Monsieur le Président, j'aimerais partager mon temps de parole avec le député de Kenora.
Je vous remercie de me permettre de m'exprimer aujourd'hui sur cette nouvelle mesure, la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants. À titre de lieutenant politique, je tiens à souligner que c'est une mesure importante qui aidera des étudiants et des étudiantes partout aux pays et au Québec. Malheureusement, pour différentes raisons, les étudiants subissent aussi les contrecoups de cette pandémie, comme les travailleurs et les aînés.
Le gouvernement a annoncé cette mesure importante qui vise à remettre un montant de 1250 $ par mois aux étudiants qui seraient touchés par la COVID-19. Dans ce projet de loi, on voit la volonté du gouvernement de soutenir aussi les jeunes qui feront du bénévolat pour aider les gens qui sont touchés de près ou de loin par la COVID-19. Nous avons hâte de connaître les détails à ce sujet pour comprendre la façon dont on mettra cela en branle et comment les nombres d'heures seront déterminés. Il faudra faire les vérifications pour s'assurer qu'il n'y a pas d'abus. Cependant, on voit l'intention de la part du gouvernement. Je salue aussi l'idée de bonifier les prêts et bourses pour certains étudiants qui sont plus vulnérables et qui ont plus de difficulté à arriver.
Cependant, il y a malgré tout beaucoup d'inquiétudes sur le terrain de la part du milieu économique quant à ce mouvement de déconfinement qui se met en branle. Certaines personnes minimisent l'importance des étudiants sur le marché du travail dans cette reprise économique. Lors d'un point de presse, j'ai entendu le premier ministre répondre à la question de Philippe-Vincent Foisy, qui lui demandait pourquoi il n'avait pas mis en place des incitatifs comme l'a fait le Québec afin d'aider et de motiver les jeunes à aller sur le marché du travail au lieu de leur remettre directement une somme d'argent. Cela pourrait inciter certains étudiants à rester chez eux pour obtenir l'argent.
L'intention est là. Il n'y a personne, ici, qui ne veut pas aider les étudiants et qui veut les catégoriser dans un coin. Nous souhaitons tous les aider comme tous les autres citoyens du pays. Je soulignais tantôt à la ministre un cas parmi des dizaines de cas que j'ai reçus dans ma circonscription et que d'autres députés de toutes les formations ont aussi reçus. Une propriétaire d'épicerie de fruits et de légumes a dit qu'elle avait appelé une ancienne étudiante pour lui demander de travailler comme chaque année. L'étudiante lui a tout simplement répondu qu'elle était prête à y aller, mais pas à temps plein comme les autres années, pendant la période estivale. On le sait, cette période est importante pour ces commerçants. L'étudiante serait tout simplement pénalisée parce qu'elle gagnerait plus de 1 000 $ par mois. Elle aurait fait trop d'argent pour recevoir la prestation de 1 250 $. Dans certains cas, ces mesures sont plutôt dissuasives et nous n'avons pas encore les détails précis de la part du gouvernement. Qu'est-ce qui sera fait? Quels seront les mesures, les critères et les contrôles pour s'assurer de ne pas mettre en place une mesure dissuasive?
Je voudrais porter à l'attention de mes collègues, ainsi que des Canadiens et des Canadiennes, des Québécois et des Québécoises ce que le premier ministre a répondu au journaliste qui lui avait demandé pourquoi il n'avait pas mis en place des incitatifs pour aider les jeunes — et moi j'ajouterais même les adultes — à aller sur le marché du travail dans le cadre de la Prestation canadienne d'urgence. Le premier ministre a dit que, après analyse de la situation, il n'y avait malheureusement pas assez d'emplois pour tous les jeunes.
J'ai fait un calcul assez simple et j'aimerais montrer à tous ceux qui sont ici une mesure que le gouvernement pourrait mettre en place rapidement. Cela pourrait aider plusieurs jeunes à gagner de l'argent pour payer leur inscription à l'université ou au cégep, leurs livres, leur loyer, la nourriture, c'est-à-dire les choses de base que tout étudiant souhaite payer. J'ai appelé mes confrères conservateurs du Québec, les neuf autres députés qui travaillent avec moi, pour leur parler de ce qui suit.
Dans le programme d'emplois pour étudiants qu'il a mis en place, le gouvernement a décidé d'accorder des subventions de 100 % au lieu de 50 % comme dans le passé et de permettre aux employeurs agriculteurs, commerçants, OBNL et municipalités de faire une demande. Contrairement à ce que laissait sous-entendre le gouvernement, l'enveloppe n'a pas été bonifiée. C'est la même enveloppe. Donc, si on subventionne des emplois à hauteur de 100 % au lieu de 50 %, on comprend que moins d'emplois seront générés.
J’ai parlé avec tous les députés du Parti conservateur du Québec afin de calculer le nombre de demandes qui ont été faites par des entreprises, des commerces ou des agriculteurs de nos circonscriptions. À l’heure actuelle, le budget alloué par le gouvernement fédéral pour les emplois d’été ne permet pas de répondre à toutes les demandes.
