Monsieur le Président, c'est avec un immense plaisir que je m'adresse à la Chambre aujourd'hui pour déposer cet important projet de loi.
En août dernier, le ministre et moi avons eu l'honneur de lancer « Une chance pour tous: la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté ». Aujourd'hui, nous déposons le projet de loi qui fera de cette stratégie une réalité.
« Une chance pour tous » est la réponse à ce que les Canadiens nous ont dit sur la solution possible à la pauvreté et sur la manière de la combattre.
Depuis un an et demi, nous discutons avec des gens de partout au pays pour leur faire part du développement de notre stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Nous avons consulté les personnes qui se trouvent en première ligne, qu'il s'agisse de chercheurs, de nos partenaires autochtones et, surtout, de gens ayant vécu dans la pauvreté. Ils nous ont décrit la réalité qui est la leur, leur difficulté à joindre les deux bouts et à satisfaire leurs besoins fondamentaux. Beaucoup trop de gens dans ce pays ne peuvent même pas répondre à des nécessités de base, comme prendre soin de sa santé ou subvenir aux besoins de ses enfants.
Nous avons pris connaissance des difficultés que vivent les personnes vulnérables, notamment les aînés, les jeunes, les femmes, les membres de la communauté LGBTQ2, les personnes racialisées, les nouveaux arrivants, les personnes handicapées et les parents seuls. Il s'agit d'une liste tristement longue.
Nous avons compris que notre stratégie de réduction de la pauvreté devra prendre acte des difficultés vécues par ces groupes et prévoir des politiques ciblées destinées à les soutenir dans leur vie et à les aider à se sortir de la pauvreté.
On nous a transmis des idées et des réflexions concernant divers moyens de lutter contre la pauvreté. Le projet de loi C-87 vise à accomplir deux choses. D'abord et avant tout, il établirait un seuil de pauvreté novateur à l'échelle du pays. Il ne s'agirait pas simplement d'une mesure du revenu en fonction d'une norme ou d'un résultat atteignable. Ce seuil de la pauvreté serait plutôt établi en fonction du coût d'un panier de biens et services — logement, nourriture et transport — et de facteurs tels que l'accès à des soins de santé, à l'éducation et à une participation significative dans les changements démocratiques au sein des collectivités.
Le seuil de la pauvreté serait établi à l'échelle du pays, mais, surtout, il serait différent selon les régions et les contextes, car la pauvreté est vécue, mesurée, ressentie et comprise différemment dans les diverses collectivités.
Nous travaillons aussi avec les communautés autochtones afin de veiller à ce que ce seuil reflète leur expérience et leur compréhension de ce qui constitue la pauvreté en mesurant un panier de biens et services qu'elles considèrent essentiel pour bien vivre dans ce pays.
Il est essentiel de bien comprendre en détail la pauvreté au Canada en fonction des régions, des collectivités, des sous-populations et des nations si l'on veut s'y attaquer, sortir les gens de cette pauvreté et transformer la vie des Canadiens.
Ce projet vise aussi à faire des investissements. Je sais que certains se sont inquiétés que l'annonce de la stratégie de lutte contre la pauvreté ne soit pas accompagnée d'un grand ensemble de nouvelles initiatives de dépenses. Il y a une bonne raison pour cela. Nos efforts en vue d'éliminer la pauvreté n'ont pas commencé par l'élaboration de cette mesure législative, pas plus qu'ils ne reposent sur le principe voulant que nous devions fixer un nouveau seuil de pauvreté moderne qui mesure concrètement le taux de pauvreté. Nos travaux visant à éliminer la pauvreté ont commencé le jour où nous sommes arrivés au pouvoir, où nous avons réduit l'impôt des Canadiens de la classe moyenne, où nous avons instauré l'Allocation canadienne pour enfants et où nous avons indexé cette dernière. Toutes ces mesures, et beaucoup d'autres, soit 22 milliards de dollars d'investissement au cours des deux premières années de notre mandat, avaient pour but de sortir les gens de la pauvreté.
Elles ont été couronnées de succès. Depuis notre arrivée au pouvoir, 300 000 enfants et 650 000 Canadiens sont sortis de la pauvreté. Plus important encore, on a aussi créé plus de 550 000 emplois à temps plein — des emplois créés par des Canadiens pour des Canadiens — pour éviter que de nombreuses familles soient touchées par la pauvreté. En somme, ces mesures font partie de notre engagement d'éliminer la pauvreté, de la réduire considérablement au cours du présent mandat et d'aller de l'avant avec des stratégies encore plus audacieuses.
