Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est accordé avec ma collègue la députée de Saskatoon-Ouest.
Permettez-moi de commencer en remerciant sincèrement les gens de Kootenay—Columbia de m'avoir fait l'honneur de les représenter au cours de la 42e législature du Parlement fédéral du Canada. C'est une responsabilité que je prends très au sérieux, car j'ai consacré ma vie à servir le public. Je voudrais également féliciter les gens de la région des Kootenays, d'Elkford à Revelstoke et de Kaslo à Field, pour leur participation remarquable aux élections de 2015. Presque 74 % des électeurs admissibles de ma circonscription ont pris le chemin des bureaux de vote, ce qui représente l'un des taux de participation les plus élevés au Canada.
Je suis particulièrement fier du nombre de membres des Premières Nations et de jeunes qui ont pris une part active aux élections. C'est une très bonne nouvelle dans l'optique de la réconciliation à venir avec nos voisins autochtones, et c'est un signe encourageant pour l'avenir de la démocratie à l'extrémité sud-est de la Colombie-Britannique.
Évidemment, je tiens à remercier ma femme, Audrey, mes enfants, Shawn, Kellie et Adrian, ainsi que ma petite-fille, Lalita. Leur amour, leur soutien et leurs sacrifices m'ont permis d'entreprendre cette aventure.
Les gens de Rocky, de Purcell et des monts Selkirk m'ont envoyé à Ottawa avec des attentes très précises, et je compte bien ne pas les décevoir.
La première attente, c'est que les partis travaillent tous ensemble pour assurer un avenir meilleur aux citoyens de Kootenay—Columbia et du reste du Canada. À vrai dire, les résidants de ma circonscription en ont assez d'un Parlement où la politique partisane semble avoir préséance sur les progrès positifs. Leur désir, tout comme le mien, c'est que la Chambre des communes soit un endroit où les bonnes idées reçoivent un accueil favorable, et ce, peu importe qui en est l'auteur. Monsieur le Président, j'ai été encouragé de constater que vous souhaitez vous aussi que la situation s'améliore au Parlement.
La deuxième attente, c'est que j'amène le gouvernement libéral à rendre des comptes sur ses promesses électorales et que je l'aide à les améliorer. Pour ce faire, mes collègues néo-démocrates et moi appuierons le gouvernement lorsqu'il prendra de bonnes décisions pour le Canada. Nous avons fait preuve de notre volonté de collaborer vendredi dernier lorsque nous avons applaudi les objectifs du discours du Trône touchant la réforme électorale, la nécessité de faire du Canada un chef de file en matière de lutte contre les changements climatiques, le lancement sans tarder d'une enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées et l'accueil des réfugiés syriens au Canada. Ce sont toutes des priorités que partagent mes concitoyens de Kootenay—Columbia.
Cependant, les habitants de ma circonscription s'attendent aussi à ce que nous donnions suite à de nombreuses autres priorités. J'ai cogné à plus de mille portes au cours de la dernière campagne électorale, et voici certains des messages qui m'ont été clairement transmis.
Les familles avec de jeunes enfants veulent des services de garde universels et abordables. Nous avions un plan pour leur en donner, et ces familles veulent connaître le plan libéral en ce sens.
Les petites entreprises ont besoin d’une réduction de leur fardeau fiscal et des frais de carte de crédit, et elles les méritent.
Trop d’aînés vivent dans la pauvreté. C’est inacceptable dans un pays riche comme le Canada que ces aînés ont aidé à bâtir. Il faut au moins bonifier le Supplément de revenu garanti.
Il faut abroger le projet de loi C-51 et non seulement le modifier. Bon nombre de citoyens de ma circonscription l’ont décrit comme le « projet de loi antiterroriste qui sème la peur ». Tout comme moi et de nombreux juristes, ils croient que ce projet de loi peut avoir une incidence indue sur nos droits et nos libertés sans renforcer réellement notre sécurité.
Le Partenariat transpacifique risque de faire mal à l’industrie laitière et fromagère, en particulier dans la région de Creston, dans ma circonscription. Nous ne devrions jamais ratifier un accord commercial qui nuirait à tout secteur agricole canadien. La sécurité alimentaire devrait être un droit fondamental protégé par tous les ordres de gouvernement.
Les soins de santé préoccupent tous les Canadiens. Je suis optimiste et encouragé par la promesse du gouvernement de négocier un nouvel accord sur la santé avec les provinces et les territoires.
