Monsieur le Président, je suis très honoré de répondre au discours du Trône au nom des habitants de la nouvelle circonscription de Central Okanagan—Similkameen—Nicola. Je vous informe que je partagerai mon temps de parole avec l'excellent député de Thornhill.
Comme le temps est précieux à la Chambre, je fais sans plus attendre quelques commentaires sur des questions qui revêtent une grande importance pour ma circonscription.
La plus grande omission qu'on puisse signaler au sujet du discours du Trône tient à ce qu'il n'y est fait aucune mention de la nécessité de prioriser la conclusion d'un nouvel accord canado-américain sur le bois d'oeuvre.
Permettez-moi de prendre un moment pour exposer la situation.
Depuis quelques décennies, à Princeton, en Colombie-Britannique, c'est une scierie qui est le plus grand employeur privé. Il en est de même à Merritt, également en Colombie-Britannique, où on compte de nombreuses scieries. J'ajoute que la situation est la même dans ma localité, West Kelowna.
Dans la région, ce sont les scieries qui font tourner l'économie locale. Soyons clairs: de nombreux emplois indirects sont créés dans le sillage de chaque usine de bois d'oeuvre, et nombre de petites entreprises dépendent de la vigueur du secteur forestier de la Colombie-Britannique.
Le discours du Trône ne passe pas sous silence uniquement l'industrie du bois d'oeuvre et le secteur forestier: il ne fait pas non plus mention de l'industrie minière.
Dans la circonscription de Central Okanagan—Similkameen—Nicola, nous avons la chance de compter deux exploitations minières importantes qui offrent des centaines d'emplois bien rémunérés.
À l'heure actuelle, le secteur minier est très inquiet, car le premier ministre s'est récemment moqué de son prédécesseur à Davos précisément au sujet des ressources naturelles.
Je tiens à dire sans ambages aux députés que les ressources naturelles et le développement des ressources ne sont pas des expressions à proscrire. Elles ne cadrent peut-être pas avec le style du nouveau premier ministre, qui parle de voies ensoleillées et multiplie les égoportraits, mais il ne fait aucun doute que les collectivités de ma circonscription dépendent énormément de ces emplois bien rémunérés.
Le premier ministre devrait aussi savoir que les gens qui travaillent dans ce secteur sont extrêmement ingénieux, mais qu'ils sont aussi largement tributaires de la technologie. En fait, le Canada est reconnu comme un chef de file en matière d'exploitation minière robotisée. Au Canada, seul le gouvernement fédéral utilise davantage les ordinateurs que l'industrie minière. Selon moi, ce sont des choses que les gens devraient savoir.
L'innovation est le fer de lance du secteur forestier, qui dépend grandement de la productivité. En fait, l'industrie recourt constamment à la robotique et aux nouvelles méthodes de géolocalisation et de travail par satellite pour devenir plus productive.
Dire que l'ingéniosité ne contribue pas à faire parvenir nos ressources aux marchés étrangers, c'est insulter ceux qui travaillent très fort à faire croître nos économies.
L'autre aspect du discours du Trône qui me préoccupe vivement est le manque de clarté au sujet des infrastructures.
Le discours du Trône fait allusion à des investissements dans le transport en commun, à l'infrastructure sociale et à l'infrastructure verte, mais il ne fournit pratiquement aucune précision au sujet de l'infrastructure municipale.
Je vais expliquer pourquoi ce manque de clarté est extrêmement préoccupant, non seulement dans ma circonscription, mais aussi dans beaucoup d'autres secteurs de la Colombie-Britannique.
Le premier ministre n'a nommé que trois députés de la Colombie-Britannique au sein de son Cabinet, mais aucun d'entre eux n'a été désigné ministre responsable de cette province. Une telle situation représente un problème pour les municipalités, surtout celles situées à l'extérieur de la vallée du bas Fraser, car ces ministres libéraux représentent tous des circonscriptions non loin l'une de l'autre.
