Madame la Présidente, aujourd'hui, nous parlons d'une possibilité de vraiment transformer la vie des Canadiens.
Mon collègue nous a parlé des cas de certaines personnes, mais ce sont des millions de Canadiens qui n'ont pas accès à des soins dentaires. Le gouvernement libéral propose un allégement fiscal qui profiterait surtout aux personnes qui gagnent plus de 100 000 $. Si nous ciblons la mesure pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin — les personnes qui gagnent moins de 90 000 $ —, nous pouvons dégager assez d'argent pour aider les 4,3 millions de Canadiens qui ont besoin de soins dentaires.
C'est ce que nous proposons aujourd'hui. Dans chacune des circonscriptions du pays, cette mesure transformerait la vie des gens qui n'ont pas accès aux soins dentaires dont ils ont besoin.
Je repense à une dame que j'ai croisée sur la rue à Vancouver. Elle s'est approchée de moi en se mettant la main sur la bouche. Elle m'a dit qu'elle m'avait entendu parler des soins dentaires. Je lui ai dit que nous voulions faire en sorte que les gens soient couverts. Elle m'a dit qu'elle n'avait jamais pensé avoir un jour les moyens d'obtenir les soins dentaires dont elle avait besoin. Elle m'a dit que, depuis qu'elle avait atteint l'âge où elle n'était plus couverte par le régime de ses parents, elle ne pouvait plus se permettre d'aller chez le dentiste, que ses dents étaient maintenant en très mauvais état et que cela la gênait. Elle avait peur de postuler pour un nouvel emploi; elle pensait qu'on ne l'embaucherait pas quand on verrait l'état de ses dents. Elle avait fait de son mieux, mais elle avait besoin de soins dentaires qu'elle ne pouvait pas se permettre.
Je pense à elle et aux nombreux autres Canadiens qui n'ont pas les moyens de prendre soin de leurs dents et je me dis que, dans un pays aussi riche que le nôtre, cela ne devrait pas être le cas.
Je pense à ce que nous pourrions faire si nous faisions un meilleur choix. Nous avons le choix. Le gouvernement libéral fait un choix: il décide, aujourd'hui, de faire cadeau de milliards de dollars à des gens qui n'en ont pas besoin. Il choisit d'aider ceux qui n'ont pas vraiment besoin d'être aidés. Le gouvernement libéral fait un choix, et nous lui demandons de faire un meilleur choix. Nous pourrions utiliser l'argent de l'allégement fiscal proposé aujourd'hui pour aider ceux qui en ont le plus besoin. Concentrons nos efforts sur ces gens. Si nous le faisons, nous dégagerons l'argent nécessaire.
Parlons de ces choix.
L'allégement fiscal proposé par le gouvernement fédéral coûtera plus de 6 milliards de dollars. S'il modifiait cette initiative pour cibler les familles qui en ont le plus besoin, il pourrait libérer 1,6 milliard de dollars. Le directeur parlementaire du budget a calculé le montant qui serait nécessaire pour couvrir les familles qui ne sont pas assurées. Il a conclu que cela coûterait un peu plus de 800 millions de dollars par année. Le coût serait plus élevé la première année, car de nombreux Canadiens qui n'ont pas accès à des soins dentaires s'empresseraient de se faire soigner. Il en coûterait 1,8 milliard de dollars la première année, mais ce montant se stabiliserait à environ 800 millions de dollars par la suite. C'est énorme.
J'aimerais que l'on pense à tous les Canadiens qui, en ce moment, n'ont pas les moyens de se faire soigner les dents. S'ils se présentent aux urgences parce qu'ils ont mal aux dents, ils se font dire que l'hôpital ne peut rien faire pour eux. On leur remet des analgésiques et on les renvoie chez eux avec un problème dentaire qui persiste toujours. Quand on y pense, c'est incroyable que l'on puisse aller à l'hôpital pour subir une opération cardiaque complexe ou pour faire rebâtir nos articulations, mais que l'on se fasse renvoyer à la maison avec des analgésiques lorsqu'on a un problème dentaire. Pour de nombreux Canadiens, c'est la seule solution. Nous devons changer cela.
Il y a quelques mois, une femme s'est présentée à mon bureau. Elle ne voulait pas me dire son nom parce qu'elle avait honte de sa situation. Elle avait un problème dentaire. Cependant, sa réalité était encore plus crève-cœur. Elle n'avait pas les moyens de payer les médicaments pour traiter une maladie qui l'affligeait et, en raison des complications de cette maladie, elle avait perdu des dents. Elle souffrait. Cette femme avait deux problèmes: premièrement, elle ne pouvait pas payer ses médicaments; deuxièmement, elle ne pouvait pas se payer des soins chez le dentiste. En la regardant, je réalisais à quel point nous échouons en tant que société. Elle pensait que c'était de sa faute. Elle m'a confié qu'elle voulait travailler fort, qu'elle ne voulait pas qu'on lui fasse la charité, et qu'elle était venue à mon bureau afin de trouver une solution pour aller de l'avant.
