Je vous remercie, madame la présidente.
Monsieur le ministre, je veux commencer en vous informant que j'ai communiqué avec votre bureau il y a quelques semaines au sujet de la situation difficile dans laquelle se trouvait une famille à l'étranger. J'ai travaillé avec Nour Kechacha, de votre bureau. Elle s'est montrée excellente, a su réagir et s'est révélée très utile. Cette famille est maintenant de retour au Canada. Nous posons des questions difficiles afin de défendre les intérêts de la population, mais je pense que nous devrions aussi rendre à César ce qui revient à César. Je tiens à vous remercier avec votre équipe dans ce dossier.
Passons maintenant aux questions difficiles.
Monsieur le ministre, je prends acte de vos observations sur l'aide apportée à Michael Kovrig, Michael Spavor et Gary Schellenberg. C'est une formule que j'ai déjà entendue de la part d'autres fonctionnaires. Il est capital de nommer ces trois personnes.
Je veux vous citer un passage d'un témoignage que le Comité spécial sur les relations sino-canadiennes en entendu sur nos démarches dans le cadre d'affaires consulaires complexes. Il s'agit des propos de Charles Burton, agrégé supérieur du Macdonald-Laurier Institute:
[...] les fonctionnaires qui ont comparu devant le Comité au cours des réunions précédentes ont répété ad nauseam que dans ses relations avec la Chine, le Canada se concentre sur « la libération immédiate de Michael Kovrig et de Michael Spavor, ainsi que la clémence envers Robert Schellenberg ».
Pardonnez-moi, j'ai mal prononcé son nom. C'est Robert Schellenberg.
Or, quand elle a été interrogée à ce sujet, une fonctionnaire a indiqué qu'il y a deux Canadiens, M. Schellenberg et M. Fan Wei, dont la condamnation à la peine de mort est publique. Pourquoi l'attention est-elle concentrée sur Kovrig, Spavor et Schellenberg, trois Canadiens qui ne sont pas d'origine chinoise, et parle-t-on si peu de Huseyin Celil et de Fan Wei qui sont aussi Canadiens?
Je crois que c'est très inquiétant pour tous les Canadiens qui résidaient en République populaire de Chine avant d'obtenir leur citoyenneté canadienne et d'intégrer notre famille nationale.
Faut-il en déduire que nous nous rangeons tacitement aux arguments selon lesquels les personnes d'origine chinoise qui vivent au Canada conservent une obligation résiduelle d'allégeance à l'État chinois, même après l'obtention de la citoyenneté canadienne? Est-ce la raison pour laquelle notre gouvernement ferme pour ainsi dire les yeux sur le grave problème de harcèlement exercé par l'État chinois à l'endroit des personnes originaires de la République populaire de Chine qui vivent maintenant au Canada, alors qu'il s'agit d'une violation flagrante des droits protégés par la Charte canadienne des droits et libertés?
Essentiellement, M. Burton déplore que le gouvernement ne semble pas accorder autant d'attention aux Canadiens détenus arbitrairement en Chine quand ils sont originaires de la République populaire de Chine. Souhaitez-vous formuler des observations en réaction à ces propos?