Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l’occasion de présenter une mise à jour au Comité sur les efforts que déploie l’Agence de la santé publique du Canada pour lutter contre la pandémie de COVID-19 causée par le nouveau coronavirus au pays. Je ferai brièvement le point sur la situation. En date de ce matin, le nombre de cas confirmés dans le monde s’élevait à 719 758 et le nombre de décès à 33 693. Des cas sont signalés dans 197 pays et administrations, et à bord de transports internationaux. Les États-Unis sont maintenant l’épicentre, ou la zone avec le plus grand nombre de cas, de l’éclosion. Ils avaient 164 610 cas au 30 mars, un nombre qui sera plus élevé encore aujourd'hui. Ils comptent 10 781 décès au total. Comme vous le savez, la situation évolue rapidement en ce qui a trait à la propagation de la maladie et aux efforts d’intervention dans le monde entier et ici au Canada. En date de midi, aujourd’hui, 236 000 Canadiens avaient subi un test de dépistage et il y avait 7 708 cas confirmés de la maladie et 89 décès. La situation au Canada évolue de jour en jour.
Puisque nous constatons une hausse quotidienne des cas dans le monde et ici au Canada, le risque est maintenant considéré élevé pour les Canadiens. Nous observons déjà une incidence marquée sur notre système de santé alors que les installations mettent en œuvre leurs plans en cas de pandémie et amorcent les préparatifs nécessaires. Notre système de santé s’adapte continuellement pour réagir à la situation actuelle, et nous travaillons de concert avec nos homologues provinciaux, territoriaux et municipaux. Nous continuons, à l'échelon fédéral, à surveiller la situation et à travailler en très étroite collaboration avec nos partenaires provinciaux et territoriaux. Dans ce contexte, je crois que bon nombre d'entre vous savez qu'il y a une gouvernance officielle entre le fédéral, les provinces et les territoires, dont celle exercée par le Comité consultatif spécial, coprésidé par la Dre Tam, qui est au cœur de l’intervention en santé publique du point de vue pancanadien.
La Dre Tam ne pouvait pas être ici cet après-midi parce que pendant que nous nous parlons, elle est en réunion avec ses collègues des provinces et des territoires. À l’échelon fédéral, nous continuons d’adapter nos mesures visant les frontières et les déplacements à mesure que la situation évolue au Canada et dans le monde. Nous voulons nous assurer que chacun dispose de l’information dont il a besoin pour se protéger et protéger ses concitoyens canadiens. Je peux vous parler de manière générale de ces mesures, et je suis certaine que mon collègue, le président de l'Agence des services frontaliers du Canada, vous en parlera aussi.
Comme vous le savez, le 21 mars, le Canada et les États-Unis ont convenu d’interdire temporairement tous les déplacements non essentiels à la frontière canado-américaine pour 30 jours. Cette période pourrait être prolongée, au besoin. Il y a une exception pour les travailleurs essentiels et le transport de biens et de personnes. Par exemple, les travailleurs en bonne santé du secteur des transports qui participent à la circulation de biens et au transport de personnes à la frontière peuvent continuer de travailler tant qu’ils n’ont pas de symptômes. Le gouvernement du Canada a aussi fermé ses frontières aux voyageurs qui ne sont pas des citoyens canadiens ou des résidents permanents du Canada. Cette mesure prévoit certaines exceptions. En outre, en date du 25 mars à minuit, le Canada a pris un décret d’urgence en vertu de la Loi sur la mise en quarantaine selon lequel toute personne entrant au Canada par voie aérienne, maritime ou terrestre, est tenue de s’isoler pendant 14 jours.
Cette nouvelle mesure, auparavant volontaire, est maintenant obligatoire. Des installations de quarantaine ont été désignées pour prévenir la propagation de la COVID-19. Elles serviront à héberger les personnes symptomatiques qui n’ont pas de moyen de transport privé ou qui ne peuvent se rendre à un lieu d’isolement parce que les personnes symptomatiques ne peuvent pas utiliser de moyens de transport publics pour circuler à partir de leur arrivée au Canada. Par ailleurs, le gouvernement du Canada continue de travailler avec ses partenaires provinciaux et territoriaux pour promouvoir l’utilisation adéquate de l’équipement de protection individuelle, cerner les secteurs prioritaires et collaborer à l’approvisionnement en équipement de protection individuelle et autres fournitures médicales, comme des respirateurs. Le gouvernement ne ménage pas ses efforts et examine toutes les possibilités pour obtenir des fournitures médicales.
