Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, question que j'ai abordée à plusieurs reprises. Nous avons l'occasion de parler des débouchés du Canada et de la promotion du pays à l'échelle internationale. Ces discussions me ramènent toujours aux occasions et aux expériences que j'ai vécues en faisant la promotion du Canada pendant plus de 20 ans dans le secteur de l'aviation et du commerce. Voilà qui me rappelle d'excellents souvenirs.
Mon discours ciblera différents thèmes. De toute évidence, nous avons entendu de nombreux discours sur l'Accord et, également, sur ses versions précédentes. Je parlerai des raisons pour lesquelles le Canada a cet accord, pour ensuite me pencher sur la version dont nous sommes saisis aujourd'hui. Je vais également dépasser le cadre des accords de libre-échange pour traiter de ce que nous devons faire — ce que le gouvernement doit faire — pour veiller à ce que nous tirions le maximum de ces accords.
L'essentiel, lorsque nous cherchons à aller de l'avant avec un accord commercial, est de veiller à ce que ce soit le bon accord pour les Canadiens et à promouvoir d'abord et avant tout les emplois canadiens — à leur accorder la priorité. Je sais que, pour le gouvernement précédent, le gouvernement de Stephen Harper, la création d'un environnement qui provoquait les investissements et le commerce, et qui favorisait le commerce, était d'importance capitale. C'est ce sur quoi mettaient l'accent le premier ministre Harper et sa solide équipe de ministres.
Je le répète, nous ne devons pas oublier de féliciter mon collègue, le député d'Abbotsford, qui est celui qui a fait de l'accord ce qu'il est aujourd'hui. De plus, l'ancien ministre du Commerce, le député d'York—Simcoe, a consacré des efforts considérables à faire avancer des accords tels que celui-ci.
Si ma mémoire est bonne, le gouvernement précédent a conclu plus de 40 accords. La raison pour laquelle nous avons réussi à conclure et à mettre en place plus de 40 accords, c'est que le gouvernement savait où il s'en allait et qu'il comprenait que le Canada était d'abord et avant tout un pays commerçant. Nous savions que notre économie était fondée sur les biens que nous produisons. Un emploi canadien sur cinq est lié directement ou indirectement au commerce. Le commerce nous permet d'assurer notre prospérité. Un milliard de dollars en exportations représente quelque 11 000 nouveaux emplois.
L'accord entre le Canada et l'Union européenne sera l'un des plus importants accords commerciaux que nous aurons signés depuis l'ALENA. Nos relations avec l'Union européenne remontent à 1497, quand Jean Cabot a débarqué au Canada. Il cherchait des épices, mais il a plutôt trouvé une grande quantité de poisson, plus spécifiquement de la morue. Par la suite, beaucoup de navires en provenance de l'Europe sont venus ici pour se procurer de la morue parce que la morue de l'Atlantique Nord prise au Canada était parmi les meilleures du monde. Elle était séchée, salée et envoyée en Europe. Par la suite, il y a eu la traite des fourrures avec les Premières Nations établies ici, puis avec la Compagnie de la Baie d'Hudson. Nous avons une longue histoire commerciale avec l'Europe.
Comme je l'ai dit plus tôt, l'accord commercial entre le Canada et l'Europe est un accord historique. À la Chambre, on l'a qualifié d'accord en or parce qu'il s'impose comme modèle à suivre pour les autres accords.
Il permettra aux producteurs canadiens d'avoir accès à plus de 500 millions de consommateurs. Il leur ouvrira la porte de la plus grande économie mondiale. En effet, l'Union européenne compte 500 millions de consommateurs et génère chaque année près de 20 billions de dollars d'activité économique.
On estime que l'Accord se traduira par une augmentation de 20 % des échanges bilatéraux et, comme on l'a maintes fois répété, qu'il pourrait injecter 12 milliards de dollars par année dans l'économie canadienne. Ce n'est pas rien. C'est beaucoup d'argent. C'est beaucoup d'emplois. Cela représente plus de 80 000 nouveaux emplois canadiens.
Lorsque l'Accord entrera en vigueur, près de 100 % des droits de douane européens sur les produits non agricoles seront éliminés et près de 94 % de ces droits sur les produits agricoles le seront aussi.
