Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Alexandra Cropp. Le nom qui m'a été attribué est Banaso Ospo Ken Iskew—Thunder Bird Pipe Woman—du clan de la Tortue, et je représente la Nation crie de Norway House.
Je viens vous parler du point de vue des politiques et de mon expérience de travail pour ma nation depuis plus de sept ans, à appuyer de nouveaux partenariats et programmes et à codiriger le développement du nouveau centre d'excellence en santé de la Nation crie de Norway House. Le centre a mis à profit les modes de vie, les connaissances scientifiques et le savoir des Autochtones, non seulement depuis sa création, mais aussi en regroupant de nombreuses autres médecines autochtones et occidentales, pour former un modèle de soins holistique.
Tout au long de mon séjour dans la Nation crie de Norway House, j'ai eu l'occasion de travailler en partenariat avec des établissements d'enseignement postsecondaire qui étaient très désireux de comprendre les modes de vie autochtones et d'intégrer ces connaissances et ces systèmes au programme d'études, non seulement en appuyant l'élaboration de modes de vie autochtones au sein de la faculté des sciences infirmières et des programmes de sage-femmes qui s'y trouvent, mais aussi en comprenant la nécessité de l'intégration et en invitant à la table les personnes les mieux placées pour y être, veiller à ce qu'elles soient en mesure de parler de leurs expériences vécues et d'appuyer l'élaboration de ce programme d'études.
En 2022, je suis passée à une nouvelle entreprise appelée Mokwateh. Il s'agit d'une société d'experts-conseils dirigée par des Autochtones de la Première Nation de Sand Point. Elle est dirigée par JP Gladu et Max Skudra. JP Gladu, de concert avec Mark Little, ancien PDG de Suncor, s'est fait le champion d'une cible fédérale de 5 % d'approvisionnement auprès d'entreprises autochtones, et a fait partie intégrante de l'engagement du gouvernement fédéral à respecter cette cible de 5 %.
Dans le cadre de mon rôle auprès de Mokwateh, j'ai pu appuyer deux nations dans leurs représentations aux fins de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, veiller à mobiliser les nations dès le début et comprendre que cela a été fait de façon respectueuse et significative afin de mieux comprendre leurs priorités. Nous avons été en mesure d'intégrer ces connaissances, leurs expériences de vie et leurs défis quotidiens au système actuel en déterminant les changements qui devaient être apportés, tout en respectant non seulement les mesures énoncées dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, mais en déterminant les domaines où les pratiques et les politiques autochtones pourraient être mises à profit pour mieux éclairer ces lois.
Pendant mon séjour dans ma nation, j'ai eu l'occasion de collaborer à plusieurs initiatives novatrices et avant-gardistes qui ont permis de tirer parti de nos façons de faire autochtones, de nos connaissances scientifiques et de notre savoir d'une manière qui a catalysé des changements transformationnels au sein de leur système de soins de santé.
Ce travail unique en son genre découle de l'importance de souligner la nécessité d'inclure le savoir et les connaissances autochtones tout au long de chaque phase du projet, non seulement pour appuyer la conception et la planification, mais aussi à l'étape de la construction et en vue d'une viabilité à long terme.
Cela a été fait à un stade précoce, non seulement pour comprendre l'importance des membres de la communauté et des personnes qui seront touchées par ce projet, mais aussi pour comprendre qui va le soutenir à l'avenir, après nos sept générations, y compris nos aînés, les jeunes, le personnel et, bien sûr, le chef et le conseil.
Il est essentiel d'incarner nos modes de vie autochtones au moment où nous cherchons à élaborer des politiques, non seulement lorsqu'elles sont dirigées par la communauté, mais aussi gérées d'une manière qui est réellement respectueuse. Cela englobe tout ce qui doit être fait pour soutenir les générations futures.
Je n'ai peut-être pas eu l'occasion de grandir dans ma nation et je ne connais peut-être pas les subtilités de nos pièges et de nos sites historiques, qui sont essentiels à la planification des infrastructures, mais mes expériences m'ont appris la leçon la plus importante de toutes, qui consiste à inclure les membres de notre communauté et les dirigeants autochtones dès le départ en facilitant un échange essentiel d'information, en améliorant notre compréhension du territoire traditionnel et en enchâssant notre savoir et nos connaissances scientifiques autochtones dans cet espace.
C'est un véritable parcours d'apprentissage. Il respecte et reconnaît le savoir autochtone indispensable de nos systèmes. Non seulement il respecte cette information précieuse, mais il légitime aussi nos sources d'information, ce qui exige une bonne compréhension des liens historiques et culturels que les peuples autochtones entretiennent avec leurs terres, leurs ressources et leurs écosystèmes.
Les peuples autochtones font preuve d'une grande clairvoyance dans leur prise de décisions, non seulement en pensant à l'avenir immédiat, mais en tenant compte des répercussions sur les sept prochaines générations, reconnaissant que les choix d'aujourd'hui façonneront considérablement le monde des futurs dirigeants et gardiens.
Dans la poursuite de l'élaboration de politiques inclusives, il est essentiel d'assurer l'engagement actif de nos communautés autochtones de diverses régions du Canada.
Il est essentiel de comprendre que les peuples autochtones sont diversifiés. Nos systèmes de connaissances diffèrent considérablement d'une région à l'autre, et même si le processus n'est pas parfait au départ, et s'il ne répondra pas à tous les besoins, il est impératif que nous prenions des mesures délibérées pour mobiliser comme il se doit nos peuples autochtones. Nous pouvons veiller à ce que des politiques résilientes soient élaborées en partenariat avec les peuples autochtones afin de mieux servir tous les Canadiens.
Merci, monsieur le président.