Madame la Présidente, le mois dernier a été un triste anniversaire pour les premiers répondants dans la crise des opioïdes au Canada. Le 14 avril, il y a un an, l’agent de santé publique de la Colombie-Britannique, le docteur Perry Kendall, déclarait que l’épidémie de surdoses représentait une urgence sanitaire dans la province. Malheureusement, malgré un an d’efforts redoublés de la part des municipalités, des professionnels de la santé et des bénévoles, loin de fléchir, l’épidémie de surdoses s’aggrave.
La première semaine de mai était la seconde fois en moins d’un mois que les services d’incendie et de sauvetage de Vancouver rapportaient plus de 150 cas de surdose en une semaine, signalés par 168 appels téléphoniques. Pendant la même période, la police de Vancouver rapportait 7 décès attribués à des surdoses.
Cela porte à 148 le nombre total de décès causés par une surdose en 2017, dont 41 pour le seul mois d’avril. Le mois de janvier a été le plus meurtrier de l’histoire de la Colombie-Britannique, avec 47 décès qu'on croit attribuable à des surdoses. À ce rythme, la ville comptera 400 décès par surdose cette année, soit le double du nombre de 2016, qui représentait déjà un record. Dans l’ensemble de la province, il devrait y avoir 1 400 décès par surdose en 2017, soit une augmentation de 50 % par rapport à l’année précédente.
En Colombie-Britannique, le record du nombre d'interventions d'urgence en un jour concernant des cas présumés de surdose a été battu en avril. En effet, le mercredi 26 avril dernier, il y a à peine quelques semaines, les services d'urgence de la province sont intervenus dans 130 cas présumés de surdose. Le record précédent, de 121 interventions, avait été établi le 20 novembre 2016.
Au début de 2015, la caserne de pompiers no 2 de Downtown Eastside répondait à une cinquantaine de cas de surdose par mois. Selon les données publiées par la Ville de Vancouver, ce nombre avait grimpé à 438 cas en décembre 2016, lorsque la crise des opioïdes s'est aggravée.
Les services d'incendie et de sauvetage de Vancouver ont dénombré 688 appels d'urgence concernant des cas de surdose en avril. Il s'agit d'un sommet cette année et d'une hausse de 22 % par rapport au mois de mars. Pour éviter les traumatismes psychologiques et le surmenage, les autorités ont maintenant limité à un an le temps pendant lequel les pompiers peuvent être affectés à la caserne no 2.
Le maire de Vancouver, Gregor Robertson, a dit ressentir une frustration et une colère incroyables face à ces pertes de vie qui auraient pu être empêchées. Il s'adressait aux gouvernements fédéral et provincial. Selon lui, la province n'a pas connu d'urgence de santé publique aussi tragique que cette crise depuis plusieurs décennies et, malgré cela, on ne fait rien pour mettre en place les soins de santé immédiatement nécessaires pour commencer à sauver des vies. Raymond Louie, un conseiller municipal, juge que la situation est catastrophique.
Le nombre de décès ne cesse d'augmenter. Il est donc difficile de comprendre ce qu'attend le gouvernement fédéral au juste ou comment il peut dire que les choses avancent. Il est grand temps qu'Ottawa cesse d'exagérer les progrès réalisés et consacre à cette crise les ressources qui s'imposent compte tenu de l'urgence qu'elle représente.
Malgré les tentatives répétées du NPD pour accélérer l'adoption du projet de loi C-37, un projet de loi crucial qui pourrait sauver des vies, le Sénat a retardé les choses de trois mois. Quand on se trouve au coeur d'une urgence de santé publique nationale, cela est inacceptable.
Au Canada, plus de 2 000 personnes sont mortes d'une surdose l'an dernier. Cela représente en moyenne six Canadiens par jour. C'est donc dire que, au cours des trois derniers mois, pendant que le projet de loi attendait au Sénat, probablement près de 500 Canadiens au moins sont morts par surdose, des décès qui auraient peut-être pu être évités. Qui plus est, comme le taux de surdoses mortelles va en augmentant depuis le début de 2017, le chiffre réel est probablement encore plus élevé.
