enregistré deviennent cruciales. Les règles et usages régissant ces aspects de la procédure parlementaire sont analysés au chapitre 12, « Les étapes du débat ».

Cinq gouvernements ont été défaits lors d’un vote à la Chambre sur une question de confiance claire et incontestée. En 1926, le gouvernement minoritaire de Meighen, qui ne datait que de trois jours, a perdu un vote (96‑95) sur une question qui équivalait à une motion de censure à l’endroit du gouvernement[34]. En 1963, le gouvernement minoritaire de Diefenbaker a été clairement défait (142‑111) sur une motion de subsides[35]. En 1974, le gouvernement minoritaire de Trudeau et, en 1979, le gouvernement minoritaire de Clark ont tous les deux perdu un vote sur un sous‑amendement à la motion sur le Budget (137‑123 et 139‑133 respectivement)[36]. En 2005, le gouvernement minoritaire de Martin a subi une défaite sans équivoque (171-133) sur une motion de censure explicite présentée par l’Opposition officielle un jour réservé aux travaux des subsides[37]. Les cinq premiers ministres ont demandé et obtenu la dissolution à la suite de ces défaites à la Chambre. De ces cinq gouvernements, les gouvernements Meighen, Diefenbaker, Clark et Martin ont par la suite été défaits lors d’élections générales et dans chaque cas, le premier ministre a démissionné sans rencontrer les nouveaux élus. Seul le gouvernement Trudeau a été reporté au pouvoir avec une majorité et a par la suite convoqué la Chambre.

Le gouvernement King de 1925‑1926 s’est buté à une situation plus complexe et a finalement dû démissionner sans que la Chambre soit dissoute. Certains ont déjà signalé qu’il s’agissait là d’un exemple de démission attribuable à l’application de la convention sur la confiance[38], même si King lui‑même a déclaré qu’il avait démissionné parce qu’il n’avait pu obtenir la dissolution demandée[39]. Quoi qu’il en soit, les événements qui ont mené à la démission du gouvernement montrent qu’il n’est pas toujours facile de déterminer clairement ce qui constitue une question de confiance.

Des élections générales ont été tenues le 29 octobre 1925. Auparavant, le premier ministre King détenait une faible majorité, soit 118 sièges sur 235. (Le nombre de sièges qu’il détenait avait fluctué tout au long de la 14e législature et le gouvernement avait donc été parfois majoritaire, parfois minoritaire[40].) Les élections de 1925 permettent d’élire 101 Libéraux (partisans du gouvernement King), 116 Conservateurs, 24 Progressistes, 2 Travaillistes et 2 indépendants[41]. Le Parlement se réunit le 7 janvier 1926. Le gouvernement King ne démissionne pas, mais choisit plutôt de convoquer la Chambre malgré le fait qu’il a recueilli moins de sièges que le Parti conservateur. Il conserve l’appui de la Chambre jusqu’en juin 1926 lorsque l’Opposition officielle présente un amendement à une motion portant adoption d’un rapport de comité qui équivaut à une motion de censure à l’endroit du gouvernement; à ce moment‑là, le gouvernement King ne peut obtenir l’appui de la Chambre sur une série de motions de procédure visant à écarter l’amendement à la motion de censure[42]. Avant que cet amendement ne soit même mis aux voix, le premier ministre King annonce sa démission à la Chambre dans l’après‑midi du lundi 28 juin 1926. Il déclare qu’il démissionne étant donné qu’il a demandé la dissolution du Parlement, mais qu’il n’a pu l’obtenir[43]. La Chambre s’ajourne alors après cette annonce. Le lendemain matin, le gouverneur général demande à Arthur Meighen, le chef de l’Opposition, de former un nouveau gouvernement. Lorsque la Chambre se réunit plus tard le même jour, le gouvernement et l’Opposition officielle ont changé de côté à la Chambre et le leader parlementaire intérimaire, sir Henry Drayton, fait une déclaration annonçant des changements au ministère[44]. La Chambre reprend ensuite ses travaux. Deux jours plus tard, le gouvernement Meighen perd un vote sur une motion de censure[45].

