Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de North Vancouver.
Cela me fait plaisir de discuter d'une question qui est si importante pour tous les Canadiens de toutes les régions du pays. Elle en dit long sur la manière dont on exploite les ressources énergétiques d'aujourd'hui pour préparer les solutions énergétiques propres de demain.
On parle de l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. Il s'agit d'un enjeu dans lequel nous sommes pleinement investis depuis que nous avons été élus et depuis que j'ai été nommé ministre des Ressources naturelles. Nous avons rencontré des groupes autochtones sur leurs territoires et tenu des discussions régulièrement avec nos homologues en Colombie-Britannique et en Alberta. Nous nous sommes rendus d'un bout à l'autre du pays et au-delà au cours des 18 derniers mois pour rencontrer le promoteur et les investisseurs et parler avec des Canadiens de l'ensemble du pays afin d'entendre leurs opinions.
Avant de souligner l'importance du projet TMX, je tiens à rappeler rapidement à la Chambre certains faits concernant le projet.
Très tôt dans notre mandat, nous avons établi une série de principes provisoires pour que les grands projets énergétiques aient à respecter des normes plus élevées, comme veiller à une consultation accrue et à une plus grande certitude pour les investisseurs ainsi qu'éviter les problèmes créés par les conservateurs de Harper qui ont entraîné le rejet de projets de pipelines par la Cour fédérale. Je serai clair. Nous avons agi ainsi pour veiller à ce que les pipelines ne soient pas simplement approuvés, mais bel et bien bâtis.
Parmi les principes directeurs, il y avait l'élargissement des consultations publiques, notamment auprès des Autochtones, et l'examen du projet TMX dans le contexte plus large du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. L'Office national de l'énergie a tenu compte de tous ces critères et nous a recommandé d'approuver le projet, sous réserve de 157 conditions contraignantes. Il s'agit de conditions très strictes qui, entre autres choses, renforceront les interventions en cas de déversement et assureront la protection et la restauration des habitats essentiels.
Nous sommes ensuite allés plus loin. Afin de permettre à encore plus de gens de se faire entendre, j'ai désigné un groupe d'experts ministériel pour tenir des audiences supplémentaires.
Pourquoi avons-nous fait tout cela? Nous l'avons fait, car la Cour d'appel fédérale a annulé les approbations du projet Northern Gateway. Elle n'a pas rendu cette décision parce qu'Enbridge, le promoteur, ou l'Office national de l'énergie n'avait pas mené de consultations, mais parce que le gouvernement Harper n'avait pas suffisamment consulté les peuples autochtones. Par conséquent, le groupe d'experts a tenu 44 assemblées publiques, a entendu plus de 600 présentations et a reçu quelque 20 000 mémoires par courriel. De plus, pour la première fois, nous avons publié un compte rendu des discussions en ligne afin que tous les Canadiens puissent le consulter.
Nous avons également fait quelque chose qu'aucun autre gouvernement canadien n'avait encore fait. Nous avons participé à la mise en place d'un comité consultatif et de surveillance autochtone pour aider à surveiller ce projet sur tout son cycle de vie. Ainsi, les Autochtones pourront se faire entendre, leur avis sera sollicité et leurs connaissances seront valorisées comme jamais auparavant. Comme l'a dit le chef Ernie Crey de la Première Nation Cheam, « les Autochtones ne se contenteront plus d'être des spectateurs, ils prendront part aux discussions et seront sur place pour protéger la terre et l'eau ».
Malgré les 157 conditions imposées par l'Office national de l'énergie, nous savions qu'il était possible d'en faire plus pour protéger la côte. Encore une fois, nous avons agi. Nous avons fait un investissement de longue durée dans la santé de nos océans et la protection des côtes canadiennes.
J'ai écouté les allocutions des députés conservateurs et je ne pense pas avoir entendu parler des côtes et de sécurité maritime. Je n'ai entendu parler d'environnement que vaguement. Le gouvernement, lui, sait que la saine gestion de l'environnement, la croissance économique et les emplois et une consultation en bonne et due forme des peuples autochtones sont des prérequis à la construction de pipelines au Canada. Comme le savent les députés d'en face, pendant les 10 années qu'ils ont été au pouvoir, pas un seul kilomètre de pipeline en direction des côtes n'a été construit, pas un seul. S'ils peuvent contester cette affirmation dans leurs interventions à venir, je les invite à le faire.
L'investissement de 1,5 milliard de dollars dans le Plan de protection des océans améliore la sécurité de la navigation en renforçant les capacités de la Garde côtière — ses yeux et ses oreilles — afin d'améliorer les communications avec les navires, en ajoutant de nouvelles stations radars dans des endroits stratégiques et en augmentant le nombre d'agents de l'autorité sur la côte.