Je lui ai affirmé que ce n'était pas sa faute, qu'elle n'avait rien à se reprocher. Les décisions horribles que nous avons prises ont fait en sorte que ses médicaments et ses soins dentaires n'étaient plus couverts. Nous pouvons changer cette réalité.
Aujourd'hui, nous avons l'occasion d'apporter un changement. Le gouvernement libéral propose un changement fiscal et nous proposons une solution. Si cette mesure cible les personnes qui en ont le plus besoin, nous pourrons mettre en place un programme de soins dentaires, afin d'aider les familles qui n'ont pas accès à ces soins dont elles ont tellement besoin.
Nous avons observé les décisions et les choix du gouvernement libéral. Précédemment, les libéraux ont dépensé des millions de dollars d'argent public au bénéfice d'entreprises comme Loblaws et Mastercard. Ils décident souvent d'aider les plus riches. Le changement proposé par les libéraux va lui aussi aider les gens qui gagnent plus de 100 000 $.
Nous proposons de réduire ce changement et de cibler les gens qui en ont le plus besoin, c'est-à-dire les gens qui gagnent moins de 90 000 $. Si nous adoptons cette mesure, nous pourrons mettre en place un programme de soins dentaires dont près de 4,3 millions de Canadiens et de Canadiennes bénéficieront.
Nous savons qu'il s'agit d'un besoin au Québec. Certains Québécois ont des problèmes dentaires, mais ils n'ont pas suffisamment d'argent pour accéder aux services dentaires. Nous voulons changer cela. Grâce à un programme fédéral, ces gens pourraient avoir accès aux soins dentaires, ce qui changerait la vie de plusieurs personnes.
Il s'agit d'une option, d'une solution et d'un choix. Nous pouvons le faire. Je demande à tous les députés de la Chambre de penser aux familles de leur circonscription qui ont besoin de soins dentaires, mais qui n'ont pas les moyens de les payer, et de se demander comment nous pouvons les aider. Aujourd'hui, nous avons l'occasion de les aider.
Je songe aux choix que nous avons faits et à la possibilité qui s'offre à nous. La motion dont la Chambre est saisie représente un geste concret que nous pourrions poser dès maintenant.
J'aimerais que les députés libéraux, que tous les députés, en fait, songent aux habitants de leur circonscription, aux familles, aux jeunes qui sont sans avantages sociaux et qui n'en auront jamais de leur vie. J'aimerais qu'ils songent à l'économie des petits boulots et au fait que pour de nombreux jeunes gens, ce rêve de bénéficier d'avantages sociaux incluant une assurance dentaire ne sera jamais à leur portée, ne deviendra jamais une réalité pour eux.
Nous devons à ces jeunes gens de faire quelque chose pour les aider. Ils méritent de pouvoir prendre soin de leurs dents. Ils méritent de pouvoir vivre en santé. Leur santé dentaire est directement liée à leur bien-être et à leur santé en général. Nous pouvons changer les choses dès maintenant.
Je vais expliquer tout cela au gouvernement une fois de plus.
Le gouvernement libéral propose un changement fiscal, un allégement fiscal destiné aux Canadiens les plus riches, à ceux qui gagnent plus de 100 000 $. Faisons en sorte que ce changement fiscal bénéficie aux familles qui en ont le plus besoin, celles qui gagnent moins de 90 000 $. Avec l'argent ainsi dégagé, instaurons un régime national d'assurance dentaire qui donnera un coup de pouce aux familles, qui permettra aux jeunes qui n'en ont pas les moyens d'obtenir les soins dentaires dont ils ont besoin. Un tel régime permettrait aussi aux travailleurs qui ont un emploi sans avantages sociaux de savoir qu'ils pourront prendre soin de leurs dents. Cela changerait la vie de tellement de Canadiens. Il s'agit là d'un choix concret que nous pouvons faire immédiatement pour aider les gens.
Je demande au gouvernement libéral de faire ce qui s'impose et de cibler des mesures fiscales destinées à aider les familles dans le besoin, d'instaurer un régime national d'assurance dentaire pour donner un coup de pouce aux familles et permettre aux gens d'avoir accès à des soins dont ils ont désespérément besoin.
Voilà le choix qui s'offre à nous aujourd'hui. Je demande à tous les députés de la Chambre de voter en faveur de ce choix.