Monsieur le président, je vous félicite de votre nouvelle nomination.
J'aimerais remercier le Parlement et tous les partis politiques qui ont accepté que nous ayons cette discussion ce soir. On trouve parfois que de telles discussions causent des frictions. On est en politique pour servir nos concitoyens et nos communautés et penser à ce qu'on peut faire pour les gens de chez nous.
J'ai commencé à m'occuper du secteur des pêches en 1988, quand le gouvernement a réduit les quotas de crabe à 7 000 tonnes métriques. À cette époque, le gouvernement disait qu'il n'avait pas le choix, car autrement, on risquait de perdre cette industrie.
Avant d'oublier, j'aimerais dire à la ministre qu'il y a une certaine contradiction entre le ministère des Pêches et des Océans et les pêcheurs. L'année dernière, les pêcheurs ont dit qu'il ne fallait pas réduire les quotas car il y avait assez de crabe en mer. Une entente a donc été conclue entre la ministre des Pêches et des Océans et les pêcheurs. La ministre était d'accord pour ne pas le faire. C'est ce que j'ai entendu dire. Par contre, elle disait que si la biomasse diminuait, ça coûterait cher, car elle n'aurait pas le choix de réduire deux fois plus les quotas, et les pêcheurs paieraient la note.
Je ne veux pas dire des faussetés, mais j'espère qu'on peut saisir le sens de ce que je suis en train de dire.
J'aimerais que la ministre des Pêches et des Océans écoute la suggestion que je vais lui faire, et ce n'est pas la première fois que je le suggère. Ce sont les pêcheurs qui vont sur la mer. De leur côté, les gens de Pêches et Océans Canada disent que la biomasse a diminué.
On devrait choisir des personnes d'expérience. Je ne veux pas dire que les autres n'ont pas d'expérience, bien que cela sonne ainsi. Il faudrait que des personnes d'expérience prélèvent des échantillons en mer avec des scientifiques. Ces derniers ne devraient pas rester dans les bureaux. On me dira peut-être qu'ils ne restent pas dans les bureaux, mais les pêcheurs nous disent que les échantillons ne sont pas prélevés correctement. Mme la ministre le sait parce que je lui en ai déjà parlé au cours de réunions. Que ce soit pour la pêche à la morue ou la pêche au crabe, les deux groupes de pêcheurs ont dit la même chose. Ils pensent que la façon de procéder des scientifiques n'est pas correcte, alors que les scientifiques disent agir de façon correcte.
Pourquoi ne met-on pas ces gens sur le même bateau pour aller voir ce qu'il y a en mer? C'est une de mes propositions. Cela ne vient pas de moi, mais des pêcheurs.
La ministre doit être informée qu'on a proposé cela au cours d'une rencontre qui a eu lieu l'année dernière. On a proposé la même chose à l'ancien ministre des Pêches et des Océans, qui venait de Terre-Neuve. Il était d'accord sur cette idée, mais on dirait qu'on l'a manqué cette fois-ci.
Actuellement, il y a 130 pêcheurs de crabe dans l'Atlantique. Uniquement chez nous, il y en a 85. Chez nous, la plupart des gens finissent le vendredi, et les autres qui ne finissent pas le vendredi, c'est parce qu'ils ont décidé de prolonger leur pêche.
Je suis peut-être dans l'erreur, mais les pêcheurs m'ont dit qu'ils avaient fait des prises, mais qu'ils ne les avaient pas gardées. Un pêcheur ayant un quota de 18 000 livres a pris 15 000 livres la première fois qu'il s'est rendu en mer, mais a laissé 3 000 livres en mer pour aller chercher ses casiers par la suite. Il a fait ces prises au cours de la même fin de semaine. Vendredi, cela va finir.
Pour ce qui est du crabe, en 1988, quand le gouvernement a fait des coupes dans les quotas des pêches, il y avait des programmes du fédéral.
Oui, la ministre a raison quand elle dit que cela a été transféré aux provinces en 1996, mais ce qui a été transféré aux provinces l'a été pour tout le Canada.
Comment se fait-il qu'en Ontario, quand ils ont eu le problème dans le secteur automobile, je n'ai jamais entendu le gouvernement dire que la province était responsable de la main-d'oeuvre et que, à cause de cela, il ne s'en occuperait pas. Je n'ai jamais entendu le fédéral et le gouvernement conservateur dire que dans l'industrie de l'automobile, c'était à l'Ontario de s'occuper de ses affaires. Je n'ai pas entendu dire cela. Pourquoi, quand cela arrive maintenant en Atlantique, ce serait la responsabilité de la province de s'occuper des employés.
