Monsieur le Président, il y a quelques mois, j'ai pris la parole pour poser une question au sujet de la décision des libéraux, lorsqu'ils ont signé le nouvel ALENA, de renoncer à un pourcentage de notre gestion de l'offre, en particulier pour ce qui est des produits laitiers.
Nous savons que nous avons donné un accès aux États-Unis, ce qui compromet notre gestion de l'offre et, très franchement, nuit aux agriculteurs. Nous ne cessons de l'entendre. J'ai des producteurs laitiers dans ma circonscription, Essex. En tant que néo-démocrates, nous nous y sommes opposés. Nous croyons fermement que nous ne devrions pas abandonner la gestion de l'offre, et certainement pas en ce qui concerne les produits laitiers, dans une entente après l'autre. La véritable question est de savoir pourquoi les libéraux ont trahi les familles agricoles et notre sécurité alimentaire au Canada. Ce jour-là, j'ai posé la question au premier ministre.
Le NPD croit fermement que nous devrions défendre nos secteurs soumis à la gestion de l'offre et non pas les sacrifier un peu plus dans chaque accord commercial que nous signons.
Je ne sais pas quel coup les familles de producteurs laitiers de notre pays pourront encore encaisser. Ils sont sacrifiés dans chaque accord de libre-échange. Assez, c'est assez. Dans l'AECG, le PTPGP et, maintenant, le nouvel ALENA, nous avons concédé 8,4 % de la production laitière du Canada. Pour mettre cela en perspective pour les Canadiens qui nous regardent à la maison, c'est 800 millions de litres de lait qui ne seront plus jamais produits par nos fermes. Cela aura de graves répercussions sur les familles agricoles de tout le pays.
Nous savons que cela porte atteinte au moyen de subsistance des familles de producteurs laitiers assujettis à la gestion de l'offre ainsi qu'à leurs collectivités. Les libéraux ont le culot de prendre la parole à la Chambre, tout comme le premier ministre ce jour-là, pour répéter la ritournelle maintes fois entendue, qui n'est qu'une fausseté, à savoir qu'ils vont protéger la gestion de l'offre et la défendre d'une certaine façon. Il n'y a rien de plus faux.
Les libéraux ne comprennent-ils pas que les producteurs laitiers ne croient pas leurs allégations selon lesquelles ils sont protégés dans chacun de ces accords? Lorsque les accords sont rendus publics, les producteurs laitiers peuvent voir noir sur blanc qu'ils ont été sacrifiés, même que le précédent ministre de l'Agriculture l'a lui-même admis, disant que nous devions y renoncer. Nous devions faire quelque chose.
Je ne suis pas certaine de savoir comment cela s'inscrit dans le discours selon lequel les libéraux vont protéger la gestion de l'offre et qu'ils l'ont fait dans l'AEUMC, car rien n'est plus faux. C'est très irrespectueux, je dois dire, envers les familles agricoles. Les familles agricoles de ma région sont fatiguées d'entendre cela. C'est le boniment des libéraux. Il ne tient pas debout. Ce n'est pas la vérité. Je pense que les libéraux doivent commencer à être francs à ce sujet.
J'aimerais parler de la gestion de l'offre et de ce qui doit être fait pour la protéger. La gestion de l'offre comporte trois piliers: le contrôle des importations, le contrôle des prix et le contrôle de la production. En ce qui a trait à la production, le Canada a un système de quotas. Nous nous assurons de produire seulement la quantité de produits qu'exige le marché. Ce qui est sacrifié chaque fois qu'un accord commercial est signé, c'est le pilier du contrôle des importations. Quand on commence à importer du lait des États-Unis, comme dans ce cas-ci, sans que ce lait soit soumis aux mêmes exigences que le lait canadien, les normes sanitaires ne sont pas respectées, notamment en ce qui a trait aux hormones de croissance bovines et aux antibiotiques. De plus, les Canadiens ne peuvent pas savoir si leur lait est entièrement produit au Canada comme l'indique la petite vache bleue. Nous savons que le système ne fonctionne pas aux États-Unis, où les agriculteurs cherchent un endroit où se débarrasser de leur lait. Bien franchement, le Canada ne devrait pas être cet endroit.
J'habite une ville frontalière. J'habite une région frontalière, dans le comté d'Essex. Les Canadiens ne traversent pas la frontière pour acheter du lait, car ils savent que les normes diffèrent dans les deux pays et connaissent les répercussions sur la santé du lait étatsunien comparativement au lait canadien.
Pourquoi les libéraux ont-ils trahi les familles du monde agricole et mis en péril la sécurité alimentaire au Canada?