Madame la Présidente, je pensais justement à prendre ces mêmes documents et à coller dessus une étiquette portant la mention « promesse tenue ». Je ne le pourrai malheureusement pas, car ce faisant, j'utiliserais moi aussi un accessoire, ce qui est interdit selon ce que la députée vient d'expliquer.
C'est un immense privilège d'intervenir en cette enceinte pour parler d'une autre mesure législative d'une grande importance déposée par le gouvernement. Bien entendu, il s'agit du budget. Quand on pense au budget, on sait qu'il est question de priorités.
Il y a quelques années, quand je siégeais dans l'opposition avec mes collègues libéraux de l'époque, le chef de notre parti, c'est-à-dire l'actuel premier ministre, avait dit que les Canadiens ont une attente. Ils s'attendent à ce que les députés du caucus sortent consulter les gens et écoutent ce qu'ils ont à dire au sujet d'une grande variété de sujets. Je puis affirmer que, pratiquement depuis qu'il a assumé le rôle de chef du Parti libéral, le premier ministre a toujours affirmé l'importance de travailler avec les Canadiens, d'écouter ce qu'ils ont à dire, puis de réfléchir à ce que nous faisons dans ce lieu privilégié qu'est la Chambre pour accomplir ce à quoi ils s’attendent du gouvernement.
J'aimerais donner un exemple. Un électeur de ma circonscription, Kourosh Doustshenas, m'a fait part d'un enjeu important, qui est lié aux mesures budgétaires. Il m'a signalé cet enjeu, et je lui ai dit qu'il pourrait peut-être lancer une pétition à ce sujet pour bénéficier d'un plus grand nombre d'appuis, ce qui l'aiderait à mieux faire valoir sa cause non seulement auprès de moi, mais aussi auprès du gouvernement. J'aimerais présenter cette pétition au ministre des Finances, car d'autres personnes et lui, plus particulièrement des membres du Winnipeg Real Estate Board et de la Manitoba Real Estate Association, ont manifesté un intérêt à cet égard.
J'aimerais parler du contenu de la pétition aux députés. Depuis 1992, le Régime d'accession à la propriété a aidé plus de 2,8 millions de Canadiens à réaliser leur rêve et à devenir propriétaires. La pétition mentionne aussi qu'à cause de l'inflation, le pouvoir d'achat du Régime d'accession à la propriété a diminué d'environ 5 200 $ par rapport à 1992. Elle indique aussi que l'achat de propriétés a produit des retombées de plus de 2,9 milliards de dollars et créé plus de 22 000 emplois. Les pétitionnaires demandent au gouvernement d'envisager la possibilité d'indexer le Régime d'accession à la propriété pour maintenir son pouvoir d'achat et faire en sorte qu'un plus grand nombre de Canadiens puissent y avoir recours s'ils doivent composer avec des changements importants.
Je remercie les résidants de ma circonscription et toutes les personnes qui ont pris part à cette initiative. Si je parle de cela, c'est que je crois sincèrement que le gouvernement actuel est plus sincère que n'importe quel autre gouvernement de l'histoire du pays lorsqu'il dit souhaiter tâter le pouls des Canadiens. Il est absolument renversant de constater ce que le ministre des Finances a réussi à accomplir au cours des 11 derniers mois. Je vais passer l'année en revue dans un instant, mais, pour le moment, j'aimerais souligner que les ministères sont entrés en contact avec des centaines de milliers de Canadiens.
Je sais que mes collègues du caucus libéral ont tenu des dizaines, voire des centaines, d'assemblées publiques. Dans presque toutes les régions de notre grand pays, des députés ont organisé des assemblées publiques ou y ont pris part simplement en vue de mieux comprendre les mesures que les Canadiens souhaiteraient voir le gouvernement adopter en priorité. Je suis fier de dire que le gouvernement a tenu parole à bien des égards.
