Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de participer au débat aujourd'hui.
La motion à l'étude à la Chambre ce matin vise à mettre en opposition l'économie et les progrès réalisés sur les plans social et environnemental. Ces dernières années, au Parlement, j'en suis venu à trouver normale une telle réaction de la part du Parti conservateur du Canada. Je suis déçu que nous soyons obligés d'avoir ce débat, mais, en un sens, je suis heureux de profiter de l'occasion pour souligner les progrès que le gouvernement a réalisés dans les dossiers de l'économie et de l'environnement.
Aujourd'hui, les conservateurs ont essentiellement dévoilé à tout le monde leur stratégie pour stimuler l'économie. Elle consiste simplement à abandonner les mesures de protection environnementale et sociale qui profitent aux collectivités et qui font croître l'économie à long terme. En comparaison, notre plan vise à stimuler l'économie tout en renforçant les mesures de protection de l'environnement. Les conservateurs semblent penser qu'une telle approche est impossible, même si les faits leur prouvent actuellement le contraire.
Malgré les formules théâtrales employées dans la motion à l'étude, l'économie canadienne connaît l'un des sommets de son histoire. C'est un fait incontournable pour tous ceux qui prennent la peine d'examiner les données publiques. Pour assurer le bien-être à long terme du pays, on ne peut pas se concentrer uniquement sur la croissance économique à court terme. Il faut bien comprendre que l'épanouissement de nos collectivités et la vigueur de l'économie passent nécessairement par la protection de l'environnement et l'amélioration des mesures de protection sociale.
Pendant mon intervention, je compte mettre en lumière quelques facettes troublantes de la motion à l'étude. Avant toute chose, je tiens toutefois à parler de mesures que nous avons mises en oeuvre pour stimuler la croissance économique ainsi que de leurs retombées, avant d'aborder les mesures que nous avons instaurées dans le domaine de l'environnement.
Je dois souligner, respectueusement, que les conservateurs n'ont proposé aucun plan et qu'ils semblent avoir pour objectif de tromper les Canadiens au sujet des mesures que le gouvernement libéral met en place. Ils espèrent ainsi obtenir l'appui des citoyens, mais ils ne font pas preuve du leadership auquel les Canadiens s'attendent de la part d'un supposé gouvernement en devenir.
Pour commencer, la motion est une critique de notre bilan économique et elle laisse entendre que nos politiques ont engendré une crise au niveau de l’emploi. Rien ne saurait être plus éloigné de la réalité et, en fait, les résultats sont là pour le prouver. Depuis que nous sommes au pouvoir, notre économie a créé plus de 550 000 emplois à temps plein, surtout dans le secteur privé; le taux de chômage au Canada est le plus bas depuis 40 ans, pratiquement depuis que nous avons commencé à compiler ce genre de statistiques; les bénéfices des entreprises sont en hausse et les salaires augmentent. C’est donc un bilan tout à fait positif.
En fait, notre taux de croissance économique devrait faire honte aux conservateurs. Après 10 années au pouvoir, ils n’avaient à leur actif que le taux de croissance économique le plus bas depuis la Grande Dépression, et ce n’est pas une coïncidence. La stratégie des conservateurs, qui consiste à offrir des allégements fiscaux à leurs copains millionnaires et à diminuer les prestations sociales des familles de la classe moyenne, n’est pas une stratégie qui favorise la croissance économique. Elle engendre inévitablement les résultats que nous avons observés après 10 années de gouvernement Harper.
Notre gouvernement s’est engagé dans un programme économique qui profite à tout le monde, et les résultats sont là pour le prouver. L'élément caractéristique de notre politique économique est le soutien aux Canadiens de la classe moyenne.
L’exemple le plus évident qui vient à l’esprit est celui de l’Allocation canadienne pour enfants, qui a permis de redistribuer de l’argent à 9 familles canadiennes sur 10 et de mettre un terme au versement de cette prestation aux familles millionnaires. L’Allocation canadienne pour enfants a également permis de sortir 300 000 enfants canadiens de la pauvreté. Ces statistiques sont très importantes, mais ce qui l’est encore plus pour moi, c’est le volet humain de toutes ces politiques.
