Monsieur le Président, c'est un immense privilège de siéger dans cette merveilleuse institution qu'est la Chambre des communes pour faire part aux Canadiens de ce que nous jugeons important, en fonction de ce que nos concitoyens nous ont dit.
J'aimerais d'abord remercier du fond du coeur les habitants de Winnipeg-Nord. C'est tout un privilège de représenter l'une des meilleures et des plus belles régions du pays. Winnipeg-Nord compte de nombreuses industries différentes. Il s'agit d'une région très diversifiée que je suis fier d'habiter.
De plus, tel qu'il a été mentionné plus tôt, j'aimerais souligner le besoin de changement. Ce besoin s'est exprimé très clairement le 19 octobre dans toutes les régions du pays. Notre parti est le seul à avoir reçu des appuis partout au Canada parce que les Canadiens ont pris conscience de ce besoin de changement et ont pris les mesures nécessaires afin de redorer considérablement l'image de notre pays.
Pour la première fois de l'histoire du Canada, le Cabinet se compose d'un nombre égal de femmes et d'hommes. J'ai le privilège d'avoir été nommé secrétaire parlementaire, et je remercie mon chef de m'avoir confié cette responsabilité.
Je voudrais parler d'un sujet important pour tous les Canadiens, sans égard à leur région: l'économie. Nous en parlons depuis plusieurs années. En fait, lorsque le premier ministre a été élu chef du Parti libéral, il a parlé de l'importance de la classe moyenne au Canada. Deux ans avant son élection en tant que chef du parti, ces mots n'étaient évoqués que rarement à la Chambre des communes, mais il a décidé qu'il fallait en parler. Il voulait être certain que la Chambre aborderait la question de la classe moyenne canadienne.
La classe moyenne est le moteur de notre économie. Si elle se porte bien, notre économie se portera bien. C'est ce qu'on observe également dans les économies mondiales.
Il y a de nombreux aspects du discours du Trône qui permettent aux gens d'envisager l'avenir de notre grand pays avec espoir. J'aimerais également en souligner quelques-uns qui ont une incidence sur la classe moyenne. Nous parlons d'allégements fiscaux. Nous accordons essentiellement un allégement fiscal à la classe moyenne canadienne. Nous créons une taxe qui sera imposée aux Canadiens nantis qui appartiennent à la tranche de revenus la plus élevée, reconnaissant ainsi qu'ils doivent payer leur juste part et que nous devons laisser plus d'argent dans les poches de la classe moyenne.
L'Allocation canadienne aux enfants est une autre façon directe de le faire. Nous devons reconnaître les avantages que ce merveilleux programme offre à la classe moyenne canadienne. Comme bon nombre de mes collègues, personnes apolitiques ou tierces parties l'ont dit, en bonifiant le programme d'Allocation canadienne aux enfants, non seulement nous mettrons de l'argent dans les poches de la classe moyenne, mais nous sortirons aussi les enfants de la pauvreté. Nous pensons que c'est une excellente chose à faire, que nous préconisons depuis de nombreuses années.
Lorsque je pense à ce que les néo-démocrates ont en commun avec les conservateurs, mais qui distingue les libéraux, de nombreux points me viennent à l'esprit. Le premier est l'équilibre budgétaire et l'idée d'avoir un budget équilibré.
Mais amis conservateurs ont besoin d'une leçon d'histoire. Le parti conservateur ne s'est jamais bien débrouillé pour équilibrer les budgets. Le gouvernement précédent a connu un échec retentissant en la matière. Il faut rappeler aux conservateurs qu'ils ont hérité d'un excédent de plusieurs milliards de dollars légué par les anciens premiers ministres Chrétien et Paul Martin. En quelques années, ils l'ont transformé en déficit de plusieurs milliards de dollars, et ce — c'est important de le souligner — avant que la récession ne survienne. Depuis et à l'exception du dernier budget proposé, le gouvernement conservateur a eu chaque année un déficit.
