Monsieur le Président, depuis le début, nous disons que l'entente signée par les libéraux est mauvaise pour nos producteurs agricoles, mauvaise pour nos PME et mauvaise pour le Québec.
À l'heure actuelle, le gouvernement fédéral n'écoute pas ses homologues du Québec. Le gouvernement ne semble pas comprendre l'ensemble des pertes qu'auront nos producteurs laitiers, par exemple, qui devront être dédommagés à la suite des derniers accords commerciaux signés par le Canada.
Selon le gouvernement du Québec, Ottawa doit dédommager les producteurs qui font les frais des trois nouveaux traités commerciaux, soit le tout nouvel accord États-Unis—Mexique—Canada, le Partenariat transpacifique global et progressiste, qui pourrait bientôt entrer en vigueur, et l'Accord économique et commercial global, qui s'applique depuis un an déjà entre le Canada et l'Union européenne.
Pour le gouvernement, il ne sera question que de deux accords, soit l'ALENA 2.0 et le Partenariat transpacifique global et progressiste. Selon lui, les impacts du troisième, soit l'Accord avec l'Europe, ont déjà été compensés. C'est ce que le gouvernement libéral semble affirmer. La réalité, c'est que ladite aide qui devait venir contrebalancer l'octroi aux Européens de quotas supplémentaires sur le marché canadien de 17 700 tonnes de fromage est insuffisante.
La perte de 10 % à 12 % du marché au profit des producteurs étrangers représente, pour les producteurs laitiers, des pertes équivalentes à près d'un mois de salaire par année. Un mois!
M. Fabien Fontaine, président-directeur général du groupe Délimax, que j'ai rencontré dans ma circonscription dit que, depuis les dernières années, les coupes gouvernementales dans les programmes d'assurance-agricole, les ententes transatlantiques de commerce et les changements demandés dans les pratiques d'élevage ont grandement affaibli la capacité financière des entreprises québécoises de production et de transformation de veau.
L'entente de commerce transatlantique permet maintenant aux producteurs de veau européen de traverser notre frontière sans payer les taxes douanières de près 30 % auxquelles ils étaient soumis, tout en n'étant pas régis par les mêmes règles d'utilisation de certains produits. C'est sans compter que, depuis les 20 dernières années, la filière veau européenne a, elle, profité de généreuses subventions pour modifier ses structures d'élevage, ce que nous, nous n'avons pas.
Dans mon dernier discours à la Chambre, je demandais que le gouvernement respecte sa promesse concernant les mesures à venir pour dédommager les producteurs.
La semaine dernière, les producteurs ont appris qu'ils étaient invités par le ministre de l'Agriculture à deux groupes de travail chargés d'estimer l'impact financier des dernières ententes commerciales et de trouver le moyen de les compenser complètement et équitablement. Je rappelle que le gouvernement a promis d'avoir des solutions avant Noël.
Ces groupes de travail ne se pencheront toutefois pas sur les cas de l'entente avec l'Europe et du Partenariat transpacifique global et progressiste. En effet, selon le ministre, la question des compensations liées à l'Accord avec l'Europe est réglée.
Le nouveau ministre québécois de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, André Lamontagne, ne semble pas partager cet avis.
La semaine dernière, il a dit souhaiter que ces groupes de travail tiennent également compte des pertes économiques infligées par l'entente commerciale avec les Européens.
Je joins ma voix à la sienne, car le nouveau ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, M. André Lamontagne, partage avec moi une bonne partie de ma circonscription. La circonscription Saint-Hyacinthe—Bagot regroupe la MRC des Maskoutains et la MRC d'Acton que nous partageons. Je joins donc ma voix à la sienne et je demande au gouvernement s'il va dédommager adéquatement les producteurs.