À eux seuls, les 10 députés conservateurs du Québec ont dénombré 1 442 demandes pour des emplois d’été existants. Ces demandes ont été soumises par des entreprises, des commerces, des agriculteurs et des OBNL au moment où le gouvernement ne subventionnait que 50 %. Or, aujourd’hui, le gouvernement subventionne 100 %. J’ai un baccalauréat et une maîtrise en administration et en enseignement des mathématiques. J’ai donc fait une règle de trois avec ces données afin d’extrapoler les résultats pour les 338 députés ici, à la Chambre.
Le résultat est que près de 48 740 emplois ne seraient pas couverts par le programme Emplois d’été Canada, des emplois existants qui font déjà l’objet d’une demande, mais pour lesquels les employeurs ne recevront aucune aide du gouvernement. Pourtant, ces emplois permettraient aux jeunes de travailler plutôt que de recevoir la PCU étudiante de 1 250 $ en plus de revenus d’emploi à temps partiel. Cependant, les étudiants refuseront ces emplois à temps plein au salaire minimum puisqu’ils ne seront pas assez payants.
Il existe donc 48 740 emplois étudiants au Canada. Les fonctionnaires nous ont dit que la subvention nécessaire pour payer chacun de ces emplois d’été est d’environ 4 000 $, pour un montant total de 194 960 000 $, soit un peu moins de 200 millions de dollars.
Comparons ce montant à l’enveloppe globale de 9 milliards de dollars que le gouvernement a prévue afin d’aider les étudiants sous forme de prêts et bourses, de la PCU étudiante et d’allocations au bénévolat — si l’on peut encore appeler bénévolat du bénévolat payé. Le montant total de 194 960 000 $ représente environ 2 % de l’enveloppe globale de 9 milliards du gouvernement. Ce montant permettrait au gouvernement de répondre instantanément aux besoins des entreprises sans les concurrencer et n’exigerait pas de créer de nouveaux programmes. De plus, les étudiants auraient un gagne-pain qui leur permettrait de répondre à leurs besoins pendant leurs études.
Si les partis de l’opposition avaient pu travailler de façon proactive, ils auraient pu proposer ce genre de solution. J’espère que le gouvernement attrapera la balle au bond. Il pourrait bonifier cette enveloppe sans rien changer d’autre. Cela ferait qu’environ 50 000 étudiants du Canada, toutes circonscriptions confondues, pourraient avoir un emploi plutôt que de recevoir la PCU, laquelle pourrait plutôt servir à aider d’autres personnes qui en ont plus besoin.
Le Parti conservateur est content de constater que le gouvernement a consenti à apporter des modifications au projet de loi pour le rendre plus acceptable, plus juste et plus équitable et pour qu’il fasse moins concurrence au milieu des affaires. Il est assez impressionnant de constater le nombre de courriels, d’appels et de commentaires sur les réseaux sociaux pour dénoncer auprès des députés l’effet négatif de cette mesure sur le recrutement d’employés. C’est ce que nous ressentons de ce côté-ci de la Chambre et nous avons l’impression que c’est un peu idéologique.
Nous sommes contents que le gouvernement ait accepté d’exiger que tous les demandeurs contactent Emploi et Développement social Canada pour obtenir des informations sur les emplois étudiants disponibles. Nous sommes contents que le gouvernement ait accédé à notre demande d’un examen parlementaire du projet de loi et de la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants afin de trouver des façons d’en atténuer les effets pervers dissuasifs à l’emploi que nous constatons actuellement. Finalement, nous sommes heureux que le gouvernement ait accepté de préciser une date d’échéance afin qu’il ne puisse pas prolonger unilatéralement cette prestation par voie réglementaire. Nous sommes contents de voir que le travail du Parti conservateur a permis d’améliorer le projet de loi afin d’aider les étudiants de partout au pays.
J’invite le gouvernement à cesser de recourir à des phrases creuses lors de ses discours. Il a beau dire qu’il veut aider tout le monde, il n’en demeure pas moins que cette mesure a aussi des effets pervers. Même si nous disons aider les étudiants, nous allons plutôt nuire à l’économie si des mécanismes de contrôle ne sont pas mis en place. Si le gouvernement faisait preuve de bonne volonté politique, des emplois pourraient être comblés rapidement, en claquant des doigts.
Mr. Speaker, I would like to split my time with the member for Kenora.
Thank you for giving me a chance today to speak about this new measure, the Canada emergency student benefit. As a political lieutenant, I would like to state that this is an important measure that will help students across the country and across Quebec. Sadly, for various reasons, these students are also being affected by this pandemic, along with workers and seniors.
The government has announced this important measure, which will provide $1,250 a month to students affected by COVID-19. This bill shows the government's desire to also support young people who will be doing volunteer work to help people who are directly or indirectly affected by COVID-19. We look forward to getting the details in order to find out how this measure will be rolled out and how the number of hours will be determined. Checks will have to be done to prevent abuse. However, the government's intentions are clear. I also commend the idea of enhancing loans and grants for more vulnerable students who have a harder time making ends meet.