Toutefois, il reste à voir si ce nouvel accord portera sur des enjeux de longue date, notamment la nécessité que tous les Canadiens aient un médecin de famille, la réduction du coût des médicaments sur ordonnance, le soutien aux enfants et aux jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale et la présentation d'une déclaration des droits des personnes handicapées ainsi que la prestation aux aînés de l'aide dont ils ont besoin à la maison, dans les centres de soins de longue durée, dans les hôpitaux et dans les établissements de soins palliatifs.
Les électeurs de ma circonscription souhaitent également que la société CBC/Radio-Canada soit financée convenablement et que le courrier soit livré à domicile par Postes Canada.
Évidemment, comme dans bien des cas, ce sont les détails qui posent problème. Par exemple, il est encourageant de voir le leadership qui se manifeste à l'égard des changements climatiques, mais ce leadership ne devient significatif que s'il est jumelé à des cibles fermes, applicables et pertinentes dans le cadre temporel. D'autre part, il est louable de vouloir mettre en oeuvre certaines recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada mais, en définitive, les recommandations qui seront retenues et la façon dont elles seront appliquées respecteront-elles l'engagement du gouvernement à l'égard des Premières Nations?
J'ai apprécié que le premier ministre vienne à la séance d'orientation offerte aux nouveaux députés en novembre. Lorsqu'il s'est adressé à nous, il a mentionné que l'opposition avait pour rôle d'améliorer le gouvernement. Je partage entièrement ce point de vue et, à titre de membre de l'opposition progressiste au Canada, c'est précisément ce à quoi j'entends m'employer.
Le discours du Trône me déçoit notamment parce qu'il ne parle pas des parcs nationaux du Canada. Lorsque j'ai lu la lettre que le premier ministre a écrite à la ministre de l'Environnement et du Changement climatique pour lui présenter son mandat, j'ai trouvé encourageant de lire des passages sur la création de parcs nationaux, sur l'amélioration des programmes et des services qui s'y rattachent et sur la restriction de l'exploitation commerciale sur leur territoire.
Pendant la campagne électorale, le gouvernement a aussi promis de consacrer 25 millions de dollars par année à la protection des écosystèmes et des espèces en péril et à l'expansion des réserves fauniques nationales et des sanctuaires d'oiseaux migrateurs. Il a aussi promis d'annuler les compressions que le gouvernement conservateur a imposées à Parcs Canada et de réaffecter 25 millions de dollars de financement à ses programmes et services. Je suivrai de près le budget libéral pour m'assurer que plus de fonds sont affectés, comme il se doit, aux parcs nationaux, qui sont importants pour l'environnement et pour l'économie.
Nous devons également nous assurer que le plan à long terme visant à élargir l'autoroute 1 traversant les parcs nationaux de ma circonscription soit solide et qu'il protège à la fois les usagers et la faune. Il faut aussi créer un nouveau parc national dans la région de l'Okanagan, dans le Sud de la Colombie-Britannique, un projet de longue date.
Je terminerai mon premier discours à la Chambre en racontant une anecdote.
Lors de mes tournées de porte à porte durant la campagne dans Nelson, j'ai rencontré une charmante vieille dame qui a dit qu'elle avait une anecdote à me raconter, mais à condition que j'accepte de la raconter à d'autres. Après avoir entendu son histoire, je lui ai promis de le faire.
Lorsque cette dame était enfant, son père était ami avec Tommy Douglas, qui venait souvent chez elle. Apparemment, M. Douglas était plutôt petit. Un jour, elle se trouvait dans une pièce où il y avait plusieurs adultes, dont un homme de très grande taille qui se tenait debout à côté de Tommy Douglas. Un des autres adultes, regardant les deux, et a dit: « Monsieur Douglas, vous êtes vraiment petit », ce à quoi Tommy Douglas a répondu: « La grandeur d'un homme se mesure en haut des épaules. »
Comme nous le savons, M. Douglas est devenu le père du système de soins de santé universel du Canada dont nous sommes tous si fiers.
Pourquoi est-ce que je raconte cette anecdote? Pour dire que, même si nous sommes peu nombreux dans notre caucus, nous ne manquons pas de bonnes idées qui feront grandir notre pays. Je m'engage à travailler avec tous les députés au cours des quatre prochaines années à rendre Kootenay—Columbia et le Canada encore meilleurs.