Nous savions toutefois que ce dernier budget était faussement équilibré. Il n'y avait pas d'excédent. Quand je me suis adressé à la Chambre à ce sujet, j'ai dit que nous ne pouvions pas nous fier aux chiffres des conservateurs qui étaient en fait trafiqués. Ce n'est que quelques semaines après, à l'ajournement de la Chambre, que nous avons appris du directeur parlementaire du budget qu'il y avait un déficit d'un milliard de dollars. Je n'invente rien. La vérité est évidente.
Mais pour être juste envers le dernier gouvernement conservateur, la même chose s'était passée lors du précédent gouvernement conservateur. L'ancien premier ministre Jean Chrétien avait hérité d'un déficit qu'il a transformé en excédent.
J'en viens maintenant à mes collègues et amis du Nouveau Parti démocratique qui, eux aussi, ont de la difficulté à ce sujet. Ils s'empressent de dire aux gens ce qu'ils veulent entendre. Des membres du NPD ont déclaré qu'ils présenteraient un budget équilibré. Quelle affirmation irresponsable de la part d'un parti que le chef néo-démocrate qualifie de progressiste! Pendant la campagne, le Nouveau Parti démocratique a promis d'avoir un budget équilibré. Or, dans chacun de leurs discours que j'ai écoutés, ils parlaient de dépenser de l'argent dans un domaine ou dans un autre. Qu'en est-il de la promesse que ce parti a faite aux Canadiens, ceux-là mêmes dont ils ont eu le vote? Qu'en est-il de la promesse d'un budget équilibré qu'a faite ce parti?
D'entrée de jeu, le chef du Parti libéral, aujourd'hui premier ministre du Canada, s'exprime sans détour, avec transparence et honnêteté. Il a clairement affirmé qu'il y aurait un déficit budgétaire cette année.
En ce qui nous concerne, nous savons qu'il convient parfois d'étudier la situation économique. Il n'est pas souhaitable de maintenir l'équilibre budgétaire au début d'une récession, lorsque les gens sentent la pression et le taux de chômage grimpe encore et toujours. Il faut dans de telles circonstances investir dans les Canadiens et notre infrastructure, et ainsi créer des débouchés.
C'est l'engagement qu'a pris le Parti libéral. De par les mesures qu'il prend, le gouvernement démontrera qu'il se soucie vraiment des Canadiens et qu'il sait combien il est important d'investir en eux. Il investira notamment dans l'infrastructure. Nous allons consacrer des milliards de dollars au renforcement des collectivités canadiennes. Les habitants de l'ensemble du Canada verront les projets se mettre en branle. Nous comptons nous intéresser aux questions qui importent pour les Canadiens. Nous reconnaissons le caractère absolument essentiel de l'infrastructure, où il est grand temps d'investir.
Lorsque j'étais dans l'opposition, je me demandais pourquoi le gouvernement ne reconnaissait pas la valeur de l'investissement dans l'infrastructure; nous faisons en quelque sorte les frais de la négligence du précédent gouvernement dans le dossier.
Toutefois, il n'y a rien à craindre. Le gouvernement libéral en fera une priorité. Nous injecterons de l'argent frais pour réaliser les très importants projets qui doivent être entrepris, et ce, au moyen d'un nouveau programme d'infrastructure qui sera 10 fois plus efficace que le programme précédent.
Le libre-échange est un autre sujet de discussion que j'ai abordé à la Chambre au cours des dernières années. Ce que j'aime dans le débat sur le libre-échange, c'est qu'il fait ressortir les différences entre les trois principaux partis politiques. D'un côté, il y a les conservateurs. Nous savons tous qu'ils feront n'importe quoi pour en arriver à un accord, même si cela n'est pas nécessairement dans l'intérêt du Canada. Nous savons que les échanges commerciaux ne se portaient pas très bien sous le gouvernement conservateur. Je le répète, c'est peut-être une leçon d'histoire qu'ils doivent comprendre.