J'éprouve des inquiétudes en ce qui concerne le discours du Trône, mais pour terminer, j'aimerais attirer l'attention sur un aspect qui n'y est pas du tout abordé, en l'occurrence les oléoducs.
Pourquoi cet aspect me préoccupe-t-il? Je vais citer en exemple l'oléoduc Trans Mountain, qui générera 13 millions de dollars en recettes fiscales annuelles pour le district régional de Thompson-Nicola. La ville de Merritt, qui reçoit à l'heure actuelle 150 000 $ de l'oléoduc existant Trans Mountain, verrait cette somme augmenter à 250 000 $ par année si l'oléoduc était prolongé.
Ce sont des recettes très importantes pour les administrations des petites localités. De plus, on estime que les activités de construction liées à cet oléoduc à proximité de Merritt et des autres collectivités généreraient des retombées de 419 millions de dollars.
Soyons clairs. L'oléoduc Trans Mountain a été construit en 1953. Il doit être remplacé, et le doublement est une solution rentable qui viendrait en aide aux collectivités de ma circonscription.
Cependant, le projet visant l'oléoduc Trans Mountain n'est pas le seul à ne pas être abordé dans le discours du Trône. C'est également le cas d'un projet de gazoduc pour le transport de gaz naturel liquéfié, ou GNL, en Colombie-Britannique.
Ce projet pourrait générer des milliards de dollars de nouveaux investissements pour la Colombie-Britannique. Nous ne devrions pas passer sous silence le bon travail qu'a fait le gouvernement britanno-colombien en signant approximativement 61 accords avec 28 collectivités des Premières Nations vivant le long du tracé proposé pour le gazoduc de GNL.
Le gouvernement libéral appuie-t-il ce projet extrêmement important? Nous ne le savons pas. Le discours du Trône ne fait aucunement mention de ces projets du secteur privé. Des milliards de dollars d'investissements sont proposés pour ces projets à un moment où nous avons besoin d'emplois et d'investissements, et le discours du Trône est muet à leur sujet.
Est-ce que tout le monde est en faveur de ces projets? Non, mais y a-t-il jamais eu de grand projet dans une province n'ayant pas d'opposants? Non, il n'y en a jamais eu. C'est la dernière observation que je ferai à la Chambre sur le discours du Trône.
Tous les gens ayant déjà fait partie d'un gouvernement — peut-être comme conseiller municipal, maire ou ministre au sein d'un gouvernement provincial — savent que des décisions difficiles doivent être prises tôt ou tard. Des calendriers doivent être établis. Les processus doivent être transparents et clairs. C'est nécessaire afin d'attirer des investissements, de créer des emplois et de mener à terme des projets.
Ce ne sont ni l'opposition ni l'approbation sociale qui ont créé notre pays. Ces choses n'ont pas bâti le Canada. Ce sont plutôt les efforts, les investissements, la vision et le leadership des personnes qui ont osé prendre des décisions difficiles pour bâtir un pays plus grand et plus fort. Voilà la vision que les gens de ma circonscription attendaient du discours du Trône. J'ajouterai que non seulement ces préoccupations sont absentes dans le document, mais bien des choses que j'ai mentionnées aujourd'hui sont également absentes des lettres de mandat, ce que je trouve inquiétant et quelque peu alarmant.
Prenons par exemple l'important sujet du commerce interprovincial. Le premier ministre s'est attribué le rôle de ministre des Affaires intergouvernementales. Or, où est la lettre de mandat qui accompagne ces fonctions? Elle n'existe pas. Quel genre de message est-ce que cela envoie?
De nombreuses préoccupations méritent d'être soulevées. Toutefois, je m'en suis tenu aujourd'hui aux principales préoccupations qui touchent ma circonscription et ma province ainsi qu'aux choses que j'aimerais voir en tant que fier Canadien. Je remercie les députés d'avoir pris le temps d'écouter mes préoccupations aujourd'hui. Je suis impatient de travailler avec chacun d'eux pour bâtir ensemble le Canada. Bon nombre des gens de ma circonscription seraient d'accord pour dire que nous devons y travailler ensemble.