Monsieur le Président, c'est un privilège pour moi de prendre la parole à la Chambre sur l'AECG et le projet de loi C-30, la Loi de mise en oeuvre de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne.
Le Canada est un pays exportateur. Entre les voyageurs, la Compagnie de la Baie d'Hudson et l'industrie de la morue de la côte Est, le Canada a toujours disposé d'abondantes ressources naturelles exploitées à des fins d'exportation.
En tant que vaste pays qui s'étend de l'Atlantique au Pacifique et uni par notre réseau ferroviaire national, l'identité canadienne a été largement influencée par notre économie d'exportation.
Qu'il s'agisse de peaux de castors, de morues, de céréales, de boeuf, de minéraux, de pétrole et de gaz, de voitures ou de camions, tous ces produits ont contribué à bâtir notre grand pays — et à en faire l'endroit prospère que nous habitons aujourd'hui.
Pour ceux qui hésitent à appuyer l'AECG, voici quelques faits démontrant l'importance des exportations au Canada, le pays que nous aimons tant et que nous sommes ici pour servir.
Le commerce international représente plus de 60 % du produit intérieur brut du Canada. Un emploi canadien sur cinq est lié à l'exportation. Cela veut dire qu'il y aurait trois millions d'emplois de moins s'il n'y avait pas de commerce international, ce qui est majeur. Ainsi, si nous mettions soudainement fin à toutes ces exportations, le taux de chômage du Canada dépasserait 25 %.
Manifestement, notre prospérité en tant que nation dépend grandement des possibilités d'acheminement de nos biens jusqu'aux marchés internationaux, d'où l'importance de conclure des accords de libre-échange.
C'est pour cette raison que l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne donnera au Canada un accès sans précédent à 500 millions de consommateurs de l'Union européenne. L'économie combinée de l'Union européenne se chiffre à 18 billions de dollars et les entreprises du Canada y auront maintenant libre accès. L'Union européenne représente le marché importateur de biens le plus important du monde, la valeur de ses importations annuelles étant supérieure au PIB total du Canada. L'Union européenne est déjà le marché d'exportation le plus important de l'industrie agricole de l'Alberta après les États-Unis, la Chine et le Japon.
Selon une étude réalisée conjointement par le Canada et l'Union européenne, qui appuyait l'amorce des négociations, un accord commercial avec l'Union européenne pourrait produire une augmentation de 20 % des échanges bilatéraux et faire croître l'économie canadienne de 12 milliards de dollars par année. Sur le plan économique, cela équivaut à une augmentation de 1 000 $ du revenu de chaque famille ou à la création de près de 80 000 nouveaux emplois.
L'AECG représente effectivement de bonnes nouvelles pour notre pays.
Une fois que cet accord commercial sera entièrement mis en oeuvre, l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire estime qu'il pourrait générer de nouvelles exportations de produits agroalimentaires vers l'Union européenne d'une valeur de 1,5 milliard de dollars. À son entrée en vigueur, 98 % des tarifs de l'Union européenne sur les marchandises canadiennes seront entièrement éliminés.
Chaque région du Canada bénéficiera des perspectives que recèle cet accord. Bien sûr, je m'intéresse de très près à ma circonscription, Lethbridge.
Lethbridge est une plaque tournante des exportations agricoles, des céréales et des oléagineux à la volaille et au boeuf. Les terres fertiles du Sud de l'Alberta offrent une abondance de produits qu'on peut vendre partout dans le monde. En discutant avec de nombreux responsables d'usines de transformation des produits agricoles de la région, j'ai constaté leur optimisme débordant et leur appui envers l'AECG. Traditionnellement, les droits de douane de l'Union européenne sur les produits agricoles et les produits alimentaires transformés sont très élevés, surtout pour les produits comme le boeuf, le porc et le blé.
Le Canada s'est aussi heurté à beaucoup de barrières non tarifaires dans le marché européen. C'est pourquoi l'élimination des droits de douane et des barrières non tarifaires crée de formidables débouchés pour les producteurs agricoles canadiens, ce qui, je le répète, touche particulièrement ma circonscription.
L'accord établit un comité mixte qui s'assurera que les mesures sanitaires et phytosanitaires, qui protègent la vie des personnes, des animaux et des végétaux, ne nuisent pas inutilement aux échanges commerciaux. Ce point est crucial. Ce comité déterminera quelles sont les certifications et les normes qui devraient être considérées comme équivalentes. Les barrières non tarifaires ont été les principaux obstacles aux exportations agricoles canadiennes par le passé.
Le caucus conservateur portera une attention particulière aux barrières non tarifaires et demandera des comptes au gouvernement actuel concernant la défense des intérêts des producteurs canadiens.
