Madame la Présidente, je suis ravi d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet de cette motion parce que je suis fier du secteur forestier canadien. Je sais que ce secteur est d'une importance capitale pour des centaines de collectivités d'un bout à l'autre du pays, qu'elles soient petites ou grandes, et je suis également très inquiet de l'avenir de l'industrie forestière.
Je dois cependant avouer, d'entrée de jeu, que je ne peux pas appuyer la motion qui a été présentée par mes collègues conservateurs. L'ancien gouvernement conservateur doit assumer sa part des responsabilités pour cette crise, et je ne peux tout simplement pas tolérer qu'il fasse de la politique partisane avec le gagne-pain des gens.
Ma circonscription offre toute la gamme d'opérations de l'industrie forestière. On y retrouve la grande usine de pâte à papier Celgar à Castlegar; les scieries Interfor à Castlegar et à Grand Forks; la scierie spécialisée Kalesnikoff à Thrums; l'usine de bois de placage et de contreplaqué ATCO à Fruitvale; l'usine Vaagen Brothers de Midway qui transforme les grumes de petite taille; le ranch familial Son au sud d'Eholt; les usines de poteaux dans les forêts communautaires et les boisés de Nakusp; Greenwood Forest Products, à Penticon, qui produit des panneaux muraux et des panneaux de bois laminé collé bout à bout; et Structurlam, dont vient tout juste de parler le ministre dans son discours, un leader continental dans la fabrication de poutres de lamellé-collé et de panneaux stratifiés-croisés, qui sont au coeur même de la révolution de construction de grands bâtiments de bois. De plus, il y a tous les autres abatteurs et camionneurs, ainsi que tout le secteur de l'abattage du bois qui fournit des grumes à ces usines.
Il s'agit d'une longue liste et j'espère n'avoir oublié personne. Elle se répète à maintes reprises dans de nombreuses circonscriptions du Canada, dans des collectivités, grandes et petites, de Campbell River à Cornerbrook. Plus de 200 collectivités rurales au Canada dépendent de l'industrie forestière pour au moins la moitié de leur revenu de base.
Lorsque j'étudie ma circonscription, je constate que l'industrie forestière fait preuve d'innovation et d'efficacité et que chaque usine se spécialise dans un domaine qui lui permettra de survivre et, idéalement, de prospérer. Je suppose que c'est le cas dans l'ensemble des forêts du Canada. L'industrie forestière est essentielle à l'économie canadienne et aux espoirs et aux rêves de milliers de familles de travailleurs partout au pays.
En Colombie-Britannique seulement, elle rapporte 12 milliards de dollars à l'économie chaque année, génère 2,5 milliards de dollars en recettes gouvernementales directes et crée 145 000 emplois, ce qui correspond à 1 emploi sur 16 en Colombie-Britannique. Dans l'ensemble du Canada, l'industrie forestière rapporte plus de 20 milliards de dollars au PIB réel chaque année.
Le Canada est un chef de file mondial au chapitre de la gestion durable des forêts. Les forêts canadiennes représentent, à l'échelle mondiale, 40 % des forêts exploitées de façon conforme aux principes du développement durable; il s'agit de la plus grande superficie de forêts certifiées par un tiers au monde. Le Canada est devenu un chef de file au chapitre de la production d'énergie à partir de la biomasse, utilisant les déchets et résidus des pratiques d'exploitation forestière et des scieries, partout au pays.
Cependant, l'industrie a souffert ces dernières décennies. Au cours des 10 dernières années, une vaste épidémie de dendroctone du pin a balayé la Colombie-Britannique et tué des arbres dans tout l'intérieur de la province. Cette épidémie a maintenant migré en Alberta et menace l'industrie forestière de la province. Des feux de forêt catastrophiques ont brûlé plus d'un million d'acres de forêt en Colombie-Britannique cet été et, selon les prévisions climatiques, nous verrons de plus en plus d'étés chauds, secs et enfumés à l'avenir. De toute évidence, ces facteurs ont réduit les coupes annuelles autorisées des scieries. Les scieries qui souffraient déjà de l'épidémie de dendroctone du pin ont maintenant accès à encore moins de forêts.
