Madame la Présidente, j'aimerais d'abord souligner que je vais partager mon temps de parole avec le député de Rosemont—La Petite-Patrie. Je suis très heureux de le faire parce que je pense qu'il a beaucoup à apporter au débat, comme on a pu le voir par le passé.
Je suis ravi d'avoir l'occasion de participer à ce débat, car il est important à mon avis. On veut ajouter trois journées de l'opposition au calendrier. C'est peut-être une mesure qui exige une modification des règles, des instruments de la Chambre, du Règlement. Il n'en demeure pas moins que ce serait un ajout très valable et utile dans un contexte de gouvernement minoritaire.
Une raison bien spéciale sous-tend cette demande. Je ne m'attarderai pas aux raisons qui ont poussé les conservateurs à faire cette demande dans ce cas-ci, mais je tiens à souligner que nous avons affaire à un gouvernement qui ne tient pas compte des attentes des Canadiens, qui, eux, souhaitent qu'il collabore avec les autres partis pour gouverner de manière efficace. Il y a de nombreux exemples de cela.
Je vais passer en revue quelques-unes des excellentes motions que le NPD a présentées au cours des dernières années à l'occasion de journées de l'opposition. Ces motions étaient extrêmement importantes pour l'avenir du pays et pour les Canadiens. J'espère que les gens qui nous écoutent conviendront que, à l'issue de la dernière élection générale, aucun parti n'a obtenu de majorité. Après quatre années d'un gouvernement libéral majoritaire, les gens ont dit qu'ils en avaient assez. Ils souhaitaient que les partis travaillent ensemble pour assurer une saine gestion publique.
Or, le gouvernement nous dit que son programme est le seul qui compte. C'est tout ce qu'il veut faire. Le gouvernement veut diriger les travaux de la Chambre comme s'il était majoritaire et il n'est pas vraiment disposé à écouter ce que l'opposition a à dire.
Nous offrons aux libéraux l'occasion de convenir qu'ils doivent être davantage à l'écoute de l'opposition. On peut parfois demander à l'opposition d'être plus constructive; toutefois, l'opposition est là pour offrir une solution de rechange et pour demander des comptes au gouvernement. Depuis de nombreuses années, y compris au cours de la présente législature, nous tentons de présenter des motions constructives à l'occasion des journées de l'opposition.
Le plus récent exemple remonte au 26 février. Il s'agissait d'une motion demandant au gouvernement de modifier ses réductions d'impôts proposées en s'efforçant de procurer des avantages aux familles qui gagnent moins de 90 000 $ par année et d'utiliser les économies ainsi générées pour fournir une assurance de soins dentaires à ceux qui n'en ont pas. C'était un débat important. Le gouvernement n'a rien voulu entendre, mais c'est son droit.
Les Canadiens ont pu prendre connaissance de la proposition d'utiliser une partie des 6,85 milliards de dollars par année que le gouvernement propose de consacrer à une supposée baisse d'impôt pour la classe moyenne, dont au moins 1,6 milliard de dollars iraient à des gens qui gagnent plus de 90 000 $ par année, pour créer un régime de soins dentaires.
La baisse d'impôt proposée permettra aux contribuables qui gagnent plus de 90 000 $ par année d'économiser 340 $ d'impôt, alors que ceux qui gagnent moins de 15 000 $ vont économiser 1 $. Voilà ce que la baisse d'impôt pour la classe moyenne fera pour eux.
Notre proposition consistait à prendre une partie de l'argent, les 1,6 milliard de dollars destinés à ceux qui gagnent plus de 90 000 $ par année, et utiliser une portion de ce montant, même pas la totalité, pour donner accès à des soins dentaires à ceux qui, contrairement à nous les députés, n'ont pas de régime d'assurance dentaire.
C'était une motion très importante, une disposition très importante, une proposition très importante pour amener le gouvernement à faire un compromis à propos de ce qu'il appelle une « baisse d'impôt pour la classe moyenne ».
Ce n'est qu'un exemple, mais il suffirait de passer en revue les motions présentées par le NPD jusqu'ici pour constater qu'il y en a plein d'autres. En mai 2019, par exemple, notre chef, le député de Burnaby-Sud, a présenté une motion visant à déclarer l'urgence environnementale et climatique. La Chambre a été saisie d'un nombre considérable de motions sur le climat et les changements climatiques depuis quelques années.
