Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m’est alloué avec ma chère collègue de Milton.
Le député libéral précédent a affirmé qu’il adorait ce programme, et qu’il y a consacré plus de temps que la durée de son mandat de député, et qu’il en a fait la promotion. Puis-je lui rappeler que ce sont les conservateurs qui formaient le gouvernement du Canada il y a deux ans. À vrai dire, nous avons formé le gouvernement du Canada pendant 10 ans. À l’époque où il promouvait ce programme, il n’y voyait aucun problème, mais aujourd’hui, nous débattons de cette question à la Chambre.
Ce programme a été fort bien reçu dans l’ensemble du pays. En ma qualité de député depuis 20 ans, je m’en suis prévalu pour assurer l’atteinte de ses objectifs, comme cela a été mentionné à la Chambre. Quel est l’objectif principal de ce programme? Des emplois pour les jeunes et une aide aux organismes qui ont besoin de travailleurs supplémentaires. Tel est l’objectif principal.
Il existe de multiples organisations dans ce pays, comme cela est garanti par la Charte des droits et libertés. Le premier ministre a déjà déclaré: « Un Canadien est un Canadien. » En passant, je l’ai dit bien avant lui. Nous ne pouvons décider quel Canadien convient et quel Canadien ne convient pas. Tel est le problème du programme Emplois d’été Canada.
Pour la première fois dans ma circonscription, j’ai reçu des lettres de gens qui se plaignent de ce que le gouvernement veut faire de ce programme. C’est un programme non partisan fructueux qui aide les enfants et les employeurs canadiens, et pourtant, pour la première fois, sous ce gouvernement, nous constatons une controverse à propos de cet excellent programme.
Aujourd’hui, beaucoup de Canadiens sont contrariés. Comme ma collègue de la Saskatchewan vient de le dire, elle a reçu un tas de lettres de gens qui affirment s’être heurtés à un refus. Pour quelle raison ont-ils essuyé un refus? À cause d’une idée qu’a eue le premier ministre. Elle provient de son programme social. Pourquoi impose-t-il son programme social aux Canadiens? Tous les Canadiens bénéficient des droits que leur confère la Charte, qu’il s’agisse de droits confessionnels ou autres. Tous les Canadiens ont droit aux programmes du gouvernement du Canada, qui ne doivent pas dépendre de l’idéologie d’un chef ou de qui que ce soit. Le gouvernement doit permettre à chaque Canadien d’avoir accès à ces programmes. Les Canadiens ont le droit d’avoir accès aux programmes du gouvernement.
Pourquoi changeons-nous cela maintenant? Tout le monde dit qu’il s’agit d’un excellent programme qui profite à tous. Nous ne devrions pas en débattre, mais nous en débattons aujourd’hui parce que quelqu’un a un programme social qu’il veut imposer à ce pays. Cela ne se produira pas parce que les Canadiens sont très inquiets au sujet de leurs droits fondamentaux et qu’ils se demandent si ces mesures n’y portent pas atteinte.
Ce qui est fondamental, c’est le droit d’accès des Canadiens aux programmes gouvernementaux. Le gouvernement n’a pas le droit de choisir les gagnants et les perdants. Les députés, moi compris, savent combien ce programme fonctionne bien pour les jeunes et pour les entreprises.
Je me permets de donner un exemple de ma circonscription. The Mustard Seed est un organisme fantastique qui s’occupe des sans-abri. Tel est son mandat. Cependant, sous le gouvernement actuel, il ne pourra pas demander de financement. Est-ce normal? Nous avons un organisme qui s’occupe de 10 000 personnes sans abri, pauvres et toxicomanes, et le gouvernement ne lui donnerait pas de fonds à cause de son idéologie sociale. C’est inacceptable.
Il y a aussi l'exemple du New Canadian Friendship Centre, à Calgary. Il offre des cours gratuits et aide les néo-Canadiens, indépendamment de leur culture, de leur religion ou de leur sexe. Il ne fait aucune discrimination. Il est ouvert à tous les nouveaux arrivants, peu importe leur confession ou leur religion, mais le gouvernement fait preuve de discrimination à son endroit. Ce centre d’amitié n’exerce aucune discrimination, mais le gouvernement en exerce une à son encontre en n’approuvant pas sa demande parce qu’il ne correspond pas à ses priorités sociales.
Je rappelle aux libéraux que, lorsqu’ils parlent de gouvernement du Canada, ils parlent en fait du gouvernement libéral, parce que nous formions le gouvernement du Canada il y a deux ans et que nous avons administré ce programme pendant 10 ans. Soyons très clairs. Nous parlons ici d'un programme libéral et non d'un programme du gouvernement du Canada. Les libéraux cherchent à imposer leurs propres valeurs aux Canadiens, qui sont peut-être ou pas d’accord, ce qui ne devrait avoir aucune importance.
Ces organisations fournissent des services à tous les Canadiens, comme l’a dit le dernier intervenant. Il a mentionné le YMCA. Je suis très heureux qu’il en ait parlé. Le YMCA fait du bon travail, tout comme The Mustard Seed et le centre d’amitié. Toutes ces organisations ont pour principal objectif d’aider les Canadiens qui ont besoin des services qu’elles proposent. Le gouvernement a choisi de ne laisser que les gens qui adhèrent à son propre programme social obtenir des fonds du gouvernement du Canada, ce qui est fondamentalement inacceptable. Il est très intéressant que les libéraux disent vouloir les faire signer en vertue de la Charte des droits, car elle leur donne le droit d’accéder à ces fonds. Ils acceptent d’emblée certaines organisations et demandent à d’autres de signer.
Notre collègue de la Saskatchewan dit avoir reçu de nombreuses lettres, comme bon nombre de mes collègues de ce côté-ci de la Chambre, de personnes qui recevaient ces fonds auparavant et qui n’y ont désormais plus droit. Pourquoi n’y ont-ils plus droit? Leur mandat de prestation de services aux Canadiens a-t-il changé? Aucunement. Les libéraux ont modifié les critères d’admissibilité des mandats pour qu’ils correspondent plus fidèlement aux objectifs de leur programme social.
Ce système comporte des lacunes fondamentales. Il est parfaitement anormal que des Canadiens ne puissent avoir accès à un programme du gouvernement du Canada qui devrait être ouvert à tous ceux qui satisfont aux critères de départ. Ces critères n’auraient pas dû être modifiés, et l’objectif de ce programme, à savoir fournir des services aux Canadiens, aurait été respecté. Le gouvernement et les députés libéraux ont beaucoup de culot de venir nous dire à quel point ce programme est formidable et d’essayer de le défendre devant nous, comme si de rien n’était. Nous ne sommes pas dupes de leur mise en scène.
Parlons des choses fondamentales. Un programme déjà fructueux est modifié sans raison, et cela donne le débat auquel nous participons aujourd’hui. Pourquoi les libéraux ont-ils attisé la division de cette façon? Était-il nécessaire de semer ainsi la zizanie relativement aux emplois d’été pour les étudiants et aux organismes de prestation de services? Nous n’avons pas besoin d’une telle division dans l’arène politique. En prenant de telles décisions, le gouvernement du Parti libéral communique un bien mauvais message à l’ensemble des Canadiens. De ce côté-ci de la Chambre, nous allons nous tenir debout et défendre ce qui est bon pour les Canadiens. Nous n’allons pas permettre aux libéraux de laisser leurs objectifs idéologiques s’immiscer dans le débat.