Madame la Présidente, je tiens à remercier ma collègue de Nouveau-Brunswick-Sud-Ouest de partager son temps de parole avec moi pour me permettre d'intervenir au sujet de cette importante motion.
J'aimerais saluer ma collègue de Nanaimo—Ladysmith pour ses observations à propos du sort des baleines dans sa région.
Comme les députés le savent, je viens de l'autre extrémité de notre magnifique pays. Je suis Terre-Neuvienne et Labradorienne, et fière de l'être. Compte tenu de sa situation géographique, ma province et la pêche sont indissociables. Nous sommes des gens de la mer. Beaucoup de gens, quand ils regardent une carte, me demandent pourquoi il y a des centaines de petites collectivités rurales dispersées le long de la côte. C'est en raison de la mer, en raison de la pêche et de notre lien avec celle-ci. La pêche est le pilier de notre économie depuis des années et elle reste importante en tant que mode de vie pour un grand nombre de personnes, qui en sont fières. La pêche a toutefois subi un changement au fil des ans. Dans le cas de certaines espèces, le critère devient la qualité plutôt que la quantité. D'autres sont touchées par différents facteurs, dont l'environnement, l'habitat, les prédateurs, les sources de nourriture et divers éléments de la mer. Voilà ce dont j'aimerais parler aujourd'hui.
Il est important de signaler que bien que, par le passé, il était rare d'observer des baleines noires de l'Amérique du Nord au large des côtes de Long Range Mountains, quatre carcasses de baleines noires se sont échouées sur le littoral de ma circonscription au cours de la dernière année. La présence de ces carcasses dans nos eaux démontre un changement dans les habitudes de ces créatures marines. Cela indique clairement que quelque chose est en train de changer et que nous devons faire de notre mieux pour inverser cette tendance.
Il est absolument essentiel que nous prenions plus de mesures pour sauver ces populations de baleines. Il s'agit d'un objectif réalisable. En faisant simplement passer la vitesse des navires de 12 noeuds à 10 noeuds, on peut réduire les risques de collision avec les baleines de 30 %.
Depuis que la mort de baleines a été révélée, l'année dernière, le ministre des Pêches et le ministre des Transports s'efforcent de mettre en oeuvre des mesures pour préserver les baleines noires, qui sont en voie de disparition. Pas plus tard que cette fin de semaine, le ministère des Pêches et des Océans a annoncé qu'il fermerait temporairement diverses zones de pêche dans le golfe du Saint-Laurent parce que plusieurs baleines noires ont été aperçues dans ces zones.
Ces simples mesures réactives sont importantes pour assurer la protection de ces mammifères. Cependant, il faut faire davantage. Aussi importants que soient ces simples changements pour la préservation des océans, plus de renseignements et de collaboration sont nécessaires si nous souhaitons accroître la population des baleines à long terme.
Comme je l'ai mentionné, la subsistance des résidants de ma circonscription, Long Range Mountains, repose dans une large mesure sur les pêches et les océans. Pour ma circonscription, dotée de 1 200 kilomètres de côte, la santé de l'écosystème marin revêt une importance primordiale et les baleines constituent l'un des principaux facteurs qui enrichissent et soutiennent cet écosystème.
En 2017, on a enregistré 17 décès de baleines noires au Canada atlantique. Ce nombre est alarmant, particulièrement quand on considère que, à l'échelle mondiale, cette espèce compte une population totale de moins de 450 individus. À la lumière des taux de mortalité actuels, on évalue que l'espèce risque de disparaître d'ici 25 ans. L'évaluation de la durée de vie de la baleine noire s'est révélée une tâche ardue pour les scientifiques, mais les études suggèrent que ces mammifères peuvent vivre au moins 75 ans. Toutefois, il a été établi qu'au nombre des baleines trouvées mortes l'an dernier, au moins cinq avaient moins de 20 ans. Les autopsies portent à croire que la mort de ces baleines n'est pas attribuable à des causes naturelles, mais plutôt à un certain niveau d'activité humaine.
La baleine noire de l'Atlantique Nord figure sur la liste des espèces menacées depuis 2005. Elle est particulièrement à risque à cause de l'activité humaine, car elle tend à vivre à proximité des côtes peuplées de l'Amérique du Nord. Au nombre de principaux risques qui menacent l'espèce, mentionnons les collisions avec les navires, l'enchevêtrement dans des engins de pêche, les perturbations causées par les navires, notamment sur le plan acoustique.
L'approvisionnement alimentaire des grands mammifères de l'écosystème marin a aussi changé. À cause du déclin des ressources alimentaires, des espèces telles que les baleines ont dû modifier leurs voies migratoires afin de trouver suffisamment de nourriture. Certaines espèces telles que la baleine noire sont devenues plus susceptibles de mourir à cause de l'activité humaine. Comme les voies migratoires de ces créatures se rapprochent de plus en plus des zones souvent fréquentées par les humains, le risque qu'elles soient en contact avec des bateaux et des engins de pêche augmente considérablement.
Dans les monts Long Range, nous sommes bien placés pour savoir l'importance de maintenir un écosystème marin en santé. Comme nous avons négligé la préservation de la morue et du saumon pendant des décennies, maintenant, chaque mesure prise en termes de préservation est réactive. Cette étude sur la situation des baleines en voie de disparition représenterait une mesure proactive en vue de protéger les membres des espèces qui restent, et contribuerait à faire croître la population pour les générations à venir.
Tout au long de l'histoire, la baleine noire de l'Amérique du Nord a démontré une capacité à se rétablir, même lorsque sa population était très peu nombreuse. Cette fois-ci, toutefois, la situation est différente. Cette fois-ci, la grave menace qui pèse sur ces espèces vient des activités humaines. Il est absolument essentiel que les humains s'efforcent de prévenir d'autres décès de baleines noires et qu'ils prennent en compte l'évolution des habitudes de cette espèce.
Pour atteindre cet objectif, nous devons entendre l'avis d'experts sur le terrain et de personnes travaillant dans l'industrie, c'est-à-dire des personnes sur le terrain, des personnes qui exploitent les eaux, et qui seront directement touchées par tout changement apporté. Nous devons travailler de concert avec les intervenants et les experts pour veiller à améliorer et protéger nos océans et à protéger les baleines, tout en réduisant les perturbations au sein de l'industrie.
Il faut aussi tenir compte du fait qu'un groupe de sénateurs américains a proposé que les produits de la mer canadiens soient interdits sur les marchés américains s'il s'avère que les normes canadiennes protègent moins bien les baleines que les normes américaines. La motion donnera lieu à une étude par le comité, et cette étude nous permettra de veiller à ce que tous les intérêts soient pris en compte alors que nous nous employons à préserver l'écosystème marin.
Le temps presse dans ce dossier. Nous ne pouvons pas nous permettre d'agir plus tard et de risquer de perdre d'autres individus de cette espèce. Nous avons l'occasion de nous montrer proactifs plutôt que réactifs, et c'est exactement ce que cette étude nous permettra de faire.