De quoi les conservateurs ont-ils hérité quand ils ont pris les rênes du pouvoir? Ils ont hérité d'un excédent commercial de plusieurs milliards de dollars. Il n'a pas fallu longtemps pour que cet excédent se volatilise.
Au cours des 50 derniers mois, nous avons eu des déficits commerciaux. Ils ont pris un excédent commercial de plusieurs milliards de dollars et en ont fait un déficit commercial de plus d'un milliard de dollars. Nous continuons d'accuser un déficit, en dépit des accords de libre-échange mis en place par le gouvernement, dont la plupart ont reçu l'appui du Parti libéral du Canada, car les libéraux reconnaissent la valeur et l'importance du commerce. Le commerce est bon pour le Canada. Le Canada est un pays commerçant. Nous sommes tous perdants lorsque nous n'investissons pas dans le commerce et ne cherchons pas de débouchés. C'est absolument essentiel. Nous avons besoin du commerce, non seulement aujourd'hui, mais aussi pour notre future croissance économique.
C'est ce que nous avons entendu aujourd'hui dans les réponses de la ministre responsable du commerce, qui est très compétente. Elle a clairement dit que nous devions faire les choses correctement et que les Canadiens devaient participer au débat. Je rappelle encore une fois aux conservateurs que les libéraux comprennent l'importance du dossier et savent que le commerce favorise la création d'emplois. Les milliards qui ont été perdus à cause des déficits commerciaux du gouvernement conservateur précédent se sont traduits par la perte de dizaines de milliers d'emplois, dont un grand nombre dans le secteur manufacturier, notamment en Ontario. Cette province a été très durement touchée par le dernier gouvernement conservateur.
En ce qui concerne l'avenir, nous envisageons d'un oeil favorable le potentiel qui s'offre pour nos marchés, et je suis très confiant. Nous avons constaté ce potentiel lors des rencontres que le premier ministre a eues avec divers leaders mondiaux au cours des quatre dernières semaines. Je signale entre autres que la ministre du Commerce international a eu l'occasion de se rendre aux Philippines et dans d'autres pays. Tout porte à croire que nous nous remettrons en selle et que nous pouvons espérer un excédent commercial. C'est important parce que cela permettrait de créer des emplois et que nous devrions tous nous employer à épauler ce secteur.
Je ne veux pas mettre de côté mes collègues néo-démocrates. Ils tendent à croire que les accords de libre-échange ne sont pas souhaitables. Ils votent constamment, je dis bien constamment, contre de tels accords. Ils parlent de l'accord avec la Jordanie. Je siégeais à la Chambre lorsqu'il y a eu un vote sur cet accord. Comme il s'agissait d'un vote par oui ou non, les néo-démocrates n'ont pas eu à se lever. En toute honnêteté, je reconnais qu'à une occasion, ils ont voté en faveur d'un accord de libre-échange.
Je parle de cela parce que j'aimerais que les néo-démocrates comprennent à quel point il est important de reconnaître que les accords de libre-échange peuvent bel et bien soutenir l'économie canadienne et nous permettre de nous tailler une place dans le monde du commerce. Ils doivent constater qu'il s'agit d'un élément positif pour nous permettre d'aller de l'avant.
J'aimerais également me pencher sur la réforme démocratique. Nous avons été très clairs à ce sujet. Nous avons affirmé que les élections de 2015 seraient les dernières à se tenir selon le système uninominal majoritaire à un tour. Les conservateurs disent que nous ne pouvons pas faire cela. Je regrette, mais il s'agit d'une promesse électorale et nous nous emploierons à la tenir.
Les conservateurs ne reconnaissent pas la nécessité d’une réforme électorale. Ils veulent conserver le même système. Même si les Canadiens ne veulent pas conserver le même système, cela n’a aucune importance à leurs yeux. Les conservateurs veulent conserver ce qu’ils ont.