J’aimerais vous faire part d’une conversation que j’ai eue avec une jeune femme de la ville où j’habite, dans le comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse. Elle m’a dit que le mois de septembre était toujours une période psychologiquement difficile pour elle, car elle n’avait jamais les moyens d'habiller ses enfants pour la rentrée scolaire. Maintenant qu’elle reçoit l’Allocation canadienne pour enfants, elle m’a dit qu’elle était fière de pouvoir s’occuper de ses enfants aussi bien que ses voisins, au moment de la rentrée de septembre. C’est le genre d’histoire personnelle qui confère un peu d’humanité à ces politiques.
Il n’y a pas que l’Allocation canadienne pour enfants. Nous avons également mis en œuvre l’Allocation canadienne pour les travailleurs, à l’intention des familles à faible revenu qui ont bien du mal à joindre les deux bouts. Quand ils feront leur déclaration d’impôt, ces Canadiens qui travaillent fort se retrouveront avec 500 $ de plus dans leur poche.
J’observe en particulier que la motion dénonce l’augmentation des charges sociales. Je suppose que les conservateurs font allusion aux mesures que nous avons prises pour renforcer le Régime de pensions du Canada. Nous voulons nous assurer que les personnes âgées peuvent prendre leur retraite dans la dignité, non seulement dans les années qui viennent mais également pour les générations futures. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de bonifier le régime. Si le Parti conservateur veut supprimer ce régime, il ferait bien de le dire clairement.
Nous avons investi 40 milliards de dollars dans une Stratégie nationale sur le logement, et avons mis en œuvre la première stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Cela va permettre de réduire de moitié le nombre de sans-abri au Canada. Nous savons que ces investissements sont importants, non seulement parce que c’est la solution au problème mais aussi parce que c’est une solution intelligente. Ces investissements vont permettre au Canada de doper la croissance économique, non seulement pour la poignée de Canadiens fortunés mais aussi et surtout pour l’ensemble des Canadiens.
La croissance de notre économie n’est pas due uniquement à ces mesures économiques et sociales. Nous avons aussi pris des mesures pour attirer des investisseurs sérieux. J’observe en particulier que LNG Canada a annoncé récemment un investissement sans précédent, dans toute l’histoire de notre pays.
Ce n’est pas une coïncidence. Nous avons mis en œuvre des politiques qui encouragent ce genre d’investissements. Nous avons remanié la politique d’immigration afin d’attirer davantage de talents. Nous investissons dans l’innovation. Récemment, à l’occasion de l’énoncé économique de l’automne, nous avons montré que nous étions prêts à modifier les règles d’imposition du secteur manufacturier, en permettant un amortissement de 100 % pour les équipements de fabrication, parce que nous voulons que les entreprises investissent dans leurs usines afin de créer des emplois pour les Canadiens.
Par ailleurs, nous avons consenti des investissements sans précédent dans les infrastructures, à hauteur de 180 milliards de dollars. Dans la région que je représente, à titre de député, cela se traduit par la construction d’une nouvelle autoroute entre Sutherlands River et Antigonish; l’aménagement d’un nouveau centre pour l’innovation et les métiers spécialisés, au campus de Stellarton du Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse; l’ouverture d’un nouvel institut sur la gouvernance et centre d’innovation en santé, sur le campus de l’Université St. Francis Xavier. Nous avons également investi plus de 15 millions de dollars dans des ports pour petites embarcations, ce qui permettra de créer des emplois à court terme pour les habitants de neuf petites collectivités côtières et d’offrir aux pêcheurs un endroit où débarquer leurs poissons en toute sécurité, pendant de nombreuses années. Voilà le genre d’investissements qui permettent de créer des emplois à court terme tout en ouvrant la voie à une croissance économique à long terme.