Dès le premier jour où il a ouvert ses portes, le centre InSite, situé à Vancouver, a permis de traiter 15 cas de surdose. Bien entendu, toutes ces personnes ne seraient pas mortes, mais il est fort probable que certaines d'entre elles seraient décédées si leur surdose avait eu lieu dans la rue. Nous avons effectivement une décennie de preuves indiscutables que les centres de consommation supervisée sauvent des vies. Il n'y a pas l'ombre d'une preuve pour appuyer la campagne de peur qui entoure le débat depuis déjà trop longtemps.
Aujourd'hui, il y aura 600 injections supervisées au centre InSite et aucune d'entre elles n'aboutira à une surdose fatale. Depuis l'ouverture d'InSite en 2003, personne n'y est mort d'une surdose. Dans le voisinage immédiat du centre, soit le secteur de 40 pâtés de maisons qui l'entoure, on a constaté une baisse de 35 % des décès par surdose. Les personnes qui utilisent régulièrement InSite sont 30 % plus susceptibles de suivre une cure de désintoxication.
Le fait que le Sénat ait retenu inutilement le projet de loi pendant trois mois a coûté des vies au pays, et nous devrions condamner un tel geste.
Finalement, je n'arrive pas à imaginer une façon plus irresponsable de réagir à une crise en matière de santé qu'en perdant notre temps à ressasser un débat déjà réglé sur l'efficacité des centres de consommation supervisée en sachant que, plus nous tardons à approuver ces centres, plus il y aura de surdoses et de décès. Or, après trois mois d'attente, le Sénat vient de renvoyer le projet de loi à la Chambre avec trois amendements problématiques qui sont motivés par ceux qui, en raison d'une étroitesse idéologique, s'opposent aux centres de consommation supervisée, rejettent les preuves évidentes qu'ils sauvent des vies et désirent réellement obstruer ou retarder leur ouverture.
Les amendements — et les concepts sur lesquels ils reposent — ont été expressément soulevés, débattus et rejetés au Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Ils ne reposent pas sur des données probantes, ils constituent de mauvaises politiques de santé publique et ils vont à l'encontre de l'intention même de la mesure législative.
Je vais parler du premier amendement.
Avant les propositions d'amendement, le projet de loi prévoyait une période de consultation publique d'au plus 90 jours pour que la population puisse donner son avis sur le centre de consommation supervisée et sur son emplacement. Selon l'amendement proposé par les sénateurs, les demandes d'ouverture d'un centre de consommation supervisée feraient l'objet d'une période de consultation publique d’au moins 45 jours. L'imposition d'une période minimale pour la consultation publique peut seulement avoir pour objectif de retarder le traitement des demandes d'ouverture d'un centre d'injection supervisée.
Il ne fait aucun doute que l'adoption de cet amendement aurait pour effet de retarder le processus d'approbation et empêcherait d'intervenir rapidement dans des situations d'urgence qui nécessitent d'ouvrir très rapidement des centres de consommation supervisée, comme le font actuellement les bénévoles et les militants qui interviennent sur le terrain, à Vancouver. À Vancouver, des gens ont ouvert ce qu'on appelle des centres de prévention des surdoses. Ils ont décidé courageusement d'aller à l'encontre de la loi parce qu'ils savent qu'ils peuvent ainsi sauver des vies. Ils mettent leur réputation professionnelle en jeu. Ils courent le risque de contrevenir à la loi et de se faire arrêter, mais il n'est pas question qu'ils attendent l'approbation de la ministre pour agir. Aucune demande n'a été approuvée depuis nombre d'années, à part les deux demandes qui ont enfin été approuvées à Montréal la fin de semaine dernière. Les gens ouvrent ces centres pour sauver des vies dès maintenant. Or, cet amendement proposé par les conservateurs retarderait l'ouverture d'un centre même dans une situation d'urgence. Je vais y revenir dans un instant, mais je souligne que, à son grand déshonneur, le gouvernement libéral est prêt à appuyer cet amendement.
Le deuxième amendement propose que la ministre puisse constituer, pour chaque centre de consommation supervisée, un comité consultatif de citoyens. C'est inutile et redondant. La consultation de la collectivité constitue déjà un critère clé dans la partie principale du projet de loi. L'amendement est une tentative en vue de retarder la création des centres de consommation supervisée et de susciter une opposition publique à leur égard. Les décisions relatives aux centres doivent être fondées sur la santé. La rétroaction de la collectivité, comme je l'ai déjà dit, est déjà prévue dans le corps du projet de loi.