Cet accord va aussi donner aux fournisseurs de services canadiens, qui emploient plus de 13,8 millions de Canadiens et représentent 70 % du PIB total du Canada, le meilleur accès au marché que l'Union européenne ait jamais accordé à ses partenaires de libre-échange.
L'Accord offrira aussi aux fournisseurs de biens et services canadiens un accès sûr et préférentiel au plus grand marché d'approvisionnement du monde. Le secteur des marchés publics de l'Union européenne, dont la valeur est estimée à 3,3 billions de dollars, offrira à notre industrie et aux fournisseurs de services du Canada les meilleures possibilités d'exportation qu'il nous ait été donné de voir depuis des décennies.
Nous avons beaucoup débattu de ce que l'Accord procurera et de ce qui se produira lorsqu'il entrera en vigueur. J'aime toujours considérer les choses en fonction de ce qu'elles signifient pour ma province, la Colombie-Britannique. Je suis toujours le premier à dire à quel point je suis fier de venir de la Colombie-Britannique et d'être un député de cette province. L'Union européenne représente déjà le cinquième marché d'exportation et le quatrième partenaire commercial en importance de la Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique bénéficiera grandement d'un accès préférentiel au marché de l'Union européenne. Une fois en vigueur, l'Accord éliminera les droits de douane sur presque toutes les exportations de la Colombie-Britannique, et il ouvrira des débouchés dans l'Union européenne. Les dispositions de l'Accord aideront à éliminer les obstacles réglementaires, à renforcer les droits de propriété intellectuelle et à garantir une plus grande transparence des règles en matière d'accès au marché. Grâce à l'Accord, la Colombie-Britannique aura un avantage concurrentiel par rapport aux exportateurs des pays qui n'ont pas conclu d'entente de libre-échange avec l'Union européenne.
Je l'ai déjà dit et je le répète: la Colombie-Britannique jouit de l'un des environnements commerciaux les plus concurrentiels, favorables et propices pour les entreprises. La province reçoit toujours des cotes de crédit triple A. La Colombie-Britannique dispose de vastes ressources, de faibles taux d'imposition, d'un système financier stable et bien réglementé, et d'un gouvernement financièrement responsable qui attire des investissements de partout dans le monde.
Tout cela a aussi déjà été le cas pour le Canada.
Le gouvernement précédent comprenait que pour que le Canada soit concurrentiel sur la scène mondiale, il devait créer un climat propice aux affaires et aux investissements, notamment en offrant une faible imposition, des emplois de qualité et des gens de métiers compétents. Le gouvernement conservateur comprenait cela.
La Colombie-Britannique est un carrefour commercial pour l'Asie-Pacifique et l'Amérique du Nord. Elle est également située à distance égale, par avion, entre les marchés de l'Asie et de l'Europe. L'Accord serait bénéfique pour nos exportateurs de poisson et de fruits de mer. Je l'ai déjà dit.
L'industrie des fruits de mer a connu de nombreuses transitions et son avenir est incertain. Nous venons tout juste d'achever notre étude de l'examen de la Loi sur les pêches. Nous avons étudié le stock de morue du Nord. Cette pêche n'a toujours pas été rouverte. Nous avons également étudié la pêche du saumon atlantique. Nous savons que les villages de pêche de la côte Est sont en difficulté, mais il existe des possibilités incroyables pour eux. Lorsque l'Accord entrera en vigueur, près de 96 % des lignes tarifaires de l'Union européenne pour le poisson et les produits de la mer seront libres de droits de douane et dans 7 ans, ce sera 100 % des produits qui seront exempts de droits de douane.
C'est énorme, car l'Union européenne est le plus important importateur de poisson et de produits de la mer au monde. En moyenne, les droits de douane de l'Union européenne pour le poisson et les fruits de mer sont de 11 % et peuvent atteindre 25 %. Le Canada jouira donc d'un avantage concurrentiel. Une fois que l'Accord entrera en vigueur, le Canada sera mieux placé pour livrer concurrence sur la scène mondiale.
J'ai beaucoup parlé de ce que l'AECG ferait et de ce qu'il apporterait, mais je veux parler de la mise en oeuvre d'accords, ce que cela suppose et comment il faut procéder.
