Monsieur le Président, je ne pense pas que le Bureau de régie interne, qui travaille en grande partie à huis clos, soit le cadre approprié pour examiner l'atteinte au privilège que je signale aujourd'hui. Il y a atteinte à mon privilège, car cet endroit n'est pas un lieu de travail sécuritaire, puisque d'autres personnes ne se sentent pas en sécurité d'y travailler. À vrai dire, depuis 10 ans que je siège à la Chambre, j'ai soulevé ce problème de nombreuses manières. Après 10 ans, je ne trouve toujours pas qu'il s'agit d'un milieu de travail sécuritaire.
Si je peux me permettre, je ne crois pas qu'il soit approprié d'aiguiller ce problème vers un comité à huis clos alors que des gens d'ici n'ont pas obtenu justice. Je ne saurais trop insister là‑dessus.
À mon avis, il faudrait déterminer, à la suite d'un processus ouvert, s'il est approprié que le Bureau de régie interne examine les décisions relatives au personnel ou les nouveaux processus adoptés par l'Administration de la Chambre et s'il s'agit de la voie que nous devons suivre. Toutefois, pour l'instant, que ce soit au sein des partis politiques, quels qu'ils soient, et certainement au sein de la Chambre elle‑même, rien ne garantit qu'une personne qui porte plainte pour harcèlement sera prise au sérieux. Cette situation ne doit pas être examinée par un comité à huis clos, mais bien par un comité parlementaire compétent. C'est le seul moyen d'aborder cette question.
On porte atteinte à mon privilège, à tous nos privilèges, car nous devons porter ce fardeau émotionnel qui consiste à parler d’attouchements non souhaités, de harcèlement sexuel et de harcèlement au travail au lieu de faire notre travail; c’est la définition même d’une atteinte aux privilèges. Ce problème doit être traité ailleurs qu’au Bureau de la régie interne pour que la lumière soit faite sur cette affaire.
J’aimerais mieux ne pas avoir à faire cela. Je voudrais parler d’autres sujets aujourd’hui, mais j’en ai assez. Alors que nous célébrons le 100e anniversaire de l’élection de la première femme au Parlement, ce problème ne peut pas être relégué à un comité qui délibérera à huis clos. Cette affaire doit être traitée publiquement. C’est la décision que je vous prie de rendre, monsieur le Président.