Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler du projet de loi d'exécution du budget. Je dis toujours que la période d'exécution du budget, c'est le moment de passer à l'action et de décider des mesures que nous allons mettre en oeuvre dans un avenir rapproché. Dans certains cas, le projet de loi d'exécution du budget annulera des mesures prises par le gouvernement précédent avec lesquelles nous n'étions pas d'accord. Il vise également à mettre en oeuvre les mesures de notre plateforme électorale. Ce sont les détails qui font l'objet du débat.
J’aimerais souligner un certain nombre de choses qui concernent surtout ma circonscription et, par extension, ma province, Terre-Neuve et Labrador. Il y a deux thèmes du budget qui m’intéressent plus particulièrement et qui concernent ceux qui ont besoin, bien malgré eux, d’un coup de pouce du gouvernement pour pouvoir s’en sortir. C’est l’une des raisons pour lesquelles je me suis lancé en politique, et c’est l’une des grandes causes qui me stimulent depuis 12 ans, qui m’encouragent à me lever le matin et à aller travailler. Je suis convaincu que les 338 députés que nous sommes, nous pouvons, chacun à notre façon, améliorer les choses non seulement dans notre circonscription mais aussi de façon générale, en favorisant le dialogue et en s’inspirant de ce dialogue pour adopter des projets de loi.
Les deux thèmes dont j’aimerais parler sont l’investissement intelligent et l’équité.
L’investissement intelligent s’inspire des discussions que nous avons eues avec les gens au cours des dernières années. À l’époque où nous étions un petit parti à la Chambre des communes, il y avait beaucoup de discussions, et beaucoup de bonnes idées venant de tous les côtés qui alimentaient de grands débats. Je ne voudrais pas m’attarder trop longtemps sur ce qui s’est passé pendant la dernière session, mais j’aimerais revenir sur certaines mesures que nous avons envisagées pour instaurer un peu plus d’équité dans le régime fiscal. C’est précisément ce dont il est question ici.
S’agissant d’équité pour la classe moyenne, je sais que, bien souvent, un grand nombre de crédits d’impôt dont on a parlé pouvaient sembler une excellente chose, par exemple les crédits d’impôt que l’ancien gouvernement a fait adopter, pour de bonnes raisons parfois. Il y en avait pour la forme physique, pour les livres et pour bien d’autres choses. Cependant, nous avons pris en compte tous les crédits d’impôt et nous avons décidé qu’il fallait investir dans la classe moyenne. Tous ces crédits d’impôt pouvaient être rassemblés sous le thème de l’équité, pour que nous puissions investir dans notre classe moyenne et que les gens puissent subvenir aux besoins de leurs familles. Et cela nous donnerait ensuite la capacité de créer des emplois.
Permettez-moi de revenir à ma province d’origine, Terre-Neuve et Labrador. Le financement de la formation professionnelle des travailleurs serait l’un des meilleurs investissements que nous pourrions y faire. Au début des années 1990, à l’époque du moratoire sur la pêche à la morue, la province a enregistré le plus grand nombre de mises à pied de son histoire. Des milliers et des milliers de collectivités ont été touchées par la fermeture de notre pêche la plus importante. Le gouvernement de l’époque, qui était dirigé par l’ancien premier ministre Jean Chrétien, a décidé d’investir dans les travailleurs en leur permettant de se recycler pour pouvoir occuper un autre emploi plus tard. Ça a pris du temps, mais l’objectif a été atteint de plusieurs façons.
Premièrement, nous savons que le Canada exporte beaucoup de produits de mer, et aussi beaucoup de minéraux. Toutefois, l'une des choses que nous exportons le plus, dans notre coin de pays, ce sont les métiers spécialisés. Les électeurs de ma circonscription sillonnent la planète: la Norvège, l’Afrique du Nord, l’Est de la Russie, le Moyen-Orient, et même, chez nous, l’Alberta, Saskatchewan et la Colombie-Britannique. Beaucoup d’entre eux voyagent pendant un certain temps et reviennent vivre dans la province, dans ma circonscription et partout ailleurs à Terre-Neuve-et-Labrador. Ils réussissent à gagner leur vie en parcourant le monde. Les investissements que nous avons faits il y a de nombreuses années portent aujourd’hui leurs fruits. Nous avons su, à l’époque, consentir les investissements nécessaires pour éduquer les gens et, en même temps, créer un établissement postsecondaire dynamique qui a réussi à s’adapter aux compétences que le marché recherchait. Parallèlement, nous avons réduit les impôts de la classe moyenne. Nous croyons aux bienfaits de l’investissement dans les travailleurs et dans les structures qui les soutiennent.
L’une des choses qui me plaisent tout particulièrement dans ce budget, c’est qu’il profite aux petites localités. Il y a environ 140 localités dans ma circonscription, et chacune d’entre elles va pouvoir investir dans ses infrastructures comme elle n’a jamais pu le faire auparavant. Le gouvernement fédéral a prévu un système suffisamment souple pour pouvoir investir avec d’autres paliers de gouvernement, avec les gouvernements provinciaux, et cetera.
