Monsieur le Président, je suis contente que ma collègue de Saskatoon-Ouest parle de la calamité que représente la violence envers les femmes. Tous les six jours, une femme au Canada meurt aux mains d'un partenaire intime. L'endroit où les femmes devraient être le plus en sécurité est celui où elles perdent la vie, et ce, à un taux effarant. Par conséquent, nous faisons bien de sonner l'alarme à ce sujet à la Chambre.
Nous sommes à la fin des 16 jours d'activisme contre la violence fondée sur le sexe. C'est un mouvement mondial, un engagement mondial à demander que des mesures soient prises pour mettre fin à la violence envers les femmes. Au comité de la condition féminine, auquel des députés de tous les partis siègent, nous venons de terminer une étude sur la meilleure façon de remédier au manque de refuges pour victimes de violence familiale.
Tous les jours, des femmes sont refusées, des femmes qui ont le courage de demander de l'aide et qui sont souvent accompagnées de leurs enfants. On les refuse parce qu'on manque de place. Nous avons demandé à ceux qui tiennent des refuges de quoi ils avaient le plus besoin. Ils nous ont répété qu'ils avaient de la difficulté à rester ouverts et à payer les factures.
Le mouvement #MoiAussi a vraiment encouragé les gens à briser le silence, à porter plainte et à sonner l'alarme au sujet de toutes les formes de violence fondée sur le sexe. Cependant, les groupes d'intervention de première ligne, qui font un travail exceptionnel, ne reçoivent pas le financement dont ils ont besoin. Ils ont notamment besoin d'un financement de base pour couvrir les coûts de fonctionnement, comme le loyer, les factures de chauffage et le salaire du personnel de première ligne, qui fait un travail extrêmement difficile et doit suivre une formation approfondie. Ces gens sont surmenés. Nous devons les payer convenablement afin qu'ils puissent bien gagner leur vie dans ce domaine. Encore une fois, ce que ces groupes demandent au gouvernement, c'est un financement de base pour couvrir les coûts de fonctionnement.
Je vais citer quelques témoignages entendus pendant cette étude.
Kristal LeBlanc, du Centre de ressources et de crises familiales Beauséjour, au Nouveau-Brunswick, a dit ceci:
[...] somme toute, nous ne pouvons pas bien faire notre travail si nous n'avons pas ce financement. La quantité d'efforts qu'il nous a fallu, quand nous devions refuser des gens, pour obtenir une petite subvention afin de faire fonctionner notre première maison de transition dans une collectivité rurale est incroyable.
Lyda Fuller, du YWCA des Territoires du Nord-Ouest, a dit ceci:
[...] je voudrais qu'il y ait du financement de base. J'aimerais un modèle de financement qui soit équitable partout au pays et qui réponde bien aux besoins des refuges pour femmes [...] afin que les femmes aient accès à ces services, peu importe où elles habitent au Canada.
Megan Walker, du London Abused Women's Centre, en Ontario, a dit ceci:
Pour moi, c'est simple comme bonjour: quand le sort des femmes vous tient à coeur, vous vous arrangez pour financer adéquatement les organismes qui les servent et qui pourraient leur sauver la vie. [...] Franchement, ce qu'il nous faut, c'est de l’argent. [...] Nous laissons tomber ces femmes si nous ne pouvons pas les servir.
Le gouvernement affirme qu'il veut protéger les femmes de la violence. Il est aussi prêt à investir dans toutes sortes d'infrastructures, par exemple, en achetant un vieil oléoduc qui fuit au coût de 4,5 milliards de dollars. Ces groupes demandent un financement durable pour assurer leurs activités de base. Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de les financer de la façon qui répond à leurs besoins?