Ce n'est pas comme pour le Parti conservateur, qui a perdu contact avec ce que les Canadiens voulaient. Je dirais que, si les conservateurs n'avaient pas perdu contact avec les Canadiens, ils auraient peut-être fait légèrement mieux aux dernières élections. Le fait qu'ils aient perdu contact avec les vrais Canadiens nous a donné l'occasion de former le gouvernement. Comme le premier ministre l'a clairement indiqué, non seulement durant la campagne électorale, mais avant aussi, nous pouvons toujours faire mieux. Le présent premier ministre le répète sans cesse. En fait, un grand nombre de mes collègues au caucus y croient sincèrement et nos efforts portent en ce sens.
Quand je regarde ce budget, je vois qu'il n'y est question que de priorités. Quelles sortes de priorités avons-nous vues de ce gouvernement au cours de l'année écoulée?
La première mesure législative portait sur une diminution notable des impôts de la classe moyenne du Canada. Nous parlons de centaines de millions de dollars dans les poches de plus de neuf millions de Canadiens.
Nous entendons souvent des députés de l'opposition dire: « Et les petites entreprises, alors? Donnez-leur un répit. » Je réponds à ces députés que c'est la classe moyenne qui soutient l'économie au Canada. Mieux elle se porte, mieux notre économie se porte. Si nous mettons de l'argent dans les poches des gens de la classe moyenne, en règle générale, ils le dépensent, ce qui est bon pour l'économie.
C'est la toute première initiative. C'était une promesse faite par le premier ministre, et c'est une promesse qui a été tenue.
J'ai ressenti une grande fierté quand le premier ministre a annoncé que le gouvernement lancerait une enquête publique au sujet des quelque 1 200 femmes et filles autochtones disparues ou assassinées, dont plusieurs habitaient dans Winnipeg-Nord. Ce dossier me préoccupait grandement; je crois qu'il a aussi une immense importance pour les Manitobains et tous les autres Canadiens. Après quelques mois seulement, le gouvernement s'est engagé à mener une enquête publique, enquête qu'on attendait déjà depuis trop longtemps. J'avais déjà soumis des pétitions à ce sujet par le passé, et de nombreux députés avaient demandé au premier ministre d'agir.
Ce ne sont là que quelques-uns des gestes que nous avons posés dès le début de notre mandat.
Nous avons parlé, dernièrement, de l'importance de la parité entre hommes et femmes. Eh bien, pour la première fois dans l'histoire du Canada, on a pu voir un premier ministre former un Cabinet composé d'un nombre égal d'hommes et de femmes. Un geste comme celui-là lance un message très clair: en plus de mener à un excellent Cabinet, il met en évidence le leadership du premier ministre, un leader convaincu de l'égalité des sexes.
Le gouvernement a réagi à ce qui se passait en Alberta. Nous sommes tous préoccupés par le sort de nombreux Albertains. Pendant des années, l'Alberta a énormément contribué à notre pays. Bien des Canadiens allaient en Alberta pour y gagner leur vie, amasser un pécule et, souvent, rentrer dans leur région d'origine pour continuer de faire vivre leur famille, et ainsi de suite. L'Alberta est une province importante. De nombreux ministères l'ont démontré. Des centaines de millions de dollars ont été dépensés en Alberta, car nous reconnaissons qu'il est important d'épauler cette province.
Des changements à l'assurance-emploi ont permis à des particuliers qui éprouvent des difficultés de recevoir un peu plus d'argent. Nous avons offert une stabilité supplémentaire là où nous pouvions aider. Nous espérons, et nous savons, que ce n'est qu'une question de temps avant que l'Alberta ne reprenne ce rôle de solide chef de file.
Il y a eu tellement d'enjeux depuis ces trois premiers mois. Par où commencer? Comment tenter de résumer tout ce qui s'est passé?
Je ne sais plus combien de discours j'ai prononcés à la Chambre au sujet des aînés. Les aînés constituent un enjeu important pour tous les députés. Je suis vraiment fier de tout ce que nous avons réalisé en si peu de temps.