Il y a aussi le conflit sur le bois d'oeuvre entre le Canada et les États-Unis, qui a entraîné la fermeture de nombreuses scieries depuis une dizaine ou une quinzaine d'années. Je vais revenir sur le bois d'oeuvre un peu plus loin. Je tiens d'abord à dire que ce conflit a fait disparaître beaucoup d'emplois dans ma circonscription: la fermeture de la scierie Weyerhaeuser, en 2007, a entraîné 200 mises à pied à Okanagan Falls et celle de la scierie de Slocan a durement touché cette localité. Lorsque le gouvernement conservateur de Harper était au pouvoir, l'industrie forestière du Canada a perdu plus de 134 000 emplois, dont 21 000 en Colombie-Britannique, 40 000 en Ontario et 41 000 au Québec.
Sur une note plus positive, je veux maintenant parler des moyens de relancer l'industrie forestière au Canada. L'une des stratégies les plus évidentes pour limiter les pertes résultant du conflit du bois d'oeuvre consiste à développer des marchés ailleurs qu'aux États-Unis. Nous cherchons à accroître notre part du marché asiatique, surtout en Chine.
Le ministre a parlé de certaines mesures qui ont été prises récemment. Les exportateurs de la Colombie-Britannique font affaire avec la Chine depuis plus de 10 ans et ils s'en tirent très bien. Les échanges commerciaux semblent toutefois stagner, car nous devons rivaliser avec la Russie, qui peut tout simplement transporter ses produits jusqu'en Chine par voie ferroviaire. Étant donné la faible valeur monétaire du rouble, il sera très difficile pour les entreprises canadiennes, dans un avenir rapproché, de soutenir la concurrence de leur côté du Pacifique. Voilà ce dont les intervenants de l'industrie britanno-colombienne me font part.
Soit dit en passant, le cours du bois d'oeuvre est si élevé à cause du conflit actuel que les constructeurs de la côte Est nord-américaine commencent à se tourner vers les marchés européens, comme la Roumanie et l'Allemagne. C'est fou. À mon avis, il vaudrait mieux, à moyen terme, développer nos marchés intérieurs en créant de nouveaux produits et en trouvant de nouvelles façons d'utiliser le bois dans les constructions.
Comme je l'ai dit plus tôt, dans ma ville, Penticton, il y a une entreprise appelée Structurlam qui fabrique des poutres en lamellé-collé et des panneaux lamellés-croisés qui sont utilisés dans la construction, entre autres, de grands immeubles faits uniquement de bois. L'entreprise vient de terminer la construction d'un immeuble de 18 étages à l'Université de la Colombie-Britannique: la résidence Brock Commons. Il s'agit du plus haut bâtiment en bois du monde. Dans l'immeuble, seuls les puits d'ascenseur sont faits d'acier et de béton. Comme les pièces ont été préfabriquées hors site, la construction de la résidence Brock Commons n'a pris que 66 jours. On parle de 18 étages en seulement 2 mois. Le projet de l'Université de la Colombie-Britannique a utilisé 1,7 million de pieds-planche de bois d'oeuvre de la Colombie-Britannique. Structurlam obtient son bois à l'échelle locale, dans des scieries comme Kalesnikoff. Les avantages sont donc nombreux dans la région.
J'ai été ravi de voir que, dans le dernier budget, le gouvernement avait affecté des fonds afin de contribuer à la croissance de ce secteur novateur de l'industrie forestière. Le ministre l'a aussi mentionné. Les entreprises canadiennes sont de véritables chefs de file dans cette nouvelle technologie en Amérique du Nord, mais elles doivent croître afin de le demeurer.
C'est dans cette optique que j'ai présenté un projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi C-354, qui vise à favoriser l'utilisation de bois dans les infrastructures du gouvernement. La mesure législative demande au gouvernement d'évaluer les options en matière de matériaux pour les grands immeubles en tenant compte à la fois du coût global du projet et des conséquences de son empreinte écologique. De cette façon, nous pouvons déterminer la meilleure option pour l'immeuble: le bois, le béton, l'acier ou une combinaison de ces matériaux.
Le projet de loi ne vise pas à donner l'exclusivité au bois. Il demande simplement au gouvernement de tenir compte des nouvelles technologies pouvant être utilisées pour créer de magnifiques immeubles sécuritaires et écologiques. J'étais heureux d'apprendre, il y a quelques jours, que l'industrie du béton avait fait presque la même demande au gouvernement. Bien évidemment, elle ne lui a pas demandé d'utiliser plus de bois dans la construction des immeubles, mais elle lui a demandé de prendre en considération le coût à long terme des matériaux et l'empreinte carbone d'un projet avec le même regard dans le cadre de la construction d'infrastructures.