Les défaites des gouvernements sur des votes ne sont pas toutes automatiquement considérées comme des questions de confiance[46]. Le 19 février 1968, une motion portant troisième lecture d’un projet de loi fiscale a été rejetée par un vote de 82 voix contre 84[47]. Le premier ministre Pearson n’était pas d’accord pour considérer cette défaite comme l’expression d’une perte de confiance à l’endroit du gouvernement comme certains le soutenaient. Le gouvernement a présenté une motion voulant « Que la Chambre ne considère pas son vote du 19 février lors de la troisième lecture du Bill C‑193, qui avait été approuvé à toutes les étapes antérieures, comme un vote de défiance à l’endroit du gouvernement ». Cette motion a été adoptée le 28 février par un vote de 138 voix contre 119[48]. Du 20 au 28 février, la Chambre a uniquement cherché à régler cette question et elle ne s’est en fait penchée sur aucune autre affaire du 20 au 22 février[49].

De la même façon, le 20 décembre 1983, une disposition d’un projet de loi modifiant la Loi de l’impôt sur le revenu et d’autres lois a été rejetée en comité plénier par un vote de 28 voix contre 67[50]. L’Opposition officielle soutenait que le résultat de ce vote constituait une défaite sur une question de confiance et exigeait que le gouvernement démissionne ou demande la dissolution du Parlement. Le gouvernement n’était pas de cet avis[51]. Comme dans d’autres situations semblables, il ne s’agissait pas d’une question de procédure sur laquelle la présidence pouvait statuer[52].

En 2005 et par la suite, les gouvernements minoritaires de Paul Martin et de Stephen Harper ont perdu des votes sur plusieurs motions, mais n’ont pas considéré ces défaites comme l’expression d’une perte de confiance[53]. De plus, le Parti conservateur en 2005 et le Parti libéral de 2006 à 2008 ont tous deux eu recours à l’abstention massive pour plusieurs votes cruciaux, ce qui a permis au gouvernement de survivre[54].

La confiance est devenue une question particulièrement litigieuse en mai 2005, l’opposition ayant décidé, comme en 1926, de recourir à des motions portant adoption de rapports de comité pour vérifier si le gouvernement avait toujours la confiance de la Chambre. Le 22 avril, le 2 mai et le 9 mai 2005, l’opposition a proposé des amendements à des motions portant adoption de rapports de comité de façon à demander aux comités de réviser leurs rapports pour recommander la démission du gouvernement[55]. Le 10 mai 2005, un amendement de ce genre a été adopté, tout comme la motion principale[56], et tandis que les partis d’opposition réclamaient la démission du gouvernement, le leader du gouvernement à la Chambre déclarait que la motion n’était qu’une instruction donnée au comité et non une question de confiance[57]. Dans les jours qui ont suivi, le gouvernement a perdu une série de votes sur des questions de procédure[58] et n’a pas été capable de régler la question de confiance avant le 19 mai 2005, date à laquelle il a remporté de justesse un vote de confiance sur la motion de deuxième lecture de son projet de loi d’exécution du Budget grâce à la voix prépondérante du Président exercée en raison d’une égalité des voix[59].

Par la suite, le 21 novembre 2005, la Chambre a adopté une motion de l’opposition présentée par le Nouveau Parti démocratique et visant à ce que le premier ministre Martin demande la dissolution dans la semaine du 2 janvier 2006 et fixe la date du prochain scrutin au lundi 13 février 2006. La motion visait également à ce que le Président transmette le texte à la gouverneure générale[60]. Après le vote, le gouvernement a déclaré qu’il ne tiendrait pas compte de la résolution parce qu’elle ne faisait que proposer une ligne de conduite et n’indiquait pas expressément que le gouvernement avait perdu la confiance de la Chambre[61].

