Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour appuyer la motion M-100. Présentée par la députée de Brossard—Saint-Lambert, cette motion propose que le gouvernement reconnaisse l'apport important des coopératives à l'économie et qu'il veille à ce qu'elles continuent à prendre de l'essor.
Tout le monde sait que le coût du logement est extrêmement élevé et qu'il continue d'atteindre des niveaux records partout au Canada. Dans ma circonscription, Yellowhead, le prix moyen d'une maison équivaut à environ la moitié de la moyenne nationale, ce qui signifie qu'il est toujours abordable pour les Albertains qui travaillent fort. Toutefois, cela ne veut pas dire que l'accès à un logement abordable ne constitue pas un problème dans ma circonscription.
Dans Yellowhead, de nombreuses municipalités ont besoin de fonds provinciaux pour assurer l'accès à un logement aux familles et aux aînés à faible revenu. Les coopératives d'habitation contribuent énormément au dossier du logement abordable en permettant à environ 250 000 Canadiens de se loger. La municipalité de Rocky Mountain House dispose de deux coopératives d'habitation, qui desservent 28 familles. La municipalité d'Hinton compte un complexe de 47 logements. La municipalité d'Edson abrite 24 logements, tandis que la municipalité de Drayton Valley dispose de 26 logements et prévoit en construire 20 autres. Il se trouve des logements coopératifs même dans le parc national Jasper.
Notre parti est en faveur d'une approche à volets multiples pour les logements coopératifs à prix abordable, qui fait intervenir les gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que les administrations municipales. C'est ce type d'approche que prône la motion M-100. Elle demande au gouvernement d'élaborer, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les municipalités, les communautés autochtones et le secteur coopératif, une stratégie fédérale de coopération visant à promouvoir et à appuyer le secteur canadien des coopératives.
Le gouvernement conservateur précédent a travaillé avec tous les ordres de gouvernement et les groupes autochtones pour élaborer et mettre en oeuvre des solutions de logements abordables en consacrant près de 2 milliards de dollars à la construction de nouveaux logements, de même qu'à la réparation et à la modernisation des logements sociaux existants. Le gouvernement a grandement fait appel à la Société canadienne d'hypothèques et de logement, mieux connue sous le sigle SCHL, pour la mise en oeuvre de programmes d'aide financière. Le Parti conservateur a investi presque 19 milliards de dollars dans le logement par l'entremise de la SCHL depuis 2006, une somme bien supérieure à celle prévue dans le budget actuel.
Grâce à des initiatives comme l'Investissement dans le logement abordable, ou IDLA, et l'initiative Logement d'abord, nous avons rendu les Canadiens plus autonomes et nous avons lutté contre l'itinérance au niveau le plus fondamental. Le Parti conservateur a aussi cherché à réduire au minimum les difficultés en fournissant toute une gamme d'outils à la Société canadienne d'hypothèques et de logement afin de permettre aux propriétaires de prendre les dispositions nécessaires au cas où les ententes de financement se termineraient, ainsi que de rendre certains programmes plus flexibles, surtout sur le plan des rénovations et des réparations majeures.
Si les ententes de financement fédérales prennent fin, des dizaines de milliers de Canadiens à faible revenu, y compris des aînés, des nouveaux arrivants, des familles monoparentales et des personnes handicapées, risquent de devenir sans-abri. Il faut donc que le gouvernement réinvestisse dans les logements coopératifs.
Les coopératives d'habitation et les autres logements communautaires construits dans le cadre des programmes fédéraux prennent de l'âge, comme nous tous d'ailleurs. Une part plus grande des revenus doit être consacrée aux coûts d'entretien et autres coûts d'exploitation, qui vont croissant. Dans bien des cas, il faudra réhypothéquer les propriétés pour absorber les coûts des rénovations importantes qui s'imposeront bientôt. C'est pourquoi il est nécessaire que les gouvernements fédéral et provinciaux renouvellent leur engagement envers les logements abordables destinés aux personnes à faible revenu qui ont recours aux coopératives d'habitation et autres logements du même genre.