Le 27 mars, le premier ministre a annoncé un approvisionnement en fournitures médicales d’une valeur de 173 millions de dollars, dont l’achat immédiat de 20 respirateurs en stock et une commande d’achat de 500 unités supplémentaires, avec l’option d’en acheter davantage par la suite. De plus, cet approvisionnement va aussi inclure l’achat immédiat de 55 millions de masques chirurgicaux et une offre d’achat de trousses de dépistage actuellement à l’étude aux fins d’agrément par le Laboratoire national de microbiologie du Canada.
Le premier ministre a aussi annoncé un investissement d’au moins 50 millions de dollars de la Supergrappe de la fabrication de prochaine génération pour appuyer la conception de produits et d’équipement en forte demande pour les travailleurs de la santé. Ces investissements s'ajoutent aux montants déjà annoncés, qui serviront à l'achat d'équipement de protection individuelle et d'autres fournitures et équipements médicaux nécessaires.
De plus, d'autres représentants du gouvernement fédéral et nous travaillons de pair avec Services publics et Approvisionnement Canada ainsi qu’avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada pour trouver des fabricants nationaux et accélérer de façon sécuritaire la production et les échéanciers d’examen réglementaire et d’approbation pour faire en sorte que l’équipement nécessaire soit prêt et disponible pour nos travailleurs de la santé de première ligne.
Il est vrai que dans le contexte de la crise, nous voyons beaucoup de personnes se porter au secours du Canada dans le secteur manufacturier. Nous sommes renversés de toutes les réponses que nous recevons, et nous travaillons sans relâche à évaluer les propositions. Nous recevons un très grand nombre d'offres de soutien direct d'entreprises, en plus de dons de diverses organisations au Canada.
Au-delà de la production d’équipement de protection individuelle, nous mettons l'accent sur le dépistage, comme je l'ai déjà mentionné. Nous travaillons très fort, partout au pays, avec toutes les administrations, à améliorer notre capacité de dépistage. Le Laboratoire national de microbiologie continue d'appuyer les provinces et les territoires qui ont besoin d'aide pour les tests et autres services de référence.
Le Canada fait aussi sa part en recherche et investissements en participant à l’« essai de solidarité » de l’Organisation mondiale de la Santé, une étude clinique à laquelle participent de nombreux pays qui porte sur les traitements médicamenteux possibles contre la COVID-19. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Comme vous le verrez et l'entendrez encore et encore, le Canada s'efforce autant que possible d'aplanir la courbe de l'épidémie. Cela passe par diverses mesures, partout au pays. Ainsi, on recommande la distanciation sociale, le confinement à domicile autant que possibe, l’évitement des endroits très fréquentés et toutes les mesures d'une bonne hygiène respiratoire que recommande la Dre Tam depuis le début de la pandémie de COVID-19 dans le monde.
L'Agence de la santé publique du Canada continue assidument d'appuyer tous les efforts déployés au pays en ce sens. Comme la Dre Tam le répète constamment, il est temps de redoubler d'efforts et de travailler de façon vraiment concertée pour faire tout en notre pouvoir afin d'aplanir la courbe de l'épidémie.
Le temps est venu pour tous les Canadiens de faire le nécessaire pour nous aider à traverser cette pandémie. Je pense que tout le monde reconnaît que c'est une période difficile pour toutes les personnes frappées par la crise dans le monde, et ce, sans exception. C'est la même chose au Canada.
Je conclurai simplement en disant que comme la situation continue d’évoluer — et que l’ASPC adapte ses efforts d’intervention en conséquence —, nous nous engageons à fournir des mises à jour et de l’information au fur et à mesure. Nous sommes heureux d'être ici cet après-midi. C’est avec plaisir que nous nous efforcerons de répondre à toutes vos questions.
Merci, monsieur le président.