La question de la confiance a aussi été soulevée à la fin de novembre 2008. Le 27 novembre, après que le ministre des Finances eut présenté à la Chambre un énoncé économique controversé, les trois partis de l’opposition (formant la majorité des députés) ont averti qu’ils avaient l’intention de faire tomber le gouvernement à la première occasion[62]. Le gouvernement a réagi en annonçant, le 28 novembre, qu’il repoussait au 8 décembre un vote de confiance potentiel qui devait se tenir le 1er décembre[63]. Le 1er décembre, le chef de l’Opposition officielle a écrit à la gouverneure générale pour l’informer que le gouvernement avait perdu la confiance des trois partis de l’opposition et que deux de ces partis avaient convenu de former un nouveau gouvernement avec l’appui du troisième, dans le cas où elle envisagerait d’exercer son pouvoir constitutionnel et de lui demander de former un gouvernement de collaboration[64]. Pour éviter une défaite presque assurée le 8 décembre, jour du vote de confiance, le premier ministre a demandé et obtenu la prorogation le 4 décembre, soit un peu plus de deux semaines après l’ouverture de la 40e législature[65].

Démissions pour d’autres raisons

Plusieurs premiers ministres ont démissionné pour d’autres raisons que celles mentionnées jusqu’à maintenant. La plupart ont posé ce geste parce qu’ils souhaitaient se retirer de la vie publique[66]. Il y a toutefois quelques cas où ce départ est attribuable à d’autres motifs.

Ainsi, le gouvernement du premier ministre sir John A. Macdonald (2e législature, 1873), plutôt que de devoir faire face à une défaite presque certaine sur une motion de censure, a démissionné alors qu’il se trouvait mêlé à un scandale[67]. Selon un témoin, le 5 novembre 1873, « sir John s’est levé et a brièvement annoncé que le gouvernement avait démissionné. Cette annonce a été faite dans le plus grand silence. Tout de suite après, l’Opposition a traversé de l’autre côté de la Chambre jusqu’à ses nouveaux pupitres[68] ». Le chef de l’Opposition, Alexander Mackenzie, a formé un nouveau gouvernement et le Parlement a été prorogé le 7 novembre 1873. Le 2 janvier 1874, il a demandé et a obtenu la dissolution sans avoir présenté un programme législatif à la Chambre.

En 1896, le premier ministre, le sénateur sir Mackenzie Bowell, a fait face à une sérieuse révolte de son Cabinet (démission de sept ministres, soit la moitié du ministère) et a dû finalement démissionner lui‑même le 27 avril de la même année, trois jours après avoir obtenu la dissolution du Parlement[69]. Sir Charles Tupper lui a succédé et a dû bientôt démissionner à son tour après une défaite électorale[70].

*   Destitution d’un premier ministre

Depuis la Confédération, aucun premier ministre n’a été destitué[71]. Des circonstances qui pourraient entraîner une destitution ont néanmoins été abondamment débattues dans le milieu universitaire.

Crise ministérielle

Si la Chambre siège alors que la composition du ministère est changée en raison d’une crise ministérielle, il est normal qu’elle s’ajourne d’un jour à l’autre (à moins qu’elle n’en décide autrement) jusqu’à ce que les changements soient terminés[72]. Dans ces cas, la Chambre ne s’occupe habituellement que des affaires courantes les jours où elle se réunit et des questions peuvent être posées concernant les progrès qui sont faits dans la reconstitution du ministère[73]. Quand un nouveau ministère doit être formé à la suite du décès, de la démission ou de la destitution du premier ministre, il convient également que la Chambre s’ajourne d’un jour à l’autre (à moins encore une fois qu’elle n’en décide autrement)[74], mais aucune question ne peut être posée sur les progrès qui sont réalisés puisqu’il n’y a plus de ministère[75]. Les chefs des partis peuvent cependant faire des déclarations[76]. Lorsque la crise ministérielle est résolue, l’un des dirigeants du caucus gouvernemental fait habituellement une déclaration afin d’expliquer à la Chambre les changements apportés au ministère[77].

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[17] Loi constitutionnelle de 1867, L.R. 1985, Appendice II, n5, art. 50; Loi constitutionnelle de 1982, L.R. 1985, Appendice II, n44, par. 4(1) et art. 5. La question de la durée des législatures a été discutée abondamment lors des pourparlers qui ont mené à la Confédération. À l’époque, il a été décidé de suivre l’exemple de la Nouvelle‑Zélande et d’adopter un mandat maximal de cinq ans (voir les commentaires de sir John A. Macdonald dans Canada, Assemblée législative, Débats parlementaires sur la question de la Confédération des provinces de l’Amérique britannique du Nord, 3e session, 8e Parlement Provincial du Canada, Québec : Hunter, Rose et Lemieux, Imprimeurs parlementaires, 1865, p. 39‑40).