Je crois que ce processus amènerait le gouvernement fédéral à privilégier davantage l'utilisation du bois dans les grands projets de construction immobilière. Évidemment, nombre de ces constructions pourraient inclure divers matériaux, y compris du béton et de l'acier. Cela aurait trois effets positifs sur l'industrie forestière. On stimulerait la croissance de cette technologie prometteuse, ce qui aiderait le Canada à demeurer un chef de file nord-américain, on aiderait tous les intervenants locaux de l'industrie forestière à surmonter les difficultés attribuables au conflit du bois-d'oeuvre, et on contribuerait de façon concrète à atteindre les objectifs du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques.
Le secteur forestier canadien devra composer avec de graves problèmes à l'avenir, y compris une baisse de l'approvisionnement en bois, d'autres incendies catastrophiques, des épidémies d'insectes à cause des changements climatiques et une hausse des coûts associée aux différends commerciaux avec les États-Unis. J'aimerais maintenant parler plus particulièrement du conflit du bois-d'oeuvre avec les États-Unis.
Il y a environ un an, le 17 octobre 2016, nous avons tenu dans cette enceinte un débat sur une motion similaire des conservateurs qui portait plus précisément sur le bois d'oeuvre. La motion visait à exhorter le gouvernement à prendre tous les moyens nécessaires pour prévenir une guerre commerciale avec les États-Unis dans le dossier des exportations de bois d'oeuvre. J'ai évidemment appuyé cette motion, car, pour les milliers de Canadiens qui comptent sur cette importante industrie pour gagner leur vie, il est urgent que le Canada conclue avec les États-Unis une entente équitable et respectueuse de nos différences régionales qui protège les bons emplois du secteur forestier canadien.
Un an s'est écoulé depuis, et le gouvernement du Canada n'a toujours pas réussi à conclure un accord. L'industrie a été durement touchée par les droits de douane injustes imposés par le ministère du Commerce des États-Unis, qui peuvent atteindre 27 %. Le contexte actuel, dans lequel le gouvernement est incapable de conclure un accord et les États-Unis imposent ces nouveaux droits, entraîne des pertes d'emplois dévastatrices et nuit grandement à une industrie cruciale pour le Canada.
D'après un rapport publié par le Conference Board du Canada à la fin mai 2017, les droits de douane sur le bois d'oeuvre imposés par les États-Unis entraîneront la perte de 2 200 emplois et réduiront les exportations canadiennes de 700 millions de dollars au cours des deux prochaines années. Le bois d'oeuvre représente un segment dynamique du secteur forestier canadien. C'est aussi le moteur de l'économie de plusieurs collectivités rurales, je le rappelle.
D'après l'Enquête sur la population active du Canada, en 2015, l'industrie forestière était source de 300 000 emplois directs et indirects, alors que ce chiffre dépassait les 400 000 en 2003. Des centaines de scieries canadiennes ont fermé leurs portes, éliminant du même coup des emplois de qualité bien rémunérés.
L'industrie du bois d'oeuvre est sur le point de subir d'autres pertes d'emplois. Cette industrie déjà durement touchée subira encore les effets de la chute des marchés immobiliers américains et d'autres facteurs environnementaux que j'ai mentionnés. Les producteurs et les travailleurs du Canada ont besoin d'un nouvel accord sur le bois d'oeuvre qui créera un climat juste et prévisible.
Le différend a débuté en 1982. Depuis 35 ans, l'industrie américaine persiste à soutenir que les producteurs canadiens bénéficient de subventions, un argument maintes et maintes fois rejeté par les tribunaux commerciaux. Je pense qu'il y a eu 14 ou 15 décisions en ce sens.