Les investissements que certaines personnes auraient voulu voir être greffés à cette annonce sont en fait inscrits dans les prévisions et ils seront réalisés cette année, l'an prochain et au cours des années suivantes. Par exemple, la Stratégie nationale sur le logement, qui fait partie intégrante des efforts visant à réduire la pauvreté au pays, ne se limite pas aux 5,6 milliards de dollars investis au cours des deux premières années du gouvernement libéral. Il s'agit aussi d'une somme de 40 milliards de dollars prévue dans des ententes multilatérales et bilatérales sur 10 ans, qui ont été conclues avec les provinces et les territoires. Autrement dit, il s'agit d'un projet échelonné sur 15 ans, qui, à bien des égards, permettra de fournir des logements abordables et sûrs à des Canadiens aux quatre coins du pays. Une partie du projet prévoit la construction de nouveaux logements, tandis qu'une autre porte sur des suppléments de loyer qui seront versés dans le cadre de la nouvelle Allocation canadienne pour le logement. Enfin, une autre partie du projet prévoit simplement le renouvellement des accords d'exploitation que le gouvernement précédent avait laissés arriver à échéance.
En collaboration avec les provinces, les territoires et les gouvernements autochtones, nous avons aussi prévu un investissement de 7,5 milliards de dollars dans l'éducation préscolaire et les services de garde. Il s'agit d'un autre investissement considérable, qui permettra d'améliorer la qualité de vie des familles et, surtout, des enfants. Nous allons ainsi déployer des efforts pour éliminer la pauvreté et pour aplanir les difficultés auxquelles de nombreuses familles se butent lorsqu'elles souhaitent avoir accès à des services de garde et d'éducation préscolaire.
D'autres mesures sont aussi prévues pour l'avenir. Nous avons annoncé la création d'un groupe d'experts qui nous guidera dans la mise en oeuvre d'un programme d'assurance-médicaments. Il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton et de signer un chèque pour que cela se concrétise. Il existe des complications liées à la façon d'intégrer un tel programme aux cabinets de médecin à l'échelle du pays et d'établir un formulaire national des médicaments. Il faudra tenir compte de toutes ces questions, mais, au bout du compte, ce programme permettra la prestation de soins de santé plus abordables aux Canadiens vulnérables partout au pays. Il s'agira d'une autre étape en vue d'éliminer la pauvreté.
On peut facilement comprendre la raison pour laquelle ce programme est aussi important pour nous en jetant un coup d'oeil aux engagements internationaux que nous avons pris lorsque nous avons adhéré aux objectifs en matière de développement durable des Nations unies. Nous savons que les objectifs en matière de développement durable sont tout aussi axés sur l'élimination des inégalités sociales, de la pauvreté, des inégalités entre les sexes et du racisme que sur le développement durable et la prospérité économique. À mesure que nous bâtissons un pays fort, nous devons nous assurer de ne pas oublier les Canadiens puisque ce sont eux qui nous donnent les ressources nécessaires pour garantir la réussite du programme.
La stratégie de réduction de la pauvreté ne doit pas seulement être perçue comme une série de programmes qui viennent en aide aux Canadiens vulnérables. Elle doit aussi être perçue comme une très grande étape dans notre réévaluation de l'économie, de nos programmes sociaux et de notre empreinte dans le but de produire, au cours du prochain siècle, la génération de Canadiens la plus résiliente qui soit. Voilà l'objectif de la stratégie de réduction de la pauvreté. C'est aussi l'objectif de bon nombre des programmes sociaux du gouvernement qui, ensemble, constituent une approche coordonnée en matière de réduction de la pauvreté.
Comme je l'ai dit, il reste encore beaucoup à faire. Nous savons que la réforme de l'assurance-emploi est d'une importance cruciale pour réduire la pauvreté. Nous savons que le travail que nous avons fait dans le cadre de cette réforme a permis aux travailleurs saisonniers de certaines parties du pays de conserver plus facilement leur emploi dans les industries dont la cessation et la reprise des activités sont réglées par le cycle naturel de l'économie. Nous savons qu'en accélérant et en facilitant l'accès à l'assurance-emploi on évite que les gens soient laissés pour compte. Nous savons que la possibilité de travailler tout en recevant des prestations, la prolongation des prestations de maternité et tous les changements que nous avons apportés à l'assurance-emploi pour la rendre plus flexible et plus accessible pour les Canadiens sont autant de moyens qui doivent retenir notre attention pour réduire la pauvreté et certaines des difficultés auxquelles les Canadiens font parfois face.