[18] Loi électorale du Canada, L.R. 2000, ch. 9, par. 56.1(2); 2007, ch. 10, art. 1. Pour une description détaillée des modalités de la convocation et de la dissolution du Parlement, voir le chapitre 8, « Le cycle parlementaire ».

[19] Le 7 septembre 2008, la gouverneure générale Michaёlle Jean a dissous le Parlement à la demande du premier ministre Stephen Harper, qui faisait principalement valoir à l’appui de sa demande que les partis de l’opposition refusaient d’appuyer les projets du gouvernement.

[20] Pour les dates réelles de retour des brefs d’élection et de la dissolution du Parlement, voir l’annexe 13, « Les législatures depuis 1867 et le nombre de jours de séance ».

[21] On a eu recours pour ce faire à une modification à la Loi constitutionnelle (Acte de l’Amérique du Nord britannique, 1916, L.R. 1985, Appendice II, no 24). Depuis 1949, la Constitution prévoit une prolongation s’il n’y a pas plus du tiers des députés qui s’y opposent (Acte de l’Amérique du Nord britannique (no 2), 1949, L.R. 1985, Appendice II, n33; voir aussi la Loi constitutionnelle de 1982, par. 4(2)).

[22] Pour les dates réelles des mandats de chaque ministère, voir l’annexe 6, « Les ministères et premiers ministres du Canada depuis 1867 ».

[23] Un ministère se termine le jour de la mort du premier ministre ou le jour où le gouverneur général accepte sa démission. Avant 1920, la démission d’un premier ministre était acceptée immédiatement. Le ministère était dissous ipso facto, mais les ministres continuaient de vaquer à leurs occupations habituelles au sein de leurs ministères jusqu’à ce que leur propre démission soit acceptée par le nouveau premier ministre ou encore jusqu’à ce que de nouvelles nominations soient faites. En 1920, sir Robert Laird Borden a annoncé son intention de démissionner, mais n’a remis sa démission officielle que lorsque Arthur Meighen a été prêt à former le nouveau gouvernement. Cette pratique s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Voir Bureau du Conseil privé, Répertoire des ministres canadiens depuis la Confédération, www.pco-bcp.gc.ca, 2008. Le premier ministre n’est pas tenu de démissionner lorsqu’il ne réussit pas à se faire réélire. Les premiers ministres Macdonald et King ont tous les deux essuyé une défaite personnelle alors que leur parti était réélu et se sont par la suite fait élire à l’occasion d’élections partielles (voir The Canadian Directory of Parliament 1867‑1967, sous la direction de J.K. Johnson, Ottawa : Archives publiques du Canada, 1968, p. 305‑306, 399).

[24] Lorsque sir John A. Macdonald est décédé en poste pendant la 7e législature, sir John Abbott l’a remplacé comme premier ministre et a été suivi dans cette fonction par sir John Thompson et, finalement, sir Mackenzie Bowell. Ils ont tous exercé leur charge pendant la même législature. Sir Charles Tupper a ensuite été premier ministre entre le jour de la dissolution et les élections générales de 1896, au cours desquelles les Libéraux de sir Wilfrid Laurier ont battu les Conservateurs. Il y a aussi eu des cas où le premier ministre a démissionné et a été remplacé par un nouveau premier ministre qui est resté au pouvoir durant la même législature jusqu’aux élections. Un exemple récent est l’assermentation de Paul Martin après la démission du premier ministre Jean Chrétien (37e législature).

[25] Voir, par exemple, Journaux, 13 décembre 1979, p. 345‑347; 14 décembre 1979, p. 350; Débats, 28 novembre 2005, p. 10242.

[26] Voir, par exemple, les 7e, 27e, 34e et 37e législatures.

[27] Pour une description complète des conséquences de la prorogation et de la dissolution sur le plan de la procédure, voir le chapitre 8, « Le cycle parlementaire ».