Enfin, le troisième amendement exige que l'exploitant du centre d'injection supervisée offre ce qu'on appelle « des options de pharmacothérapie » à chaque usager du centre avant que celui-ci ne consomme une substance contrôlée. Premièrement, cette disposition est fort probablement inconstitutionnelle et hors des pouvoirs du gouvernement fédéral. Deuxièmement, elle est inutile puisque les options de traitement sont déjà proposées dans les établissements de réduction des méfaits. Si un seul de ces sénateurs s'était donné la peine de visiter InSite, on lui aurait appris que quiconque entre dans le centre est mis au courant de tous les traitements possibles. Troisièmement, un tel amendement serait contre-productif puisqu'il risque de décourager certains clients d'entrer dans un centre de consommation supervisée et d'avoir recours aux services qui y sont offerts.
Vous n'avez pas à me croire sur parole. Lorsque le projet de loi C-37 a fait l'objet d'un débat au Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, les libéraux membres de ce comité ont tenu les mêmes propos que moi.
Le député libéral d'Oakville a mis le comité en garde contre ceci:
[...] il est vraiment important de prendre conscience de ce que nous faisons ici. Il ne s'agit pas de concevoir des programmes de traitement et tout un protocole de soins destinés à des personnes ayant un problème de consommation de drogues. Ça, c'est la responsabilité de la province. [...] Ce que nous sommes en train de décider touche les personnes qui, pour des raisons médicales, seront exemptées de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
En ce qui concerne la période de consultation minimale de 45 jours, le député libéral de Charleswood—St. James—Assiniboia—Headingley a dit ceci au comité:
J'ai une question très rapide à propos du préjudice découlant d'une consultation de 45 jours [comme période de consultation minimale] et s'il serait important.
J'aimerais savoir, en retour, si le besoin est si urgent. [...] le jour où InSite a ouvert ses portes, ils ont réussi à prévenir 15 surdoses. Multipliez cela par 45 décès potentiels. Est-ce que c'est suffisamment important? Il me semble que oui.
Le député libéral de Calgary Skyview a rappelé le fait suivant au comité:
Les délais sont extrêmement importants lorsqu'on ouvre de telles cliniques. Cette modification limitera la latitude de la ministre ou l'empêchera d'agir pendant 45 jours. Il faut réfléchir au nombre de vies qui seront perdues à cause de ce délai.
Voilà ce que j'avais à dire.
Il sera intéressant de voir si les députés libéraux qui siègent avec moi au comité de la santé et qui ont entendu les témoins invités à comparaître au sujet de la crise des surdoses d'opioïdes grâce à un amendement du NPD visant à étudier la question voteront avec les néo-démocrates contre ces trois amendements contraires à l'intention du projet de loi, qui rendraient plus difficile le fait de créer des centres de consommation supervisée et rendraient ceux-ci moins accessibles aux clients.
Les gens qui se trouvent aux premières lignes de cette crise s'opposent unanimement à ces amendements parce qu'ils savent qu'ils retarderont l'ouverture d'établissements de santé publique essentiels. Les néo-démocrates du Canada joindront leur voix à la leur, car nous appuyons les politiques de santé judicieuses fondées sur des données probantes. Nous appuyons ces établissements de santé publique essentiels qui sauvent des vies. Voilà pourquoi nous nous opposons à ces amendements irréfléchis et nous sommes profondément déçus que le gouvernement fasse fi de décisions fondées sur des données probantes en acceptant d'en appuyer certains.
Rien ne porte à croire que la crise soit terminée ou maîtrisée et qu'elle ne continuera pas à s'exacerber avec la prolifération du carfentanil dans les collectivités. Nous devons accélérer l'implantation de centres de consommation supervisée et accroître les programmes de traitement de substitution aux opioïdes. Nous devons mettre en place de meilleurs traitements de gestion de la douleur et réaliser des investissements considérables dans tous les traitements de la toxicomanie. Ces mesures sont nécessaires pour commencer à transformer la manière dont nous concevons les dépendances et à créer de meilleures politiques pour aborder ce problème, après avoir passé une décennie à moraliser et à criminaliser ce qui est en réalité une question de santé publique.
