Madame la Présidente, mon collègue du Bloc s'est exprimé avec beaucoup d'ardeur. J'ai bien aimé son discours.
Quand nous avons étudié cette question pendant la législature précédente, l'arrêt Carter était très clair. Les recommandations du comité spécial mixte étaient très claires. Ce qui était moins clair, ce sont les raisons qui avaient amené le gouvernement à inclure une disposition exigeant que la mort soit raisonnablement prévisible. Quand j'ai pris la parole au sujet du projet de loi C-14, en 2016, je savais que cette disposition nous obligerait à revenir sur la question.
Le Parlement avait examiné la question, il avait délibéré et un certain nombre de parlementaires avaient dit à l'époque que cela posait un problème. À présent, une décision a été rendue dans la cause Truchon, et le Parlement se voit obligé de corriger le tir et de faire les choses correctement cette fois-ci.
Qui sommes-nous pour imposer nos valeurs à des gens qui souffrent, qui doivent vivre avec la maladie? Nous ne savons absolument pas ce qu'ils vivent. Le député a tout à fait raison de dire qu'il s'agit de dignité humaine, qu'il faut donner la possibilité à chaque personne de mourir dans la dignité en la laissant prendre elle-même cette décision des plus personnelles.
J'aimerais avoir l'opinion de mon collègue sur la disposition du projet de loi qui établit à 90 jours la période de l'évaluation. Que pense-t-il de ce laps de temps pour une personne dont la mort n'est pas raisonnablement prévisible, mais qui connaît des souffrances intolérables? Des médecins ont déjà indiqué au caucus néo-démocrate qu'ils craignaient d'avoir à obliger des patients qui endurent manifestement de grandes souffrances à attendre 90 jours de plus.
Mon collègue peut-il nous dire ce qu'il pense de cette disposition du projet de loi?