Nous avons de solides liens familiaux avec l'Europe. Nous avons une vaste diaspora européenne au Canada qui nous assure de pouvoir nouer des liens. L'accès au commerce ne tient pas qu'aux accords officiels. Il ne suffit pas de signer l'accord. Nous devons veiller à avoir les ressources et faire tout en notre pouvoir pour être en mesure de tirer parti de ces débouchés. Qu'il s'agisse d'une stratégie portant sur nos ports ou nos aéroports, c'est un aspect que l'ancien gouvernement conservateur comprenait. Nous avons augmenté le budget pour les délégués commerciaux. Nous avons injecté les sommes nécessaires pour que notre politique sur le transport aérien soutienne nos activités commerciales et nos accords.
Je vais poursuivre sur ce sujet. Comme nous l'avons déjà dit, la signature des accords n'est qu'un pas, il faut ensuite une stratégie pour tirer profit de nos avantages, notamment nos avantages géographiques, au pays et à l'étranger. Qu'il s'agisse des délégués commerciaux, de dépenses en marketing ou d'investissements en soutien à l'exportation, un accord commercial doit toujours être appuyé par un programme global. L'accès aux marchés et la promotion du commerce ne servent à rien si nous ne pouvons pas déplacer les biens que nous produisons plus rapidement et plus efficacement que ne le font nos concurrents.
Le gouvernement conservateur précédent avait investi 14,5 milliards de dollars dans un programme des portes du Canada, dans les ports, les aéroports et le réseau de transport. Le Canada dispose d'un système multimodal de classe mondiale sans égal; nous sommes prêts à tirer profit de notre situation géographique. En 2006, sous le premier ministre Harper, le gouvernement a créé le programme de la porte de l'Asie-Pacifique, puis, en 2007, nous avons lancé le Cadre de politique national sur les portes et les corridors commerciaux stratégiques. Je voudrais d'ailleurs en parler davantage, car il est important d'en parler. Je le répète, la signature des accords ne représente qu'un pas. Le Canada doit faire en sorte que l'exportation des marchandises et les déplacements des gens se fassent plus rapidement et de manière plus efficiente qu'auparavant.
J'ai déjà parlé à maintes reprises du port de Prince Rupert, le port maritime occidental le plus près de l'Asie. Ce port nous procure un avantage concurrentiel, en ce sens que nos marchandises peuvent arriver un ou deux jours plus tôt que celles en provenance de n'importe quel autre port de la côte Ouest. Comme je l'ai déjà dit, les produits en provenance ou à destination de l'Amérique du Nord arrivent à bon port plus rapidement, en nécessitant moins de carburant et en étant moins exposés à des risques. De plus, nos réseaux routier et ferroviaire à destination du Midwest américain sont les plus rapides et les plus écologiques; ils traversent le Canada et se rendent directement au coeur des États-Unis. J'ai déjà dit que la piste de l'aéroport de Prince George, ma ville, se situe au troisième rang des plus longues au Canada. Le gouvernement conservateur précédent a investi dans cet aéroport afin qu'il puisse soutenir la concurrence sur la scène mondiale. Je ne parle ici que de ma circonscription.
Le port du Grand Vancouver est le port le plus diversifié d'Amérique du Nord. Chaque année, il y transite pour 75 milliards de dollars de marchandises provenant de plus de 160 économies fondées sur les échanges commerciaux. À elles seules, les activités portuaires ont des répercussions économiques de 9,7 milliards de dollars par année et elles ne cessent de croître. Tous ces excellents investissements réalisés par le gouvernement conservateur précédent permettront au pays de se prévaloir des débouchés qui découleront de l'accord de libre-échange.
Je voudrais parler encore des portes d'entrée. Il y en a trois grandes au Canada, notamment la porte d'entrée de l'Asie-Pacifique et la porte d'entrée continentale Ontario-Québec, à laquelle le gouvernement précédent, formé par mon parti, a consacré des sommes d'argent énormes. Grâce à CentrePort, à Winnipeg, et à d'autres investissements dans les corridors commerciaux et la logistique des chaînes d'approvisionnement, nous avons pu nous insérer dans les flux économiques vers les régions des États-Unis.
Mis sur pied en 2007, le programme de la Porte de l'Atlantique misait sur la tradition séculaire d'utilisation des provinces de l'Atlantique comme tremplin commercial vers les États-Unis.