[28] Journaux, 8 juin 1891, p. 208. Voir aussi la déclaration du Président devant la Chambre, Débats, 8 juin 1891, col. 896. Conformément à une pratique ancienne, quand la Chambre s’ajourne durant une session, le Président, portant sa toge, peut faire partie du cortège funèbre ou assister aux funérailles nationales en apportant avec lui la masse s’il y a été autorisé par une résolution expresse de la Chambre ou en vertu des usages parlementaires. La masse ne peut être utilisée à cette fin lorsque le Parlement est prorogé. Voir Bourinot, sir J.G., Parliamentary Procedure and Practice in the Dominion of Canada, 4e éd., sous la direction de T.B. Flint, Toronto : Canada Law Book Company, 1916, p. 176, notes c) et e). L’organisation de manifestations d’État comme les funérailles nationales est la responsabilité du ministère du Patrimoine canadien.

[29] Pour une description des circonstances de ces deux décès, voir Creighton, D., John A. Macdonald: The Old Chieftain, Toronto : The Macmillan Company of Canada Limited, 1955, p. 564‑578; Waite, P.B., The Man From Halifax: Sir John Thompson, Prime Minister, Toronto : University of Toronto Press, 1985, p. 415‑431.

[30] Voir, par exemple, le cas des ministères de John Turner (1984) et de Kim Campbell (1993).

[31] Annexe 12, « Les résultats des élections générales depuis 1867 ». Une situation similaire s’est présentée en Ontario en 1985 lorsque le gouvernement progressiste‑conservateur (P.-C.) de Frank Miller a gagné le plus grand nombre de sièges, mais a démissionné en faveur des Libéraux (Lib.) qui s’étaient classés deuxième et qui, avec l’appui des Néo‑démocrates (NPD), ont pu gouverner en conservant la confiance de l’Assemblée législative. Les résultats des élections étaient les suivants : P.‑C. : 52; Lib. : 48; NPD : 25 (Guide parlementaire canadien, Toronto : Grey House Publishing Canada, 2008, p. 727, 763).

[32] Forsey et Eglington énumèrent un grand nombre d’exemples de démissions de gouvernements provinciaux sans dissolution qui datent d’avant et d’après la Confédération (p. 253‑258).

[33] Voir, par exemple, la décision du Président Lamoureux, Journaux, 6 mars 1973, p. 166‑167. Voir aussi Débats, 20 octobre 1981, p. 11974, et la décision du Président Milliken, Débats, 5 mai 2005, p. 5725-5727.

[34] Journaux, 1er juillet 1926, p. 508‑509.

[35] Journaux, 5 février 1963, p. 474‑475.

[36] Journaux, 8 mai 1974, p. 175‑176; 13 décembre 1979, p. 345‑347.

[37] Journaux, 28 novembre 2005, p. 1352-1353.

[38] Forsey et Eglington, p. 253, 261‑263.

[39] Journaux, 28 juin 1926, p. 483.

[40] Annexe 12, « Les résultats des élections générales depuis 1867 », note 8.

[41]Annexe 12, « Les résultats des élections générales depuis 1867 ».

[42] Journaux, 18 juin 1926, p. 444‑449; 22 juin 1926, p. 461‑462; 23 juin 1926, p. 465; 25 juin 1926, p. 475‑481.

[43] Journaux, 28 juin 1926, p. 483.

[44] Journaux, 29 juin 1926, p. 485‑486.

[45] Journaux, 1er juillet 1926, p. 508‑509.

[46] En 1973, le premier ministre Trudeau a déclaré que son gouvernement minoritaire ne considérait pas toute défaite sur un vote comme une question qui engage la confiance de la Chambre (Débats, 8 janvier 1973, p. 61). Le gouvernement a en fait perdu plusieurs votes en 1973‑1974 (voir, par exemple, Journaux, 26 mars 1973, p. 212‑213). Pour une étude de cette question, voir « La discipline de parti et la convention de confiance : une perspective historique », Revue parlementaire canadienne, vol. 16, no 2, été 1993, p. 12-19.

[47] Journaux, 19 février 1968, p. 702‑703.

[48] Journaux, 28 février 1968, p. 719‑721.

[49] Journaux, 20 au 28 février 1968, p. 705‑721.

[50] Débats, 20 décembre 1983, p. 352.

[51] Débats, 20 décembre 1983, p. 352‑356.

[52] Débats, 20 décembre 1983, p. 367‑368.