Premièrement, il faut consacrer des investissements à long terme à des programmes de santé mentale et à la recherche en toxicomanie. Les experts canadiens en santé mentale, notamment ceux de l'Agence de la santé publique du Canada, n'ont pas encore une compréhension approfondie des liens entre les drogues et les problèmes de santé mentale. Grâce à des recherches qui feront la lumière sur ces liens, on pourra mieux repérer les aspects de la santé mentale qui contribuent, en amont, à la consommation abusive. Ces facteurs serviront de base à des stratégies ciblées et proactives en matière de santé mentale, notamment des programmes de traitement communautaires et des programmes de soutien à l'intention des jeunes, des peuples autochtones, des femmes et de tout autre groupe ayant besoin d'un soutien particulier. Les recherches démontrent que 70 % des problèmes de santé mentale commencent pendant l'enfance ou l'adolescence, et que les personnes souffrant d'un problème de santé mentale risquent deux fois plus que les autres de devenir toxicomanes.
Par ailleurs, si on suivait l'exemple de l'Australie et des États-Unis et qu'on recueillait des données nationales sur les décès qui mettent en cause à la fois les drogues et les problèmes de santé mentale, on pourrait repérer plus rapidement les tendances, mieux les comprendre et utiliser ces connaissances pour élaborer des solutions ciblées.
Bref, nous devons améliorer nos connaissances, investir davantage et déployer plus d'efforts pour obtenir le savoir et les connaissances scientifiques dont nous avons besoin pour régler cette crise de santé publique.
Deuxièmement, il faut investir des sommes substantielles dans le traitement de la toxicomanie dans son ensemble. J'entends par là que tous les ordres de gouvernement doivent faire de nouveaux investissements considérables, pour une myriade d'options de traitement et pour tous les groupes touchés.
Le député libéral a dit que la ministre de la Santé avait accordé une somme de 10 millions de dollars à la Colombie-Britannique. C'était en 2016. Le budget de 2017 déposé à la Chambre ne prévoit aucune somme pour faire face à la crise des surdoses d'opioïdes au Canada.
À l'heure actuelle, l'accès aux services de désintoxication est beaucoup trop limité, et il existe un manque criant de lits de traitement à long terme financés par l'État. À Vancouver, où j'ai le privilège de représenter une circonscription, une personne doit attendre en moyenne huit jours avant d'avoir accès à des services de désintoxication. Cette situation est en contradiction directe avec tout ce que nous savons au sujet de la dépendance. Si une personne est prête à suivre un traitement, il faut veiller à ce qu'elle l'obtienne immédiatement. Si on attend ne serait-ce qu'un jour, il est habituellement déjà trop tard.
En réalité, les traitements efficaces ne sont disponibles que pour ceux qui en ont les moyens ou qui, mus par le désespoir, sont prêts à s'endetter pour se faire traiter. Au Canada, il n'est pas inhabituel de devoir payer 10 000 $ par mois ou plus pour suivre rapidement une cure de désintoxication dans un établissement offrant des services de qualité. Une telle inaccessibilité est choquante dans un pays où le système de santé est prétendument universel.
Cette situation doit changer. Nous devons commencer à bâtir l'infrastructure nécessaire afin de fournir un accès universel aux services de santé dont tous ceux qui souffrent de toxicomanie ont besoin. Les modalités de traitement doivent varier selon la population visée. Il doit par exemple y avoir des centres de traitement pour les jeunes, pour les femmes, pour les hommes et pour les Autochtones du Canada. Les centres doivent être bâtis comme n'importe quel autre établissement de santé, et les traitements doivent être pris en charge par l'assurance-maladie. Il est temps de traiter la toxicomanie comme les autres problèmes de santé, ce qui signifie que les traitements efficaces doivent être financés avec les deniers publics et doivent être accessibles à tous.
Troisièmement, si le phénomène de la dépendance aux opioïdes a pris de l'ampleur, c'est que des millions de Canadiens ne peuvent pas recevoir un traitement efficace contre leurs douleurs chroniques. Il faut prendre conscience de ce problème et tâcher de le résoudre.