Au fil des années, plusieurs accords commerciaux ont été mis en oeuvre, mais, à leur expiration, les exportations canadiennes ont été frappées de droits plus élevés. Le Canada a dépensé environ 100 millions de dollars en frais juridiques pour défendre sa position. Il est vrai que les avertissements donnés par les tribunaux dans le cadre de l'accord de libre-échange, l'ALENA, ont toujours été en faveur du Canada et que l'OMC a systématiquement conclu que les droits imposés par les États-Unis n'étaient pas justifiés. Notre pays n'en a pas moins perdu des dizaines de milliers d'emplois. Il me semble incroyablement malhonnête de la part du gouvernement de présenter ces contestations judiciaires comme des victoires. Je suis convaincu que les gens qui ont perdu leur emploi à cause d'accords mal négociés ne sont absolument pas impressionnés par ces prétendues victoires.
Il est extrêmement préoccupant que les Américains soient déterminés à éliminer le chapitre 19 de l'ALENA, soit le mécanisme de règlement des différends qui protège le Canada de ces contestations depuis si longtemps. Après l'expiration du précédent accord, en 2001, les États-Unis ont perçu 5,4 milliards de dollars en droits de douane sur les importations canadiennes. Cet argent aurait dû rester dans les poches des Canadiens, mais il a plutôt été remis à l'industrie américaine. Ce fut le début d'une décennie marquée par des pertes d'emploi massives dans l'industrie canadienne.
En 2006, peu après leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont négocié un nouvel accord, sans consulter, ou si peu, les acteurs canadiens de l'industrie. Il en a résulté un accord très controversé, décrié par plusieurs comme une capitulation à l'égard des intérêts canadiens. À cause de cet accord, l'industrie canadienne a dû dépenser 50 millions de dollars pour créer un mécanisme contraignant de règlement des différends, ce qui a permis aux Américains d'intenter encore plus de poursuites contre le Canada. Le plus grave, peut-être, c'est que cet accord autorisait les États-Unis à garder 1 milliard de dollars en droits de douane illégalement perçus auprès des producteurs canadiens. Les Canadiens étaient furieux contre l'accord sur le bois d'oeuvre de 2006. Lorsque les conservateurs l'ont présenté au Parlement sous la forme du projet de loi C-24, le NPD l'a vertement dénoncé.
Avec le recul, on peut dire sans se tromper que les conservateurs ont plié l'échine devant les intérêts américains. Aujourd'hui, il est impératif que les libéraux ne fassent pas la même chose. Pourtant, compte tenu du manque de leadership affiché par les libéraux durant la renégociation de l'ALENA, je ne perçois aucune différence entre le gouvernement précédent et le gouvernement actuel.
Comme on le sait, l'accord de 2006 a été reconduit en 2012 et il a expiré en octobre 2016. Encore une fois, après avoir été incapable de négocier un nouvel accord, le gouvernement libéral a semblé passer plus de temps à refuser d'assumer ses responsabilités et à rejeter le blâme sur le gouvernement conservateur précédent qu'à veiller à ce que les travailleurs de l'industrie forestière bénéficient de la sécurité d'emploi dont ils ont désespérément besoin.
En dépit de la bromance notoire entre le premier ministre et l'ancien président Barack Obama, les libéraux ont encore une fois brisé une promesse et ils n'ont pas été en mesure de conclure une entente à temps.
Nous devons maintenant négocier avec le président Trump, dont l'administration a pris des mesures pour imposer des droits encore plus élevés à l'industrie du bois d'oeuvre du Canada. Cette industrie est à nouveau ébranlée, tout comme elle l'était lorsque les entreprises de bois d'oeuvre ont été durement touchées en 2006, et ce sont les travailleurs du secteur forestier qui seront les plus pénalisés. À cause de l'incapacité du gouvernement à négocier une entente équitable depuis des années, les Canadiens se trouvent dans l'incertitude et, honnêtement, ils se sentent abandonnés. On a l'impression qu'il n'y a toujours pas de solution.
Le gouvernement, qui s'est traîné les pieds pendant deux mois, a présenté un programme d'indemnisation qui a été bien reçu par le NPD, mais je dois signaler qu'il ne contenait aucune mesure pour améliorer les prestations d'assurance-emploi pour les travailleurs qui ont perdu leur emploi à la suite de ce litige. Le programme d'appui de 867 millions de dollars était une bonne solution à court terme pour l'industrie et les entreprises forestières, mais les travailleurs ont besoin de solutions à long terme.