[53] Par exemple, le 15 février 2005, deux projets de loi du gouvernement ont été rejetés en deuxième lecture (Journaux, p. 434-438). Il existe des dizaines de cas semblables. Voir Massicotte, L., « Le gouvernement Harper contrôle-t-il les Communes? », Le Devoir, 11 août 2008, p. A-7.

[54] Voir, par exemple, Journaux, 9 mars 2005, p. 508; 24 octobre 2007, p. 56‑57; 12 février 2008, p. 424‑426; 5 juin 2008, p. 923‑927. Voir aussi Débats, 11 février 2008, p. 2862‑2865. Il faut toutefois signaler que l’absence stratégique de députés d’un parti lors d’un vote n’est pas un usage tout à fait nouveau à la Chambre des communes. Voir Gregg, A.R., « Canadian Parliamentary Party Behaviour: An Analysis of Minority Government, 1963-1968 », thèse de maîtrise, University of Alberta, 1974, p. 30‑46.

[55] Lorsque les amendements ont été proposés, le leader du gouvernement à la Chambre a évoqué le Règlement au sujet de leur recevabilité. Ils ont été jugés recevables. Voir Débats, 22 avril 2005, p. 5460‑5461; 5 mai 2005, p. 5727; 9 mai 2005, p. 5821. L’amendement proposé le 2 mai à une motion portant adoption d’un rapport de comité a été jugé irrecevable par le Président parce qu’il dépassait la portée du rapport et n’avait donc pas de lien avec la motion principale (Débats, 5 mai 2005, p. 5696).

[56] Journaux, 10 mai 2005, p. 731-734.

[57] Débats, 10 mai 2005, p. 5908‑5909. Pour un examen des votes de mai 2005, voir Heard, A., « Just what is a Vote of Confidence? The Curious Case of May 10, 2005 », Revue canadienne de science politique, vol. 40, no 2, juin 2007, p. 395-416.

[58] Journaux, 11 mai 2005, p. 739-742; 12 mai 2005, p. 745‑746; 13 mai 2005, p. 747‑748, 751‑752.

[59] C’était la première fois dans l’histoire de la Chambre des communes du Canada que le Président tranchait une question de confiance. En annonçant qu’il votait en faveur de la motion, le Président Milliken a déclaré que sa décision reposait sur la tradition et les usages parlementaires, et non sur son allégeance politique, et qu’il exerçait son vote conformément aux principes de procédure pour que le débat puisse se poursuivre par le renvoi du projet de loi au Comité permanent des finances et pour que la Chambre puisse prendre sa propre décision ultérieurement (Débats, 19 mai 2005, p. 6260).

[60] Journaux, 21 novembre 2005, p. 1301‑1303. Le 23 novembre 2005, le Président a transmis à la gouverneure générale une lettre accompagnée du texte de la motion adoptée par la Chambre.

[61] Débats, 22 novembre 2005, p. 9995.

[62] Débats, 27 novembre 2008, p. 374‑384. Voir aussi Feuilleton et Feuilleton des avis du 1er décembre 2008, p. 17-18 (Feuilleton) et p. IV (Feuilleton des avis). Fait intéressant, le 27 novembre 2008, après la présentation de l’énoncé économique, l’Adresse en réponse au discours du Trône a été adoptée avec dissidence, mais sans la tenue d’un vote par appel nominal (Journaux, p. 48).

[63] Dans une lettre en date du vendredi 28 novembre 2008, le leader du gouvernement à la Chambre a informé le Président que le jour réservé aux travaux des subsides, qui avait été fixé au 1er décembre 2008, serait reporté au 8 décembre 2008.

[64] Outre cette lettre, deux accords ont été signés. Le premier, intitulé « Un accord pour qu’un gouvernement de coopération réagisse à la crise économique actuelle », était signé par les chefs du Parti libéral et du Nouveau Parti démocratique et faisait état des « ententes clés » concernant « un nouveau gouvernement de coopération ». Le second, intitulé « Un accord politique pour remédier à la crise économique actuelle », était signé par les chefs des trois partis de l’opposition et énonçait les modalités de coopération en matière d’économie et la durée de l’entente. Une lettre analogue avait été envoyée à la gouverneure générale le 9 septembre 2004. À cette époque, où un gouvernement libéral minoritaire était au pouvoir, les chefs du Parti conservateur, du Bloc Québécois et du Nouveau Parti démocratique avaient signé, à l’intention de la gouverneure générale, une lettre conjointe indiquant qu’ils s’étaient consultés étroitement et qu’elle devrait les consulter avant d’exercer son pouvoir constitutionnel si une demande de dissolution lui était présentée.

