Madame la Présidente, j'aimerais dire pour commencer que tous les députés comprennent que, pour les Albertains, la situation est urgente. Quand l'Alberta va mal, le Canada va mal. Comme le disait le premier ministre, cette crise ne touche pas seulement les Albertains, ni même les Canadiens de l'Ouest, mais bien l'ensemble de nos concitoyens.
Je représente la circonscription de Sudbury, alors je connais bien le secteur des ressources naturelles de même que les hauts et les bas qui y sont associés. Nous les ressentons nous aussi, et les gens de Sudbury se sont souvent retrouvés dans la même situation. Nous avons perdu des emplois nous aussi. L'économie finit toujours par rebondir, et les hauts par succéder aux bas, mais il faut dire que nous avons investi dans nos gens, tout comme l'Alberta investit actuellement dans les Albertains. Pour le moment, l'Alberta est dans tout un tunnel, mais nous voyons déjà la lumière poindre au bout. J'ai donc une chose en commun avec les Albertains: les hauts et les bas du secteur des ressources naturelles.
Nous savons que le secteur de l'énergie est l'un des principaux moteurs de l'économie. L'objectif du gouvernement est que, pour chaque baril de pétrole, la province de l'Alberta en ait pour son argent. Voilà pourquoi il a fait de cette question nationale une priorité urgente. Nous savons que, lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir en 2006, 99 % des exportations de pétrole étaient destinées aux États-Unis; en 2015, c'était toujours le cas. Les conservateurs ont eu 10 ans pour élargir nos marchés à l'étranger. Ils ont échoué pendant 10 ans. Nous choisirons les bons moyens pour élargir ces marchés et étendre la capacité de transport par pipeline.
Ce débat me donne l'occasion de remettre les pendules à l'heure sur certaines des choses que nous avons entendues ce soir, et de parler de la façon dont le gouvernement appuie le secteur énergétique dans le cadre de ses efforts pour bâtir un Canada meilleur, un Canada qui fonctionne pour tout le monde.
Ce mois-ci, cela fera trois ans que le gouvernement a commencé à travailler pour le Canada, lorsqu'il a été assermenté après avoir promis sans équivoque de faire les choses différemment et de faire des choses différentes. Bref, nous nous efforçons de bâtir un Canada où chacun a des possibilités immenses et réelles, qui sont aussi infinies que semble l'être le territoire canadien.
Nous avons entrepris de renforcer la classe moyenne, de construire l'infrastructure d'une économie moderne et d'investir dans la prospérité, l'inclusivité et la durabilité du Canada. Résultat: une économie vigoureuse et en croissance. L'économie du Canada a affiché un taux de croissance de 3 % l'an dernier — la meilleure performance du G7 — et devrait continuer de figurer parmi celles dont la croissance est la plus rapide cette année et l'an prochain.
Dans les trois dernières années, plus de 550 000 emplois à temps plein ont été créés. Le taux de chômage du pays est aujourd'hui à son plus bas en 40 ans. Personne ne nie qu'il reste du travail à faire. Nous le voyons à l'heure actuelle en Alberta et dans le secteur de l'énergie. Le gouvernement libéral a fait de ce dossier et de toute la question de l'accès aux marchés une priorité urgente. La canalisation 3 approuvée par le gouvernement devrait être mise en service en 2019, ce qui ajoutera une capacité de 370 000 barils par jour. C'est une augmentation importante. Nous maintenons en outre notre engagement à l'égard du pipeline Keystone XL.
L'énoncé économique de l'automne que nous avons présenté la semaine dernière comprenait des changements fiscaux, des incitatifs et des investissements pour stimuler la confiance des entreprises et favoriser la compétitivité. Le gouvernement y prévoyait, entre autres choses, de nouvelles mesures qui vont permettre aux entreprises d'amortir immédiatement le coût total des machines et du matériel utilisés pour la fabrication ou la transformation, de même que de matériel désigné de production d'énergie propre. Nous instaurons en outre un incitatif à l'investissement accéléré qui autorisera les entreprises à amortir une part plus importante du coût de leurs nouveaux actifs l'année où elles en font l'acquisition.
