Monsieur le Président, je remercie le député de Saskatoon—Grasswood de sa question. Je le remercie aussi d'avoir reconnu que le Canada atlantique existe. J'imagine que c'est la voix forte des 32 députés de l'Atlantique qui ravivé la mémoire des conservateurs.
Les Canadiens comprennent toute l'importance que revêt le secteur énergétique pour l'économie du pays. En plus d'être une source importante d'emplois et d'investissements, il génère des revenus non négligeables pour tous les ordres de gouvernement. En 2016, l'industrie pétrolière et gazière fournissait près de 400 000 emplois directs et contribuait à hauteur d'une centaine de milliards de dollars au PIB nominal. Elle a aussi permis aux gouvernements d'engranger des milliards de dollars en recettes, qui peuvent ensuite servir à faire rouler les hôpitaux et les écoles, à construire des ponts, à assurer la sécurité routière et à financer les programmes sociaux qui nous définissent.
Aucun pays ne songerait à laisser là où elles sont les réserves que nous avons la chance d'avoir dans notre sous-sol, aucun pays ne renoncerait aux emplois et aux débouchés que cela représente, et aucun pays ne mettrait toutes ses exportations de pétrole et de gaz dans un même panier, américain par-dessus le marché. Voilà pourquoi nous avons lancé un examen global des régimes environnementaux et réglementaires du pays. Nous savons que, pour assurer l'avenir du secteur énergétique, il faut que l'examen des projets se fasse de manière plus prévisible et plus rapide, sans pour autant négliger les consultations publiques, la réconciliation avec les Autochtones et la protection de l'environnement. Il faut dire que nous nous sommes empressés d'instaurer une série de principes provisoires pour l'examen des grands projets déjà en attente d'approbation.
Résultat: le gouvernement a approuvé de grands projets d'exploitation des ressources, dont l'expansion de Trans Mountain et le remplacement des pipelines de la canalisation 3. Ces projets diversifieront nos marchés, ils seront aménagés selon des mesures de protection de l'environnement améliorées et une relation renforcée avec nos partenaires autochtones, et ils créeront des milliers de bons emplois pour la classe moyenne. Ces approbations étaient la bonne décision et elles le demeurent.
Je tiens à bien me faire comprendre. Ces deux projets ont été approuvés parce qu'ils sont dans l'intérêt national. Ils ont été approuvés en fonction de données scientifiques solides, d'une évaluation des émissions de gaz à effet de serre en amont et de consultations porteuses auprès des peuples autochtones. Qui plus est, nous aurions adopté la même approche pour Énergie Est. Nul ne souhaitait voir ce projet se réaliser plus ardemment que mes collègues du Nouveau-Brunswick et moi.
Contrairement à ce que dit le député d'en face, nous n'avons pas changé les règles à mi-parcours. Au contraire, nous avons adopté des principes provisoires en janvier 2016, trois mois avant que TransCanada soumette ses plans pour Énergie Est. Je ne peux pas m'exprimer au nom de TransCanada, mais j'estime qu'il est raisonnable de déduire que la société a examiné nos principes provisoires et qu'elle a décidé qu'ils étaient acceptables. Sinon, pourquoi aurait-elle tout de même soumis son projet?
Comme le ministre des Ressources naturelles l'a déclaré à maintes reprises, rien n'a changé de notre côté. Pourquoi TransCanada a-t-elle décidé d'abandonner le projet Énergie Est? De nouveau, je ne peux pas parler au nom de la société, mais je sais ce qu'a dit un des plus éminents experts en la matière au pays. Andrew Leach, professeur agrégé à l'Alberta School of Business, soutient que le principal coupable dans l'annulation du projet Énergie Est est la résurgence du projet Keystone XL de TransCanada au sud de la frontière. M. Leach a qualifié le projet Keystone XL de « ligne de transport express de 800 000 barils par jour vers les centres de raffineries des États-Unis » et d'« option plus attrayante que le projet Énergie Est pour les expéditeurs ». Bref, M. Leach a conclu que TransCanada avait pris une décision commerciale et qu'elle avait le droit de le faire.