Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer la motion portant sur l'Adresse en réponse au discours du Trône.
J'aimerais remercier Son Excellence la Gouverneure générale pour ses remarques bienveillantes. J'aimerais également remercier le premier ministre de m'accorder ce grand honneur, et j'aimerais particulièrement remercier les électeurs de la circonscription de Mississauga--Erindale de m'avoir accordé l'honneur et le privilège de les représenter au Parlement.
J'aimerais aussi remercier ma femme, Ruth, pour ses soins et son soutien, et mes parents pour m'avoir appris dès mon plus jeune âge à respecter cette grande institution.
Ma collègue de Portage—Lisgar a déjà décrit une bonne partie de notre programme. J'aimerais ajouter ces quelques pensées.
Dans les termes les plus larges possibles, le discours de Son Excellence s'est concentré sur un thème unique : protéger l'avenir du Canada.
Nous traversons une période de défis et de changements. C'est le cas ailleurs dans le monde et c'est certainement le cas ici, au Canada.
Notre gouvernement est conscient de la responsabilité qui lui a été confiée. Nous protégerons l'avenir du Canada. Nous tiendrons promesse.
Cela nous amène évidemment à nous demander ce qu'on entend par « protéger l'avenir du Canada ». Cela veut dire, d'abord et avant tout, qu'il faut protéger la sécurité financière personnelle des Canadiens. À cette fin, nous devons prendre des mesures, de concert avec nos alliés et nos partenaires commerciaux internationaux, pour nous attaquer à la crise du crédit qui sévit à l'échelle mondiale. Cette crise cause encore des difficultés à un trop grand nombre de propriétaires actuels et potentiels et d'entreprises qui cherchent à prendre de l'expansion. Le ministre des Finances a déjà annoncé plusieurs mesures visant à protéger la situation financière des Canadiens durant cette période d'incertitude que nous traversons, et je suis certain que mes collègues députés sont aussi impatients que moi de voir la mise à jour économique qu'il présentera sous peu.
La protection de la sécurité financière personnelle des Canadiens signifie aussi qu'il faut comprendre la détresse causée par l'instabilité qui règne actuellement sur les marchés mondiaux des valeurs mobilières, y compris le nôtre. C'est certes une situation frustrante. Les marchés libres, de par leur nature même, ne peuvent être contrôlés par la politique gouvernementale. Ils sont influencés par des facteurs psychologiques autant qu'économiques, mais l'incidence de cette instabilité sur les marchés est très réelle. Cette situation touche les pensions des gens, leurs économies et leurs régimes enregistrés d'épargne-retraite.
L'instabilité sur les marchés n'inquiète donc pas seulement les gens de Bay Street; elle inquiète aussi les gens ordinaires, d'où la nécessité de rassurer les investisseurs canadiens et étrangers en leur montrant que notre système réglementaire, notre politique monétaire et notre situation financière globale demeurent solides.
Ce qu'il ne faut surtout pas faire, c'est donner quelque signe de panique que ce soit aux investisseurs canadiens et étrangers. C'est pourquoi nous savons que réagir de façon impulsive aux récentes nouvelles économiques n'est pas la bonne façon de faire. C'est aussi pourquoi nous maintenons que le secteur financier canadien est solide et bien géré et qu'il est en bien meilleure position que ceux de la plupart des autres pays, opinion partagée à l'échelle internationale par des groupes allant du Forum économique mondial au FMI. Nous continuerons donc de travailler avec nos alliés et nos partenaires commerciaux à l'élaboration d'une stratégie à long terme qui soit intelligente, coordonnée et mondiale pour répondre à la crise, car il est impossible pour un pays de stabiliser ses propres marchés quand l'instabilité règne partout ailleurs.
Protéger l'avenir du Canada veut également dire protéger l'économie canadienne, et cela comprend nos emplois, nos investissements et nos échanges commerciaux.
Il se trouve que je connais bien le droit commercial international de par mes antécédents professionnels. J'ai pu observer de nombreux cycles économiques au fil des années et il est vrai que la situation actuelle ne ressemble en rien à ce que nous avons déjà vu. Certaines des réactions sont cependant prévisibles. En période d'instabilité économique, certains ont toujours tendance à réagir en proposant de fermer les frontières et de restreindre le commerce et en préconisant des mesures protectionnistes.
La réaction protectionniste est une réaction regrettable, et naturelle, à l'angoisse économique. C'est une réaction regrettable, parce que le protectionnisme finit par détruire les emplois et réduire le niveau de vie de ceux-là mêmes qu'il est censé aider.
Le gouvernement continuera d'appuyer le libre-échange. Nous continuerons de rechercher de nouveaux marchés, tant des débouchés commerciaux de l'autre côté de la frontière, aux États-Unis, avec le gouvernement Obama qui sera bientôt en place, que de nouvelles ententes commerciales avec des pays d'Europe, d'Asie, des Amériques et d'ailleurs.
Nous continuerons aussi d'investir dans les portes d'entrée de l'Atlantique et du Pacifique et dans des corridors frontaliers essentiels tels que le passage international de la rivière Detroit. En plus d'accroître l'activité commerciale et de stimuler l'investissement et l'emploi sur les deux côtes et dans les municipalités frontalières, cela permettra aux produits et services canadiens d'atteindre les marchés de nos partenaires commerciaux. Nous stimulerons le développement économique dans le Nord en réduisant les obstacles réglementaires qui freinent la construction de pipelines, de manière à ce que les résidants du Nord bénéficient davantage des retombées que génèrent leurs richesses naturelles.
Les travailleurs canadiens en transition peuvent continuer de compter sur notre appui. Nous continuerons de chercher de nouvelles façons d'appuyer les secteurs vitaux de notre économie, tant le secteur manufacturier que le secteur forestier, celui de l'agriculture, celui des pêches ou encore le secteur minier, de manière à ce que les Canadiens demeurent concurrentiels et réussissent sur la scène mondiale.