En février 2019, nous avons étudié une motion visant à régler la crise du logement qui secouait le pays, et qui le secoue encore. Il s'agit d'un enjeu capital pour lequel, il faut le dire, le gouvernement a peu de crédibilité. Ce genre de motion permet d'éviter que certains enjeux tombent dans l'oubli, en plus d'indiquer au gouvernement ce qu'il a à faire s'il veut obtenir la collaboration de la Chambre, ce que souhaitent les Canadiens, je le rappelle.
En novembre de l'autre année, la Chambre a été saisie d'une motion sur la qualité des services offerts aux vétérans du pays. Nous n'en avons toujours pas vu les résultats, mais il n'en demeure pas moins qu'elle a été présentée à l'occasion d'un jour désigné. Les députés ont alors eu une journée complète pour en débattre et expliquer à leurs collègues pourquoi il est si important que les vétérans obtiennent les services et le soutien dont ils ont besoin au lieu de poireauter sur une liste d'attente interminable. Le problème est loin d'être réglé, cela dit, même si le gouvernement était majoritaire quand il a été abordé. Peut-être que, le gouvernement étant maintenant minoritaire, s'il y avait plus de jours désignés, les problèmes comme celui-là trouveraient une solution, parce que ce serait les parlementaires élus par l'ensemble des Canadiens qui dicteraient les priorités.
Chose certaine, il s'agit d'une priorité pour moi personnellement, pour mon parti et pour les habitants de ma province. J'irais même jusqu'à dire qu'il s'agit d'une priorité pour le pays au grand complet, car le bien-être des vétérans devrait toujours être présent à notre esprit.
Nous avons discuté d'autres enjeux d'importance mondiale, notamment lors du débat sur le désarmement nucléaire qui s'est tenu en juin 2017. Quoi de plus important pour rendre le monde plus sûr pour l'avenir de nos enfants que de donner suite à la motion sur le désarmement nucléaire dans un monde qui est toujours un peu plus incertain?
Nous avons présenté un projet de loi sur la création d'un régime universel d'assurance-médicaments. Grâce au Nouveau Parti démocratique, cette question a été débattue à la Chambre en octobre 2017. Un député néo-démocrate a présenté un projet de loi là-dessus au cours de la présente législature. Les libéraux s'intéressent à cette question, mais rien ne me permet de croire que le pays sera bientôt doté d'un régime public d'assurance-médicaments inspiré du contenu de la Loi canadienne sur la santé. C'est pourtant ce que souhaitent les Canadiens.
Des questions qui reviennent sans cesse dans l'actualité ont parfois été présentées à la Chambre par les néo-démocrates, pas nécessairement pour la première fois, mais de manière énergique et positive, afin que l'on puisse trouver des solutions.
Une motion portant sur les soins destinés aux enfants des Premières Nations a été présentée par le député de Timmins—Baie James en novembre 2016.
Je pourrais continuer, mais je vais revenir sur une question qui est soulevée continuellement, soit les motions présentées par le Nouveau Parti démocratique sur les changements climatiques. On peut remonter à février 2007, où nous avons présenté une motion sur le protocole de Kyoto, que le gouvernement précédent a rejetée.
En 2007, Jack Layton, l'ancien chef du Nouveau Parti démocratique, a présenté un plan d'action sur les changements climatiques. C'était il y a plus de 12 ans. La lutte contre les changements climatiques fait partie du programme du NPD depuis plus d'une décennie. Les changements climatiques ont maintenant dégénéré en crise. Nous avons reconnu cette crise il y a de nombreuses années. Au moins, maintenant, le gouvernement écoute, mais où en sommes-nous en matière de normes exécutoires? Où est le plan? Où sont les échéanciers? Où est l'obligation de faire rapport à la Chambre?
Nous débattons toujours de ces questions, mais elles ont été soulevées à la Chambre à l'aide d'importantes motions de l'opposition.
Il me reste une minute et je suis heureux de la consacrer à une motion présentée par mon ancien collègue Romeo Saganash, qui porte sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Il s'agit d'une résolution extrêmement importante adoptée par les Nations unies et appuyée par le gouvernement du Canada, mais elle n'est pas encore entrée en vigueur. Elle a été adoptée par le gouvernement de la Colombie-Britannique. Elle est extrêmement importante à la lumière de ce qui se passe ces jours-ci avec les Wet'suwet'en en Colombie-Britannique.
Les motions de l'opposition sont cruciales pour les Canadiens et pour la Chambre des communes. Nous devrions en présenter davantage.