Je pourrais parler de cette crainte propagée par Stephen Harper lorsqu'il a déclaré qu'une crise était imminente et qu'il fallait faire passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Bon nombre de mes collègues s'en souviennent.
Nous avons annulé cette décision quelques mois après avoir été portés au pouvoir. Nous savons que, en tant que nation, le Canada peut se permettre de laisser les gens prendre leur retraite à 65 ans. Je crois que cela a envoyé un message très positif au sujet de nos aînés.
Cependant, ce n'est pas tout. Nous avons également proposé une hausse substantielle du Supplément de revenu garanti. Pour moi, cette mesure est particulièrement frappante lorsque je songe aux nombreuses personnes que j'ai rencontrées en faisant du porte-à-porte, comme nous l'avons tous fait. Imaginons les aînés les plus pauvres et les plus vulnérables auxquels nous avons parlé et qui nous ont dit qu'ils ne savent pas s'ils ont les moyens de se payer des médicaments parce qu'ils doivent acheter des aliments, ou encore qu'ils se privent de nourriture et ont recours aux banques alimentaires pour pouvoir acheter des médicaments.
C'est un problème très concret pour bon nombre d'aînés. Avec la bonification du Supplément de revenu garanti, les aînés les plus pauvres et les plus vulnérables recevront jusqu'à 900 $ de plus par année, ce qui aidera beaucoup ceux qui ne gagnent que 12 000 $ ou 13 000 $ par année. C'est une mesure très importante que nous proposons pour les aînés.
De nombreux Canadiens ont parlé de l'importance de nos trois programmes pour les aînés; j'ai d'ailleurs présenté des pétitions à ce sujet. Ces programmes sociaux sont essentiels et nous rendent fiers d'être Canadiens. J'ai parlé de deux d'entre eux. Je vais maintenant parler du troisième, c'est-à-dire le Régime de pensions du Canada.
Pendant des années, alors que nous faisions partie de l'opposition, nous avons réclamé que le gouvernement dirigé par Stephen Harper prenne des mesures en ce qui concerne le RPC. Pendant des années, il a détourné les yeux et ignoré la question. L'ancien gouvernement conservateur ne voulait nullement admettre la nécessité d'augmenter les cotisations au RPC dans le futur.
Il y a quelques mois, nous avons conclu un accord historique. Les travailleurs d'aujourd'hui auront droit à plus d'argent lorsque viendra le temps de la retraite, grâce au leadership dont a fait preuve l'actuel gouvernement et à sa capacité à collaborer avec les provinces.
Les conservateurs ont beau s'opposer aujourd'hui aux mesures que nous prenons au sujet du RPC, mais je leur rappelle que toutes les provinces y ont souscrit. Le gouvernement fédéral ne pouvait qu'exercer son leadership, ce qu'il a fait, et favoriser l'accord. Nous devions obtenir l'appui des autres gouvernements.
Je suis heureux de souligner aux Canadiens et à la Chambre que nous sommes arrivés à un accord et que, par conséquent, beaucoup de gens toucheront plus d'argent à la retraite. D'un côté, il y a le Supplément de revenu garanti qui tire les gens de la pauvreté et, de l'autre, le RPC qui, dans l'avenir, évitera aux personnes âgées de vivre dans le besoin. Les aînés comptent aux yeux du Parti libéral et du gouvernement.
Parlons maintenant de l'autre extrémité. Nous entendons souvent des critiques de la part des néo-démocrates. Je crois qu'ils ne font que chercher des excuses pour voter contre ce budget progressiste. Ils mentionnent souvent les pauvres du Canada ou ceux qui ne gagnent pas plus de 35 000 $ par année. L'Allocation canadienne pour enfants a été bonifiée. Cette augmentation permettra de sortir littéralement des dizaines de milliers d'enfants de la pauvreté. La prestation sera fondée sur l'échelle de l'abordabilité. Il n'est pas nécessaire de verser aux multimillionnaires la même somme qu'à un parent seul qui a deux ou trois enfants et qui a de la difficulté à joindre les deux bouts. L'Allocation canadienne pour enfants des libéraux est plus équitable.