De plus, nous investissons la somme additionnelle de 800 millions de dollars sur cinq ans pour stimuler l'innovation dans toute l'économie, dont 100 millions de dollars pour soutenir le secteur forestier et 50 millions de dollars en capital de risque pour aider les entreprises du secteur des technologies propres. Nous comptons accélérer les investissements dans les corridors de transport vers les marchés d'Asie et d'Europe.
Parallèlement à cela, nous modernisons nos organismes de réglementation pour qu'il soit plus facile pour les entreprises de se conformer à la réglementation. Soyons clairs: les règlements jouent un rôle important. Ce sont les règles qui régissent le fonctionnement des entreprises et elles jouent un rôle essentiel dans la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens et dans la préservation de notre environnement naturel.
Nous sommes conscients qu'à la longue les règlements peuvent devenir désuets, le fardeau qu'ils imposent peut s'alourdir et tout cela peut nuire à la position du Canada comme pays attrayant pour qui veut y investir et faire des affaires. C'est pour cette raison que nous encouragerons les organismes de réglementation à prendre en compte l'efficience et des considérations économiques et que nous créons un comité consultatif externe qui se penchera sur la compétitivité réglementaire du Canada.
Nous croyons que les Canadiens peuvent conquérir le monde. Pensons à la décision de LNG Canada d'aller de l'avant avec son projet d'une valeur de 40 milliards de dollars sur la côte Ouest de la Colombie-Britannique. Ce projet, qui représente le plus important investissement du secteur privé de l'histoire du Canada, permettra de créer 10 000 emplois pendant la plus forte période de construction. Il générera des milliards de dollars en recettes que les gouvernements pourront dépenser pour financer les choses qui importent le plus aux Canadiens. Il permettra au gaz naturel canadien d'accéder à de nouveaux marchés mondiaux et de remplacer d'autres combustibles qui émettent des taux supérieurs de gaz à effet de serre. On construira l'installation de grande taille la plus propre du genre au monde. Voilà qui confirme une fois encore que l'économie et l'environnement peuvent aller de pair.
Tout cela témoigne de ce que nous appelons l'avantage naturel du Canada. Il ne s'agit pas uniquement d'avoir une abondance de ressources dont le monde aura besoin pour stimuler une croissance économique écologique, mais aussi d'avoir l'expertise et l'expérience nécessaires pour les exploiter de façon durable et concurrentielle. Voilà le vrai avantage, que le gouvernement cherche à accroître en concluant une série de nouveaux accords commerciaux avec nos partenaires nord-américains, l'Union européenne et les 11 autres pays membres du Partenariat transpacifique.
Le nouvel ALENA en est un bon exemple. Il va nous permettre d'accroître notre compétitivité et d'inspirer la confiance des investisseurs dans le secteur énergétique du Canada. Il supprime notamment la disposition de proportionnalité, ce qui veut dire que la souveraineté du Canada en matière de ressources énergétiques est rétablie. Les changements administratifs prévus dans le nouvel ALENA feront économiser 60 millions de dollars par année en frais et en coûts au secteur pétrolier. Il y a également un accord parallèle sur l'énergie entre le Canada et les États-Unis. Il reconnaît la valeur des marchés énergétiques intégrés, des organismes indépendants de réglementation de l'énergie, de l'accès à l'infrastructure énergétique, du libre-échange et des investissements. Tout cela va nous permettre de mieux exploiter notre avantage naturel et de soutenir un secteur énergétique solide et dynamique.
Malheureusement, comme nous l'avons entendu plus tôt ce soir, le secteur énergétique n'est pas exempt de difficultés et de contrecoups. Une décision de la Cour d'appel fédérale sur le projet d'agrandissement du réseau Trans Mountain nous a donné l'occasion de faire le point et de veiller à bien faire les choses en ce qui concerne les projets énergétiques. Nous avons pris des mesures globales pour répondre à la décision de la cour. Nous avons d'abord demandé à l'Office national de l'énergie de réévaluer les effets cumulatifs du transport maritime sur les côtes. Puis, nous avons relancé les consultations de la phase 3 avec les groupes autochtones touchés par le projet. Ensuite, nous avons nommé un ancien juge de la Cour Suprême, Frank Lacobucci, pour veiller à ce que les consultations avec les peuples autochtones soient sérieuses et conformes aux directives de la Cour d'appel fédérale.