However, people are very concerned about the process of reopening the economy. Some people are downplaying the important role students will play in the labour force as we reopen the economy. During a press conference, I heard the Prime Minister answer a question from Philippe-Vincent Foisy about why he did not set up incentives like Quebec did to help and motivate young people to go out and find jobs instead of handing them cash directly. Some students might decide to stay home so they can collect the benefit.
The intent is there. We all want to help students and not pigeonhole them. We want to help them and all other Canadians. Earlier, I spoke to the minister about one of the dozens of cases that have been brought to my attention and to the attention of members of all political stripes. The owner of a fruit and vegetable store said that she had called a former student to ask her to come work, as she had every year. The student told her that she was able to come back, but not full time, as she had all of the other summers. This is a busy time for merchants. The student would be penalized because she would earn more than $1,000 a month. She would have made too much money to receive the $1,250 benefit. In some cases, these measures deter students, and we still have not received specifics from the government. What will be done? What will be the measures, the criteria and the oversight to ensure that students are not deterred from working?
I would like to draw my colleagues', Canadians' and Quebeckers' attention to what the Prime Minister told a journalist who asked why there were no incentives in the Canada emergency response benefit to encourage young people, and I would add adults to that as well, to join the labour force. The Prime Minister said that after analyzing the situation, it was determined that, unfortunately, there are not enough jobs for all young people.
I did a fairly simple calculation and I would like to tell everyone here about a measure that the government could put in place fairly quickly that could help many young people earn money to pay for their university or CEGEP tuition, their books, their rent, and their groceries, or in other words, all of the basic necessities that every student has to pay for. I called my Conservative colleagues from Quebec, the nine other members who work with me, to talk about the following.
As part of its student employment program, the government decided to give subsidies of 100% rather than subsidies of 50% as it did in the past and to allow farm, business, NPO and municipal employers to apply for funding. Contrary to what the government is suggesting, the budget has not increased. It is the same budget. That means that if jobs are subsidized at 100% rather than at 50%, then fewer jobs will be created.
I talked to all the Conservative Party members from Quebec so I could calculate the number of applications submitted by businesses and farmers in our ridings. The federal government's current summer jobs budget will not meet demand.
Quebec's 10 Conservative members alone reported 1,442 applications for existing summer jobs. Those applications were submitted by businesses, farmers and non-profits when the government was offering a 50% subsidy. Now the government is offering a 100% subsidy. I have a B.A. and a master's degree in administration and math education, so I applied the rule of three to that data to extrapolate the results for all 338 MPs here in the House.
According to my calculations, some 48,740 jobs will not be covered by the Canada summer jobs program. These are existing jobs for which employers have submitted applications, but they will get no help from the government even though these jobs would enable young people to work rather than collect the $1,250 CESB on top of income from part-time jobs. Also, students will steer clear of full-time minimum wage jobs because they do not pay enough.
Canada has 48,740 job openings for students. Officials told us that subsidizing each of those summer jobs would cost about $4,000, which adds up to $194,960,000, or a little less than $200 million.
Compare that to the $9-billion overall envelope the government is providing to help students through loans and bursaries, the Canada emergency student benefit and the service grant, if a paid service can still be considered volunteer work. The total amount of $194,960,000 represents roughly 2% of the government's total $9-billion aid package. That amount would allow the government to immediately meet the needs of businesses without having them compete with one another and would not require new programs to be created. What is more, students would be able to make a living and pay their bills while at school.
If the opposition parties could have worked proactively, that is the type of solution they would have proposed. I hope the government will seize this opportunity. It could increase this envelope without changing anything else. That way, roughly 50,000 students in Canada, in every single riding, could have a job instead of receiving the CERB, which could be used to help people who need it even more.
The Conservative Party is pleased to see that the government agreed to make changes to the bill to make it more acceptable, fairer and more equitable and to ensure businesses do not have to compete as much. It is rather impressive to see the number of emails, calls and comments on social media relaying to MPs the adverse effect of this measure on recruiting employees. That is the sense we are getting on this side of the House, and we get the impression it is a bit ideological.
We are pleased that the government agreed to require that all applicants contact Employment and Social Development Canada to obtain information about available student jobs. We are pleased that the government agreed to our request for parliamentary review of the bill and the Canada emergency student benefit in order to find ways to mitigate the unintended disincentives to work that we are currently seeing. Finally, we are pleased that the government agreed to a deadline so that it cannot unilaterally extend this benefit through regulations. We are pleased to see that the Conservative Party's efforts have enhanced the bill to help students across the country.
I encourage the government to stop with the empty rhetoric. While it says that it wants to help everyone, the fact remains that this measure also has unintended consequences. Even though this measure is intended to help students, it will nevertheless hurt the economy if controls are not put in place. If the government were to demonstrate political goodwill, jobs could be quickly filled, just like that.