La motion d’aujourd’hui fait allusion à une hausse des impôts. Or, l’une des premières mesures que notre gouvernement a prises, c’est de réduire les impôts de la classe moyenne et d’augmenter ceux des 1 % de Canadiens les plus fortunés, ce à quoi les conservateurs se sont opposés. En ce qui concerne le taux d’imposition des petites entreprises, nous sommes en train de le ramener à 9 %, soit le taux le plus faible de tous les pays du G7.
S’agissant maintenant de nos débouchés commerciaux, que la motion nous demande de diversifier, je rappelle que nous avons préservé notre accès au marché nord-américain en renégociant l’ALENA. Nous avons également achevé la négociation de l’Accord économique et commercial global et celle de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste. Nous nous employons à diversifier nos exportations et à stimuler le commerce interprovincial. En matière d’échanges commerciaux, notre bilan est extrêmement positif, et cela nous permet de stimuler l’économie et de venir en aide aux collectivités que je représente.
S’agissant d’innovation, nous avons, là aussi, consenti des investissements importants, notamment un investissement sans précédent dans la recherche et un autre dans les supergrappes, comme celle de l’économie océanique dans le Canada Atlantique, qui va permettre de créer des milliers d’emplois et de développer des expertises dans les centres régionaux.
Comme je l’ai dit tout à l’heure, les résultats sont là pour le prouver. Au cours des dernières années, la création d’emplois a atteint des niveaux sans précédent, l’économie se porte bien, et notre pays continue d’afficher un excellent taux de croissance, un faible taux de chômage, de meilleurs salaires et des profits en hausse pour les entreprises.
J’aimerais toutefois, en qualité de secrétaire parlementaire, revenir sur certaines formulations étonnantes de la motion et sur certains discours que j’ai entendus ce matin à propos de la lutte contre le changement climatique.
La motion montre clairement que les conservateurs se sont donné pour objectif, lors de la prochaine campagne électorale, de s’opposer à toute action raisonnable pour lutter contre le changement climatique. Il est très difficile d’avoir un débat sur les solutions à adopter pour combattre cette menace étant donné que certains députés de l’opposition semblent nier l’existence de ce problème. Il est difficile de discuter des solutions à adopter en l’absence d’un consensus sur l’existence même du problème.
Je regrette d’avoir à le dire, mais pour la gouverne des députés ici présents, j’aimerais rappeler que les scientifiques étudient l’impact potentiel des polluants atmosphériques, toujours plus nombreux, depuis environ 150 ans, c’est-à-dire depuis le milieu du XIXe siècle. La grande majorité des scientifiques du monde entier s’entendent pour dire que non seulement le climat est en train de changer, mais que c’est le résultat de la pollution industrielle causée par l’homme. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat nous a avertis, encore récemment, que si nous ne prenons pas des mesures draconiennes pour résoudre ce problème, nous allons en subir de graves conséquences, sur les plans social et économique.
Ne rien faire pour lutter contre le changement climatique nous coûtera très cher.
Des voix: Oh, oh!
M. Sean Fraser: Je suis la risée des députés d’en face, ceux-là mêmes qui nient la gravité des conséquences du changement climatique. C’est incroyable. C’est peut-être une question de clivage intergénérationnel, mais dans notre caucus, il n’y a, que je sache, pas un seul député qui conteste la réalité du changement climatique.
Même si nous ne sommes pas capables de dire si cela est dû à tel système météorologique ou à tel acteur industriel à l’autre bout du monde, nous savons, avec une quasi-certitude, que, à cause de l’aggravation de la pollution industrielle créée par l’homme, nous sommes témoins de phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses, et que cela nous coûte autour de 5 milliards de dollars. J’habitais Calgary au moment des grandes inondations de 2013. Il y a aussi eu les incendies de forêt qui ont ravagé l’ouest du Canada, et les inondations qui ont dévasté le Nouveau-Brunswick.