Nous avons ensuite les néo-démocrates, qui ont déjà pris leur décision. Ils sont d'accord pour qu'on en parle et pour consulter la population, mais ils ont déjà décidé que ce serait la représentation proportionnelle. Ils l’ont déjà affirmé.
Cela me rappelle beaucoup la question de la réforme du Sénat. Je suis de l’Ouest canadien, et je me souviens des conservateurs qui affirmaient haut et fort qu’ils voulaient réformer le Sénat. Qu’ont-ils fait en ce sens lorsqu’ils sont enfin arrivés au pouvoir? Rien. Rien du tout.
En fait, la plus importante réforme du Sénat des huit dernières années s’est produite lorsque le chef du Parti libéral du Canada a indiqué que les sénateurs ne pouvaient pas faire partie du caucus libéral élu. C’est la plus importante réforme du Sénat. C’est tout, et les conservateurs n’ont absolument rien eu à voir avec cela.
Les néo-démocrates, quant à eux, prétendent refléter la volonté des Canadiens. Ils leur disent: « Peu importe ce que vous pensez, notre opinion est faite. Elle consiste à abolir le Sénat, même si c'est presque impossible. » Il faut comprendre que l'unanimité des provinces est nécessaire pour que cela se produise. Est-ce que cela empêche le NPD de prendre un tel engagement? Non.
Je le répète, nous nous efforçons de répondre au désir des Canadiens. Les choses doivent changer. Nous allons proposer de nombreux changements au Sénat qui peuvent être apportés à l'interne, sans modifier la Constitution. J'invite les conservateurs et les néo-démocrates à considérer la réforme de manière plus positive et peut-être même à y contribuer.
Durant la présente législature, nous allons certainement aborder de nombreux autres dossiers qui sont importants non seulement pour les électeurs de ma circonscription mais également pour l'ensemble des Canadiens, comme une enquête sur les femmes et les filles assassinées ou disparues. Il y en a plus de 1 200 au total et un grand nombre d'entre elles viennent de Winnipeg-Nord. Cette enquête s'impose depuis longtemps. Je crois comprendre que les députés l'appuient presque à l'unanimité et que les députés conservateurs en reconnaissent l'importance.
Les soins de santé représentent un enjeu important pour tous les Canadiens et le présent gouvernement. Celui-ci souhaite collaborer avec les provinces pour conclure un nouvel accord sur les soins de santé. Le dernier date de l'époque de Paul Martin. C'est grâce à cet accord que le financement atteint des niveaux records aujourd'hui. Le Canada a besoin d'un nouvel accord sur les soins de santé et nous allons déployer des efforts en ce sens.
Je pourrais parler d'agriculture, par exemple de l'industrie du porc au Manitoba, et souligner à quel point il faut nous efforcer de diversifier les collectivités rurales et de soutenir les collectivités agricoles. J'ai eu la chance de visiter plusieurs collectivités rurales et j'avoue avoir un faible pour l'industrie du porc, mais il y aurait beaucoup d'autres sujets à aborder. Je repense aux montagnes de blé qu'il fallait acheminer jusqu'à la côte lors du démantèlement de la Commission canadienne du blé. Le gouvernement n'arrivait pas à assurer le transport du blé jusqu'aux marchés. Résultat: des occasions ratées.
Il y a tellement à dire et à faire. Je n'ai pas encore eu l'occasion de parler d'immigration, par exemple des visas de visiteurs, des délais de traitement, ou du fait que le Parti libéral s'est engagé à investir dans la fonction publique afin de raccourcir ces délais. Il s'agit donc de traiter la fonction publique avec respect, ce que le gouvernement précédent oubliait parfois.
Il a aussi été question d'autres sujets, dont la criminalité, la sécurité, le logement et les questions sociales, pour ne nommer que ceux-là.
Je vois que mon temps de parole est écoulé. Je serai heureux de répondre aux questions des députés et de fournir plus de renseignements.