Nous pouvons maintenant faire des investissements substantiels dans des infrastructures communautaires liées aux loisirs, au patrimoine, au tourisme et à la culture. Outre les secteurs que j’ai mentionnés tout à l’heure, nous avons aussi à Terre-Neuve-et-Labrador une industrie touristique florissante. Beaucoup ont déjà vu les messages publicitaires, qui attirent beaucoup de gens dans ma région, mais s’il n’y a rien à leur offrir, il devient alors très difficile de fournir des services et de créer des emplois à long terme.
J’aimerais dire quelques mots sur le travail saisonnier, qui joue un rôle important dans le centre de Terre-Neuve, en particulier. La section 12 de la partie 4 du projet de loi augmente, jusqu’au 8 juillet 2017, le nombre maximal de semaines pour lesquelles des prestations peuvent être versées à certains prestataires dans certaines régions. Ma région en fait partie, et cela va nous être très bénéfique.
Cette section élimine également la catégorie de prestataires composée des personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active. De cette façon, il sera moins difficile, pour ceux qui entrent dans le système d’assurance-emploi pour la première fois, d’acquérir le nombre d’heures nécessaires pour être admissible à l’assurance-emploi. Auparavant, le système était injuste. Il fallait acquérir deux fois plus d’heures pour pouvoir entrer dans le système pour la première fois. Nous réduisons donc cette exigence au même niveau que les autres catégories.
Cette section réduit par ailleurs à une semaine la durée du délai de carence au cours duquel le prestataire n’est pas admissible au bénéfice des prestations. Il ne s’agit pas seulement de la réduction à une semaine, c’est aussi tout le traitement de la demande. Dans certains cas, les gens qui font une demande d’assurance-emploi doivent attendre non pas une à trois semaines, mais six semaines avant de recevoir le premier chèque. C’est deux ou trois semaines de plus que le délai pour payer l’hypothèque ou la facture d’électricité. Cela devient vraiment lourd à gérer. Par conséquent, nous proposons cette mesure, et nous améliorons en même temps le système de traitement des demandes dans la fonction publique.
Le budget de 2016 prévoit les mesures essentielles pour favoriser la croissance de la classe moyenne. Il donne la priorité aux gens en leur offrant l’aide dont ils ont besoin dès maintenant, et pas dans 10 ans. Pendant la dernière session parlementaire, on donnait la priorité à l’investissement en aval, comme disaient certains, ce qui voulait dire que la majeure partie des fonds étaient débloqués vers la fin de la période. Nous estimons que, dans de nombreux cas, les investissements doivent se faire dès maintenant, tout au moins en ce qui concerne Terre-Neuve-et-Labrador. Dans mon cas, il fallait que cela se fasse sans tarder.
Je vais prendre l’exemple des règlements plus stricts qui vont bientôt être pris à propos des eaux usées, pour des raisons environnementales, ce qui est tout à fait justifié. En 2020, ces règlements vont représenter un lourd fardeau pour les petites collectivités, pas seulement pour les grandes villes. Par conséquent, nous devons aider ces collectivités à améliorer leurs infrastructures pour qu’elle puisse se conformer à ces règlements. C’est très important pour nous et pour Terre-Neuve-et-Labrador.
J’aimerais maintenant dire quelques mots sur le texte principal du budget, car il y a plusieurs choses que je voudrais mentionner. J’ai parlé des équipements de loisirs des petites villes. À la page 115, il est question d’investir dans l’infrastructure culturelle et récréative. Nous avons fait d’excellents investissements, parmi les meilleurs, dans des équipements comme des terrains de jeux et des terrains pour jouer au ballon. Les infrastructures récréatives génèrent des emplois et, surtout, elles permettent aux collectivités d’investir dans leurs propres équipements, et c’est ce que nous voulons faire.
Nous allons très bientôt fêter le 150e anniversaire de notre pays, et l’agence de développement économique local et régional, qu’on appelle communément l’APECA, soit l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, fournit des services essentiels aux petites collectivités. Cela leur montre bien que le gouvernement du Canada croit en elles et qu’il tient à être à leurs côtés. Voilà pourquoi ce budget me plaît. Je vais voter en faveur de son adoption, et j’espère que tous les députés en feront autant.
Les services Internet à large bande pour les régions rurales est un service essentiel. Quand je suis devenu député, l’accès à Internet était réservé à ceux qui pouvaient se le permettre. Aujourd’hui, c’est devenu absolument essentiel. La construction d’une route d’accès à une collectivité est aussi essentielle que son accès aux services Internet à large bande.
Je crois au tourisme, et je suis d’accord pour qu’on investisse dans ce secteur.
Enfin, je voudrais dire quelques mots à propos du Manolis L, et des 6 millions de dollars que va coûter l'évaluation. C’est un bateau qui a fait naufrage au large de ma circonscription. Il fallait s’attaquer à ce problème, et c’est ce que fait le budget.