Monsieur le Président, étant donné qu'il s'agit de la première occasion que j'ai à la Chambre d'avoir plus de 60 secondes pour poser des questions ou faire une déclaration en vertu de l'article 31 du Règlement, je tiens à prendre le temps de remercier les électeurs de Niagara-Ouest de m'avoir permis de les représenter pour la cinquième fois de suite. Je dois évidemment remercier tous les bénévoles qui ont donné un coup de main et les gens qui ont recueilli des dons parce que nous sommes conscients qu'il n'est pas possible de faire une campagne électorale si nous n'avons pas les fonds pour ce faire.
Je mentionne également que je partagerai mon temps avec le député de Cariboo—Prince George.
J'aimerais parler du budget du point de vue des petites entreprises et de la confiance, mais j'aborderai aussi d'autres aspects.
J'ai quelques réserves en ce qui a trait à la création d'emplois. Je comprends que les gouvernements ne créent pas réellement d'emplois, mais ils mettent en place des conditions qui créent un contexte propre à donner confiance aux entreprises de manière à les inciter à investir au pays.
Pour vous donner un aperçu en rétrospective de ce que le gouvernement a fait au cours des neuf années où mon parti était au pouvoir, je vais employer l'acronyme SIRE, qui illustre tout ce que nous avons accompli pour essayer de donner confiance aux acteurs économiques et de rehausser la réputation du Canada auprès des investisseurs sur la scène internationale. J'en veux pour preuve les articles qui ont été publiés à ce sujet. En janvier, Forbes a classé le Canada bon premier parmi les pays du G20 les plus favorables au monde des affaires.
Pensons-y un peu. Après ce qui est arrivé au cours des dernières années, notamment la grande crise économique mondiale de 2008, le magazine Forbes est d'avis en 2016 que le Canada est le meilleur pays du G20 pour faire des affaires. C'est grâce au travail acharné du gouvernement conservateur au cours des 10 dernières années.
Voici pourquoi j'emploie l'acronyme SIRE.
Le « S » de SIRE signifie que nous avons allégé le fardeau fiscal des sociétés. J'ai l'intention de parler entre autres de l'abandon de l'idée d'alléger le fardeau fiscal des PME, idée qui me semble importante. Nous avons en outre conclu des accords commerciaux avec plus de 51 pays après en avoir fait la promotion auprès d'eux, y compris le Partenariat transpacifique, qui est l'accord le plus récent. Nous avons réduit le fardeau fiscal des sociétés, ce qui fait maintenant de nous l'un des pays du G7 où la fiscalité est la plus favorable. Lorsque les multinationales doivent décider de l'endroit où elles vont investir leur argent, elles prennent en considération beaucoup de facteurs, et la fiscalité est certainement l'un d'entre eux.
Le « I » de SIRE symbolise les infrastructures, les investissements et la refonte des règles de l'immigration. Nous avons plusieurs réalisations à notre actif dans le domaine des infrastructures. Le gouvernement actuel est, lui aussi, résolu à agir dans ce domaine, et je pense que c'est très bien parce que les infrastructures sont importantes. Mais le gouvernement précédent, formé par mon parti, a injecté des sommes sans précédent dans les infrastructures de partout au pays, y compris certainement dans ma région, celle de Niagara. Nous avons pu réaliser, sur une brève période, un certain nombre de travaux qui ont beaucoup amélioré la qualité de vie dans la région de Niagara. En plus des projets d'infrastructures, des changements à la frontière ont facilité le transport et apporté diverses autres améliorations.
Le « R » de SIRE correspond à la recherche-développement, ainsi qu'à la réduction du fardeau administratif. J'ai eu l'occasion de participer à une table ronde sur la réduction de la paperasse. Les intervenants ont notamment parlé du fait que les nombreuses tracasseries administratives continuent de constituer un problème pour les entreprises et qu'elles varient d'un pays à l'autre. Il s'agit d'un problème important. J'espère que le nouveau gouvernement continuera de lutter contre ce problème. On peut bien étudier la question du fardeau administratif et mettre sur pied une commission à cet effet, mais on sait pertinemment que, dans un gouvernement ou une bureaucratie, la paperasse finit toujours par revenir en force. Nous devons faire preuve de diligence à l'égard de cette question, et le gouvernement actuel doit s'engager à y faire face.
Enfin, le « E » de SIRE renvoie à l'entrepreneuriat et à l'économie. Comme je l'ai dit tout à l'heure, le magazine Forbes a déclaré que le Canada est le meilleur endroit où investir parmi les pays membres du G20, et je pense que nous devons mettre l'accent sur l'entrepreneuriat et les petites entreprises. Une de mes préoccupations rejoint certains des engagements pris antérieurement par le gouvernement actuel. Il s'agit de faire en sorte que les entreprises aient l'assurance que, si elles investissent de l'argent et mettent de l'avant des projets, les règles ne vont pas changer en cours de route. Au pays, nous devons notamment continuer d'appuyer les petites entreprises et les entrepreneurs.
Parmi les mesures qu'il a prises, le gouvernement précédent a investi 400 millions de dollars dans un fonds de capital de risque, ce qui est un bon début, mais je ne crois pas que ce soit suffisant pour régler l'un des problèmes les plus graves auxquels les petites entreprises canadiennes doivent faire face, soit l'accès au capital.