Au bout du compte, il reste encore beaucoup à faire parce que si nous voulons véritablement éliminer la pauvreté nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers après avoir fait des investissements. Nous devons toujours être à l'affût de nouvelles lacunes dans la société et de contextes où la pauvreté menace de s'immiscer. Par exemple, nous avons une population vieillissante. Nous savons que les aînés s'appauvrissent en vieillissant d'une autre manière qu'il y a une génération. C'est dû en partie au travail précaire et en partie à une économie en évolution, où les pensions et les avantages sont redéfinis, même après que les gens y aient cotisé pendant plusieurs années. Voilà pourquoi, la réforme des pensions et les changements que nous avons apportés au Supplément de revenu garanti font partie de la Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté.
Lorsque nous avons examiné la situation des personnes âgées marginalisées, dont la situation économique est difficile ou vivant carrément dans la pauvreté, nous avons constaté que l'un des facteurs à l'origine de leur pauvreté était leur genre. Nous savions que, lorsque les femmes perdent leur conjoint, il arrive qu'elles perdent la totalité de leur pension. Nous savions que les femmes vivant seules ne voyaient pas leurs dépenses soudainement réduites parce qu'un membre de leur famille ne payait plus les factures avec elles. L'augmentation du Supplément de revenu garanti et la réforme du Régime de pensions du Canada que nous avons opérées étaient des mesures tournées vers l'avenir qui s'inscrivent dans notre stratégie pour mettre fin à la pauvreté. Elles n'ont pas été annoncées comme faisant partie de la stratégie. Elles font partie du travail que nous avons fait au cours des trois dernières années. Toutefois, les effets positifs qu'elles auront dans l'avenir nous aideront à atteindre les objectifs énoncés dans la stratégie de réduction de la pauvreté.
Diverses mesures, comme renforcer la classe moyenne, lutter contre les changements climatiques et fournir des stratégies d'adaptation aux municipalités, font aussi partie de la stratégie de réduction de la pauvreté. Prenons les catastrophes naturelles qui ont secoué le pays — qu'on parle des incendies à Fort McMurray, des inondations au Nouveau-Brunswick, des problèmes d'eau dans le Nord de l'Ontario et au Manitoba ou des épisodes de sécheresse qui ont sévi dans certaines régions du pays — nous savons que, lorsque l'économie de ces régions du Canada est touchée, les Canadiens à faible revenu en souffrent encore plus.
Pour que ces collectivités puissent se remettre sur pied, elles ont besoin d'une économie qui permet aux gens de s'établir et de penser à l'avenir. Au cours de la décennie et du siècle à venir, l'atténuation des effets des changements climatiques jouera un rôle tout aussi crucial dans la réduction de la pauvreté, car ils n'auront pas les mêmes répercussions sur les Canadiens à faible revenu.
Nous savons également que la pauvreté revêt une forme particulière dans les collectivités nordiques et éloignées. Dans les territoires, par exemple, il commence à être plus difficile de se procurer des aliments sains et de la nourriture traditionnelle. Les changements climatiques amènent les animaux à changer leurs habitudes, dans le cas de la formation de troupeaux de caribous par exemple, ce qui éloigne les sources de nourriture possibles ou, malheureusement, les élimine parfois complètement. L'accès à des aliments sains n'est donc plus le même, ce qui, par conséquent, a un effet sur la façon dont on mesure la pauvreté dans les collectivités du Nord.
Les changements climatiques font disparaître certaines routes de glace. Il devient donc plus difficile d'assurer la sécurité alimentaire dans le Nord. Je me suis rendu à Behchoko, dans les Territoires du Nord-Ouest, pour constater les problèmes de logement. La route que nous avons empruntée pour nous y rendre donnait l'impression de montagnes russes. J'ai demandé au député des Territoires du Nord-Ouest quand la route serait refaite. Il m'a dit qu'elle avait été refaite il y a deux ans, mais que les changements climatiques entraînent le dégel de la toundra. Le cycle gel-dégel soulève la route et, ce faisant, détruit un investissement très important, qui perd sa valeur pratiquement dès que les travaux sont terminés.
