Monsieur le Président, je tiens d'abord à remercier les gens extraordinaires de ma circonscription, Lethbridge, en Alberta, de m'avoir fait l'honneur de m'élire députée et de m'avoir confié la tâche de défendre leur point de vue à la Chambre. Pour moi, c'est un immense privilège d'occuper les fonctions de représentante élue, et je m'engage à mériter leur confiance chaque jour de mon mandat. Je défendrai toujours les intérêts supérieurs des gens de ma circonscription. Je suis d'ailleurs impatiente de faire entendre haut et fort le point de vue des gens de Lethbridge dans cette enceinte.
Malheureusement, le discours du Trône présenté par les libéraux va à l'encontre des intérêts des gens de Lethbridge. Je crains pour ma circonscription et plus particulièrement pour les régions rurales.
Le discours du Trône ne parle absolument pas d'agriculture, un secteur important, ni de l'adhésion au Partenariat transpacifique. Les producteurs de boeuf, de porc et de volaille de ma seule région risquent de perdre des centaines de millions de dollars si les libéraux continuent de tergiverser et de retarder la ratification de cette entente. Les producteurs agricoles du Canada évoluent dans l'un des marchés les plus complexes et les plus compétitifs du monde, et le gouvernement actuel ne leur est à peu près d'aucune aide. Ils ont besoin d'un gouvernement qui défende leurs intérêts, et ce n'est manifestement pas le cas du présent gouvernement libéral.
Ce que nous avons vu vendredi, c'est un gouvernement qui cherche avant tout à se récompenser et à récompenser ses amis. Prenons, par exemple, la défense du statu quo au Sénat. Y a-t-il quelqu'un qui croit sérieusement que le comité que les libéraux mettront sur pied pour recommander des nominations apportera un vrai changement? Regardons-y de plus près. C'est un comité qui sera nommé et conseillé par des libéraux et qui choisira ensuite librement des libéraux pour défendre au Sénat le point de vue des libéraux. Il y a donc lieu de se demander s'il s'agit là d'un vrai changement.
Au lieu de permettre aux Canadiens d'avoir leur mot à dire dans le choix de ceux qui les représentent à Ottawa, les libéraux se sont tournés vers les nouveaux aristocrates, les élites laurentiennes, pour combler les sièges vacants au Sénat. Ce qu'il faut au Sénat, c'est une plus grande responsabilité démocratique, pas du népotisme déguisé.
En ce qui a trait à la réforme démocratique, les libéraux n'ont pas l'intention de permettre aux Canadiens de se prononcer sur l'aspect le plus fondamental de notre démocratie, à savoir le système électoral. La majorité libérale tentera plutôt d'imposer un nouveau mode électoral, un mode qui servira les fins partisanes des libéraux au détriment de la population canadienne. Il semble que 2015 marque le début d'une nouvelle tyrannie libérale. La seule approche acceptable à propos d'une question aussi fondamentale que celle-ci serait la tenue d'un référendum qui permettrait aux Canadiens de se faire entendre.
Les libéraux refusent-ils de consulter les Canadiens parce qu'ils ne leur font pas confiance ou parce qu'ils ne veulent pas les écouter?
Les libéraux savent que chaque fois qu'un référendum provincial a été tenu sur cette question, les gens ont exprimé clairement qu'ils préféraient un système uninominal majoritaire à un tour. Toutefois, une consultation ne permettrait pas aux libéraux de choisir un système comme le mode de scrutin pondéré. On prévoit que ce mode permettrait d'élire une majorité de députés libéraux si ceux-ci s'avéraient être le deuxième choix exprimé sur le bulletin de vote par les partisans néo-démocrates et conservateurs. Je dis aux députés que les Canadiens ne sont pas dupes. Les habitants de Lethbridge et de tout le Canada méritent mieux que cela. Ils méritent une représentation solide, stable et honnête.
La triste réalité est que le nouveau premier ministre semble croire ses propres discours. Il est convaincu qu'il peut remédier au déficit à coup de dépenses. Je suppose qu'il tient cette croyance de son père. Malheureusement, cette approche économique aura les mêmes effets désastreux pour le Canada aujourd'hui qu'à l'ère de feu Trudeau.
Comme nous l'avons vu dans les années 1990, même un pays comme le Canada finit par épuiser sa capacité d'emprunt. À ce moment-là, il arrive ce qui arrive en Grèce, où le pays doit faire des coupes radicales dans les services de l'État dont les citoyens ont vraiment besoin. Nous savons comment cela se terminera parce que nous l'avons déjà vu. Il n'y a pas de vrai changement là.
Par le passé, les libéraux ont équilibré le budget au détriment des provinces. Ils ont réduit le financement de l'aide sociale, pourtant nécessaire. Ils ont réduit les transferts aux provinces. Quel a été le résultat? Une décennie de noirceur totale.
Les provinces ont dû annuler des projets d'infrastructures publiques. Des milliers de professionnels de la santé ont déménagé aux États-Unis parce qu'ils ne pouvaient pas rester au Canada. Quant à la classe moyenne, elle a connu des inégalités et un appauvrissement sans précédent.
