Monsieur le Président, la semaine dernière, j'ai eu l'occasion de poser directement une question au ministre des Transports au sujet du retrait de Greyhound de l'Ouest du Canada. Le ministre a pris le temps de comparaître devant le comité des transports et j'ai été contente de pouvoir lui dire en personne à quel point l'absence d'un mode de transport sécuritaire et abordable est un problème grave en Saskatchewan.
Certes, le ministre a fait preuve de courtoisie en acceptant de comparaître devant les membres du comité des transports, mais, malheureusement, beaucoup de questions sont demeurées sans réponse, y compris celle que j'ai posée en septembre dernier à la Chambre au seul ministre de la Saskatchewan.
Depuis la fermeture de la Saskatchewan Transportation Company, beaucoup de femmes qui fuient la violence familiale n'ont d'autres choix que de faire de l'auto-stop ou de trouver un chauffeur sur Kijiji pour se rendre à un refuge. Il est inadmissible pour un gouvernement féministe de ne rien faire tout en étant au courant de cette situation.
En janvier dernier, le ministre de l'Innovation a déclaré à la Chambre que son gouvernement collaborerait avec moi afin de trouver de véritables solutions à cette crise. Jusqu'à présent, absolument personne n'a communiqué avec moi à ce sujet.
Je me suis dit que je pourrais demander au seul ministre venant de la Saskatchewan ce qu'il ferait pour que les Saskatchewanais aient accès à des services de transport en commun sécuritaires et fiables. Ce jour-là, le ministre de l'Infrastructure et des Collectivités m'a répondu que le gouvernement serait toujours prêt à aider les Saskatchewanais et que le gouvernement aurait de bonnes nouvelles pour eux bientôt. Il a aussi dit que je pouvais aller le voir, lui, ou encore le ministre de la Sécurité publique et ses collègues.
J'ai tenté de communiquer avec ce ministre et avec le seul ministre dont la circonscription est en Saskatchewan, mais sans succès. Jusqu'à maintenant, ni l'un ni l'autre des deux ministres ne m'a rappelée, ce qui me porte à croire que le gouvernement est bien bon pour parler, mais qu'il l'est moins lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre des solutions. Prenons, par exemple, l'annonce récente du retrait de Greyhound. Après que la Saskatchewan Transportation Company eut fermé ses portes, le gouvernement n'a rien fait pendant un an. Il a fallu qu'un transporteur privé se retire pour que le gouvernement prenne conscience de la crise de plus en plus grave du transport dans l'Ouest canadien.
Heureusement, la Colombie-Britannique et l'Alberta ont un gouvernement néo-démocrate progressiste. Dans ces deux provinces, le gouvernement a pris des mesures pour atténuer les lacunes sérieuses dans le domaine du transport en commun.
Inversement, dans ma province, la Saskatchewan, le gouvernement provincial a décidé de mettre la clé dans la société de transport en commun. Le silence des députés conservateurs de la Saskatchewan à ce sujet est assourdissant. Lorsque vient le temps de revendiquer des services de transport en commun sécuritaires et abordables, on dirait bien que les gains politiques passent avant les besoins de la population.
Le ministre de la Sécurité publique, qui est de la Saskatchewan, nous a-t-il dit quelque chose à ce sujet? Malheureusement non. La sécurité des femmes et des enfants qui fuient la violence familiale doit pourtant être une priorité pour le ministre de la Sécurité publique.
Dans ma province, les gens dépendaient de la société de transport en commun pour se rendre chez le médecin, au travail ou à l'école. Ils avaient besoin de ces services pour exploiter leur entreprise et pour rendre visite à leurs amis et à leur parenté dans la province et ailleurs au Canada. Les gens des régions nordiques, rurales ou éloignées ont particulièrement besoin de ce mode de transport sécuritaire et abordable. Il est certain que le gouvernement fédéral a un rôle de chef de file à jouer dans ce dossier et qu'il devrait y consacrer une somme substantielle à la vue d'une lacune aussi criante.