Ces problèmes ont une incidence sur la situation financière, la santé et le bien-être des Canadiens du Nord. C'est une chose dont nous devons nous occuper, car la construction d'infrastructures solides, comme pour la route qui relie Yellowknife à Behchoko, est un des moyens de réduire la pauvreté dans ces collectivités.
L'accès aux soins de santé est essentiel au maintien de l'emploi. Sans accès aux grands centres du Nord et sans accès à la nourriture et aux centres de distribution, une collectivité s'appauvrit.
Lorsque nous nous penchons sur la réduction de la pauvreté et sur la façon dont nous la mesurons, nous constatons qu'au-delà des données sur les revenus et des grandes données économiques qui étaient intégrées aux formules précédentes, l'accès aux services essentiels est tout aussi important. Dans cette optique, investir comme nous le faisons dans les infrastructures de transport en commun des grandes villes permet également de réduire la pauvreté. Si les gens sont en mesure de se rendre à l'école et au travail, et ensuite de revenir à la maison plus facilement, plus efficacement et pour moins de sous au moyen d'un meilleur système de transport en commun, cela peut se traduire par une amélioration de leur qualité de vie. En finançant le transport en commun, le gouvernement permet aux gens de payer moins cher pour leurs déplacements, donc d'avoir plus d'argent pour autre chose. Grâce aux progrès dans le transport en commun, les gens ont plus facilement accès à ce dont ils ont besoin pour améliorer leur qualité de vie.
Ces investissements ont également un autre effet extrêmement important. Ils créent des emplois bien rémunérés, souvent syndiqués, dans les collectivités d'un bout à l'autre du pays. Il en est de même de la politique sur le logement: elle entraîne des investissements qui, d'une part, soutiennent la population de façon progressiste et, d'autre part, créent des emplois et établissent un lien entre les chaînes d'approvisionnement. Bref, ces investissements stimulent et renforcent l'économie et permettent de prendre les mesures qui s'inscrivent dans le droit fil de cette stratégie dont l'objectif consiste à éliminer la pauvreté d'un océan à l'autre au Canada.
Il nous faut également de meilleures données. Nous ne pouvons pas simplement nous fier à des preuves anecdotiques. Nous devons savoir si les femmes racialisées reçoivent autant de soins de santé que les autres groupes de femmes, si les enfants autochtones réussissent aussi bien que les enfants non autochtones au terme de leurs études et quelle est l'incidence précise du soutien gouvernemental sur l'économie des collectivités à faible revenu qui en bénéficient. Comme des millions de dollars sont versés d'un bout à l'autre du pays au titre de l'Allocation canadienne pour enfants, nous devons comprendre l'effet qu'ont ces prestations sur la vie des gens, déceler les lacunes et, le cas échéant, y remédier au moyen de nouveaux investissements.
Par exemple, lorsque nous investissons dans les services de garde d'enfants, nous devons savoir quelles familles en bénéficient et lesquelles n'en bénéficient pas et pourquoi. Si certaines familles ne reçoivent pas ces prestations, nous devons examiner les programmes d'infrastructure pour veiller à ce que les programmes d'immobilisations et les fonds d'exploitation soient jumelés à d'autres investissements pour bâtir des collectivités vigoureuses et prospères partout au Canada. Je répète que la stratégie de réduction de la pauvreté se fonde sur les données de Statistique Canada et du formulaire détaillé de recensement de même que sur d'autres données concernant des sous-populations dont l'expérience de la pauvreté diffère. Nous devons examiner toutes ces données pour nous assurer que tous les Canadiens bénéficient de nos investissements, et pas uniquement la moyenne des gens que les études et les systèmes précédents visaient en fonction du seuil de pauvreté.
Nous devons aussi pouvoir déterminer à partir des données le nombre de personnes que nous sortons de la pauvreté et le nombre de personnes qu'il nous reste à aider. L'investissement dans les données est un aspect essentiel de l'annonce d'aujourd'hui et du projet de loi dont nous sommes saisis, comme c'est le cas de toutes les mesures des budgets précédents ou des investissements futurs dont j'ai parlé. Une des meilleures façons de commencer à gérer un problème consiste à le comprendre et à en prendre la mesure.