Le gouvernement conservateur savait que les investissements n'arriveraient pas simplement en signant un accord. Nous nous sommes penchés sur la question de nos corridors commerciaux. Qu'il s'agisse du port d'Halifax, qui occupe le troisième rang pour le transport des conteneurs, ou encore du transporteur ferroviaire de première classe le plus efficace d'Amérique du Nord, du service de transport de conteneurs à deux niveaux sur la côte Est et la côte Ouest, le gouvernement savait qu'il lui fallait faire davantage que simplement conclure des accords pour permettre aux consommateurs et aux producteurs d'en tirer parti.
Le commerce international est un dossier très complexe que nous devons examiner sous plusieurs angles. Nous avons parlé d'un cadre servant à définir la stratégie et l'approche globale en matière de commerce international. Je prends de nouveau l'exemple de l'accord conclu en 2007. Le gouvernement conservateur a su bien définir la tendance qui se dégageait de nos accords commerciaux et l'orientation que nous voulions prendre. En décembre 2009, nous avons signé un accord général sur le transport aérien qui a permis aux sociétés aériennes canadiennes de trouver des débouchés sur 27 autres marchés. En retour, nous avons accordé aux autres États signataires le même droit d'accès dans le cas du marché canadien.
Le Canada atlantique est situé directement sur la trajectoire des vols internationaux. L'aéroport de Gander est l'un des plus vieux aéroports d'Amérique du Nord. Il reçoit une quantité impressionnante de fret d'outre-Atlantique, et ce, grâce aux investissements réalisés par le gouvernement conservateur. Nous avons examiné notre politique aérienne afin que la politique portant sur le fret aérien soit conforme à notre vision et que nos aspirations correspondent à nos projets en matière de cadre réglementaire et stratégique.
Le gouvernement conservateur a investi dans l'information et la technologie afin que le Canada soit en harmonie avec certains de ses principaux partenaires commerciaux, qu'il s'agisse des États-Unis — notre principal partenaire commercial — ou de l'Union européenne. Nous voulions être au diapason de ces pays sur le plan de l'information et de la technologie. Nous voulions une chaîne d'approvisionnement sûre.
Je parle beaucoup des portes d'entrée commerciales et de la promotion du Canada, car j'ai été en première ligne de la promotion de notre pays. On demande toujours pourquoi le Canada? J'ai eu l'occasion d'aller en Europe l'automne dernier. J'ai pris un autobus en portant mon épinglette du Canada. Quelques personnes m'ont demandé cette épinglette. Les gens veulent commercer avec le Canada. Ils veulent être associés au Canada. Pourquoi? Parce que nous avons la primauté du droit et que notre pays est l'un des plus sûrs au monde. Notre système politique est sans pareil.
Jusqu'à il y a 18 mois, le contexte commercial était assez sûr. La dette du Canada n'était pas élevée, ce qui crée généralement une certaine incertitude politique, surtout auprès des investisseurs. Nous formions un gouvernement pragmatique qui fondait ses actions sur des principes et qui savait dans quelle direction le pays voulait s'engager, et nous avons examiné nos différentes politiques, notre politique aérienne, notre réglementation, notre cadre opérationnel. Nous nous sommes assurés que nos PME avaient la possibilité d'investir, de prendre de l'expansion et de constater les avantages des accords commerciaux, notamment grâce à notre programme Le monde à votre portée, qui fournissait des conseils en matière de financement et de commercialisation.
La signature d'un accord ne représente qu'une partie du processus. Nous félicitons le gouvernement d'avoir fait franchir la ligne d'arrivée à l'Accord économique et commercial global et nous célébrons cet accomplissement, mais il y a encore une panoplie de démarches à faire avant l'entrée en vigueur de cet accord. Le gouvernement conservateur a très bien fait les préparatifs. Nous espérons que le gouvernement libéral le reconnaît, qu'il mènera ce dossier à terme et qu'il poursuivra certains des programmes financés par le gouvernement précédent. Nous avons financé de nombreuses initiatives différentes parce que, sous le premier ministre Harper, nous comprenions que le Canada est avant tout un pays commerçant et que les emplois des Canadiens et la prospérité du Canada dépendent du commerce.