[65] Journaux, 4 décembre 2008, p. 101. Ce jour-là, le chef de l’Opposition officielle a adressé à la gouverneure générale une pétition pour la prier de ne pas agréer à la demande de prorogation du premier ministre « sans qu’il ait été en mesure de vous démontrer qu’il jouit encore de la confiance de la Chambre des communes ». Les signatures de 161 députés, une majorité, étaient jointes à la pétition.

[66] Voir, par exemple, Débats, 16 juin 1993, p. 20890‑20894.

[67] Voir Débats, 5 novembre 1873, p. 781, Forsey et Eglington, p. 258. Voir aussi Journaux, 4‑7 novembre 1873, p. 139‑142.

[68] Hamilton-Temple-Blackwood, H.G., My Canadian Journal, 1872‑'78, New York : D. Appleton and Company, 1891, p. 133. Voir aussi Débats, 6 novembre 1873, p. 783; 7 novembre 1873, p. 785.

[69] Gordon, J.C. et Gordon, I.M., « We Twa »: Reminiscences of Lord and Lady Aberdeen, vol. II, Londres : W. Collins Sons & Co. Ltd., 1925, p. 32‑34.

[70] Voir Gordon et Gordon, p. 35‑37, pour une description des circonstances faite par le gouverneur général.

[71] En août 1873, une délégation de députés a présenté à lord Dufferin, gouverneur général, une requête signée par 92 députés, dont certains députés conservateurs, pour le prier de rejeter la demande de prorogation du premier ministre John A. Macdonald dans le contexte du scandale du Pacifique. Lord Dufferin a rejeté la requête en déclarant que de refuser la demande de prorogation équivaudrait à destituer le premier ministre et le Cabinet (Journaux, 23 octobre 1873, p. 30‑38). Voir aussi Messamore, B.J., « 'A Matter of Instinct': Lord Dufferin and the Pacific Scandal », Canada’s Governors General, 1847-1878: Biography and Constitutional Evolution, Toronto : University of Toronto Press, 2006, p. 148-176. Pour un exemple australien, voir House of Representatives Practice, 5e éd., sous la direction de I.C. Harris, Canberra : Department of the House of Representatives, 2005, p. 60.

[72] Au début de 1896, sept ministres (la moitié du ministère) démissionnent et plusieurs jours sont nécessaires pour recomposer le ministère (Débats, 7‑15 janvier 1896, col. 4‑72). Le décès ou la révocation de plusieurs ministres pourrait placer le gouvernement dans une situation semblable et amener la Chambre à vouloir ajourner ses travaux, si elle siégeait à ce moment‑là.

[73] Voir, par exemple, Journaux, 7‑15 janvier 1896, p. 7‑13, Débats, col. 4‑72. Voir aussi Bourinot, J.G., Parliamentary Procedure and Practice in the Dominion of Canada, 2e éd., rev. et augm., Montréal : Dawson Brothers, Publishers, 1892, p. 795‑796.

[74] Voir, par exemple, Débats, 5‑7 novembre 1873, p. 781‑787; 8 juin 1891, col. 902‑905. Voir aussi Journaux, 28 juin 1926, p. 483.

[75] Débats, 5‑7 novembre 1873, p. 781‑787; 28 juin 1926, p. 5128.

[76] Voir la décision du Président, Débats, 28 juin 1926, p. 5128. Voir aussi Bourinot, 4e éd., p. 355.

[77] Voir, par exemple, Débats, 7 novembre 1873, p. 785‑786 (à la suite de la démission de Macdonald); 16 juin 1891, col. 905 (à la suite du décès de Macdonald); 15 janvier 1896, col. 60‑62 (après le règlement de la crise du ministère Bowell); Journaux, 29 juin 1926, p. 485‑486 (après la démission de King).

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