Nous sommes également aux prises avec la pire des tempêtes parfaites, qui conjugue un différentiel de prix sans précédent au détriment du pétrole canadien — une situation provoquée par la baisse temporaire de la demande de la part des raffineries du Midwest américain en raison de travaux saisonniers d'entretien —, l'augmentation de la production tirée des sables bitumineux, ce qui est une bonne chose, et l'insuffisance de la capacité d'exportation par pipeline.
Cette situation a des répercussions différentes sur les diverses entreprises. C'est pourquoi les dirigeants des champs de pétrole ne s'entendent pas sur la voie à suivre. C'est aussi pourquoi nous sommes en pleine discussion avec les intervenants et les provinces pour étudier les solutions à court terme afin de veiller à bien faire les choses. Toutefois, ce qui est certain, c'est qu'un meilleur accès aux marchés est la solution à long terme.
Nous avons la responsabilité de nous assurer que nous nous dirigeons dans la bonne direction. Les conservateurs conviennent qu'il est vraiment nécessaire de construire un pipeline vers des nouveaux marchés autres que les États-Unis, mais ils s'opposent farouchement à une mesure législative qui permettrait à de bons projets d'être étudiés de façon plus transparente et plus rapide.
Le projet de loi C-69 garantirait que l'évaluation des projets est bien faite dès le départ. Il retirerait au gouvernement le pouvoir de suspendre l'exécution d'un projet sans raison. Il éliminerait les chevauchements inutiles qui obligent les promoteurs à se soumettre aux mêmes examens aux échelles fédérale et provinciale. Enfin, la mesure législative permettrait de communiquer des renseignements essentiels à tous les Canadiens parce que ces derniers ont le droit de connaître les faits concernant les projets majeurs. Tous ces changements sont bons pour les entreprises, pour l'emploi et pour l'industrie énergétique.
Tandis que le gouvernement précédent a failli à la tâche, nous agissons de manière décisive et nous en voyons les résultats. Nous avons obtenu la concrétisation du plus gros investissement du secteur privé de l'histoire, au Canada, soit le projet de 40 milliards de dollars de LNG Canada. Nous aidons les producteurs à augmenter leur capacité de raffinage au Canada. Nous savons que cela poussera le prix du baril de pétrole à la hausse. Dans l'énoncé économique de l'automne, nous avons annoncé d'importants incitatifs fiscaux pour les raffineries et les usines de valorisation du pétrole. Nous avançons dans la bonne direction, en procédant à des consultations en bonne et due forme, dans le dossier du projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. L'accord qui succède à l'ALENA comprend des clauses avantageuses pour le secteur canadien de l'énergie et les travailleurs des champs pétrolifères du pays.
Un demi-billion de dollars d'investissements du secteur privé sont proposés pour les 10 prochaines années, dans les ressources naturelles. En Alberta seulement, cela veut dire 102 projets dans le secteur de l'énergie, qui représentent 178 milliards de dollars en nouveaux investissements. Ainsi, l'exploitation des ressources énergétiques du pays entraînera la création de milliers d'emplois pour les Albertains.
Bien qu'il y ait des raisons d'être optimiste, nous savons que les temps sont durs et qu'il ne faut pas sous-estimer les difficultés. C'est pourquoi nous travaillons de concert avec les Canadiens pour traverser la crise. Pendant très longtemps, l'Alberta et les Albertains ont été le moteur de l'économie canadienne.
La semaine dernière, le premier ministre et le ministre des Ressources naturelles ont convoqué les dirigeants de l'industrie à Calgary pour écouter leurs préoccupations et établir un plan d'action. À court terme, en ce qui concerne le problème immédiat du prix inférieur du pétrole canadien par rapport aux cours de référence, nous avons formé un groupe de travail non partisan d'experts provenant des administrations publiques fédérale, albertaine et saskatchewanaise, y compris des spécialistes en finance, en transport ferroviaire et en énergie. Ce groupe analyse les options existantes, y compris la proposition de transport du pétrole par train que nous avons reçue dernièrement de la part du gouvernement de l'Alberta et qui vise à soulager un peu le grand nombre de personnes durement éprouvées.
Je tiens à dire très clairement que nous sommes solidaires du secteur albertain de l'énergie. Nous ne le laisserons pas tomber. C'est notre priorité absolue, et nous allons livrer la marchandise.