Il est difficile de dire à quelqu’un dont les pratiques culturelles et traditionnelles dans le Nord du Canada ne sont sans doute plus possibles que les changements climatiques ne sont pas réels. Il est difficile de dire à quelqu’un qui a subi des inondations et qui ne peut pas s’assurer contre ce risque que les changements climatiques ne sont pas réels. J’ai du mal à comprendre que les députés, élus à cette Chambre, qui ne jugent pas bon de prendre au sérieux la lutte contre les changements climatiques méritent de siéger ici.
Ce qui me dérange aussi beaucoup, c’est que certains conservateurs répugnent à accepter que l’économie verte offre une chance en or de lutter contre les changements climatiques, en investissant dans le rendement énergétique, par exemple. Dans ma collectivité, une entreprise, le Trinity Group of Companies, aide à accroître le rendement énergétique des logements, ce qui réduit la facture d’électricité des citoyens dans les collectivités que je représente. Tout a commencé par le rêve de deux hommes qui faisaient des réparations résidentielles et, depuis, ils ont embauché des dizaines de personnes et ils travaillent dans toute la région de l’Atlantique. Voilà le genre d’investissements qui montrent que, quand Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, déclare que l’économie verte est un marché de 23 billions de dollars, il ne plaisante pas. Nous voulons être à la pointe de cette vague pour profiter des emplois qu’on peut créer, nous le savons, en investissant dans l’économie propre.
Je prendrai quelques instants pour souligner certaines des politiques environnementales que nous mettons en oeuvre, en particulier, le fait que nous tarifons la pollution, ce qui est très important. Cette politique n’est pas difficile à comprendre. Beaucoup de Canadiens n’en ont pas conscience jusqu’à maintenant, mais on est libre de polluer au Canada et ce sont les contribuables qui en font les frais. Nous voulons que cela change. Nous ne pensons pas qu’il devrait être permis de polluer librement dans notre pays. Nous mettons en oeuvre un plan afin de tarifer la pollution, afin que les pollueurs paient quand ils dégradent notre atmosphère.
Parallèlement, nous allons reverser les recettes aux collectivités et aux Canadiens pour que la situation des familles s’améliore grâce à ce plan. Il ne s’agit pas d’une invention politique jamais vue avant dans le monde. Dans bien des endroits, cette mesure est appliquée avec beaucoup de succès. En Colombie-Britannique, en Alberta, en Californie, au Québec, dans l’Union européenne et, avant, en Ontario, nous avons vu une croissance économique dans les secteurs des énergies propres après la mise en oeuvre de ce type de plans.
En Australie, lorsque la tarification de la pollution a été appliquée, les émissions ont diminué et, lorsque la tarification de la pollution a été abolie, les émissions ont, comme on pouvait s’y attendre, recommencé à augmenter. Il est intéressant de voir qui sont ceux qui appuient notre plan. Nous avons des experts scientifiques de premier plan. Nous avons de grands experts en économie, dont le lauréat du prix Nobel d’économie de cette année, qui s’est vu décerner ce prix prestigieux pour ses travaux de recherche qui ont permis d’établir que ce genre de mécanismes de lutte contre le changement climatique est efficace et pratique. En fait, il a dit que le système de la Colombie-Britannique était un modèle que le monde devrait adopter.
Des organismes religieux ont dit que c’est la voie à suivre. Des communautés autochtones ont également dit que c’est la voie à suivre. Le Syndicat national des cultivateurs a voté massivement en faveur d’une intervention devant les tribunaux pour prouver que c’est la voie à suivre, parce que ses membres savent que le secteur agricole est exposé aux plus grands risques associés aux changements climatiques.
Il y a des groupes de jeunes partout au pays qui appuient la tarification de la pollution. Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique appuie la compétence du gouvernement fédéral en matière de tarification de la pollution. En réalité, les conservateurs appuient la tarification de la pollution, mais ils ne le font pas à la Chambre. L’ancien directeur des politiques de Stephen Harper a indiqué que le genre de politique que nous adoptons aujourd’hui est la voie à suivre dans la lutte contre les changements climatiques. Le conseiller principal du budget de Doug Ford, qui a comparu devant le Sénat il y a quelques années, a dit que la première chose que nous pourrions faire pour passer à une économie à faibles émissions de carbone serait de mettre en place une tarification de la pollution.
