Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Calgary Confederation.
La motion à l'origine de ce débat fait allusion aux pertes d'emplois dans le secteur de l'énergie, mais cela ne tient pas compte de toute la gravité du problème. L'Alberta est aux prises non seulement avec des pertes d'emplois, mais avec une crise de l'emploi. Cette crise découle de mauvaises décisions prises par des gouvernements, et elle a des répercussions sur de nombreux secteurs de l'économie.
Voici quelques faits. En Alberta, le taux de chômage est de 8,5 %; c'est plus que le double du taux observé il y a deux ans. L'Alberta a perdu le cinquième de ses emplois dans le secteur des ressources naturelles, mais aussi le cinquième de ses emplois dans le secteur agricole et le quart de ses emplois dans le secteur manufacturier. Les effets des difficultés de l'Alberta se font ressentir dans l'ensemble du pays. Dans d'autres régions du Canada, des gens ne peuvent plus compter sur le soutien de membres de leur famille qui travaillaient dans le secteur de l'énergie. Les emplois liés au secteur de l'énergie sont également touchés partout au pays.
Nombre de facteurs ont contribué à la crise de l'emploi qui touche l'Alberta. Évidemment, les cours du pétrole en font partie, mais la province a déjà traversé des périodes difficiles auparavant. À eux seuls, les faibles cours du pétrole ont causé un ralentissement temporaire, mais cela a également donné aux sociétés l'occasion de revoir leur stratégie et de faire les investissements nécessaires pour amorcer la prochaine étape.
Malheureusement, quand les investisseurs doutent de la possibilité d'une reprise à cause de mauvaises politiques du gouvernement, ils n'investissent pas, que le contexte soit propice ou pas. Les Albertains ont déjà traversé des périodes difficiles, mais ils subissent maintenant les effets des mauvaises politiques du gouvernement, qui font disparaître des emplois et découragent les investisseurs. Cette crise de l'emploi pouvait être évitée, et elle n'a pas à se prolonger.
J'aborderai maintenant huit décisions du gouvernement fédéral qui détruisent des emplois en Alberta. J'ai d'ailleurs une modeste proposition à ce sujet: les libéraux pourraient-ils renverser au moins une de ces décisions? Bref, voici les huit décisions en question. Il y en a peut-être plus, mais ce sont sont celles que j'ai repérées.
Dès leur arrivée au pouvoir, les libéraux ont interdit la circulation de pétroliers dans les eaux du Nord de la Colombie-Britannique. Cette décision a nui aux exportations. Apparemment, il n'y a aucun mal à ce que des pétroliers transportent du pétrole de l'Alaska, ni à ce qu'ils transportent du pétrole provenant de l'étranger dans le Saint-Laurent, mais il n'est pas question que des pétroliers transportent du pétrole canadien dans les eaux du Nord de la Colombie-Britannique. Cette décision a détruit des emplois en Alberta et partout au pays.
Deuxièmement, les libéraux ont retiré leur appui à des infrastructures cruciales pour le secteur de l'énergie. Ils ont annulé le projet de pipeline Northern Gateway. Ils n'ont pas défendu les mérites du projet Keystone, ils n'ont pas soutenu le projet Énergie Est, détruisant des emplois en Alberta et partout au pays.
Troisièmement, ils ont promis dans leur plate-forme électorale de réduire le taux d'imposition des petites entreprises, comme le proposaient tous les autres partis. Ils ont rompu cette promesse. Le ministre de l'époque avait dit que le budget fédéral contenait des surprises. En effet, c'était le cas. La décision d'augmenter le taux d'imposition des petites entreprises a entraîné des pertes d'emplois en Alberta et dans le reste du pays.
Quatrièmement, ils ont aboli le crédit à l'embauche pour les petites entreprises — une autre surprise du budget fédéral. Cette décision a compliqué les choses pour les chômeurs et a elle aussi entraîné des pertes d'emplois en Alberta et dans le reste du pays.
Cinquièmement, ils ont imposé une hausse des cotisations au Régime de pensions du Canada, qui est en fait une taxe sur l'emploi. Pour éliminer des emplois, on augmente la taxe sur l'emploi. Les politiques du gouvernement sont néfastes pour les emplois, tant en Alberta que dans le reste du pays.
Sixièmement, ils envisagent une taxe sur le carbone, ce qui, comme on le sait, sera nuisible à l'emploi en Alberta et partout au pays.
Septièmement, ils créent un climat général d'instabilité fiscale.
Huitièmement, ils n'arrivent pas à régler les problèmes liés à la mise à jour de la formule de la péréquation.
Sur ces huit points, le gouvernement a, sans avoir à le faire, pris des décisions qui sont néfastes à l'emploi en Alberta et dans le reste du pays.
Je vous prie, monsieur le président, de leur permettre d'annuler au moins une de ces décisions déplorables ce soir.
En conclusion, j'aimerais parler brièvement de la société que forme l'Alberta. Il y a une chose qui définit la culture politique de la province beaucoup plus qu'ailleurs: notre optimisme radical. De nos jours, pour des raisons compréhensibles, le mot « populisme » a une connotation négative. La tradition du populisme dans les Prairies signifie complètement autre chose. Selon cette philosophie, il est possible de trouver de nouvelles voies et nous n'avons pas à rester coincés dans de vieilles façons de penser. Les gens peuvent se révolter contre les élites parce qu'ils ont une compréhension plus terre-à-terre du bien commun, à l'image de leur propre expérience. Le gros bon sens des gens ordinaires est le fondement du populisme optimiste et plein d'espoir de l'Ouest. Ce populisme est la raison pour laquelle chaque troisième parti national de l'histoire du pays est né en Alberta ou en Saskatchewan, au-delà des allégeances et des catégories politiques.
Les mouvements populistes de l'Ouest canadien, même s'ils reflètent notre culture par leurs origines, s'étendent toujours à l'échelle du pays. Nous cherchons à trouver des solutions originales, mais sans jamais refuser les mêmes occasions et les mêmes objectifs aux autres Canadiens.
J'aime l'Alberta parce qu'elle exige toujours mieux d'elle-même et de ses représentants, et qu'elle croit que les gens ordinaires sont les principaux agents de changement. Aujourd'hui, partout en Alberta, les simples citoyens ressentent le besoin de participer plus activement à la politique. Les Albertains exigent du changement de la part du gouvernement fédéral. Nous exigeons qu'il écoute enfin le gros bon sens des gens ordinaires, qu'il annule ses mauvaises politiques destructrices d'emplois et qu'il supprime les obstacles à notre réussite économique.