Nous savons que la pauvreté changera au cours de la prochaine décennie et du prochain siècle. Nous savons que la pauvreté n'est pas une réalité statique ou singulièrement définie. Nous savons que, au Canada atlantique, par exemple, la pauvreté dans les collectivités côtières et isolées évolue à mesure que les stocks de poisson changent, que les collectivités se transforment et que les nouvelles technologies permettent à de nouvelles entreprises de voir le jour. À mesure que le Canada évolue, nous devons nous assurer de comprendre ces détails et de comprendre ce qui différencie la pauvreté d'une région à l'autre afin que nos programmes ne soient pas des solutions fourre-tout conçues à Ottawa, mais plutôt des idées adaptées à la réalité locale.
Pour y arriver, entre autres, nous mettrons sur pied un comité consultatif qui présentera au ministre des expériences vécues, ce sera une voix au sein du cabinet qui parviendra directement au Parlement afin que nous ayons accès à un ensemble d'expériences régionales et diversifiées, notamment de la part d'universitaires, de spécialistes, de militants, de travailleurs de première ligne ainsi que de nos partenaires des gouvernements municipaux, provinciaux et autochtones. Le comité consultatif devra rendre compte de la véritable diversité de la pauvreté au pays afin que nous ne fassions pas évoluer les programmes en vase clos, mais plutôt en étant constamment à l'affût pour nous assurer que les conseils que nous recevons, les politiques que nous élaborons et les programmes que nous offrons ont une incidence positive sur tous les Canadiens. Voilà un autre élément très important du projet de loi qui a été présenté à la Chambre aujourd'hui.
Comme je l'ai dit, nous avons aussi des objectifs. Ils sont d'une importance cruciale. Nous savons, par exemple, qu'en 2015, 4,2 millions de personnes au pays vivaient dans la pauvreté. Nous savons que 1,3 million de personnes sont considérées comme des travailleurs pauvres. Nous savons que, lorsque nous mesurons et établissons ces objectifs pour réduire la pauvreté et atteindre les cibles de 2030 énoncées dans ce projet de loi, nous devons procéder de façon méthodique, constante et inclusive. Par conséquent, les objectifs qui ont été fixés, qui sont conformes aux objectifs en matière de développement durable et à nos engagements envers les Nations Unies, sont ambitieux. Pouvons-nous y parvenir plus rapidement ? J'espère que nous le pourrons. Pouvons-nous aider rapidement plus de gens grâce à des programmes plus solides? Tous les jours, nous nous efforçons de trouver des moyens d'améliorer l'efficacité sur ce front, et nous comptons sur les voix qui se font entendre de l'autre côté pour y arriver, pour que nos idées deviennent plus fortes et profitent davantage aux personnes concernées.
Pour conclure, je laisse les députés sur une dernière réflexion, qui va droit au coeur de notre démarche. La présente législature nous offre l'occasion de nous engager dans une voie pour que la génération d'enfants qui suivra durant le prochain siècle soit la plus résiliente qu'ait connue le Canada. Nous avons besoin de ces enfants. Il faut que chacun d'entre eux contribue à l'avancement du Canada. Nous y arriverons en permettant aux aînés d'apporter une contribution et de transmettre leur savoir aux jeunes. Nous y arriverons en concentrant les efforts de tous au pays — que ce soit nous, au Parlement, ou les gens qui travaillent dans les entreprises ou dans les centres communautaires — pour éradiquer aussi vite et aussi énergiquement que possible la pauvreté chez les enfants. Si nous arrivons à bâtir cette génération résiliente d'enfants au Canada, si nous pouvons en faire les enfants les plus heureux, les plus en santé, les plus brillants et les plus résilients du monde, le Canada réussira et, surtout, ces enfants réussiront aussi.
Voilà pourquoi la stratégie de réduction de la pauvreté est un élément central des projets de loi et des budgets que nous avons fait adopter au cours des deux dernières années et pourquoi elle constitue la pierre angulaire de notre programme pour le prochain siècle.
Je presse tous les députés d'appuyer cette stratégie, non pas seulement pour aujourd'hui, mais pour le reste de la session parlementaire, et de s'engager envers les idéaux qui viennent d'être mentionnés, c'est-à-dire mettre un terme à la pauvreté au pays, bâtir la génération d'enfants la plus résiliente de l'histoire du Canada et faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte tandis que créons un pays plus fort, en éliminant la pauvreté et en assurant un avenir meilleur pour le Canada.