D’anciens premiers ministres conservateurs appuient ce genre d’approche, qu’il s’agisse de Kim Campbell, de Brian Mulroney ou de Joe Clark. Le fait est que Stephen Harper a indiqué en 2008 que la tarification de la pollution était une voie judicieuse à suivre. Je soupçonne que l’opposition à notre plan de tarification de la pollution ne vient pas du fait que nous faisons ce qu’il faut pour protéger l’environnement, mais plutôt d’une tentative de tirer parti d’une vague de politiques populistes qui semblent connaître du succès dans d’autres régions du monde.
La motion fait également référence à nos efforts de restructuration du processus d’évaluation environnementale. Nous allons de l’avant avec un plan qui rétablira la confiance du public que Stephen Harper avait perdue. Nous pouvons construire de grands projets au Canada, mais nous devons respecter notre environnement et tenir compte du point de vue des peuples autochtones. Nous avons amélioré les règles pour qu’il n’y ait qu’un seul examen par projet, ce qui permettra de mieux prévoir les délais et nous permettra non seulement de faire le travail, mais de bien le faire.
J’ai mentionné le Trinity Energy Group, qui bénéficie d’investissements dans les technologies propres. Nous avons réalisé d’importants investissements dans l’infrastructure verte de plus de 9 milliards de dollars qui permettront d’améliorer le traitement de nos eaux et de nos eaux usées. Après des années de compressions budgétaires dans la nature et la conservation, nous avons réalisé le plus important investissement dans la nature et la conservation de l’histoire de notre pays, soit 1,35 milliard de dollars. Nous investissons sérieusement dans le transport en commun pour que plus de gens se déplacent ensemble plutôt qu’ils prennent chacun leur véhicule pour se rendre au travail. Nous éliminons progressivement le charbon d’ici 2030. Les conservateurs n’avaient aucun plan pour le faire avant 2062. Cette mesure aura non seulement des répercussions positives sur l’environnement, mais aussi sur la santé de nos collectivités. Nous savons que, chez les Canadiens qui vivent près des centrales au charbon, la fréquence des problèmes comme l’asthme chez les enfants est plus élevée, ce qui fait augmenter le coût des soins et ce qui montre que nous ne faisons pas ce qu’il faut pour nos enfants.
À vrai dire, les conservateurs n'ont pas encore compris que non seulement nous devons prendre des mesures décisives dès maintenant, mais qu'en agissant ainsi, de nouveaux débouchés économiques s'offriront à nous.
Je disais plus tôt que c'est difficile d'essayer de trouver des solutions tous ensemble quand nous ne nous entendons même pas sur le fait qu'il y a un problème. Dans une entrevue radiophonique qu'il donnait dernièrement, le député de Cariboo—Prince George s'est carrément fait demander s'il croyait aux changements climatiques et s'il estimait qu'ils étaient causés par l'être humain. Il a refusé de répondre. J'ai déjà entendu la députée de Renfrew—Nipissing—Pembroke affirmer que tout le débat sur le climat était un écran de fumée, alors que, selon le député de Saskatoon—University, ce ne serait rien d'autre qu'une lubie. Dans un éditorial paru récemment, l'ancien ministre conservateur des Finances Joe Oliver affirmait que ce problème ne vaut pas la peine qu'on s'y attarde. Nous avons pris connaissance il y a peu du plan du gouvernement provincial de l'Ontario et de Doug Ford, celui de qui le chef de l’opposition semble prendre ses ordres. Rien dans ce plan ne permettra d'atténuer substantiellement les changements climatiques, et le gouvernement Ford se garde bien de s'y engager à la moindre cible susceptible de nous permettre d'éviter la catastrophe redoutée.