Je mets au défi mes collègues néo-démocrates, qui ont jugé bon de s'opposer au budget, de me montrer un budget au cours des 20 à 30 dernières années qui visait à redistribuer la richesse au Canada et à véritablement aider les Canadiens dans le besoin.
Prenons par exemple les peuples autochtones et les mesures concrètes prises pour les aider. Il est question de centaines de millions de dollars. Cependant, ce n'est pas seulement une question d'argent. Nous entrons dans une ère nouvelle où la valeur des différents intervenants est prise en compte.
Il n'y a rien de plus important, et le premier ministre l'a lui-même confirmé, que la relation avec les peuples autochtones et l'approche de nation à nation. Cela signifie-t-il que nous arriverons à régler tous les problèmes, comme les placements en famille d'accueil? Je connais bien la question des familles d'accueil. Je représente le Manitoba, qui compte le nombre le plus élevé par habitant d'enfants en foyer d'accueil, et ce n'est pas une bonne chose. Il y a de très bonnes choses au Manitoba, et je vais beaucoup parler de choses positives qu'on y retrouve, mais, en ce qui concerne les foyers d'accueil, la situation n'est pas bonne.
De nombreuses questions liées aux peuples autochtones sont devenues tellement problématiques au cours des années qu'il faudra du temps pour les régler, mais je crois que nous sommes partis du bon pied. C'est parce que la collaboration tient à coeur au gouvernement.
Nous avons assisté à une autre réalisation aujourd'hui, dans cette enceinte. La création d'emplois est un élément majeur du programme du gouvernement. Nous sommes conscients de l'importance des emplois. D'ailleurs, je pense que nous pourrions voir, à l'aide d'une comparaison, que les gouvernements précédents ont eu un bilan exceptionnel sur ce plan. Songeons, par exemple, à l'ancien premier ministre Jean Chrétien et aux politiques qu'il a mises en oeuvre. Nous pouvons comparer les résultats obtenus à l'époque de M. Chrétien à ceux des 10 dernières années, où le gouvernement a décidé de ne pas intervenir. Le gouvernement actuel, lui, se préoccupe sincèrement de l'emploi et est prêt à intervenir.
L'Accord économique et commercial global a été signé hier, et je félicite la ministre du Commerce international pour ses efforts. Je sais qu'elle s'est montrée très dévouée et qu'elle a consacré personnellement beaucoup de temps et d'énergie à l'accord. Comme le premier ministre et elle l'ont dit, nous apprécions les efforts du gouvernement précédent. La signature de cet accord ouvre des horizons fantastiques pour l'économie canadienne, notamment dans le secteur secondaire et pour la création d'emplois. Notre pays dépend du commerce international. Le Parti libéral en est tout à fait conscient.
La fois précédente où les libéraux étaient au pouvoir, l'excédent commercial était de plusieurs milliards de dollars. Nous connaissons l'importance des excédents commerciaux et nous ne ménageons aucun effort pour essayer de sortir du trou où les conservateurs nous ont enfoncés. Ils ont hérité d'un excédent commercial de plusieurs milliards de dollars et l'ont transformé en déficit de plusieurs milliards de dollars. Il nous faudra peut-être un certain temps avant d'inverser cette situation.
Il ne me reste qu'une minute, mais j'aurais encore beaucoup de choses à dire. Nous aidons les étudiants à payer leurs études. Nous avons ratifié l'Accord de Paris. Je pourrais parler pendant une demi-heure des enveloppes budgétaires historiques que nous consacrons aux infrastructures. Nous avons créé le crédit d'impôt au titre des fournitures scolaires pour les enseignants et les éducateurs de la petite enfance. Nous finançons l'innovation dans les établissements postsecondaires du Canada. Nous tissons de nouvelles relations d'affaires avec l'étranger. Il y a encore beaucoup de mesures. Je n'ai même pas parlé de l'immigration.
Je termine ici. J'espère que les députés me poseront des questions.