Pour tous les députés, peu importe à quel parti politique nous appartenons, c'est nous qui répondons au téléphone, c'est nous qui écoutons les pleurs des gens. Ils nous demandent ce qu'ils vont faire lundi prochain. C'est nous qui répondons à ces appels. C'est nous qui répondons quand les personnes nous disent qu'elles n'ont pas les heures de travail nécessaires et qu'elles n'auront pas droit à l'assurance-emploi. Quel sorte de programme a le gouvernement?
Quand j'ai posé la question à la ministre et que je suis allé la voir, je lui ai demandé ce qu'elle allait faire pour la main-d'oeuvre? Elle m'a dit que ce n'était pas elle qui s'occupait de cela, que c'était la responsabilité de la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences. J'ai posé la question à la ministre des Ressources humaines. Elle n'a pas répondu à ma question. C'est la ministre des Pêches et des Océans qui a répondu.
Cela fait un an que le ministre du Travail du Nouveau-Brunswick veut rencontrer la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences du Canada, une ministre conservatrice, mais elle refuse. Là, finalement, il y aura supposément une rencontre.
Ce que je demande, s'il vous plaît, c'est que les conservateurs fédéraux et les libéraux du Nouveau-Brunswick arrêtent leurs chicanes politiques et s'occupent des gens qui sont dans la misère, de ces familles qui nous téléphonent et qui nous demandent ce qui va arriver avec elles.
Si le gouvernement a dit, l'année dernière, qu'on leur donnait une chance et qu'ils pouvaient pêcher ce qu'ils voulaient, mais que cette année on allait couper de 63 p. 100, il doit prendre ses responsabilités. Je n'accuse pas la ministre. Si la ministre veut couper de 63 p. 100 et qu'elle dit qu'il faut sauver la pêche, je suis d'accord, mais occupons-nous des gens, des pêcheurs, des usines, des employés d'usines, des communautés. On ne peut pas s'en laver les mains.
Cette situation n'existait pas seulement qu'à l'époque de Brian Mulroney. Quand ils ont fermé la pêche à la morue, il y avait des programmes. Après cela, on a eu le problème avec le homard, par exemple. Pour revenir rapidement sur la pêche au crabe, on constate ce n'est pas seulement les quotas qui sont coupés. Les gens étaient payés 4 $ la livre et c'est rendu à environ 1,75 $ ou 2 $ la livre. Donc, les quotas sont coupés, les prix sont coupés et ces gens en souffrent. Cela représente des coûts pour opérer ces industries.
C'est la même chose pour l'industrie du homard. Les gens étaient payés 6 $ à 7 $ la livre. Les gens d'un homardier disaient qu'avec au moins 4 $, ils pourraient survivre. Or, il y a eu 60 millions de dollars d'attribuer pour la pêche au homard et 15 millions de dollars sont allés aux pêcheurs. Il y a un problème avec la formule quand seulement la moitié du total a été donnée.
Les pêcheurs de Miscou m'appellent et me disent qu'ils n'ont pas fait les gains nécessaires pour pouvoir payer leurs dépenses. Quand ils demandent une révision aux gens de Pêches et Océans Canada, ils n'en font pas. Ils ont pris leur décision et ça finit là. Comment répond-on à M. Ward, de Miscou, quand il dit qu'il a présenté une demande dans le cadre du programme créé par le ministère, mais qu'il ne se qualifie pas. Il a pêché du mois de mai jusqu'à la fin juin, mais il ne se qualifie pas. Il n'a pas fait d'argent à cause des coûts. Il y a environ 45 millions de dollars qui sont allés pour l'industrie, mais quand on arrive aux pêcheurs, ils n'ont pas eu cette somme.
Quand on arrive à la crevette, c'est la même chose. Les pêcheurs de crevettes ne reçoivent pas d'argent. Que dit-on à ces gens-là?
Je ne veux pas porter d'accusation, mais qu'est-ce que le gouvernement fédéral est prêt à faire? S'il veut protéger la ressource, c'est sa responsabilité, mais il faut s'assurer d'avoir les bonnes données avec les scientifiques et les pêcheurs. Il faut nettoyer ça une fois pour toutes. On nettoie ça et tout le monde serait content. Il faut savoir quelles sont les données. La deuxième chose, c'est de savoir ce qu'on fait avec ce problème?
Que fait-on avec ce problème? On doit travailler ensemble. Le fédéral et le provincial doivent travailler ensemble. Comment fait-on pour aider toutes les communautés qui vivent des pêches? En Ontario, ils n'ont pas dit que c'était leur faute, que c'était le problème de la province. Ils s'en sont occupés. Je dis qu'on va s'en occuper parce qu'on a des autres crises dans la région.