Les programmes multidisciplinaires de gestion de la douleur, qui incluent par exemple de la physiothérapie, une perte de poids, une diète, des massages et de l'aide psychologique, ont démontré qu'ils pouvaient réduire la douleur ainsi que la consommation inappropriée de médicaments contre la douleur, notamment les opioïdes, qui créent une forte dépendance. La gestion multidisciplinaire de la douleur chronique peut également engendrer des économies importantes dans les dépenses de santé en rétablissant la productivité au travail et en réduisant les hospitalisations.
Actuellement, l'accès à un traitement interdisciplinaire de la douleur chronique varie beaucoup d'une province ou d'un territoire à l'autre. Il laisse surtout à désirer dans les régions rurales, et les temps d'attente sont longs. Le coût en est souvent prohibitif, puisque les rendez-vous chez les professionnels de santé autres que les médecins sont payés soit par des assurances privées, soit, généralement, par le patient. Nous devons établir comme priorité l’élaboration des centres de traitement de la douleur chronique en appuyant les efforts provinciaux et territoriaux en vue d'établir et d'élargir ces programmes.
Quatrièmement, nous devons élargir les programmes de traitement alternatifs offerts aux gens souffrant d'une dépendance chronique aux opioïdes qui ne bénéficient pas suffisamment des traitements disponibles, comme la méthadone par voie buccale. À titre d'exemple, l'étude SALOME a trouvé que les patients qui reçoivent l'héroïne prescrite pour des raisons médicales, ou la diacétylmorphine, sont plus susceptibles de vivre plus longtemps qu'une personne qui reçoit un traitement d'entretien à la méthadone, et qu'ils sont plus susceptibles de stabiliser leur situation de vie et de recourir à un traitement à long terme. Malgré cela, la clinique Providence Crosstown de Vancouver demeure le seul centre de réduction des méfaits en Amérique du Nord où la diacétylmorphine est utilisée dans le traitement des consommateurs de longue date.
Cela doit changer, dès maintenant. Nous devons encourager l'ouverture de centres offrant la diacétylmorphine prescrite pour des raisons médicales partout au Canada et assurer que toute personne admissible qui souhaite le faire puisse accéder à ce programme des plus réussis. Soyons réalistes. Comme ce genre d'initiative a souffert d'un sous-financement chronique, il faudra y consacrer des ressources considérables. Il y en a même qui ont été activement opposées par des gouvernements fédéraux successifs.
Jour après jour, mois après mois, année après année même, j'exhorte le premier ministre et la ministre de la Santé à voir l'ampleur de la souffrance humaine dans cette crise. Chaque fois, j'annonce des chiffres épouvantables et sans précédent de décès par surdose dans ma ville, dans ma province et dans l'ensemble du pays. Sur ce point, je dois être franc. La patience des Canadiens à l'égard du gouvernement libéral a des limites. La population ne veut plus entendre des platitudes alors que des gens meurent.
Avant la présentation du dernier budget, le premier ministre est allé à Vancouver et a promis que la crise ne serait plus ignorée. Il a déclaré: « Aucun obstacle ne pourra empêcher le gouvernement fédéral de faire exactement ce qui est nécessaire. Nous veillerons à ce que les ressources soient disponibles. » Étonnamment, le budget de 2017 n'affecte pas les ressources nécessaires. Comme l'ancien vice-président Joe Biden le disait: « On connaît les priorités d'un gouvernement en regardant son budget. »
Même si les libéraux prononcent de beaux discours concernant les valeurs progressistes, ce n'est pas ce qui transparaît dans leurs décisions en matière de financement. Voilà pourquoi lors d'une assemblée publique récente, le premier ministre a été dénoncé par Zoe Dodd, qui oeuvre pour la réduction des méfaits. Elle a accusé le gouvernement de ne pas en faire assez pour lutter contre cette épidémie. Elle explique: « Nous avons besoin de millions de dollars. Je suis une travailleuse de première ligne qui ne travaille pas depuis six semaines parce que les gens meurent autour de moi et que je suis totalement traumatisée. »
Ces surdoses sont plus que des statistiques. C'est le fils, la fille, la soeur, le frère d'une personne. C'est la mère, le père, la tante, l'oncle, le cousin, le collègue d'une autre. C'est peut-être même quelqu'un qu'on connaît. Il est temps que la Chambre agisse et fournisse l'aide nécessaire.