Protéger l'avenir du Canada signifie aussi protéger l'environnement.
Soyons clairs: l'environnement est devenu un enjeu économique. L'engagement à l'égard du développement durable à long terme et l'engagement à l'égard de la croissance économique à long terme sont inséparables.
Le gouvernement confirme sa détermination à réduire de 20 p.100 les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 et, comme l'a indiqué la Gouverneure générale, nous nous fixerons comme objectif le recours à des sources non émettrices pour satisfaire 90 p. 100 de nos besoins en électricité au Canada d’ici 2020 aussi.
Alors que les Canadiens ont dû s'adapter à des prix du pétrole sans précédent, ils s'adaptent maintenant à la nouvelle normalité, celle d'un prix international du pétrole plus bas. À certains égards, c'est une bonne chose. Les Canadiens, qui ont été stupéfaits des prix élevés de l'essence ces derniers mois, épargnent maintenant chaque fois qu'ils font le plein.
En même temps, toutefois, puisque notre économie dépend en bonne partie du secteur énergétique, ce fléchissement des prix cause également certaines incertitudes au plan économique. Notre gouvernement y voit une occasion de diversifier le secteur canadien de l'énergie et plus particulièrement de continuer à mettre au point de nouvelles sources d'énergie plus propres.
Protéger l'avenir du Canada, c'est également protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Notre gouvernement continuera de tabler sur les réussites de la dernière législature afin d'assurer que nos lois respectent les victimes, protègent les innocents et obligent les criminels à répondre de leurs actes.
Puisque le terrorisme mondial représente toujours une menace bien réelle, nous présenterons une nouvelle déclaration sur la sécurité nationale qui précisera les étapes qui permettront d'assurer que les Canadiens seront à l'abri du terrorisme et des autres menaces sérieuses à l'échelle mondiale.
Nous poursuivrons également la modernisation de nos lois sur la salubrité alimentaire afin que les Canadiens puissent consommer en toute confiance les produits qui leur sont offerts dans les magasins. Il y aura une plus grande obligation de rendre compte, une surveillance accrue, davantage de pouvoirs de rappel et des pénalités plus sévères pour ceux qui mettent la santé et la sécurité des Canadiens en péril.
Protéger l'avenir du Canada, c'est également contribuer à la sécurité à l'échelle mondiale. Tout comme notre sécurité financière est liée à l'économie mondiale, la sécurité physique du Canada est liée à la stabilité et à la sécurité des autres pays.
Nous continuerons de protéger les frontières canadiennes, y compris celle de l'Arctique. Nous continuerons à promouvoir les valeurs canadiennes portant sur la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit au niveau international. Le Canada ne se soustraira pas à ses obligations à l'égard de la défense des valeurs humaines et des droits de la personne parce que la liberté, la démocratie et la primauté du droit sont la voie vers un monde meilleur et plus sûr.
Nous poursuivrons nos travaux de reconstruction des Forces canadiennes et fournirons à nos troupes le meilleur équipement possible afin de pouvoir mieux protéger nos soldats en zones périlleuses. Bien que nous poursuivions notre travail dans le cadre de la mission internationale en Afghanistan, nous nous concentrerons davantage sur la reconstruction et le développement, tout en nous préparant à mettre fin à la partie militaire de la mission en 2011.
Protéger l'avenir du Canada, c'est également construire des institutions plus fortes et renforcer notre démocratie représentative.
La politique est une affaire de compétition. Nous le savons tous. Toutefois, pour ce qui est des gros projets nationaux, ces projets qui par nature et par nécessité doivent transcender les divisions traditionnelles, régionales ou partisanes, nous nous devons à nous-mêmes, comme nous le devons à nos électeurs et aux générations futures, de voir à ce que le gouvernement agisse de façon responsable et efficace.
Notre gouvernement a présenté certaines réformes positives à l'égard de nos institutions démocratiques qui devraient, à notre avis, servir d'exemples de réformes positives et non partisanes.
L'ensemble des Canadiens devraient s'entendre sur le bien-fondé d'une Chambre reflétant mieux leurs souhaits et d'un Sénat plus démocratique. Nous poursuivrons nos efforts pour faire en sorte que ces institutions soient plus fortes et plus démocratiques et nous nous réjouirons de l'appui des autres partis à cet égard.
Nous continuerons également de renforcer la fédération elle-même. Comme les députés le savent certainement, pas plus tard que la semaine dernière, le premier ministre a rencontré ses homologues provinciaux et territoriaux pour discuter de l'instabilité économique mondiale. Le Canada fonctionne d'une façon optimale quand tous les intervenants travaillent de concert. Nous continuerons à respecter les compétences des provinces tout en veillant à ce que les transferts fédéraux suffisent pour que les Canadiens bénéficient, près de chez eux, d'un régime de soins de santé, d'un système d'éducation et d'autres services reconnus mondialement.
La Chambre des communes est peut-être la plus importante institution de toutes. Dans cette enceinte, tous les Canadiens sont censés avoir une voix par l'entremise de leurs représentants élus. Les Canadiens ne s'attendent pas à ce que nous nous entendions sur tout, mais ils souhaitent que nos voix, en l'occurrence la voix de leurs élus, s'emploient à chercher des solutions au lieu d'être divisées par la rancoeur.
Je suis fier d'appuyer cette motion et je souscris entièrement aux observations de la Gouverneure générale. J'ose espérer que nous mènerons le présent débat, à l'instar de l'ensemble de nos débats, avec toute la passion et la vigueur de nos convictions, tout en respectant la Chambre, nos collègues et nos obligations communes à l'égard des Canadiens.