Pour les producteurs de céréales et d'oléagineux de Lethbridge, cet accord ouvrirait complètement un marché auparavant inaccessible à cause des droits de douane très élevés. Voici quelques exemples de droits de douane imposés dans l'Union européenne que les producteurs de céréales et d'oléagineux n'auront plus à payer lorsque l'accord sera complètement mis en oeuvre: les droits de 114 $ la tonne pour les céréales, y compris l'avoine; les droits de 122 $ la tonne pour le blé commun de qualité inférieure à moyenne, un produit dont le prix de vente actuel est de seulement 225 $ la tonne dans l'Union européenne; les droits de 120 $ la tonne pour l'orge et le seigle; les droits pouvant atteindre 190 $ la tonne pour le blé dur; et les droits de 9,6 % pour les huiles, y compris l’huile de canola, un produit qui se vend actuellement 540 $ la tonne dans l'Union européenne. L'AECG éliminerait tous ces droits de douane. Selon Alberta Barley, la ratification de l'AECG permettrait d'accroître la valeur des exportations de céréales et d'oléagineux de 100 millions de dollars par année.
Dans Lethbridge, il y a aussi une industrie de la betterave sucrière, et la raffinerie Rogers Sugar se trouve tout près. Selon l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, cet accord permettrait d'accroître la valeur des exportations de produits composés de sucre, y compris la betterave sucrière, de 100 millions de dollars par année. C'est une autre excellente nouvelle pour les producteurs de ma circonscription.
Le Canada est un grand exportateur de viande, et celle-ci est produite et transformée en grande partie dans le Sud de l'Alberta. Selon le Conseil des viandes du Canada, notre pays exporte actuellement pour 1,3 milliard de dollars de boeuf, 3,2 milliards de dollars de porc et 5,7 millions de dollars de bison. Soixante-cinq mille Canadiens ont un emploi grâce à cette industrie.
Les producteurs agricoles de ma circonscription verront 94 % de leur production exemptée de droits de douane une fois que l'Accord économique et commercial global aura été ratifié par toutes les parties.
La circonscription de Lethbridge est un pôle d'activité important pour l'abattoir des Aliments Maple Leaf, où une grande quantité de porcs sont abattus. Le Conseil canadien du porc prévoit que, pour certaines coupes de porc, cet accord commercial pourrait engendrer des ventes supplémentaires de 400 millions de dollars par année. C'est une excellente nouvelle pour les producteurs de porc de Lethbridge.
On trouve également, dans la circonscription de Lethbridge, l'une des plus grandes concentrations de producteurs de boeuf au Canada. On nous surnomme d'ailleurs le couloir des parcs d'engraissement.
Le stock génétique des bovins canadiens est l'un des meilleurs au monde, et nos races bovines ont la réputation de donner une viande d'excellente qualité. Le Canada s'est doté d'un système de salubrité alimentaire de calibre mondial qui permet la traçabilité intégrale de chaque animal.
Une fois que l'AECG sera entré pleinement en vigueur, d'ici trois à sept ans, les producteurs pourront vendre 65 000 tonnes de boeuf sur le marché européen sans avoir à payer de droits de douane, ce qui représente plus de 600 millions de dollars de nouvelles exportations.
Cela dit, parvenir à une entente sur l'équivalence des mesures phytosanitaires est absolument crucial pour que cet accord avantage les producteurs de ma circonscription et de l'ensemble du pays. Les termes « mesures phytosanitaires » sont simplement une façon élégante de définir les « mesures visant à protéger la santé des humains et des animaux dans le cadre du processus agricole ». En raison de leurs climats différents et de la taille différente de leur industrie respective, le Canada et l'Union européenne n'utilisent pas les mêmes méthodes pour assurer la salubrité de la viande. Ces méthodes s'appuient sur les plus récentes données scientifiques et les technologies de pointe. Le défi que devra relever le gouvernement dans la négociation de cet accord sera de garantir que des équivalences fondées sur les données scientifiques sont négociées avant que l'accord entre pleinement en vigueur.
En résumé, cet accord commercial est excellent pour les exportateurs canadiens. Il créerait des emplois, il favoriserait la croissance de l'économie nationale et il élèverait la position du Canada sur la scène internationale.
Je suis reconnaissante envers l'ancien premier ministre Harper et les députés d'Abbotsford et de Battlefords—Lloydminster de tout le travail qu'ils ont fait lorsque le gouvernement précédent était au pouvoir afin de négocier cet accord et de s'assurer qu'il était prêt à être signé.
Les agriculteurs, les entreprises agricoles et les exportateurs de ma circonscription, Lethbridge, bénéficieraient d'un avenir plus prospère grâce à l'Accord économique et commercial global.