Je disais aussi que j'étais plutôt déçu par le sujet du débat d'aujourd'hui. Pour être honnête, je n'en reviens tout simplement pas que les conservateurs aient choisi de gâcher ainsi une journée de débats, car de mon côté, je n'ai d'autre choix que de prendre la parole pour faire la liste de nos réalisations économiques et environnementales jusqu'ici, alors qu'eux, ils sont bien forcés d'admettre que leur stratégie de croissance économique consiste à renier tous les progrès réalisés jusqu'à maintenant sur le plan environnemental et social. Voilà qui prouve qu'ils manquent cruellement de leadership, et encore plus de vision.
Cela étant, j'aimerais, avant de conclure, que nous nous attardions un instant sur le texte de la motion.
Au premier alinéa, les conservateurs parlent de l'imminence d'une crise de l'emploi. Pourtant, nous avons créé plus d'un demi-million d'emplois, et le taux de chômage n'a jamais été aussi bas.
Ils parlent du secteur de la construction automobile. Je les ai vus essayer d’associer les pertes d’emplois à Oshawa chez GM à la tarification de la pollution, ce qui est malhonnête et blessant pour les gens qui vivent des moments difficiles. La fermeture survient dans une province où il n’y a pas de prix sur la pollution. Elle survient en même temps que d’autres fermetures dans des États des États-Unis où il n’y a pas de prix sur la pollution. En fait, General Motors elle-même souscrit au genre de tarification que nous proposons et qui rapporte des revenus aux familles. Si l’opposition veut s’immiscer dans le domaine de la politique postvérité, j’invite ses députés à colporter leurs absurdités ailleurs.
Lorsque les conservateurs examinent les négociations de l’ALENA et les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, j’ai vu un des leurs prendre la parole à la Chambre et dire que ces droits existent parce que nos politiques ont un effet négatif sur la sécurité nationale des États-Unis, ce qui est ridicule.
En ce qui concerne le bois d’oeuvre, non seulement investissons-nous 100 millions de dollars dans l’innovation dans l’industrie forestière, mais nous avons protégé notre disposition de règlement des différends qui nous donne accès à un recours objectif.
Je pourrais choisir parmi une centaine d’exemples. En ce qui concerne le commerce, nous avons conclu l’ALENA, l’Accord économique et commercial global et l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste. Les conservateurs laissent entendre que l’impôt sur le revenu des particuliers est plus élevé. La réalité, c’est que la classe moyenne paie moins d’impôt aujourd’hui et que le 1 % le plus riche en paie plus. Ils parlent de l’impôt des sociétés, qui est tombé à 9 %, soit le taux le plus bas de tous les pays du G7.
Je suis fier du bilan sur lequel nous pouvons nous appuyer. Il n’y a guère d’éléments de vérité dans cette motion.
La stratégie des conservateurs aux prochaines élections semble être de tromper les Canadiens pour les inciter à les appuyer, parce qu’ils savent qu’ils n’ont pas les idées pour convaincre la population. Le fait est que notre économie est en croissance, que nos familles se tirent mieux d’affaire, que nos émissions ont diminué et que l’environnement bénéficie de meilleures protections.
Comme je l’ai dit, la motion laisse entendre que le plan des conservateurs pour faire croître l’économie consiste à ignorer les programmes en matière d’environnement et les politiques qui favorisent aussi le progrès social. Leur stratégie semble être de fermer les yeux et d’espérer être chanceux. De ce côté-ci de la Chambre, la chance ne fera pas partie de notre stratégie. C’est plutôt l’espoir, le travail acharné et la planification qui nous permettront de faire en sorte que plus de Canadiens travaillent et que l'environnement soit protégé pour nos enfants et nos petits-enfants.
Si les conservateurs ne changent pas de cap, je peux leur dire tout de suite que leur chef peut cesser de commencer ses gazouillis par la phrase: « Quand je serai premier ministre », parce qu’ils resteront très longtemps de l’autre côté de la Chambre.