Tous les Canadiens devraient avoir raisonnablement la possibilité d'être propriétaire de leur logement et, certainement, avoir accès à un logement sûr et abordable.
Selon son mandat, le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social est chargé de restaurer le rôle du gouvernement fédéral en matière de logement et de donner la priorité aux investissements dans le logement abordable, y compris pour les travaux de construction et de rénovation, ainsi que l'aide financière aux collectivités pour la mise en place de mesures de nature financière. Ce n'est là qu'une raison parmi d'autres pour laquelle j'espère que tous les partis vont appuyer cette motion.
Il y a bien sûr des coopératives dans d'autres domaines. Le secteur canadien des coopératives compte près de 8 000 coopératives constituées en personne morale et emploie plus de 90 000 Canadiens dans des collectivités urbaines, rurales et éloignées partout au pays. Tout comme leurs fondateurs, les membres des coopératives perpétuent certaines valeurs morales: l'honnêteté, la transparence, la responsabilité sociale et l'altruisme. Le modèle coopératif peut être utilisé dans presque n'importe quel domaine, par exemple l'agriculture, les services publics, les services financiers, l'éducation, le logement et la vente au détail.
Durant la plus grande partie du débat sur la motion à l'étude, il a été question des coopératives financières, y compris les coopératives de crédit et d'assurance. Propriété de leurs membres, qui les contrôlent, ces coopératives offrent aux Canadiens des services de prêt et d'assurance abordables.
Le plus ancien type de coopératives en Alberta se trouve sans doute dans le secteur agricole, où des producteurs s'unissent pour l'achat et la vente de grain.
En fait, beaucoup de coopératives de la sorte ont pris de l'expansion au fil des ans, comme l'a mentionné le député de Peace River—Westlock. Par exemple, à Rocky Mountain House, la coopérative est le plus gros détaillant: elle vend de la nourriture, des vêtements, de la quincaillerie, des matériaux de construction, des aliments pour le bétail, des produits chimiques et pétroliers, et bien d'autres choses encore. On compte beaucoup de commerces de la sorte un peu partout au Canada, y compris dans ma province.
Mon savant collègue a parlé tout à l'heure de la coopérative de Neerlandia. Je croyais qu'elle était l'une des plus grosses en l'Alberta jusqu'à ce que je voie celle de Rocky Mountain House. Le député a toutefois oublié de souligner la fierté des gens de sa collectivité. Tout comme lui, ils sont très humbles. Ce sont eux qui ont construit l'édifice. Il s'agit d'une structure imposante, presque aussi grande que celle où nous nous trouvons. Ils ont enfilé leurs bottes de caoutchouc et ils se sont armés de pelles pour brasser le ciment et la construire. Tout le monde là-bas a coopéré à la réalisation de ce formidable projet communautaire.
Beaucoup de vieilles coopératives sont toujours actives. Pensons aux Cultivateurs unis de l'Alberta.
Les coopératives de distribution d'électricité et de gaz connaissent également beaucoup de succès en Alberta. À un moment donné, le programme d'électrification rurale mené par des coopératives représentait environ 90 % de l'électricité fournie aux agriculteurs dans cette province. En 2007, les associations d'électrification rurale y représentaient plus de 45 000 consommateurs d'électricité. Au cours des années 1990, ces coopératives ont compté pour plus de 54 % des ventes totales aux coopératives d'énergie du Canada.
Il existe également des coopératives dans le secteur des services. Les collectivités créent des coopératives de services de garde quand elles veulent un certain contrôle sur les soins et l'éducation offerts à leurs enfants. La taille de ces coopératives peut varier; il peut s'agir de coopératives de centres d'éducation préscolaire, de garderies, de services de garde, etc.
On voit bien qu'il y a toutes sortes de coopératives et qu'elles sont précieuses pour les collectivités du Canada. Le secteur coopératif a des incidences positives sur l'économie et aide à créer des emplois. J'encourage tous les partis à reconnaître l'apport important des coopératives à l'économie et veiller à ce qu'elles continuent à prendre de l'essor.
Je conclurai en disant qu'il est essentiel que tous les partis coopèrent pour appuyer cette motion.