Bien des gens admettent qu'une nouvelle entente d'encadrement du commerce sera moins coûteuse que des recours en justice. Cependant, il est fondamentalement injuste que, malgré les multiples conclusions indiquant que le Canada n'enfreint pas la loi, nous continuions à conclure des ententes qui avantagent nettement l'industrie américaine.
De nombreux témoins souhaitaient que le Canada et les États-Unis parviennent à une entente négociée, une entente qui fonctionnerait pour toutes nos régions. Par contre, on nous a également dit au comité, et ce, très clairement, qu'on ne veut pas d'une autre entente insatisfaisante. Prenons l'exemple du Québec, qui a apporté beaucoup de changement à ses pratiques forestières. Il faut que toute nouvelle entente en tienne compte, tout comme des autres différences entre les régions. Une solution universelle ne peut tout simplement pas faire l'affaire.
Au printemps 2016, le Comité permanent du commerce international a tenu des réunions au sujet de l'accord sur le bois d'oeuvre et a présenté un rapport au Parlement. Malheureusement, une des opinions que le Comité n'a pas eu la chance d'entendre est celle des travailleurs.
Le Syndicat des Métallos, qui représente quelque 40 000 travailleurs de l'industrie forestière, a exposé plusieurs exigences en ce qui concerne la nouvelle entente. D'abord, il veut que soient créés des fonds provinciaux pour la restauration de la communauté forestière qui investiraient dans les travailleurs, les localités tributaires des forêts et la santé des forêts. Ensuite, il demande un accès équitable au marché américain du bois et il déconseille l'adoption d'un nouveau système de quotas. Enfin, il veut également une garantie que les producteurs canadiens jouiront d'un accès au marché américain du bois égal à celui dont bénéficient les producteurs de pays tiers.
Je pense que le point de vue du Syndicat des Métallos est important, car il représente le point de vue des travailleurs. Ces trois éléments favoriseraient la sécurité d'emploi des travailleurs et renforceraient l'industrie au lieu de l'affaiblir.
Dans son rapport final, le comité a présenté cinq recommandations au gouvernement. Il demandait au gouvernement de conclure une entente qui serve les intérêts des Canadiens, de consulter les gros et les petits producteurs et de veiller à ce que la nouvelle entente tienne compte des différences régionales.
Je veux parler d'une question qui revient de plus en plus ces derniers temps, en raison du processus de renégociation de l'ALENA, et qui touche à de nombreux aspects de notre relation commerciale avec nos voisins américains. C'est une relation extrêmement déséquilibrée et abusive. Que ce soit dans le cadre de notre conflit de 35 années au sujet du bois d'oeuvre ou de notre accord commercial bilatéral et trilatéral de près de 30 ans avec les Américains, les divers gouvernements canadiens ont négocié à maintes reprises de mauvais accords. C'est peut-être dû à la taille, la force et la richesse des États-Unis, mais je ne peux pas faire fi de l'énorme manque de leadership ainsi que de la lâcheté et la faiblesse apparentes des gouvernements fédéraux consécutifs.
Nous parlons souvent de volonté politique à la Chambre. Par conséquent, lorsque je constate que des producteurs canadiens doivent payer aux États-Unis des droits de douane d'environ 27 % dans l'industrie forestière et 300 % dans l'industrie aérospatiale, que des scieries et des usines de fabrication ferment leurs portes partout au Canada, que la l'existence de milliers de Canadiens est menacée et que des milliers d'emplois ont été perdus, je dois dire que quelque chose en tourne pas rond. Nous avons une mauvaise méthode pour négocier des accords commerciaux.
J'espère que le gouvernement comprend la gravité de ces pertes d'emplois pour les collectivités. Des milliers de personnes n'ont plus de travail ni de salaire, et des familles se demandent comment payer le loyer ou l'hypothèque. J'exhorte le gouvernement à agir dans l'intérêt des personnes dont l'emploi est en jeu, c'est-à-dire en concluant un accord bénéfique et en collaborant avec les collectivités.
Si le gouvernement libéral veut vraiment prendre le temps qu'il faut pour conclure un bon accord au lieu d'en signer un mauvais au plus vite, il a le devoir d'être plus transparent et plus ouvert envers les Canadiens quant à la façon dont il aidera la population et l'industrie canadiennes à surmonter la tempête commerciale qui s'annonce. Les Canadiens ont droit à des réponses de la part du gouvernement, et non à d'autres fausses promesses et paroles creuses.