S'il y a des points névralgiques aux États-Unis, que ce soit à Boston ou dans la Silicon Valley, c'est, notamment, parce qu'il y a là beaucoup d'argent. Certes, de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte. Il y a là-bas des gens très intelligents, mais il y en a aussi au Canada. L'accès au capital demeure l'une des choses qu'il faudra changer au pays pour être plus efficaces et pouvoir attirer les entreprises. Celles-ci ont besoin de croître.
Il arrive parfois que nous ayons une idée géniale et que nous la mettions de l'avant pour ensuite être incapables d'amasser des fonds additionnels, de sorte que les entreprises vont invariablement chez nos voisins, où il y a beaucoup d'argent ainsi qu'un secteur privé et un marché boursier importants. Voilà certaines choses qu'il nous faut faire pour avancer.
Cela dit, pendant la campagne électorale, les libéraux ont promis qu'ils continueraient d'abaisser le taux d'imposition des petites entreprises. C'est là un des facteurs sous-jacents de la confiance permettant aux petites entreprises, et aux PME en général, de pouvoir décider comment investir et prendre de l'expansion. Si les choses ne se présentent pas de façon à leur faciliter la tâche, elles laisseront dormir leur argent ou auront une foule d'autres possibilités.
De nombreux fabricants de ma circonscription n'en reviennent pas des invitations qui leur sont faites de s'installer dans le Sud des États-Unis. On ne parle pas seulement du taux d'imposition, mais aussi, par exemple, du coût de l'énergie, qui est incroyable. Je sais que c'est une question provinciale, mais tous les gouvernements doivent s'en préoccuper. Je suis consterné quand des fabricants de ma circonscription affirment que tout ce qui les retient ici, ce sont leurs racines, c'est leur attachement à la collectivité où ils ont grandi. C'est formidable pour les gens qui font cela, mais nous rivalisons dans une économie mondiale pour l'argent, le talent et tout ce qui va avec.
Les libéraux ont promis de réduire le taux d'imposition des petites entreprises à 9 %, mais maintenant, ils affirment qu'ils ne le feront pas, et cela m'inquiète. Encore une fois, en agissant ainsi, ils minent la confiance des petites entreprises et les empêchent d'avancer.
Un autre aspect qui posait problème était le dossier de l'assurance-emploi. Oui, c'est une bonne chose que l'on aide les personnes les plus vulnérables, mais il faut aussi être prudents, car ce sont les entreprises qui doivent payer ces cotisations.
Nous avons parlé de la bonification du Régime de pensions du Canada. À première vue, c'est une excellente idée. Par contre, le problème, c'est qu'il n'y a qu'un seul groupe de contribuables, soit les particuliers et les entreprises. Ce sont eux qui devront assumer ce fardeau.
Ce qui me pose problème dans tout cela, c'est le fait que l'on continue d'alourdir le fardeau des petites entreprises. Encore une fois, nous ne tenons pas compte de tous les autres facteurs qui ont une incidence sur la situation. Donc, que se passe-t-il? Les gens perdent confiance et les entreprises peuvent décider de ne pas investir plus d'argent au pays. Elles peuvent décider de déménager dans un autre pays, par exemple aux États-Unis. C'est troublant, car le gouvernement précédent a déployé énormément d'efforts au cours des neuf dernières années pour créer un climat de confiance.
Selon divers articles publiés sur notre pays au cours des dernières années, que ce soit dans Forbes ou Fortune, le Canada était sur la bonne voie.
J'aimerais également parler un peu des observations du directeur parlementaire du budget lorsqu'est venu le temps d'examiner le budget. Je trouve intéressant que l'opposition nous ait donné du fil à retordre lorsque nous formions le gouvernement. Il était notamment question du fait que nous n'écoutions pas le directeur parlementaire du budget et que nous ne faisions pas preuve d'ouverture ou de transparence. Maintenant, le directeur parlementaire du budget affirme qu'il n'y a ni ouverture ni transparence. Une fois de plus, qu'il s'agisse de modifier des plans de dépenses à long terme ou de minimiser l'importance des prévisions à cet égard, comment la population peut-elle comprendre ce qui se passe réellement? Les libéraux ont fait campagne sur l'ouverture et la transparence.
Malheureusement, 10 minutes sont loin d'être suffisantes pour discuter de toutes les questions auxquelles le budget a donné lieu. Toutefois, le Canada doit régler de nombreuses questions à l'heure actuelle, qu'il s'agisse des projets de pipelines, du secteur des ressources ou d'autres encore.
En tant que gouvernement, les libéraux doivent créer un climat de confiance pour les entreprises. Je suis préoccupé parce que des promesses ont déjà été rompues. Personne n'a contraint les libéraux de faire campagne sur ces promesses, et, maintenant, ceux-ci reviennent sur certaines de leurs promesses. Au bout du compte, cela crée une instabilité parmi les PME en général et amène celles-ci à se demander si les libéraux tiendront parole. Les fonds pourraient donc être versés ailleurs. Ce sont les entreprises, comme nous le savons, qui créent des emplois.