Il n'y a pas 56 solutions. À mon avis, cela commence par un contrôle des dépenses publiques, la réduction des impôts et une confiance dans les entrepreneurs canadiens pour créer de vrais emplois durables. Les Canadiens savent que toute famille doit équilibrer son budget, sans quoi c'est la faillite. C'est le b. a.-ba de l'économie. Ce n'est pas parce que le gouvernement canadien est plus gros que ce principe ne s'applique pas.
Déjà, le nouveau ministre des Finances est revenu sur son engagement de limiter le déficit à 10 milliards de dollars par année. Aujourd'hui, nous lisons que le plan fiscal libéral a un coût et qu'il entraînera un déficit structurel dès le premier jour.
Les libéraux ont déjà créé un déficit, en un temps record, je dirais. Comme le directeur parlementaire du budget avait déjà confirmé ce printemps que le gouvernement conservateur avait réussi à équilibrer le budget, je trouve le plan des libéraux extrêmement déconcertant.
De plus, ce qui m'inquiète en voyant cela, c'est que les premières victimes sur le plan économique sont toujours les jeunes. Les jeunes travailleurs travaillent dans des industries qui en demandent beaucoup sur le plan physique — comme la construction ou l'industrie pétrolière et gazière — et qui dépendent beaucoup des fluctuations économiques. C'est dans ces industries que se font les premières mises à pied. Les jeunes se trouvent aussi à jouer les rôles qui sont tout au bas de l'échelle. Lorsque des emplois doivent être supprimés dans la population active, ce sont les premiers qui écopent. En Alberta, nous pouvons déjà voir les répercussions économiques sur nos jeunes des politiques du gouvernement néo-démocrate qui fait tout ce qu'il peut pour tuer le marché de l'emploi dans nos plus grandes industries, c'est-à-dire le secteur pétrolier et gazier, et l'agriculture.
Avec leur annonce d'un moratoire empêchant le passage de tout nouveau pipeline en Colombie-Britannique et leur silence quant à ce qu'il conviendrait de faire pour renverser la décision de bloquer Keystone XL, les libéraux font en fait partie du problème, pas de la solution.
Le recours à des subventions gouvernementales pour tenter de créer des emplois pour les jeunes est une solution qui coûte extrêmement cher. Comme nous l'avons déjà vu avec ces politiques gouvernementales qui faussent les marchés, cela ne pourra avoir qu'une incidence négative sur nos jeunes.
Par ailleurs, j'aimerais attirer votre attention sur l'approche que préconisait le Parti conservateur. Depuis le creux de la récession, en 2008, celle-ci a permis de faire reculer le chômage chez les jeunes de façon soutenue. Notre approche fonctionnait bien pour faire accéder les gens à la classe moyenne et pour renforcer cette dernière.
Notre approche mettait l'accent sur un accès accru à une formation axée sur les compétences, sur la diffusion d'information concernant les emplois où la demande est forte, sur la réduction des charges sociales, de manière à donner aux petites entreprises la souplesse nécessaire pour embaucher plus d'employés. Les libéraux ont mis le cap en sens inverse, et je crois que c'est tout à fait nuisible pour la nation canadienne, en particulier pour mes électeurs, dans la circonscription de Lethbridge.
Je voudrais souligner encore une chose: une importante partie de la population a été oubliée dans le discours du Trône, et ce sont les personnes handicapées. Dans le passage du discours qui portait la diversité, il a été question des Autochtones, des immigrants syriens, des anciens combattants, de CBC/Radio-Canada et des industries culturelles canadiennes, mais il n'a pas du tout été question des personnes handicapées.
Je me pose la question: est-ce du vrai changement? Est-ce un changement qui sera avantageux pour le Canada et qui nous fera progresser sous le signe de l'unité nationale vers l'accomplissement d'un beau destin? Je dois dire que la réponse à cette question est non.
Pour terminer, je rappelle aux députés que le gouvernement conservateur a mis en oeuvre une approche stable de l'économie qui mettait l'accent sur l'allégement du fardeau fiscal et la création d'emplois. Cette approche reposait sur la confiance envers les entrepreneurs canadiens, qui savent créer des emplois beaucoup mieux que les programmes gouvernementaux inefficaces. Bref, les conservateurs comprennent que la classe moyenne n'a pas la marge de manoeuvre financière qui lui permettrait de payer plus de taxes et d'impôts.
Les libéraux devront nécessairement hausser le fardeau fiscal s'ils veulent trouver l'argent qu'il faut pour payer leurs dépenses extravagantes. Et comme les mesures fiscales qu'ils veulent imposer aux riches auront en réalité pour effet de réduire les recettes de l'État, c'est la classe moyenne qui devra payer la note. En somme, le Canada n'a pas les moyens de se permettre les dépenses imprudentes et incontrôlables des libéraux.
Il est faux de dire que nous retrouvons le bon vieux Canada. En fait, nous renouons avec les bons vieux déficits, et l'endettement ne se fait jamais à l'avantage de la classe moyenne.