Le plan renforce notre capacité à faire face à l'éventualité improbable d'un accident en ajoutant davantage d'équipes d'intervention environnementale de première ligne pour renforcer la capacité de la Garde côtière, en investissant dans les nouvelles technologies et en menant des recherches scientifiques pour accroître l'efficacité des opérations de nettoyage. De plus, nous avons rouvert le poste de la Garde côtière de Kitsilano que les conservateurs de Harper avaient fermée.
En approuvant l'oléoduc TMX, le gouvernement a également tenu compte des retombées économiques qu'il générerait pour les Canadiens, et elles sont considérables. Il s'agit d'un projet d'infrastructure de 7,4 milliards de dollars qui créera des milliers d'emplois bien rémunérés pour la classe moyenne dans l'ensemble du pays.
Le premier ministre et moi étions à Fort McMurray il y a à peine quelques jours. Nous avons rencontré des travailleurs sur place. Nous avons rencontré des PDG. Nous avons rencontré des gens, des Canadiens de partout au pays qui sont en Alberta et qui consacrent leur énergie et leurs talents à défendre ce que nous tenons pour vrai, à savoir que l'avenir du secteur de l'énergie au Canada est essentiel pour la croissance du pays.
Nous devons aussi avoir accès à plus de marchés mondiaux. Je signale que 99 % de toutes nos exportations de pétrole et de gaz se font vers un seul pays, les États-Unis. L'expansion du pipeline Trans Mountain nous permettra d'ouvrir d'autres marchés dans le monde à meilleur prix, ce qui profitera non seulement aux Albertains, mais aussi à tous les Canadiens qui comprennent qu'attirer des investissements publics d'ailleurs est bon pour notre économie et notre avenir. Les retombées sur le PIB seront stupéfiantes.
C'est pour ces raisons que nous avons approuvé le projet TMX. Ce sont là les faits qui nous ont amenés à conclure que c'était un bon projet pour le Canada.
Je n'apprendrai rien aux députés en disant que les pipelines, tous les pipelines, sont controversés. Ce ne sont pas des sujets faciles, et de bonnes gens de bonne foi peuvent être en désaccord. En vérité, beaucoup de Canadiens comprennent qu'il faut un certain équilibre. Ils comprennent les avantages économiques, mais veulent être certains que l'environnement sera protégé. Ils voient les deux côtés de la médaille.
Je comprends les points de vue présentés par les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l'Alberta. Ils sont élus pour représenter au mieux de leurs connaissances les intérêts des citoyens de leur province. Toutefois, il n'y a qu'un seul gouvernement du Canada, et il a déterminé que ce projet est bon pour le Canada et qu'il est dans l'intérêt national.
Les enjeux sont élevés et nous sommes déterminés. Nous ne renoncerons pas à la richesse que le projet Trans Mountain créera pour les familles et les collectivités canadiennes. Nous ne laisserons pas les ressources canadiennes sans un accès aux marchés mondiaux. Nous ne continuerons pas d'accepter un prix inférieur à la juste valeur du marché pour l'énergie du Canada. Nous savons que la plupart des Canadiens seront d'accord.
Par ailleurs, nous ne susciterons pas d'incertitude parmi les investisseurs étrangers qui envisagent des projets d'exploitation de ressources en Colombie-Britannique et ailleurs au Canada. Nous devons démontrer un engagement ferme non seulement pour protéger l'environnement, mais aussi pour stimuler l'économie, et nous indiquons clairement que le Canada est prêt à faire des affaires.
De plus, il est tout aussi important de ne pas négliger le rôle essentiel que peut jouer le projet Trans Mountain pour faire du Canada un chef de file dans le siècle de la croissance propre. Nous emploierons ce moment au profit du Canada en construisant l'infrastructure permettant d'acheminer les ressources aux marchés mondiaux et en utilisant les recettes générées afin d'investir dans notre avenir énergétique. Ce projet est un élément trop important de ce plan.
Ratifier l'Accord de Paris, établir un prix pour le carbone, investir dans la technologie et l'infrastructure propres, accélérer l'élimination progressive du charbon, créer une norme de carburant faible en carbone, réglementer les émissions de méthane constituent des mesures tout aussi importantes, de même que d'élaborer un plan national avec nos homologues provinciaux et territoriaux en vue de lutter contre les changements climatiques.
Nous croyons que ce projet est essentiel pour l'avenir de l'économie canadienne afin que les investisseurs sentent que le Canada est un pays qui comprend l'équilibre entre la gérance environnementale et la croissance économique, qui comprend que l'énergie et la capacité de tirer parti de l'énergie dans toute sa diversité — qu'en tant que Canadiens, nous sommes choyés d'avoir — nous mettront dans une position de chef de file mondial.